[Israël] Libération prochaine de Salah Hamouri

Enfin libre !

Au terme d’une journée très tendue, nous avons donc appris hier à 19 heures que Salah Hamouri ferait partie de la seconde vague de libération et qu’il rejoindrait sa famille à Jérusalem-Est dimanche 18 décembre après avoir subi injustement 6 ans, 9 mois et 7 jours de prison dans les geôles israéliennes.

Nous ferons de plus amples commentaires une fois sa sortie réalisée et qu’il sera bien chez lui. Nous partageons totalement la joie de sa famille qui va enfin pouvoir l’embrasser, depuis ce temps où aucun contact n’a eu lieu. Sans attendre nous voulons remercier toutes celles et ceux qui, par dizaines de milliers, se sont rassemblés dans leur diversité pour obtenir sa libération. C’est une certitude : sans eux, et leur mobilisation déterminée, Salah ne serait pas libéré dimanche, aussi tard que cela nous paraisse. Nous tenons à remercier vivement tout le monde qui a participé à ce résultat : personnalités, artistes, associations, organisations, notamment de jeunes, partis, « simples gens » comme on dit, les innombrables Comités de soutien qui se sont multipliés en France.

Dimanche Salah sera chez lui. Il va découvrir et devoir s’approprier un monde nouveau et imaginer, en prenant un temps nécessaire et mérité, une étape nouvelle de sa vie. Il va devoir se reconstruire en imaginant l’avenir au goût de liberté. Nous resterons à ses côtés. Nous voulons vous signaler sans attendre plusieurs points :

° Une adresse électronique a été ouverte qui lui est strictement personnelle. Vous pourrez communiquer avec lui dès lundi : salah_hamouri@hotmail.com

° Notre Comité de soutien va s’éteindre mais pas avant avoir accompli jusqu’au bout son devoir et sa mission. En particulier nous resterons disponibles pour, le temps venu, organiser sa venue en France où il a beaucoup d’amis et d’amies à remercier. Il a à nous parler aussi.

° Notre Comité de soutien dispose, c’est sur le site http://www.salah-hamouri.fr/souscription, la somme de 13.683, 64 euros. Nous proposons de lui envoyer à Jérusalem pour qu’il puisse disposer de quelques moyens pour se reconstruire. Nous fermerons les comptes dans un mois. Celles et ceux qui veulent abonder en ce sens peuvent donc encore le faire.

° Une adresse postale est aussi disponible où lettres ou d’autres envois peuvent être effectués : Salah Hamouri – Po BOX 19587 – 21, Nablus Road – Jerusalem – Israel

France-palestine.org, Jean-Claude Lefort, 15 décembre 2011

Thalès-Nexter-DCNS : Munitions, marine de guerre, propulsion nucléaire… la mort se vend bien !

Thales se renforce dans DCNS et vise un rapprochement avec Nexter

Le groupe français d’électronique de défense Thales a annoncé jeudi des opérations stratégiques pour la constitution d’alliances au sein de l’industrie de défense: un rapprochement imminent avec le groupe public d’armement terrestre Nexter et un renforcement dans DCNS.

Nexter et Thales sont en discussions pour rapprocher leurs activités munitionnaires, dans le but de conforter la place du groupe Nexter dans l’industrie européenne de défense, a annoncé Thales dans un communiqué.

Le projet consisterait à rapprocher, au sein de Nexter, des filiales munitionnaires des deux groupes, Nexter Munitions et TDA Armements. Il serait également assorti d’une prise de participation minoritaire de Thales au capital de Nexter Systems, ajoute le texte.

Selon Thales, Nexter serait ainsi en mesure « de jouer un rôle de premier plan au niveau international ». Et le nouvel ensemble « s’appuierait sur la complémentarité de ses sites de production pour offrir une gamme complète de produits à ses clients, accroître sa compétitivité et conquérir de nouveaux marchés à l’exportation ».

Ce rapprochement n’est pas une surprise. Par le passé, Nexter avait jugé à diverses reprises « nécessaire » un regroupement industriel en France et en Europe. En mars, il avait toutefois indiqué qu’il n’avait pas dépassé le stade de discussions « préliminaires » avec les partenaires potentiels.

Le PDG de Thales, Luc Vigneron, ancien PDG de Nexter, avait quant à lui manifesté son intérêt pour Nexter.

Le groupe, aujourd’hui à 100% public, compte quelque 2.700 salariés et dispose de 9 sites de production en France. L’an passé, il a réalisé 1,1 milliard de chiffre d’affaires.

Avec 68.000 collaborateurs, Thales est un groupe de taille bien plus imposante dont le chiffre d’affaires s’est établi à 13,1 milliards d’euros l’an passé.

