[Moscou] Une banderole anti-Poutine déployée sur le Kremlin

Russie: une énorme banderole « Poutine, pars! » face au Kremlin

Des militants du mouvement d’opposition russe Solidarité ont accroché mercredi une énorme banderole portant l’inscription « Poutine, pars! » sur un immeuble situé juste en face du Kremlin, à trois jours d’un vaste défilé à Moscou contre le régime du Premier ministre russe.

Des militants du mouvement d'opposition russe Solidarité ont accroché une banderole "Poutine, pars!" sur un immeuble en face du Kremlin, le 1er février 2012 à Moscou

Des militants du mouvement d’opposition russe Solidarité ont accroché une banderole « Poutine, pars! » sur un immeuble en face du Kremlin, le 1er février 2012 à Moscou

La banderole jaune de 140 m2 montre aussi une caricature du Premier ministre Vladimir Poutine, barrée d’une croix noire. Elle a été accrochée sur un panneau publicitaire installée sur le toit d’un immeuble faisant face au Kremlin, siège de la présidence russe, sur un quai de la Moskova.

« Notre but principal est de rappeler à tout Le Monde qu’une manifestation pour des élections honnêtes est prévue cette semaine », a expliqué à l’AFP, Anastassia Rybatchenko, une militante de Solidarité qui faisait partie de l’équipe ayant accroché la banderole.

« Nous voulons aussi dire ainsi qu’il est impossible d’organiser des élections honnêtes sous le régime de Poutine », a-t-elle ajouté.

Selon Anastassia Rybatchenko, la banderole a été accrochée en fin de matinée, avant d’être enlevée moins d’une heure plus tard par les autorités.

Solidarité est l’un des nombreux mouvements d’opposition à appeler les Russes à manifester le 4 février pour un scrutin démocratique en vue de la présidentielle du 4 mars et pour dénoncer le régime de M. Poutine.

Les organisateurs espèrent réunir des dizaines de milliers de manifestants, comme ils l’ont fait à deux reprises en décembre dernier.

Vladimir Poutine est confronté depuis le 4 décembre et des législatives émaillées de fraudes, selon l’opposition et des observateurs, au plus important mouvement de contestation depuis son avènement à la tête de l’Etat russe en 2000.

Premier ministre depuis près de quatre ans, il espère retrouver la présidence qu’il avait dû quitter après deux mandats consécutifs (2000-2008).

AFP, 31 janvier 2012

[Clermont] Mort de Wissam : l’IGPN relève que la technique du « pliage » a été utilisée par les policiers

Interpellation de Clermont-Ferrand : la police des polices pointe une irrégularité

L’IGPN a été saisie après le décès d’un homme interpellé de manière musclée la nuit de la Saint-Sylvestre. L’Inspection relève l’emploi de la technique «du pliage», non homologuée.

La police des polices enquête sur les conditions de l’interpellation d’un homme la nuit de la Saint-Sylvestre à Clermont-Ferrand. (Photo Gerard Julien. AFP)
 

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a mis en cause une immobilisation irrégulière, appelée «pliage», employée par les policiers après l’arrestation mouvementée à Clermont-Ferrand de Wissam El-Yamni, décédé début janvier, selon une source judiciaire.

«Le rapport de l’IGPN pointe bien l’emploi de cette technique, et rappelle qu’elle ne fait pas partie des « gestes techniques professionnels en intervention » enseignés dans les écoles de police», a indiqué cette source, confirmant une information du journal le Monde.

Saisie après l’interpellation de M. El-Yamni le soir de la Saint-Sylvestre, la police des polices n’a pas jugé irrégulières les conditions de l’arrestation, mais s’est penchée sur le transport du jeune homme jusqu’au commissariat.

Dans la voiture, le chauffeur routier de 30 ans a été maintenu tête penchée contre les genoux, selon une méthode appelée «pliage» dans le jargon policier. Il a perdu connaissance au commissariat, avant de décéder le 9 janvier sans être sorti du coma.

Or, selon le porte-parole de l’IGPN cité dans le rapport, «le pliage (ne) fait pas partie» des techniques «apprises lors de la formation initiale et continue» des policiers, a souligné la source judiciaire.

«Wissam El-Yamni a été victime de violences, ça c’est certain. On peut éventuellement les considérer comme légitimes lorsqu’elles correspondent à des gestes professionnels répertoriés, mais ce n’est pas le cas du « pliage »», a commenté Me Jean-Louis Borie, avocat de la veuve du jeune homme.

Le pliage interdit pour la police de l’air et des frontières

Selon lui, la Commission nationale de déontologie de la sécurité a souligné dès 2005 la dangerosité du «pliage», après le décès dans des avions de deux sans-papiers maintenus dans cette position en 2003, et une circulaire interdit cette méthode à la police de l’air et des frontières depuis 2003.

Deux policiers, actuellement en congés, sont visés dans cette affaire. Une information judiciaire pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique» a été ouverte.

Le rapport de pré-autopsie rendu la semaine dernière excluait un «décès directement traumatique», dû à des coups des policiers, avait annoncé le parquet de Clermont-Ferrand.

