Flicage des aéroports : la police remplace… sa sous-traitance !

Aéroports : des policiers déployés à Roissy, la grève s’enlise

Des policiers ont été déployés à Roissy jeudi, à la veille de Noël, pour remplacer les agents de sûreté, en grève pour le septième jour consécutif, un mouvement sans grand impact pour les passagers qui semble s’enliser après des négociations infructueuses.

Des policiers devant des portes d'embarquement, le 21 décembre 2011 à l'aéroport de Roissy

Des policiers devant des portes d’embarquement, le 21 décembre 2011 à l’aéroport de Roissy

Des effectifs de la police aux frontières (PAF) se sont substitués à des agents de sûreté au terminal 2F de l’aéroport de Roissy, plus touché par la grève débutée le 16 décembre par les agents de sûreté qui réclament une augmentation de salaire de 200 euros brut et de meilleures conditions de travail, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Il était plus prudent de le faire compte tenu du trafic aujourd’hui », a expliqué Serge Marigliano, directeur des opérations chez ICTS, une des entreprises de sûreté de Roissy, plate-forme où quelque 80.000 passagers sont attendus jeudi (41.000 à Orly).

Le ministère de l’Intérieur a confirmé l’engagement jeudi matin d’effectifs de la PAF et de la gendarmerie du transport aérien (GTA), sans préciser leur nombre, afin de procéder à la fouille des passagers et des bagages.

Ils ne réaliseront pas les contrôles derrière les écrans, qui demandent une formation spécifique, selon une source aéroportuaire.

Avant 1996, les contrôles de sécurité était assumés par la police. Cette mission régalienne a ensuite été confiée aux sociétés gestionnaires des aéroports. Celles-ci ont elles-mêmes fait appel à des sous-traitants, qui emploient aujourd’hui plus de 10.000 salariés.

A Lyon-Saint-Exupéry, peu de retards étaient enregistrés jeudi matin et l’ensemble des 150 vols au départ de l’aéroport devaient être assurés, grâce au recours à des sociétés de sécurité externes, a indiqué la direction de l’aéroport.

Selon l’UNSA de la Brink’s, la société employeur des quelque 400 agents de sûreté de la plate-forme lyonnaise, il y avait jeudi matin « 98% de grévistes ». « Il faut que l’on tienne si l’on veut obtenir quelque chose », a déclaré à l’AFP son représentant Denis Lefranc.

« Le gouvernement fait écran de fumée en faisant croire que tout se passe bien et que les forces de l’ordre pourraient intervenir, alors qu’elles le refusent », a-t-il estimé.

A l’aéroport de Nice Côte d’Azur, première plate-forme régionale, les grévistes ont décidé de reprendre le travail en Guise de gage aux négociations à l’appel d’une intersyndicale Unsa-CGT-CFDT, qui compte toutefois déposer un nouveau préavis de grève à compter du mardi 27 décembre.

Le mouvement national a été reconduit après l’échec, mercredi soir, des négociations entre les représentants d’entreprises de sécurité (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.) et les syndicats de Roissy.

En conseil des ministres, le président Nicolas Sarkozy avait enjoint mercredi le gouvernement à prendre « touts les mesures nécessaires », refusant de « laisser prendre en otage les vacances des Français ».

La mobilisation des forces de l’ordre, option évoquée depuis mardi par le gouvernement, a rencontré l’hostilité des deux principaux syndicats de policiers, Unité Police SGP-FO et d’Alliance, pour qui cette tâche n’est pas leur « mission première », et provoqué l’ire des confédérations.

Le député UMP Didier Gonzales, coauteur d’un rapport parlementaire avec le député PS Daniel Goldberg sur la sûreté aéroportuaire, souligne jeudi, dans une Tribune publiée dans La Croix, « le mal-être chez les agents de sûreté ».

« Ils ont l’impression qu’on leur demande d’être toujours plus réactifs et performants sans leur apporter de considération », indique-t-il.

Parmi les griefs dénoncés, les agents grévistes dénoncent notamment la difficulté des horaires décalés, l’omniprésence de la vidéo pour surveiller leur travail, ainsi qu’une pression sur le rendement.