S’agissant de DCNS, Thales disposait d’une option de montée au capital depuis son entrée au capital de cette entreprise à hauteur de 25% en 2007. La nouvelle prise de participation n’a pas été chiffrée.

Thales estime que cette opération « marque une étape importante pour la constitution d’alliances stratégiques dans le domaine naval en Europe ». Elle s’accompagnera, conformément aux accords conclus en 2007, d’une augmentation des droits de Thales dans la gouvernance de DCNS, permettant le renforcement de la coopération entre les deux sociétés.

« Ce renforcement dans le capital témoigne de la confiance de Thales dans le groupe », a déclaré à l’AFP un porte-parole de DCNS. « C’est un signal fort pour nos clients et c’est positif compte tenu de nos ambitions à l’international », a-t-il ajouté.

Il a en outre rappelé l’objectif de DCNS de doubler son chiffre d’affaires d’ici 2020 à 5 milliards d’euros.

DCNS est un champion des exportations françaises dans le domaine de la défense. Il a notamment vendu des sous-marins à l’Inde, au Brésil, à la Malaisie et au Chili et est en passe de vendre des corvettes à la Malaisie.

Le groupe français a entamé début décembre la construction de deux porte-hélicoptères (navires de projection et de commandement ou BPC) pour la Russie.

Spécialiste des grosses unités, il construit notamment des frégates pour la marine française. Mais pour stimuler les exportations, il veut élargir sa gamme et vient de lancer un patrouilleur de haute mer.

En dehors de la construction navale, secteur qui souffre de surcapacités en Europe, DCNS veut développer ses activités dans l’énergie nucléaire, avec son expérience des navires à propulsion nucléaire, et les énergies renouvelables de la mer.

DCNS, qui emploie 12.500 salariés, compte encore 4.800 ouvriers d’Etat. Chaque année, 500 à 600 d’entre eux quittent l’entreprise.

AFP, 16 décembre 2011

Bradley Manning risque perpète pour avoir piraté l’armée américaine

Bradley Manning, soldat en rupture de ban et « taupe » supposée de WikiLeaks

Un manifestant tient un portrait de Bradley Manning, et un écriteau le qualifiant de héro, le 14 mars 2011 à Washington.

Un manifestant tient un portrait de Bradley Manning, et un écriteau le qualifiant de héro, le 14 mars 2011 à Washington.

Bradley Manning, le jeune soldat américain accusé d’être l’informateur de Wikileaks, qui comparaît vendredi devant la justice militaire, est un spécialiste du renseignement et un idéaliste, militant pro-homosexuels, qui s’est placé en rupture de ban de l’armée.

Ce simple soldat au visage poupin est soupçonné d’avoir fourni à WikiLeaks, qui les a ensuite rendu publics, des dizaines de milliers de documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et de câbles diplomatiques du département d’Etat.

Natif de l’Oklahoma (sud), Bradley Manning, qui fêtera ses 24 ans samedi, a rejoint les rangs de l’armée en 2007 après une enfance passée à subir les quolibets de ses camarades, en raison de son côté « intello » et de son homosexualité.

Mais très vite, sur sa base des environs de Bagdad, le première classe découvre la rudesse des règles du Pentagone, en particulier l’ancienne loi « Don’t ask, don’t tell » (ne rien demander, ne rien dire), qui obligeait les homosexuels à taire leur orientation sexuelle, sous peine de devoir quitter l’armée.

Bradley s’opposait ouvertement à cette loi définitivement abolie en septembre, expliquait l’année dernière à l’AFP Jeff Paterson, membre dirigeant du comité de soutien au jeune homme.

Selon lui, M. Manning « pourrait s’être identifié aux peuples d’Irak et d’Afghanistan qui ont souffert de la politique guerrière du gouvernement » américain. « En partie car il ressent lui-même les mêmes choses, en tant que membre d’une minorité injustement traitée au sein de l’armée américaine et de la société américaine en général ».

En tant qu’analyste de renseignement, il avait accès à quantité de données via un réseau protégé, le SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network), un système destiné à un meilleur partage des informations entre les différentes BRANCHES du gouvernement américain.

Dans des conversations sur internet avec un célèbre pirate informatique, Adrian Lamo, révélées par le magazine Wired, le jeune Manning s’épanche, affirmant que « quelqu’un » qu’il connaissait très bien avait « transféré des données de réseaux classifiés » et les avait transmises à « un Australien aux cheveux blancs », Julian Assange, cofondateur de Wikileaks.

Ce « quelqu’un » en question n’était autre que Manning lui-même, qui transférait ces données sur des CD-ROM qui contenaient auparavant des chansons de la chanteuse pop Lady Gaga.

