Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Au cours du mois de septembre 2013, les premiers convois tests pour la construction du réacteur expérimental international à fusion thermonucléaire (ITER) vont transiter de Fos vers le site de Cadarache. Le 10 septembre, une rencontre-débat antinucléaire sur ITER s’est déroulée à Martigues suivie d’un tractage quelques jours plus tard dans la ville. Mais ITER, c’est quoi  ?

Contrairement à l’EPR, ITER n’a pas pour but de produire de l’électricité mais de tenter de recréer pendant quelques minutes la réaction qui a lieu au cœur du soleil. L’effectivité d’une telle technique pour produire de l’énergie a sans cesse été repoussée. En 1950, on estimait que ce serait faisable d’ici à 15 ans, en 1978 d’ici à l’an 2000 et aujourd’hui d’ici à 2080… La faisabilité du projet semblent douteuse pour de nombreux scientifiques y compris pro-nucléaires. La technique consiste à faire fusionner deux isotopes de l’hydrogène – le deutérium et le tritium – ce qui implique une température de 150 millions de degrés. On sait provoquer cette réaction avec la bombe H mais aucun matériau connu à ce jour ne peut supporter les multiples contraintes techniques imposées par cette expérience.

Le tritium hautement radioactif est un élément extrêmement rare à l’état naturel : 3,6 kilos sur toute la planète. Il est mortel avec une dose de 1mg. 2 kg de tritium, à 10 millions de dollars le kilo, peuvent tuer 2 millions de personnes. Le tritium a la particularité de pénétrer dans le corps humain par la peau, il se fixe dans les molécules organiques du corps où il peut irradier pendant 500 jours en causant des dommages irréparables sur l’ADN. Il est cancérigène et les études concernant son impact réel sont largement insuffisantes. Le mur d’enceinte d’ITER couvert de lithium et bombardé par des neutrons produira du tritium. Toutes les installations nucléaires de base en rejette. La radioactivité subsistera pour plusieurs centaines d’années, le tritium radioactif contaminera l’air et l’eau de la Durance. La seule chose qu’ITER va produire c’est environ 30 000 tonnes de déchets radioactifs tritiés. Très difficile à stocker car, très mobile, le tritium migre même à travers les métaux ou le béton. La solution adoptée est de le diluer et de le disperser comme à la Hague qui en rejette massivement. Pour ITER, les déchets seront stockés sur le site durant environ 50 ans après la fin des expériences puis probablement enfouis pour une durée indéterminée. Le tritium est un des ingrédients principaux des armes nucléaires, sa prolifération serait catastrophique. Si la production d’électricité par fusion reste hypothétique, les recherches pourraient à court terme déboucher sur des innovations militaires.

Financé par l’Europe, la France, la Russie, les USA, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l’Inde, le projet avait vu le jour lors d’une réunion Gorbatchev-Reagan en 1985. La France participe à hauteur de 20 % soit un coût de 2 milliards d’euros pour 10 ans de chantier et 20 ans d’expérimentations. ITER avec 16 voire 18 milliards d’euros au total est, à part la station spatiale internationale, le programme de recherche le plus coûteux jamais lancé. Cette technique qui n’a pour l’instant rien donné a pourtant déjà coûté plus de 27 milliards d’euros. En 2002, le parlement allemand estimait qu’il faudrait encore dépenser entre 60 et 80 milliards d’euros sur 50 ans pour envisager de produire de l’électricité avec la fusion. Un futur et très hypothétique réacteur industriel coûterait près de 15 milliards d’euros ce qui interdit toute rentabilité et en fait une énergie réservée aux pays riches. Si la fusion produit un jour de l’électricité ce sera trop tard et en trop faible quantité.

