[Israël] Libération de 550 Palestiniens, dont Salah Hamouri

Israël libère 550 Palestiniens, dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri

Israël a relâché dimanche 550 détenus palestiniens, dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri, dans le cadre de la dernière phase d’un échange qui a permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, selon des sources palestiniennes et des témoins.

La mère du Franco-Palestinien Salah Hamouri, tient la photo de son fils, le 15 décembre 2011 à Jérusalem

La mère du Franco-Palestinien Salah Hamouri, tient la photo de son fils, le 15 décembre 2011 à Jérusalem

Le principal contingent de prisonniers (505) est arrivé tard dans la soirée à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, tandis qu’un plus petit groupe de 41 détenus entrait au même moment dans la bande de Gaza, selon des photographes de l’AFP.

AFP, 18 décembre 2011

[Etel] Pour Noël je voulais de la neige, pas du mazout

Pour Noël je voulais de la neige, pas du mazout *

* Slogan peint la nuit de vendredi à samedi par un ou une anonyme sur la coque du cargo échoué

 Récit de la manifestation

 Samedi après-midi, route vers Etel pour dénoncer les aberrations du transport maritime, pilier de la circulation des marchandises dans le cadre du capitalisme, et pour manifester notre colère face à l’échouement du cargo battant pavillon maltais. Un pavillon de complaisance parmi d’autres. La France a le sien, pas de quoi faire la leçon !

Les affiches de la fédération anarchiste de 2000 éditées au moment du naufrage de l’Erika, « logique de profit : logique de mort« , sont ressorties. Rien n’a donc changé ? A l’époque, nous criions révolution, face aux incuries du capitalisme et de l’Etat, nous mettions en avant l’autogestion… L’idée n’a pas pris. Alors les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Pas encore arrivé sur le lieu du rassemblement, qu’au bord de la route, des hommes vêtus de kaki et gilets jaunes sont en armes… Des chasseurs en battue ! A quelques kilomètres de là, un immense navire laisse échapper son fioul dans la mer et sur la plage. Ne pouvant être remis en mer, il faudra plusieurs mois pour démanteler les dizaines de milliers de tonnes de métal… Et des humains en sont encore à traquer les quelques mammifères sauvages qui restent dans les petits bois d’à côté… Pffff !

Il fait beau. Dans le bourg d’Etel, parmi les dizaines de personnes déjà présentes, quelques têtes connues… Des militantes et militants écolos, de gauche. Les copains du groupe libertaire qui ont pu se rendre disponibles arrivent. Les drapeaux noirs sont de sortie, les poussettes pour les enfants aussi. Nous partageons ce sentiment de Léo Ferré, « je préférerai toujours le drapeau noir à la marée en robe noire. »

Nous sommes maintenant près de 400 à partir en cortège, vers la barre d’Etel, où se trouve le bateau. On sort le mégaphone, on scande de temps à autre, « le capitalisme : ça tue, ça pue et ça pollue« , « Fukushima irradié, Erdeven mazouté, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer« , « ce n’est pas les immigrés qu’il faut expulser, mais le capitalisme et les autorités« … Grâce aux mobilisations populaires, Erdeven a déjà échappé à une centrale nucléaire en 1975, à l’extraction de granulats marins par le cimentier Lafarge en 2009… Le Peuple des dunes sait réagir. Pourtant, en 1999-2000, les plages avaient été souillées par le pétrole de l’Erika. En 2011, du fioul à nouveau, certes en moins grande quantité, se répand mais le bateau (poubelle ?) restera immobilisé sur la plage durant un paquet de temps…

Alors que l’on marche, tel dans un décor de cinéma d’anticipation, ou dans une BD de fiction, le haut du cargo échoué surgit par dessus les dunes… Etrange, on dirait que c’est faux, qu’il a été ajouté. Mais non, on s’approche, il est bien réel : horreur ! Un hélicoptère de gendarmerie survole la marche, sans doute en nous filmant copieusement…

gendarmes et manifestantsOn retrouve d’autres manifestant-e-s sur la plage et c’est un demi millier de personnes qui convergent vers la masse métallique où s’agitent quelques hommes en blanc, personnels de nettoyage.