AFP, 22 décembre 2011

[Poitiers] Jardins partagés à Beaulieu

La lente germination des Jardins de Beaulieu

Des habitants ont hâte de semer choux et carottes dans les futurs Jardins de Beaulieu. L’association est née. Le terrain repéré. Le projet pousse doucement.

Auguste Baron, Hamid Daouairi et Roland Melin devant le terrain des Bois Dousset (de gauche à droite). Auguste Baron, Hamid Daouairi et Roland Melin devant le terrain des Bois Dousset (de gauche à droite). – (dr)

Même si la germination a pris du temps, Les jardins de Beaulieu sont en bonne voie d’éclosion. A quelques jours du Nouvel an, le président de la toute jeune association, Roland Melin forme le voeu qu’ils sortent de terre en 2012.
Le projet a germé dans le terreau du conseil de quartier, en 2009 avec l’appui de l’adjointe à l’environnement Christiane Fraysse. Son envie, partagée par la majorité des futurs adhérents, est de renouer avec des racines campagnardes.

 » L’entraide et la rencontre entre générations favorisées  »

Retraité des hôpitaux, le président a obtenu, dans sa jeunesse, un CAP agricole. L’un de ses comparses, Auguste Baron, retraité de l’entreprise Michelin, a travaillé jusqu’à l’âge de 20 ans dans l’agriculture. Son collègue, pré-retraité Hamid Daouairi, aspire à vivre au grand air où il se changera les idées.
Les jardins familiaux comporteront une partie collective et des parcelles individuelles. Un terrain intéresse plus particulièrement les jardiniers : 7.000 mètres carrés au bout de l’allée du Bois Dousset. Ils avaient été réservés pour la future construction d’un groupe scolaire. Les habitants ont décidé de vieillir dans leur quartier. Les enfants sont donc moins nombreux. L’école ne se justifie plus.
« Un tiers ou un quart de la surface serait consacré au jardin collectif. Il y aurait une trentaine de parcelles, des petites et des grandes, selon les besoins, selon les envies et les possibilités de chacun. L’entraide, la solidarité, la rencontre entre générations étant favorisées. Par contre, les locataires des parcelles individuelles devront participer au jardinage collectif », expose Roland Melin.
Ainsi que le recommande la Ville et selon les souhaits des bénévoles, les engrais ne seront pas employés, pas davantage le motoculteur.
Le lieu sera ouvert à des animations. Par exemple, un musicien viendra jouer entre les plants de salades le jour de la Fête de la musique. Ou un peintre plantera son chevalet dans une allée lors de la Journée des jardins… Les enfants des écoles viendront y semer des graines et la Ligue de protection des oiseaux donnera des conseils pour que « les alliés du jardinier » viennent nicher ou becqueter des insectes et limaçons sur les plantations.
« Le bonheur est dans le potager », se délecte Roland Melin impatient de le faire goûter à d’autres habitants de Beaulieu.

Le prix de l’adhésion a été fixé à 10 € à laquelle s’ajoutera l’eau. Seront prioritaires les personnes vivant dans des immeubles, n’ayant que des jardinets ainsi que des personnes extérieures au quartier, selon certaines conditions. Renseignements auprès de Roland Melin : tél.05.49.61.17.12 ou Auguste Baron : tél.05.49.01.93.95.

