Eoliennes : concertation bidon en Trimouillais

NdPN : nouvel article évoquant la contestation contre un projet de parc éolien géant. Si le papier mentionne bien que pour les habitant.e.s, il y a le sentiment d’une comédie de « concertation », il omet d’ajouter que celle-ci ne porte pas que sur la « valeur immobilière », mais aussi sur la quasi-irréversibilité des installations…

Les éoliennes divisent les habitants en Trimouillais

Un projet éolien suscite une vive opposition à Coulonges et Thollet. Les deux maires, réélus, mettent en avant les retombées économiques.

Deux nouveaux mâts de mesures devraient être installés la semaine prochaine à Coulonges-les-Hérolles et Thollet par la société EDF Énergies nouvelles, qui étudie la création d’un parc de quinze éoliennes (pouvant être porté à 22), hautes de 150 à 190 mètres. Le permis de construire pourrait être déposé en fin d’année.

Ce projet, lancé début 2013 dans une certaine discrétion, rencontre depuis l’automne une vive opposition. L’association « Vent de Raison » a vu le jour à Coulonges, en lien avec deux autres, à Lussac-les-Eglises (Haute-Vienne) et Tilly (Indre). Aux confins des trois régions, plusieurs projets voisins mais indépendants pourraient former à terme « une forêt » de 70 éoliennes, s’alarme Bocage et Patrimoine (Tilly), qui indique avoir réuni 110 personnes samedi dernier à Coulonges et s’apprête à lancer une pétition.

Concertation en trompe l’oeil ?

Les opposants s’inquiètent de la dégradation du paysage, préjudiciable au tourisme et à la valeur des maisons. Ils dénoncent aussi la méthode : « On nous parle de concertation, mais on voit bien sur le site (1) que le projet est déjà bouclé, déplore Michel Quaquin, président de « Vent de Raison » (70 adhérents), habitant de Coulonges et membre de la commission de suivi. Le village est divisé autour de cette question, l’ambiance s’est dégradée. » Les deux maires ont été réélus il y a un mois dans un climat tendu. Des tracts ont été distribués la veille du premier tour dans les boîtes aux lettres. Ils contestent les arguments : « Les éoliennes seront à 500 mètres des premières maisons. Nous avons été voir des parcs éoliens, il n’y a pas de nuisance », réplique Joël Fruchon, maire de Thollet. « Lorsqu’on vit ici, l’intention première n’est pas de spéculer sur l’immobilier », poursuit Raymond Gallet (Coulonges).

Les éoliennes rapporteront

Ils mettent en avant les bénéfices escomptés pour leurs villages. Pour Thollet (huit éoliennes), les retombées fiscales devraient atteindre 25.000 € par an, presque 10 % du budget communal. A Coulonges, les sept machines devraient rapporter 20.000 €. La communauté de communes du Montmorillonnais percevrait environ 250.000 €, le conseil général 120.000 et la Région 25.000 € Une aubaine dans un contexte morose pour les finances publiques : « Nous avons besoin de ces ressources supplémentaires pour maintenir les services que la population attend dans nos communes, estime Raymond Gallet. Il s’agit d’un projet structurant. Sans cela, le paysage et la qualité de vie que les gens recherchent vont disparaître. » Chaque éolienne rapportera aussi 7.500 € par an aux propriétaires du terrain : « C’est un complément de revenu pour les agriculteurs qui les aidera à se maintenir, de l’argent qui reviendra dans le circuit économique. » Le maire de Coulonges précise que son fils fait partie des propriétaires qui ont signé un bail avec EDF Energies Nouvelles. A ce titre, Raymond Gallet ne prendra pas part aux votes ultérieurs du conseil municipal sur le dossier : « Jusqu’à présent, nous ne savions pas quels terrains seraient retenus. La situation a été évoquée au conseil municipal, il n’y a pas de conflit d’intérêt. ».