« Hillary Clinton et des dizaines de milliers de diplomates dans Le Monde vont avoir une crise cardiaque un matin quand ils se réveilleront et découvriront qu’un répertoire complet de documents classifiés sur la politique étrangère est accessible » à tous, écrit-il à Lamo, qui le dénoncera aux autorités.

En juillet 2010, Bradley Manning a été inculpé de huit chefs d’inculpation criminels et de quatre violations du règlement militaire.

Il lui est reproché d’avoir « transféré des données confidentielles sur son ordinateur et ajouté un logiciel non autorisé sur un système informatique classé secret » et d’avoir illégalement récupéré « plus de 150.000 notes diplomatiques », selon l’acte d’inculpation.

Incarcéré depuis 18 mois, il a dénoncé début 2011 ses conditions de détention — isolement et régime ultra-restrictif — à la prison de Quantico, près de Washington, qui ont valu à l’armée américaine les critiques du monde entier. Il a depuis avril été transféré à Fort Leavenworth Kansas, centre).

S’il est reconnu coupable, il encourt la prison à perpétuité.

AFP, 16 décembre 2011

[Poitiers] Une association contre la pollution lumineuse nocturne… enjeux « sécuritaires »

Éclairer ce qui a vraiment besoin d’être éclairé

Une association milite pour une utilisation rationnelle de l’éclairage public. Elle n’a décerné le label  » Village étoilé  » qu’à une commune du département.

L’A.N.P.C.E.N. (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne) est née à l’aube du troisième millénaire, à l’initiative d’astronomes amateurs, alors opposés à la pollution lumineuse générée par l’émission de lumières artificielles dans l’environnement.
 
Économiser l’énergie, protéger l’environnement

Elle fédère aujourd’hui plus largement tous ceux qui s’interrogent sur la pertinence de l’éclairage en choisissant le bon équipement, en adaptant la puissance de l’ampoule et la durée de l’éclairage en fonction des besoins.
Jean-François Tribot, correspondant départemental de cette association, est parfois sollicité par les élus. En janvier 2011, il a par exemple remis à la commune de Bignoux, près de Poitiers, le label « Village étoilé » qui récompense les efforts consentis en faveur de l’environnement par sa politique de gestion de l’éclairage public. « Nous faisons de la sensibilisation, du conseil. L’intérêt pour une commune, c’est d’éclairer ce qui a besoin d’être éclairé, et dans la bonne direction, vers le sol et pas vers le ciel, avec l’intensité qui convient. » La mise en lumière de la nuit modifie le milieu naturel, engendre sur la faune et la flore des dérèglements. Pour les humains aussi, les conséquences existent : éblouissement, etc.
 
Idées reçues

Autre idée reçue, l’éclairage n’est pas un gage de sécurité. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que la majorité des cambriolages, vols et agressions se font en plein jour. Enfin, côté économie, là encore, une bonne gestion de l’éclairage public peut s’avérer payante. En France, ce dernier représente 23 % de la facture globale d’énergie d’une commune (*) et 48 % de sa facture d’électricité…
 
* Source ADEME

 Contacts : www.anpcen.fr ou 05.49.56.46.31.

14.000 C’est le nombre de points lumineux dénombrés dans la ville actuellement. 47 € sont dépensés par point lumineux et par an ce qui fait un total de 640.000 € en 2011. En 2005, année du début de la campagne Éclairez juste, 694.000 € avaient été dépensés pour 11.500 points liminaux. 2.500 points lumineux supplémentaires ont été implantés depuis l’année 2005, or la dépense de 2011 sera inférieure à celle de 2005.

Les incontournables illuminations de Noël

Les économies touchent également les illuminations de Noël équipées de Led. « Cette année, le budget a diminué de 30 % », insiste Éliane Rousseau, élue de Poitiers. Elle souligne l’attachement des habitants à ces décors de fêtes. 177.000 € sont dépensés pour un mois d’éclairage, pose, maintenance et dépose comprises. Des motifs lumineux ont été achetés pour le parc de Blossac, les autres sont loués pour trois ans. Les illuminations sont éteintes à 23 h, sauf dans la nuit des 24 et 31 décembre.

Les globes en voie d’extinction

A Poitiers (Beaulieu et Trois-Cités) ou Buxerolles, des boules éclairent le ciel. Un gaspillage qui n’est plus d’époque. Elles seront remplacées.