ITER est implanté à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, un des plus grands centres nucléaires français, en plein sur la faille sismique la plus active du pays. Plusieurs tonnes de plutonium sont déjà présentes sur le site. La France, seul pays au monde à miser autant sur le nucléaire, avait fait jouer toute sa diplomatie et doublé sa participation financière pour accueillir ITER. La décision d’implanter ITER a bien entendu été prise avec une parodie de consultation démocratique locale ; les travaux commençant avant même l’enquête publique. Le projet avait été vendu aux édiles locaux en vantant des retombées en terme d’emplois. Des centaines d’hectares de forêt abattus plus loin et sept ans après, c’est plutôt une arnaque. Quelques 3000 ouvriers en provenance des pays de l’Est ont été embauchés. Exonérés de contrôle URSSAF, ils construisent l’installation dans des conditions ultra-précaires. Le conseil régional, le conseil général et la ville d’Aix-en-Provence sont les collectivités locales qui ont le plus investi. Toujours à la pointe du combat, les élus Verts de la région ont obtenu un deal appelé Alter-ITER : pour un euro investi dans ITER, un euro investi dans les énergies renouvelables…

À l’heure des importantes mobilisations contre le projet d’Ayraultport, on peut s’interroger sur la faiblesse de la contestation autour d’ITER. La protestation semble être tombée dans l’oubli depuis le lancement en 2006. La propagande nucléocrate fonctionne parfaitement. Dans ce contexte, la contre-information semble être la première des actions à entreprendre. Il importe de faire savoir le plus largement possible l’absurdité de ce projet en termes d’investissements financiers, de viabilité scientifique, de risques et de nuisances pour un résultat nul. Ce projet délirant est emblématique du pouvoir nucléaire qui dirige aveuglément la France droit dans le mur. Non au nucléaire civil et militaire à Cadarache ou ailleurs !

Alexis – Groupe Orwell de Martigues

Vu sur le site du groupe de Martigues de la Fédération Anarchiste, 15 septembre 2013

[Poitiers] Comment une loi divise plus que jamais les étudiants du travail social

NdPN : Hier vendredi, étudiant-e-s et formateurs-trices se sont rassemblé-e-s devant l’IRTS pour protester contre une loi en apparence sociale (tou-te-s les stagiaires doivent être rémunéré-e-s durant leurs stages), mais discriminatoire au sens où, compte tenu de l’obligation d’effectuer un stage, nombre d’étudiant-e-s sont menacé-e-s de ne plus pouvoir obtenir la validation de leur année. Evidemment, les institutions de l’Etat prétendent n’avoir pas assez de sous pour prendre à sa charge cette fameuse rémunération. Contraindre sans budgéter, discriminer de fait au nom de l’égalité sociale : voilà une belle illustration de la gauche  au pouvoir.

Voici un tract issu du collectif étudiant concernant la gratification des stagiaires. Il est suivi d’un article rédigé pour ce blog par une étudiante.  Lutte à suivre !

Appel à la mobilisation 

Nous venons à vous suite à la loi 2013-660 du 22 juillet 2013 : celle-ci stipule que tous les stages de deux mois ou plus doivent être rémunérés pour les stagiaires qui sont gratifiables. Le problème réside dans le fait que les institutions n’ont pas de ligne budgétaire pour cela. Il en résulte qu’actuellement les structures annulent les stages prévus les uns après les autres, dès lors que le stagiaire est gratifiable.
Jusque-là, les collectivités territoriales et la fonction publique hospitalière n’étaient pas obligées de gratifier les stagiaires. Mais depuis juillet, elles y sont aussi soumises.

Actuellement, à l’I.R.T.S. du Poitou-Charentes, 33 % des étudiants en formation d’Éducateurs de Jeunes Enfants sont concernés, dont 67 % en 1ère année.

MAIS tous les étudiants sont concernés, quel que soit le secteur d’activité.

Tous ceux qui devraient finir leur cursus cette année risquent de ne pas pouvoir être diplômés, faute d’avoir validé leurs heures de stage. Les autres risquent une impossibilité de poursuivre leur formation, faute de lieux d’accueil.