Nouvelle République, Marie-Catherine Bernard, 22 décembre 2011

[Koweït] Assaut policier et arrestations après les manifestations

Koweït : Assaut policier et arrestations après les manifestations des apatrides

Ils sont plus de 100.000 apatrides au Koweït à lutter pour leur droit à des pièces d’identité, à l’éducation, à la santé, au travail et, le plus important, à la naturalisation. Déjà en février et mars, des centaines d’entre eux avaient manifesté pour leur reconnaissance, ce qui leur avait valu violences policières et arrestations. Ce mois-ci, après le changement de premier ministre [en anglais], la population apatride du Koweït a vu dans la pression publique de la contestation un encouragement à reprendre son mouvement. La semaine dernière a connu plusieurs petites manifestations en réaction au jugement de protestataires. Vendredi, la manifestation s’est terminée par l’arrestation de 20 hommes [en anglais], relâchés le dimanche. Lundi, c’est une manifestation de plus grande ampleur qui s’est tenue avec un rassemblement à Taimaa, dispersé par la police à coups de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc, de canons à eau et de fumigènes. Dans la soirée, des Koweïtiens ont voulu manifester aux côtés des apatrides en défense de leurs droits devant le parlement, mais les forces de sécurité ont décidé de ne laisser personne entrer place Erada à moins de montrer une carte d’identité valide prouvant leur citoyenneté. Lundi a aussi été marqué par l’arrestation d’une trentaine d’hommes qui avaient entamé une grève de la faim ce même jour. L’auteur de ce billet s’est efforcée de couvrir la manifestation sur Twitter, en traduisant les observations des militants sur le terrain, qui tweetaient en arabe.

Récapitulation des événements du lundi

Lire la suite avec documents visuels, ici :

http://fr.globalvoicesonline.org/2011/12/21/92379/

Global Voices, traduction publiée le 21 Décembre 2011

[Biélorussie] Le KGB travaille

[Biélorussie] Le KGB travaille

Les trois militantes ukrainiennes de Femen qui ont manifesté lundi seins nus à Minsk (Le Matin d’hier) ont été torturées par des agents du KGB, les services spéciaux du tyran biélorusse Alexandre Loukachenko. C’est la terrible nouvelle qu’a reçue hier la présidente des activistes de Femen, Anna Hutsol.

Restée en Ukraine, à Kiev, la présidente s’est battue hier toute la journée pour tenter de leur venir en aide. Tard hier soir, elle a enfin reçu des nouvelles. Selon les autorités consulaires ukrainiennes en Biélorussie, les trois activistes ont été prises en charge par des policiers locaux et escortées dans un hôpital.

« Elles sont très mal en point et ont besoin de soins », a déclaré au Matin Anna Hutsol. La présidente respire un peu et attend que, comme promis, ses camarades soient escortées aujourd’hui jusqu’en Ukraine.

La journée a très mal commencé. En effet, les trois activistes n’ont pu, hier matin, passer qu’un seul coup de téléphone après leur passage à tabac par les sbires du régime biélorusse. Abandonnées nues dans une forêt de la région de Gomel à plus de 300 kilomètres de la capitale, Minsk, les malheureuses ont marché et trouvé un habitant qui leur a prêté un téléphone pour appeler au secours Anna Hutsol.

« Nous avons immédiatement contacté les autorités ukrainiennes pour les sortir de ce piège en Biélorussie, où on leur a retiré leurs papiers », raconte la présidente de Femen.

Présent à ses côtés à Kiev, le cinéaste romand Alain Margot, qui avait participé à les faire venir en Suisse et en Europe il y a deux mois, ne cache pas son angoisse : « Nous avons peur pour elles. Elles ont été battues et cela peut recommencer. J’aurais dû les suivre à Minsk, mais je n’ai pas obtenu de visa. »

L’action des Femen en Biélorussie a dérapé après une courte manifestation seins nus devant le quartier général du KGB à Minsk lundi après-midi. Il s’agissait de protester contre la répression du régime, un an après la réélection truquée du tyran Loukachenko. La police a d’abord arrêté les représentants des médias, alors que les trois activistes réussissaient à s’enfuir.

Mais au moment de prendre leur train pour repartir à Kiev lundi soir, elles ont été coffrées « par des policiers et des agents du KGB », selon Inna Shevchenko, une des trois activistes qui a pu téléphoner à la présidente.

Voilà son terrible récit : « Les agents nous ont bandé les yeux et jetées dans un bus qui a roulé toute la nuit. Puis, dans une forêt, ils nous ont forcées à nous déshabiller, arrosées d’huile et menacées de nous brûler vives. Ils nous ont aussi coupé les cheveux avec un couteau. Après nous avoir battues, ils nous ont abandonnées nues et sans papiers. » Toujours selon Inna, toute la scène a été filmée par des hommes du KGB.