(1) Le site d’EDF Énergies nouvelles : www.parc-eolien-de-thollet- coulonges.fr

Sébastien Kerouanton, Nouvelle République, 25 avril 2014

Bye bye la préfète

NdPN : un cursus gestionnaire exemplaire pour Borne, qui lui aura permis de décrocher voilà quinze mois un poste de préfète au plus proche des grands travaux de Vinci, en Poitou-Charentes… la voici désormais propulsée dir’cab de Royal, nouvelle ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Nul doute que ces deux-là s’entendent parfaitement sur ces questions ! Aurevoir et surtout, bon vent.

La préfète de Poitou-Charentes nommée directrice de cabinet de Ségolène Royal

La nomination d’Elisabeth Borne au ministère de l’Ecologie a été officialisée ce matin à l’issue du conseil des ministres. Elle suit donc la présidente du conseil régional à Paris.

La décision a été officialisée aujourd’hui à l’issue du conseil des ministres : Elisabeth Borne, préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne a été nommée directrice du cabinet de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie à compter de ce jour.

Elisabeth Borne, 53 ans depuis la semaine dernière, était arrivée dans la région il y a à peine plus d’un an, en janvier 2013. Ingénieure générale des ponts, des eaux et des forêts, cette spécialiste des questions de transports avait auparavant été directrice de l’urbanisme de la Ville de Paris depuis près de cinq ans après avoir été quelques mois directrice des concessions chez Eiffage et directrice de la stratégie à la SNCF pendant cinq ans.

De manière plus politique, elle avait surtout été conseillère chargée de l’urbanisme, de l’équipement, du logement, des transports et de la ville, à Matignon, entre 1997 et 2002, au sein du cabinet du Premier ministre Lionel Jospin qu’elle avait déjà conseillé au ministère de l’Education nationale en 1991 avant de poursuivre avec Jack Lang jusqu’en 1993.

Depuis un an, on disait ses relations excellentes avec la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes. Cela se confirme puisque Ségolène Royal l’a appelée à ses côtés au ministère.

Nouvelle République, 24 avril 2014

[Poitiers] Barbarie banale de la préfecture

NdPN : enfants réveillés par les flics (refusant à la mère de monter dans la chambre pour le faire), père menotté, hurlements, vomissements, famille séparée… banalité d’une procédure sordide de la préfecture, profitant des vacances scolaires pour tenter d’expulser une famille largement soutenue par les parents d’élèves des deux écoles où sont scolarisés les enfants. Douce France…

L’expulsion de la famille russe fait étape au CHU

Poitiers.  Un couple de Russes et leurs deux jeunes enfants devaient être renvoyés en Pologne hier. La mère a eu un malaise. Le départ forcé est retardé.

La mobilisation des parents d’élèves camarades de Mariam (4 ans) et Sargis (7 ans) respectivement scolarisés à la maternelle Renaudot et à Damien-Allard (lire nos précédentes éditions) n’a pas résisté aux vacances scolaires et à la logique implacable de la procédure européenne.

A bout de nerfs

Les deux petits et leurs parents trentenaires ont été délogés de leur hôtel poitevin par les forces de l’ordre hier matin avant de prendre la route direction Roissy où un avion pour Varsovie les attendait. « J’en suis toute retournée, confiait très émue Marie-José Tardy directrice de l’école de Mariam. On ne leur a même pas laissé le temps de prendre leurs affaires. » « Ce n’est pas une procédure d’expulsion mais bien de réadmission, nous ont détaillé les services de la Préfecture. Cette famille a fait une demande d’asile en Pologne avant de venir en France. Ce cas est caractéristique des accords de Dublin. » Le voyage vers la capitale polonaise s’est arrêté à hauteur du Futuroscope. A bout de nerfs, la mère de famille s’est sentie mal et fut prise de vomissements. Le cortège a rebroussé chemin jusqu’aux urgences du CHU pour des examens médicaux sous bonne garde. Des membres de la Cimade et quelques parents d’élèves s’y sont réunis pour afficher leur soutien dans une ambiance un brin tendue. Ils n’ont pu entrer en contact direct avec les réfugiés.