N’hésitez pas à inviter vos collègues de formation, vos connaissances et toute personne susceptible d’être concernée.

Vous pouvez aussi rejoindre le groupe « Collectif étudiant concernant la gratification des stagiaires » sur Facebook.

Poitiers, le 14 septembre 2013

***

Comment une loi divise plus que jamais les étudiants du travail social

Je souhaite éclaircir la situation aberrante qui frappe nombre d’étudiants travailleurs sociaux, de la formation professionnelle et de l’université. Ma position est celle d’une étudiante éducatrice de jeunes enfants, de l’Institut Régional du Travail Social de Poitiers.

Formateurs et nous, étudiants, avons reçu un coup de massue cette semaine. En effet, un appel téléphonique du C.H.U. a mis le feu aux poudres en annonçant le blocage d’un stage d’une étudiante éducatrice de jeunes enfants, prévu fin septembre en pédiatrie.

Réunis d’urgence le jeudi 12 septembre par l’équipe des formateurs, nous – étudiants de toutes les filières du social – avons appris les enjeux de la loi 2013-660 du 22 juillet 2013. Elle stipule que « lorsque la durée de stage au sein d’une même entreprise, administration publique, assemblée parlementaire, assemblée consultative, association ou au sein de tout autre organisme d’accueil est supérieure à deux mois consécutifs (…), le ou les stages font l’objet d’une gratification versée mensuellement 1»

À travers cet appel à la mobilisation, nous dénonçons cette loi « d’égalité des chances », aberrante dans son application. Elle oblige, à partir de janvier 2014, les structures publiques et privées à gratifier les étudiants stagiaires concernés (436,05 € par mois pour 35 heures hebdomadaires). Bien évidemment, les établissements n’ont pas le budget nécessaire.

Cette loi conduit donc à une discrimination entre les étudiants bénéficiant d’une rémunération de la part de Pôle Emploi ou de la région (les non-gratifiables),  et ceux qui n’y ont pas accès (les gratifiables). Ces derniers se voient déjà, comme en témoignent de nombreux étudiants à l’échelle nationale, renvoyés de leurs lieux de stages parce qu’ils sont gratifiables.

En tant que non-gratifiable, je me sens tout de même menacée par cette loi. Futurs travailleurs sociaux, nous connaissons déjà les contradictions entre les décisions institutionnelles et nos valeurs. Comment ne pas se sentir écartelés entre la volonté d’être solidaire avec nos camarades, et le désir de poursuivre coûte que coûte une formation dans laquelle nous avons investi une part considérable de nos temps, énergie et argent ? Comme le souligne Elsa Melon, présidente de l’Association Nationale des Assistants de Service Social : « la précarité des étudiants en travail social s’est déjà largement renforcée depuis ces dix dernières années. Inutile de rappeler que les formations se déroulent sur trois années complètes à temps plein (alternance de la formation pratique et théorique sur un total de 3530 heures), ce qui rend quasiment impossible le cumul d’une activité professionnelle complémentaire ».

Tenus en laisse par Pôle Emploi pour ainsi dire, nombre d’entre les non-gratifiables s’inquiètent sur l’impact d’une grève ou d’un blocage des stages. Pas de présence en formation, pas de rémunération. Et quelle rémunération ! Tout juste de quoi se nourrir, se loger et payer les frais de formation.

Nous nous sentons divisés face à une loi égalitariste qui met en péril nos formations. Inutile de préciser que les stages sont cruciaux dans la validation des diplômes d’état (éduc’ spécialisé, éduc’ de jeunes enfants, assistants de service social etc.).

Vendredi 13 septembre, une partie des étudiants de l’I.R.T.S. ont exprimé leur désarroi en cris, slogans et chants au sein de l’institut, réclamant ce en quoi la direction de l’I.R.T.S est responsable : l’accès aux stages pour chaque étudiant. Ce même jour, la direction de l’I.R.T.S. de Poitiers s’est engagée auprès de l’équipe des formateurs et des étudiants à informer tous les lieux de stage de la loi et ses effets. Elle s’est également engagée à interpeller la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale.