Leur presse (Ludovic Rocchi, Le Matin, 20 décembre 2011)

Vinci dégage !

Vinci dégage !

En 2000, Vinci devient le « premier groupe mondial de construction-concession », après avoir été vendu par Vivendi à des actionnaires. En 2009, il participe à 240’000 chantiers dans plus d’une centaine de pays ; avec 5% de croissance en 2010, son chiffre d’affaire atteint 33,4 milliards d’euros et son carnet de commande augmente de 15%.

Il est un des collaborateurs favoris des pouvoirs publics mais il sait aussi se mettre au service du privé. Le projet ITER de fusion nucléaire est implanté à titre d’expérimentation internationale sur le site de Cadarache (13). Avec Areva — son partenaire jusque dans les mines d’uranium au Niger ou ailleurs — et malgré les nombreuses voix qui s’opposent à cette nouvelle absurdité mégalomaniaque, Vinci construit le désastre…

La Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique est un projet très contesté dans les régions concernées. Plusieurs collectifs et associations organisent des manifestations pour dire stop aux grands projets destructeurs et coordonner des actions en Europe.

À Notre-Dame des Landes (44), depuis 40 ans, un projet d’aéroport international s’inscrit dans une expansion de la métropole Nantes/Saint-Nazaire. Aujourd’hui, Vinci s’est emparé de ce chantier pionnier : un aéroport éco-labellisé. Le groupe et ses alliés publics entendent mener les travaux à terme, tout en prétendant respecter une démarche démocratique : par exemple, une enquête publique encadrée par une multitude de gendarmes et de gardes mobiles. Face à cette hypocrisie, les terrains concernés par le projet sont occupés et le combat s’intensifie. Le 1er décembre de cette année 5 personnes seront interpellé-e-s , et ils/elles auront à répondre de « dégradations en réunion » ou « complicité de… » et « refus de prélèvement ADN » devant la justice lors de leur procès qui se tiendra le 13 février 2012.

L’autoroute que construit Vinci entre Moscou et Saint-Pétersbourg saccage entre autres, à Khimki, la dernière forêt moscovite. Noyé dans la corruption, ce projet d’expansion urbanistique s’impose aux habitants et n’avance qu’à coups de violences policières contre les opposants. Le campement de résistance installé dans la forêt a également été la cible d’attaques par des milices fascistes. Le tabassage, les tortures, les menaces, les inculpations pénales et les assassinats sont certains des moyens de répression mis en œuvre par le capital afin de défendre ses propres intérêts sous prétexte de travaux publics.

Ajoutons à tout ça l’expulsion à Poitiers de squatteurs en novembre de cette année dans une maison condamnée à la démolition dans le cadre du futur viaduc des Rocs. 47 personnes seront en garde à vue mais cinq prévenus devant le tribunal le jeudi 8 décembre, qui se sont défendu de l’accusation de “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”, ainsi que pour l’un des mis en examen “usurpation d’identité”. La suite du procès sera le 12 janvier.

À cette longue liste il y a aussi la construction de prisons, et tous ces autres chantiers peu visibles qui restent pour l’instant moins contestés : réseaux de vidéosurveillance, parkings, pipelines, incinérateurs, etc … Partout l’arrogant «leader mondial de la construction–concession» impose ses projets et laisse penser qu’il est invincible.

La ville de Strasbourg n’est pas épargnée par cette machine à bétonner. Les rives du Rhin vont être “amménagées” pour 2013 avec de nouvelles résidences pour bobo, contre le jardin des deux rives et à deux pas de l’Allemagne. Ce projet va amener le prolongement de la ligne D du tramway jusqu’à la gare de Kehl, ce qui nécessitera la construction d’un nouveau pont sur le Rhin . Ce quartier sera aussi moche et asceptisé que celui de l’Etoile, avec son lot de caméras pour fliquer et ses lieux de consommation maniaque.

Vinci dégage !

Pour suivre les campagnes contre vinci :

https://stopvinci.noblogs.org/

L’Alsace libertaire, Nadie, 21 décembre 2011