Alors qu’elle avait en principe été négociée par le Préfet, l’autorisation d’inscrire « Joyeux Noël, les arma-tueurs » sur la coque nous est refusée. Une première haie de gendarmes (pas agressifs, ni casqués… mais quand même !) nous barre la route. Des négociations / tergiversations sont entamées avec le chef des gendarmes. Le Préfet a renié sa parole… (de la part de « l’autorité déconcentrée de l’Etat » (comme cela s’appelle !), sont surpris ceux et celles qui veulent bien l’être…). On se masse devant cette haie. Les flics discutent aussi avec nous. Ils savent que la démarche est pacifique… Ca traine un peu. Des slogans fusent par intermittence. Une 2ème haie de gendarmes se met en place, puis une troisième. Ca fait une heure que l’on poireaute, on sait que l’on ne nous laissera pas passer.

 gendarmes.JPG Il fait froid au bord de mer. Des familles ont déjà décampé. On décide de forcer tranquillement la première haie. Une sorte de mêlée de rugby se forme, sans coups portés, la 2ème ligne de gendarmes vient renforcer la première. Ils nous contiennent. Tel un ailier, un copain, drapeau noir en main, tente une sortie en rasant les vagues. Il se fait prendre, tombant même à l’eau ! Pour ce qu’on en a vu, il semble que les flics un peu plus anciens aient pris notre tentative de forcer le barrage, sans trop s’énerver ; d’autres, plus jeunes, nous ont poussés sans ménagement, les gazeuses à portée de main. Il n’en sera pas fait usage, ni de matraques… heureusement !

Le copain arrêté est relâché au bout de 10 minutes par un autre chemin. Les gendarmes lui ont même dit « vous avez raison de faire ce que vous faites« … !! Ce n’est pas sans rappeler un sketch de Coluche :
Dans une dictature, « un flic interroge un passant :
– Qu’est-ce t’en penses, toi ?
– Eh bien, comme vous !
– Je t’arrête alors ! »

Il est quand même remarquable qu’il n’y ait aucune autorité étatique pour empêcher un immense et vieux bateau de prendre la mer depuis le port de Lorient, alors qu’une puissante tempête se déchaîne… En revanche, l’Etat retrouve l’usage de sa force légale pour retenir des manifestant-e-s qui voulaient juste faire un tag sur la coque…
Et on s’étonne qu’on soit anarchiste !
On aimerait aussi que la facture de cette mobilisation des forces gendarmesques soit adressée aux groupes privés affrêteurs du bateau et/ou à l’armateur… Mais, ne nous racontons pas d’histoires, c’est bien la collectivité qui assumera ces dépenses.

Une enquête va être menée pour définir la chaîne des responsabilités. Le commandant de bord est apparemment seul maître à bord, selon la Loi. L’autorité maritime n’est pas en mesure de l’empêcher de partir… Il restera à voir s’il n’a pas eu d’ordre de l’armateur (basé en Turquie) ou de l’affrêteur qui voulait que sa cargaison soit rapidement récupérée. C’est que la rotation du capital est en mode accéléré en ce début du XXIème siècle.

Les politiciens parlent de légiférer plus drastiquement. N’est-ce pas le simple bon sens qui aurait du faire en sorte que le navire reste à quai ? Mais la logique de profit s’asseoit sur ce simple bon sens.

En société autogérée, sans classes ni Etat, parce qu’il n’y aurait pas de capital à accumuler, une bonne partie de la production / consommation serait relocalisée et des marchandises-gadgets même pas fabriqués ! Le transport de fret maritime serait ainsi réduit.

D’ailleurs, il en serait fini de la propriété privée des navires et cargaisons : bien commun de l’Humanité. Les navires seraient uniquement commandés par le collectif des marins, en autogestion, qui y travaillent et qui s’assureraient de leur fiabilité …

En attendant la rupture révolutionnaire, nous plaidons pour le contrôle syndical des navires, pour des normes internationales définies par les organisations de travailleurs-marins et la réappropriation du transport maritime par la population (sécurité, écologie, conditions de travail…).