Sous le regard ébahi des formateurs et délégués des étudiants, la direction a annoncé avoir pris connaissance de cette loi en juin dernier. Les formateurs, chargés de la prospection des stages, ont été quant à eux informés fin août. Certains d’entre eux, comme dans d’autres régions, se sont positionnés pour un détournement de la loi. Autrement dit : ne pas informer le lieu de stage de son obligation de gratification. Or, une convention de stage peut être dénoncée et ne nous protège aucunement d’un renvoi pur et simple du stage.

À l’heure actuelle, nous nous mobilisons afin d’alerter le gouvernement sur cette situation qui met en péril l’avenir des professions du travail social. La responsable de la ludothèque des Couronneries nous a informés de la réunion d’urgence des responsables des lieux d’accueil Petite Enfance au Centre Communal d’Action Sociale de Poitiers, le lundi 16 septembre prochain. Nous attendons fébrilement la réaction de la D.R.J.S.C.S.

1Article L612-11 du Code de l’éducation, modifié par la loi n°2013-660 du 22 juillet 2013, article 27

Laïcité : la charte de la religion d’Etat

Vincent Peillon, très saint ministre de l’éducation nationale, prophète du dogme de la Laïcité révélée, a présenté il y a quelques jours une charte de laïcité à afficher et promouvoir dans les établissements scolaires. Nous nous sommes permis d’y ajouter quelques mots, en gras dans le texte, histoire de lever tout malentendu sur la compréhension de cette table de la Loi.

moise peillon

Charte de la laïcité à l’école

La nation confie à l’école la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République

La République est laïque

1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi, sur l’ensemble de son territoire, de tous les citoyens. Elle respecte toutes les croyances. En effet la France, en tant que nation, est elle-même la croyance au-dessus de toutes les autres. Cette religion de l’Etat est obligatoire sur tout le territoire, gouverné totalement par les instances de l’Etat. Démocratie et société n’existent que dans le cadre de l’Etat.

2. La République laïque organise la séparation des religions et de l’Etat. L’Etat est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de religion d’Etat. En effet, l’Etat est lui-même la religion, au-dessus de toutes les autres.

3. La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public. L’Ordre Public limite la libre expression. L’Ordre Public est un très saint mystère incompréhensible par le commun des mortels, qui est révélé au seul très saint ministère de l’intérieur et dont l’application est confiée à la police et à la gendarmerie. La laïcité interdit à quiconque de ne pas croire en l’Etat.

4. La laïcité permet l’exercice de la citoyenneté, en conciliant la liberté de chacun avec l’égalité et la fraternité de tous dans le souci de l’intérêt général. La liberté s’oppose à l’égalité et à la fraternité. L’intérêt général, c’est-à-dire l’intérêt de la nation qui est supérieur aux misérables intérêts individuels, est le très saint mystère régulateur. Il est incompréhensible par le commun des mortels, et délibérément non écrit dans la constitution française. En effet, il est révélé aux seuls très saints gouvernants désintéressés de l’Etat français, seuls aptes à définir l’intérêt de la nation.

5. La République assure dans les établissements scolaires le respect de chacun de ces principes. L’école se doit d’éduquer les jeunes esprits dans la voie orthodoxe des principes révélés par l’Etat.

L’école est laïque

6. La laïcité de l’école offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix. De cette sorte, leur personnalité, leur libre arbitre et leur apprentissage de la citoyenneté sont entièrement vierges et immaculés, tout disponibles à la seule révélation des principes de l’autorité de l’Etat.

7. La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée. Nul ne saurait se soustraire à la doctrine de l’Etat.

8. La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves dans la limite du bon fonctionnement de l’école comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions. Tout élève est libre d’exprimer comme il l’entend son amour inconditionnel de l’Etat.