Les légistes évoquaient néanmoins une compression des artères carotides «lors du maintien en hyperflexion» dans la voiture, expliquant qu’elle «pourrait avoir entraîné» un ralentissement du flux sanguin «à l’origine d’une perte de connaissance».

Cette hypothèse, envisagée au conditionnel, devra être confirmé par le rapport définitif d’autopsie rendu d’ici plusieurs semaines, après des examens complémentaires, d’après le parquet.

Libération avec AFP, 29 janvier 2012

[Italie, Val Susa] Grande manifestation NO-TAV le 25 février

Italie : No Tav : Grande manifestation

Brève…..

Tav : projet coûteux et destructeur de l’environnement.

Résistance et Détermination !

Tav : No Passaran

Grande manifestation nationale Samedi 25 Février 2012 à Bussoleno (Val Susa)

Venez nombreux témoigner votre solidarité internationale à la population de la vallée italienne.

Hébergement assuré.

Contact : postanotavtorino.org

Tel :0039 338 6086915(silvano)

http://www.notavtorino.org/

Articles liés (pour qui ne comprend pas l’italien) : sur Rebellyon : ici et puis sur le mouvement no-tav (en français)

Sur les agrocarburants

Le juteux business des agrocarburants sur le dos de la collectivité

Les agrocarburants polluent, contribuent fortement aux émissions de CO2… et coûtent cher à la collectivité. Un rapport de la Cour des comptes analyse les incohérences de la politique française, en particulier les incitations fiscales, aujourd’hui injustifiées. Un système qui bénéficie notamment au fonds d’investissement Sofiprotéol, dirigé par le patron de la FNSEA, Xavier Beulin.

La Cour des comptes vient de publier un rapport très critique sur les agrocarburants, demandant l’arrêt des subventions au secteur en France. Principal argument avancé : le coût pour les consommateurs s’élève à près de 3 milliards d’euros pour 2005-2010. Et les agrocarburants occupent aujourd’hui 6 % de la surface agricole en France, malgré une pertinence environnementale « difficile à mesurer et de plus en plus contestée », relève le rapport. Celui-ci pointe aussi la « rente de situation » pour Sofiprotéol, principal producteur de biodiesel, sur lequel Basta ! avait enquêté en juin dernier.

Selon le rapport, la politique française en faveur des agrocarburants a rapporté plus de 500 millions d’euros à Sofiprotéol, fonds d’investissement dirigé par Xavier Beulin, actuel président de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire. Son Diester® est pourtant une « arnaque écologique » au bilan « catastrophique », dénoncent les organisations environnementales : à cause de la déforestation, le Diester® engendrerait deux fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que le gazole, à production alimentaire constante [1].

Transferts financiers au profit de l’agro-industrie

« Les factures de carburant [de l’automobiliste] financent, sans qu’on le sache et pour des montants considérables, la totalité de la politique française en faveur des biocarburants », affirme Didier Migaud, président de la Cour des comptes, qui fustige les « objectifs nombreux, peu explicités et mal hiérarchisés » de la politique française en ce domaine. Le développement des agrocarburants – biodiesel issu notamment du colza ou du soja, ou éthanol issu de la betterave – a été rendu possible en France grâce à d’importantes incitations fiscales. Les agrocarburants bénéficient notamment d’une forte réduction de la taxe sur les produits pétroliers (ex-Tipp, devenue TIC). Un manque à gagner pour l’État de 2,7 milliards d’euros, entre 2005 et 2010. Et des « transferts financiers non négligeables en direction de l’agro-industrie », pointe le rapport de la Cour des comptes.

Les objectifs d’incorporation fixés par le gouvernement (7 % de biodiesel dans le gazole et de 10 % d’éthanol dans l’essence) ne sont pas compatibles avec les contraintes techniques de qualité des carburants. Ni avec la réalité des infrastructures de distribution, souligne le rapport. Ce qui coûte plus de 100 millions d’euros aux distributeurs de carburant, qui ne peuvent respecter la réglementation. Autre problème : les agrocarburants ont une « densité énergétique » moins forte que les carburants et sont plus vite « brûlés » par les voitures… Avec une facture plus onéreuse pour les automobilistes.

Dans un communiqué, Sofiprotéol tente de minimiser ces constats, affirmant que l’entreprise « se réjouit que le rapport de la Cour des comptes mette en exergue l’utilité des biocarburants pour la collectivité »… La politique française a permis le développement « d’un appareil agro-industriel de taille européenne et désormais en partie amorti [2] », souligne le rapport. On n’est donc pas prêts d’en sortir.

Basta Mag, Agnès Rousseaux, 1er février 2012

Lire le rapport de la Cour des comptes.

Lire le résumé.

Notes

[1] La production de soja en France pour fournir Diester industrie engendre une déforestation à l’autre bout du monde pour maintenir la production mondiale en huile alimentaire. Et donc un coût en termeS d’émissions de CO2.

[2] Capable de produire 1,91 million de m3 de biodiesel et 1,25 million de m3 de bioéthanol.