Blog des Groupes Lochu-Ferrer (Fédération Anarchiste 56)

[Toulouse] « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans »

[Toulouse] « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans »

 

Manifestation. Face à face tendu au cœur de Toulouse

D’un côté, une centaine de soutiens aux « inculpé-e-s » de Toulouse. De l’autre, un fort contingent de policiers et de gendarmes mobiles. Entre les deux groupes, réunis à partir de 14 heures hier sur les allées Roosevelt, à deux pas de la place Wilson, à Toulouse, le face à face n’a pas tardé à se tendre hier en après-midi. Les policiers, sous la direction du directeur de la sécurité publique Lucien Pourailly, présent sur place, voulaient réaliser des contrôles d’identité. Les manifestants, eux, n’avaient aucune intention de présenter leurs papiers. Les policiers ont procédé à des interpellations décrites par de nombreux témoins comme « très musclées ».

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324202054.jpg

« Cette manifestation se déroule sans aucune autorisation, indique le directeur de la sécurité publique. Quand nous demandons leurs identités aux manifestants, comme nous le permet une réquisition du procureur de la République, ils refusent. D’où les contrôles. » Aucune des personnes contrôlées, sorties manu militari du groupe des protestataires après avoir été menottées, n’a été interpellée. Après les vérifications « d’usage », elles ont retrouvé le groupe.

Au marché de Noël

Les manifestants ont réalisé un petit tour en cortège avant de revenir place Wilson où la tension est remontée quand les gendarmes mobiles sont intervenus pour les obliger à dégager la chaussée. La confrontation, sous le regard de nombreux passants, a tourné court quand les manifestants se sont dispersés. Une quarantaine d’entre eux s’est retrouvée place du Capitole, au milieu du marché de Noël. « Comme ça, on évite de se faire taper dessus », explique un participant à une commerçante pas contente.

Un manifestant en échasse a accroché des slogans sous les vivats : « PJJ en boxon, Noël en prison », « Détruisons les prisons avec rage et joie », « Beau comme une prison qui brûle » ou encore « Le Père Noël n’existe pas et vous irez en prison à 12 ans ». Un dernier slogan très commenté par les visiteurs du marché de Noël, un peu surpris. Finalement, les manifestants se sont dispersés sans incident.

Parfois venus de loin, les manifestants soutenaient quatre « amis » interpellés mi-novembre par les gendarmes. Actuellement incarcérés, ces deux filles et deux hommes sont soupçonnés d’avoir participé à une descente début juillet dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à Labège. Ils nient leur implication « et le dossier est vide », protestent leurs avocats. Mais jusqu’à présent, la justice a refusé de les remettre en liberté.

Leur presse (Jean Cohadon, La Dépêche), 18 décembre 2011.

Ca tourne pas rond

Une petite nouvelle pour égayer les « vacances »

Ca tourne pas rond

Mon cube radio-réveil s’enclenche. Ses lettres digitales, en carrés italiques, m’indiquent qu’il est sept heures et quart. Il me faut quitter les draps carrés de mon lit carré. Je sors de ma petite chambre cubique, appuie sur l’interrupteur carré du corridor, vais aux petits coins et m’essuie de quelques feuillets carrés (toujours pliés en deux, voire en quatre). J’ouvre la lucarne carrée de la cuisine, puis son volet carré. De gros nuages s’effilochent sur les tours modernes et carrées de mon quartier résidentiel. Je m’assieds à ma chaise à quatre pieds pour manger, sur ma table carrée, des toasts carrés et chauds, tout droit sortis du grille-pain carré. Je me désaltère d’un verre de lait frais, tout droit sorti de la brique laitière en provenance du cube réfrigérant. J’enduis la surface du toast de lamelles prélevées parallèles sur le beurrier.