Dans l’agglo: des communes allumées ou pas

Sur douze communes de l’agglomération de Grand-Poitiers, cinq éteignent les lampadaires la nuit de 23 h ou 24 h à 5 ou 6 h du matin. Mais une sixième : Biard, les rejoindra en avril 2012. Un argument identique peut être mis en avant pour justifier l’éclairage ou l’absence d’éclairage la nuit. C’est le cas des communes de Chasseneuil-du Poitou (éclairée la nuit) et de Croutelle (éteinte la nuit). Ainsi, le maire de Croutelle, Jean-Charles Boulanger considère que l’éclairage « est favorable aux mauvais coups ». Les auteurs de ces mauvais coups sont davantage repérables dans l’obscurité dans la mesure où ils s’éclairent pour se déplacer. A Chasseneuil-du-Poitou, Joël Fricot, responsable de la maintenance voirie et bâtiment admet qu’un débat s’est instauré autour de l’extinction de l’éclairage de 23 h ou 24 h à 6 h du matin. « Mais les gendarmes ne nous ont pas incités à aller dans ce sens car nous avons une zone industrielle et commerciale importante. Mais la discussion n’est pas tranchée. »
Les forces de l’ordre préconisent effectivement la présence de lumières. « Il est plus sécurisant d’avoir des zones éclairées que des zones d’ombre », commente-t-on au commissariat. Il reste que le gros des effractions est commis dans la journée.

Nouvelle République, 16 décembre 2011

[Poitiers] Colère d’usager-e-s du gymnase contre sa destruction par La Poste et Vinci

Maillochon :  » Honte à vous si vous laissez faire cela  »

La destruction du gymnase continue de secouer le petit monde de l’ASPTT. Hier, la réunion d’information n’est pas passée comme une lettre à la poste.

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction.

 

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction. – (dr)

Le dossier est complexe, la réalité est toute simple : à l’orée de l’été des centaines de basketteurs et gymnastes volontaires, de tout âge et toute condition, vont se retrouver à la rue. D’abord prévue au 15 mars, la destruction du gymnase Maillochon est programmée pour fin mai. Un sursis jusqu’au 15 juin est espéré.
Hier, l’ASPPT Poitiers omnisports qui compte près 3.400 membres avait invité ses adhérents… Salle Lawson-Body. Le président Patrice Arson et le secrétaire général Frédéric Guignard ont présenté le dossier épineux. Entreprise désormais totalement privée, la Poste ne fait guère plus dans la philanthropie (1). La structure de ses clubs sportifs complique la tâche des ardents défenseurs du vieux gymnase : l’ASPTT Poitiers est un club omnisports dont les sections n’existent que par délégation. Le secrétaire général est employé de La Poste. Difficile d’aller à l’encontre de sa propre entreprise. Enfin, La Poste, comme au bon vieux temps du service public, contribue au fonctionnement de ses équipements. « 12.000 € nous sont versés pour Maillochon par exemple, détaille Frédéric Guignard, On nous a fait remarquer que seuls 4 % des utilisateurs étaient des postiers. » Les temps changent.
Le secrétaire général n’a guère apprécié que des adhérents de la section basket manifestent lors du conseil municipal de lundi ou initient une pétition qui a déjà recueilli 800 signatures. « Il ne faut pas écorner l’image de l’ASPTT Poitiers J’aurais préféré des actions concertées. » Le président de la section basket Jean-François Bouchet s’explique. « Nous voulions juste sensibiliser les élus et les médias à cette décision unilatérale et brutale de la Poste. »
Ses troupes se sont montrées beaucoup plus virulentes hier soir. Extraits. « Il faut se bouger, battons-nous, lance un monsieur remonté. Mettons en place des actions fortes. » Cet autre homme est mélancolique. « Ce gymnase représente quelque chose de fort pour nos enfants. Ils y ont grandi au sein de la famille ASPPT. On n’a pas le droit de détruire tout cela. »
 
 » Ce n’est qu’une histoire de fric  »

Un gaillard s’emporte et lance à l’adresse des dirigeants de l’omnisports : « Réveillez-vous, bon sang ! Honte à vous si vous laissez faire cela. » Cette gymnaste volontaire résume le fond de sa pensée. « Tout ça n’est qu’une histoire de fric. » Il y a sans doute du vrai là-dedans. Le constructeur du fameux futur viaduc des Rocs a acheté à La Poste le gymnase. Le premier procédé choisi pour construire l’ouvrage – le « lançage » – épargnait Maillochon. L’option a brutalement changé : le viaduc sera édifié par levage qui nécessite une base logistique le temps des travaux. Elle remplacera, provisoirement, l’ancien gymnase rasé.
La municipalité cherche désormais un nouveau nid pour les oiseaux perdus. Parmi les options : le complexe Saint-Nicolas ancien haut lieu de l’ASPTT désormais propriété de Grand Poitiers. Mais le retour au bercail n’est pas sans obstacles…
 
(1) La Poste va vendre d’ici 2015 les 12 sites sportifs encore en sa possession sur le territoire national.

Nouvelle République, Loïc Lejay, 16 décembre 2011