9. La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre. Les individus sont divisés en deux sexes, dont la définition est confiée à l’Etat. Seuls les gardiens de l’Etat sont autorisés à exercer violence et discriminations, aux fins de la préservation de l’Etat. Leur fonction est de veiller à la mise en respect des individus les uns par rapport aux autres, de sorte qu’il ne puissent jamais s’associer en-dehors du cadre de l’Etat.

10. Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la valeur de la laïcité, ainsi que des autres principes fondamentaux de la République. Ils veillent à leur application dans le cadre scolaire. Il leur revient de porter la présente charte à la connaissance des parents d’élèves. La fonction des fonctionnaires est de se soumettre à l’Etat pour le servir, en même temps que d’apprendre aux élèves et à leurs parents la soumission et l’obéissance à l’Etat.

11. Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions. La neutralisation est le ciment de l’Etat. Ce saint principe consacre et sanctifie les saints principes précédents.

12. Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question du programme. Le programme de façonnage des consciences est révélé par le très saint ministre de l’éducation nationale de l’Etat français, qui a toute latitude pour l’imposer. Nul n’échappe à la Question de l’Etat.

13. Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l’école de la République. Les convictions doivent s’effacer devant les règles de l’Etat qui les garantissent. La plus grande liberté d’expression consiste à se taire. C’est là un grand mystère, révélé par l’Etat. Les règles de l’Ecole sont définies par le très saint ministre de l’éducation nationale de l’Etat français.

14. Dans les établissements scolaires publics, les règles de vie des différents espaces, précisées dans le règlement intérieur, sont respectueuses de la laïcité. Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. La tenue exigée correspond aux normes consuméristes et sexistes de la religion d’Etat, édictées par les designers capitalistes officiels.

15. Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves contribuent à faire vivre la laïcité au sein de leur établissement. L’adhésion pleine et entière des élèves à la religion de l’Etat ne suffit pas. L’évangélisation est requise.

Pavillon Noir, 14 septembre 2013

[Notre histoire] Il y a 70 ans : Konstantinos Speras assassiné par des partisans communistes

Le 14 septembre 1943, assassinat de Konstantinos SPERAS par des partisans communistes.

Konstantinos Speras

Figure importante de l’anarcho-syndicalisme grec.

Fils d’un marin, il est né en 1893 sur l’île de Serifos. Orphelin il sera adopté par Theofilos Speras. A 14 ans    (1907) il est à Alexandrie (Egypte) et étudie à l’Ecole française des Frères. C’est en Egypte, où il commence à travailler dans le tabac qu’il entre en contact avec les anarchistes, principalement des immigrants italiens et grecs.

De retour en Grèce, il commence à militer, et est en mars 1910 un des fondateurs du « Centre des travailleurs d’Athènes », il est ensuite menbre du « Centre Socialiste d’Athènes ». En mars 1914, à Kavala, il prend part à la grève des travailleurs du tabac, durant laquelle il est arrêté et emprisonné. En 1916 de retour à Serifos, il y crée  un Syndicat  des mineurs dont il prend la tête. Devant l’intransigeance patronale face aux revendications des mineurs une  grève éclate en août 1916, mais celle-ci est réprimée dans le sang. Le 21 août, les affrontements entre mineurs et la troupe feront huit morts (dont quatre mineurs) et une douzaine de blessés. Speras est arrêté et emprisonné avec d’autres  grévistes. Durant son séjour à la prison de Syros, puis en Crète (où il est transféré en 1917), il fera un récit de ces événements qui sera publié en 1919 : « La Grève de Serifos ».

En août 1918, à Ermoupoli, sur l’île de Syros, il prendra part à la création de la « Société du Travail Educatif »   qui publiera le journal « Ergatis » (Travailleur) organe du Centre ouvrier des Cyclades.