 L’écran carré de ma boîte à images m’apprend que de nouvelles charrettes structurelles sont opérées. Que dans une boîte, quatre syndicats représentatifs ont négocié 400 licenciements au lieu des 500 prévus, mais que des brutes ont malgré cela séquestré leur patron entre les quatre murs de son bureau, toute la nuit – le pauvre. Qu’un virus se répand, qu’il vaudrait mieux mettre des masques, et rester dans son clapier (appartement, maison, tour HLM). Que le nouveau pape (paix à l’âme du précédent, dont le cercueil cubique a eu les honneurs d’un carré d’hommes d’Etat) a reçu le président de la République, qui à l’occasion a fait le signe de croix. Que les élections sont dans quatre jours et que c’est un devoir qu’y participe tout citoyen bien éduqué entre les quatre murs de l’école républicaine, sur les bancs en rangs et en colonnes face au tableau noir et carré du savoir. Il sera bientôt temps d’aller placer un bulletin carré dans une urne cubique. Il semblerait à ce propos que quatre partis fassent de nouveau cartel pour trouver un créneau politique. Je m’en fous, je vote à droite.

 A la prise carrée je branche mon rasoir électrique, qui vrombit pour débusquer les poils rétifs qui ça et là poussent, remettant jour après jour en cause mon visage d’homme civilisé. J’insiste bien sur le contour de mon menton carré et volontaire. Je suis plutôt beau gosse. Devant mon miroir carré, je brosse mes dents carrées, puis je vais à ma douche carrée m’asperger d’eau (l’eau ne ruisselle pas à l’extérieur, j’ai récemment installé une tringle à rideau à angle droit, avec le rideau carré qui va avec, très design avec ses motifs carrés). Je déplie une serviette carrée pour sécher mes épaules bien carrées – je fais quarante pompes tous les jours.

 Des tiroirs carrés de mon armoire carrée, je sors un boxer (un slip carré, c’est plus à la mode que les vieux kangourous), des chaussettes bien pliées, un t-shirt plié au carré. A la tringle, un pantalon avec la petite couture bien faite, et l’ourlet bien carré.

 Devant mon miroir… un coup de peigne – histoire de me remettre les cheveux bien droits. Je remets mon portefeuille carrée dans la pochette de ma veste, carre ma sacoche carrée sous le bras et hop, me voilà fin prêt pour me rendre à la boîte.

 Clac, je referme ma porte carrée, un coup de clé dans la serrure. La cage de l’ascenseur est encore en panne. En négociant l’un des angles droits de la cage d’escaliers, j’allume mon portable. L’écran carré me demande quatre chiffres. Un seul message – publicitaire – m’annonce que j’ai le droit à 4% de réduction à la FNAC sur tous les produits à condition que je m’y rende sous quatre jours. Ca tombe bien, mon chef m’a parlé du coffret de l’intégrale de Johnny Halliday, je passerai lui prendre. Tiens, des vandales ont encore pété le grand miroir carré de l’entrée. Quels petits cons, ce quartier devient infréquentable. Malgré les portes blindées et le code à quatre chiffres du digicode qui change tous les mois, ces drogués sont encore capables de venir foutre la merde. Bientôt il nous faudra un vigile pour remplacer la gardienne dans son local à l’entrée de la résidence, sinon ce sera l’anarchie !

 Dans le box qui m’est attribué par un panneau, mon 4×4 m’attend… Plus que quatre mois à rembourser. Un gros emprunt dont je viens à bout, mais il en valait bien le coup, quoique j’envisage sérieusement de prendre le modèle au-dessus. Je fais gronder son moteur à quatre cylindres. Le battant carré de la résidence s’ouvre en silence grâce au bouton supérieur droit de mon bip.