Centre de rétention

Accourue sur place, Maître Delhumeau-Diderot, dont deux enfants sont scolarisés dans les mêmes établissements que Mariam et Sargis, n’a pu voir, elle non plus, les membres de la famille Hovannisyan. Après de longues heures d’attente, Artur, le père, partait en centre de rétention à Bordeaux tandis que le reste de la famille réintégrait son hébergement d’urgence fourni par la Croix-Rouge. « Les enfants et la maman sont très éprouvés, nous racontait hier soir Marie-José Tardy depuis la chambre d’hôtel. C’est terrible cette histoire. »

Loïc Lejay, Nouvelle République, 24 avril 2014

A propos de « l’égalité des chances »

« L’égalité des chances » est un concept semblable aux « commerce équitable », « méritocratie » et autres « égalité devant la loi »… des mots pipés de la novlangue bourgeoise, portés par les John Rawls, Friedrich Hayek et autres Milton Friedman, chantres du capitalisme sauvage. Il s’agit de promouvoir le travail aliéné et l’obéissance inconditionnelle à l’Etat, tout en légitimant l’inégalité économique et sociale au fondement même du pouvoir.

Cette notion d’égalité des chances vient en fait de Philippe Pétain, collabo soutien des nazis. Voici un extrait du discours de Pétain du 11 octobre 1940, où il lance la fameuse expression… aujourd’hui reprise en cœur par l’ensemble des partis au pouvoir et du patronat.

« Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances données à tous les Français de prouver leur aptitude à servir.

Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres.

Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous. »

Alors, « égalité des chances » ou égalité réelle ?

Juanito, 22 avril 2014

Chair à canon, chair à irradiation

NdPN : du désert algérien à la Polynésie, l’armée n’a pas irradié que les populations, elle a aussi exposé ses propres soldats.

D’anciens militaires du plateau d’Albion touchés par des cancers

Ces militaires ont en commun d’avoir travaillé sur ce site qui a abrité pendant vingt-cinq ans les missiles nucléaires français.

De quel mal sont atteints les anciens militaires du plateau d’Albion ? C’est sur ce territoire à cheval sur le Vaucluse et la Drôme que la France abritait, de 1971 à 1996, ses missiles nucléaires. Selon une enquête du Parisien, lundi 21 avril, des dizaines de militaires, aujourd’hui atteints de formes rares de cancer, pourraient avoir été irradiés.

« Les témoignages sont là », écrit le quotidien. Un homme qui travaillait au refroidissement des têtes de missiles serait mort d’un sarcome en 2003. En 2011, un gendarme qui descendait dans les silos aurait été emporté par une « leucémie fulgurante » à l’âge de 70 ans. Tout comme le boulanger du village de Saint-Christol, qui jouxte la base.

L’armée nie toute contamination

Seuls deux cas font cependant l’objet d’une procédure en justice. Dont celui de Leny Paris, qui a passé un an à surveiller les têtes nucléaires, et qui tente de faire reconnaître que sa nécrose des os est liée à une irradiation. En vain pour l’instant.

L’armée, elle, rejette ces accusations en bloc. Et dément, selon Le Parisien, toute « dose significative de radioactivité pouvant avoir un impact sur la santé ». « Les études menées sur le site ont montré que son fonctionnement n’avait entraîné aucune contamination radioactive, et qu’il n’existait aucun risque d’exposition externe », estime le ministère de la Défense. Quant aux traces de radioactivité effectivement relevées sur place, elles seraient le fait « de radioéléments d’origine naturelle, ou des retombées des essais nucléaires de 1950 et de la catastrophe de Tchernobyl ».

Vu sur francetvinfo.fr, 21 avril 2014