 La quatre-voies est quadrillée de véhicules… sauf la voie de bus, désespérément vide. Quelle connerie, tout ça pour quelques clampins qui attendent dans un abribus cubique au bout de la rue au carrefour ! Au final le bus qu’ils prennent va plus vite que mon 4×4. C’est le monde à l’envers…

 Vivement que je m’arrache de ce quartier de tours bétonnées… Des publicités sur grands panneaux carrés égaient un peu la morosité du paysage monolithique. L’une vante les mérites du dernier téléviseur à écran plat, disponible chez Carrefour – il faudra que j’y fasse un crochet l’un de ces quatre. L’autre l’abonnement à la quatrième chaîne (la boîte du décodeur est gratuite pendant les quatre semaines de l’offre). Ca je m’en fous, je l’ai déjà, et je vais sans doute le résilier : avec les quarante chaînes du câble c’est foot et porno tous les jours.

 J’arrive à la boîte, gare ma quatre roues motrices sur la grande place carrée qui lui est réservée. Je passe au carré détente, histoire de prendre un café à la machine cubique, et monte par l’ascenseur au quatrième étage, deuxième bureau à droite. Mon chef m’attend, son rubik’s cube à la main (à la boîte tout le monde appelle mon boss le Kube). Il me remet la chemise carrée du jour mais me demande d’attaquer les choses sous un autre angle pour ce client, avec un clin d’œil bien appuyé. On va pas couper les cheveux en quatre, message bien reçu ! En partant je lui annonce que j’ai fait deux minutes au rubik’s cube hier soir. Il salue l’effort, d’un sourire paternel, un peu condescendant. Mais il peut se le permettre, c’est un pro du cube, il le fait en quarante secondes – je l’ai déjà vu faire, il faut le voir pour y croire.

 Dans l’open space, je vais coincer la bise à mes collaboratrices, quatre jolies stagiaires qui se mettent en quatre pour moi. Je rejoins mon box et place le dossier dans mon étagère. J’ouvre ma boîte mail perso, j’ai deux options pour ce soir. Une cliente, la quarantaine jolie, me propose une soirée restau-ciné-boîte. Ca tombe bien, j’ai un certain carnet d’adresses et je sais comment parler aux femmes :

 dîner quatre étoiles en carré VIP ? j’ai ça en magasin

 Un collègue, la quarantaine bedaine, me propose aussi un tennis en salle ou un squash. Mon choix est déjà fait : une partie de boules vaudra toujours mieux que de taper une balle dans des petits carrés. Et puis à la réflexion, le collègue est peut-être un peu pédé. Oui, il a sans doute de mauvaises intentions derrière la tête… il s’imagine quoi, ce mec ?

 Cette conne de femme de ménage le fait exprès… la photo de ma gamine est encore posée à plat sur le bureau. Comme si c’était difficile de remettre droit un cadre photo après l’avoir dépoussiéré… Je le remets comme il faut à l’angle de mon bureau. Cette fainéante a aussi oublié de déposer mes enveloppes dans la boîte du courrier urgent du lendemain. Pourtant je les avais disposées, bien en évidence, en une pile carrée, bien nette. Elle n’y a pas touché. Ah ça, ça pousse des chariots mais quand il s’agit de mettre quelque chose dans une boîte aux lettres, y’a plus personne. On se demande à quoi on les paye, ces Africaines. Je me demande si elle a ses papiers d’ailleurs. J’en parlerai au Kube un de ces quatre, qu’il en touche deux mots à ses amis de la préfecture.

 Ma gamine elle, par contre, c’est une bosseuse. Hypokhâgne khâgne. Elle a même khubé. Puis droit des affaires. Mais pas qu’une lettreuse : c’est aussi une as en sudoku, comme son père. Le gamin de ma femme de ménage, lui c’est sûr, casse des miroirs dans les carrés résidentiels de braves gens qui travaillent, et vend du shit plutôt que de travailler dignement… pauvre hexagone. Allez, il est déjà et quart. Un rail, au travail.

 Je suis expert fiscaliste. Je carre des chiffres dans des colonnes et des lignes en tapant sur les touches carrées de mon clavier. Sur mon écran carré, je fais en sorte que tous ces chiffres trouvent leur petite place. Et j’adore ça. Je remplis des déclarations fiscales en mettant ce qu’il faut dans des cases pour l’Etat, en remplissant d’autres cases pour que l’Etat déduise l’équivalent ; je place ce qu’il faut dans des niches. C’est un métier qui exige de la rigueur, un esprit carré. Tout le monde n’en est pas capable mais ça tombe bien, c’est mon profil et je suis l’un des meilleurs, dans le coin ; ça remplit le coffre de mon compte en banque et ça me fait des relations humaines, bien utiles pour ma carrière.

 Alors pourquoi ces crises d’angoisse ? J’ai beau gober mes quatre comprimés par tranche de vingt-quatre heures…

quelque chose ne tourne pas rond.

John Rackham, 2008

[Congo-Bruxelles] Kabila dégage !

[Congo-Bruxelles] Kabila dégage !

 

83 arrestations après les manifestations à Matonge

La police a arrêté 83 personnes lors des accrochages qui se sont produits dans le centre de Bruxelles après la proclamation de l’élection du président congolais Joseph Kabila. Il s’agit de 69 arrestations administratives pour trouble de l’ordre public et de 14 arrestations judiciaires, notamment pour des faits de vandalisme.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324164623.jpg

Dans le quartier de Matonge, à Ixelles, les dégâts sont visibles : des dizaines de vitrines sont brisées, une bijouterie a été dévalisée et plusieurs voitures ont été renversées. Les forces de l’ordre ont dû charger à plusieurs reprises, tant à pied qu’à cheval, pour maîtriser les fauteurs de trouble. Plusieurs d’entre eux se sont dispersés dans les rues adjacentes aux chaussées d’Ixelles et de Wavre où ils ont poursuivi leurs faits de vandalisme. Vers 19h, un calme relatif était revenu mais la police était toujours présente en nombre.

Les forces de l’ordre ont également usé de chiens et de chevaux. Des policiers en civil ont interpellé plusieurs fauteurs de trouble mais le nombre précis d’interpellations n’est pas encore connu. Des dizaines de vitres ont été brisées rue Belliard et des voitures ont été endommagées. Il était difficile de dire si des manifestants ont été blessés mais il semblerait que les échauffourées aient fait deux [puis seize] blessés parmi les policiers.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324164688.jpg

Des accrochages ont également eu lieu dans le quartier de Matonge. Des trublions ont ainsi jeté un fumigène vers la police. Des échanges musclés ont eu lieu, samedi vers 17h00, sur le petit ring de Bruxelles, à hauteur de la rue Belliard, entre la police et le millier de manifestants. Ceux-ci ont jeté différents objets, comme des vuvuzelas, des pierres ou des poubelles, en direction de la police. Celle-ci a répondu à coups de matraque et de spray au poivre.

Un policier a été touché par un jet d’objet et aurait été blessé. Il était difficile de dire si des manifestants ont également été blessés. Les problèmes ont commencé après qu’un groupe de manifestants eut commencé à se frotter à la police, rue Guimard. Les esprits se sont alors échauffés et des jeunes se sont munis de pierres. Les policiers ont tenté d’isoler ces jeunes manifestants du reste du groupe mais se sont faits encercler dans la manœuvre.

Leur presse (Belga), 17 décembre 2011.


Un millier de manifestants à Bruxelles contre la réélection de Kabila

Environ un millier de personnes, selon la police, manifestent samedi après-midi, Porte de Namur à Bruxelles, contre la réélection de Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo. Les manifestants n’acceptent pas le résultat officiel de l’élection présidentielle et considèrent comme président régulièrement élu l’opposant Étienne Tshisekedi.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324164946.jpg

Parmi les manifestants, quelques-uns brandissent des drapeaux flamands et adressent des reproches aux responsables politiques francophones, accusés de soutenir Joseph Kabila.

Les manifestants, assez remontés, ont également importuné des journalistes présents sur place auxquels ils reprochent de ne pas faire de comptes-rendus objectifs sur les élections et la situation au Congo.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324165000.jpg

La police bruxelloise est présente en masse, aussi bien en civil qu’en uniforme. Une auto-pompe a également été prévue sur les lieux. (…)

Leur presse (Belga), 17 décembre 2011.