Il participe,  en tant que membre du Comité de supervision, à la création de la « Confédération Générale du Travail Grec » (GSEE)     qui tient son 1er Congrès les 21-28 octobre 1918.  Représentant la tendance anarcho-syndicaliste et antiparlementariste, il va rapidement se heurter à la tendance socialiste réformiste et politicienne du Parti socialiste (SEKE) qui est créée un mois plus tard, et dont il fera parti, avec les autres anarcho-syndicalistes,  avant d’en être  expulsé en avril 1920.

Le 17 mai 1920, Speras   est de nouveau arrêté et emprisonné.

Début octobre 1920, il assiste au 2ème Congrès syndical de la « GSEE », Il s’y  prononce   contre l’adhésion à la 3ème Internationale (ce que les communistes ne lui pardonneront pas) et pour plus de démocratie directe. En 1921, il est élu secrétaire de la Fédération des Travailleurs du Tabac, il crée également le groupe « Nea Zoi » (Nouvelle Vie) qui publiera à partir de mars 1921 un journal du même nom et qui donnera naissance durant l’hiver 1922 à un parti d’extrême-gauche « Le Parti Indépendant des Travailleurs »(AEK).

En novembre 1921, suite à la grève des travailleurs du Tramway, Speras est encore emprisonné.

Le 28 mars 1926, lors du 3ème Congrès de la GSEE,  sous la pression des communistes (qui se déchaînent contre lui jusqu’à l’empêcher de trouver du travail), Speras est exclu du syndicat.  Il travaillera à partir de 1930  dans la compagnie des chemins de fer d’Athènes, où  il prendra  part à des mouvements de grèves.

Il sera emprisonné ou exilé plus d’une centaine de fois durant sa vie : la dernière fois dans la prison de l’île de Skopelos, durant de la dictature Metaxás (1936-1941),   où  il échappera de peu à la mort. Durant l’occupation  de la Grèce, il vivait avec sa famille à Metaxourgio. Le 14 septembre 1943, des partisans de la guerilla   communiste viendront l’arrêter. Ils le décapiteront peu après  et feront disparaître son corps.

Vu sur Ephémérides Anarchistes

Le Monde Libertaire n° 1714 (du 12 au 18 septembre 2013)

NdPN : c’est la rentrée du Monde Libertaire hebdomadaire, disponible dès aujourd’hui dans tous les bons kiosques. Nous en déposerons bientôt un exemplaire en libre consultation au Biblio-café (rue de la Cathédrale à Poitiers). Et pour ne pas déroger aux bonnes habitudes, trois articles sont d’ores et déjà disponibles, en lecture libre, sur le site du ML (voir les liens directs ci-dessous). Bonne lecture.

Le Monde Libertaire n° 1714 (du 12 au 18 septembre 2013)

723619ML1714recto

«Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur.» – Albert Camus

Sommaire du Monde Libertaire n° 1714

Actualité

Retraites : pas de résignation, par Fabrice, page 3

Toujours tout pour le patronat, par Fédération anarchiste, page 4

La presse libre renaît à Cuba, par D. Pinos, page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

Des boulots bidons, par D. Graeber, page 7

Arguments

Le pouvoir disciplinaire au travail, par S. Neumayer, page 9

Plantes GM : le piège à cons, par M. Silberstein, page 12

Histoire

Syndicalistes et libertaires, par H. Lenoir, page 15

À lire

Des pirates et des bûchers, par A. Bernard, page 16

Entretien

Les Éditions libertaires vous parlent, par T. Guilabert, page 17

À voir

Exposition Chaissac-Dubuffet, par P. Salcedo, page 19

Le mouvement

Colloque : liberté et anarchie, par Daniel, page 21

Illustrations

Aurelio, FYD, Kalem, Krokaga, Lardon, Rouliès, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1714

La rentrée sera-t-elle chaude en France ? On est plutôt dans le tiède ; la même question ne se pose pas pour la Syrie. Là-bas, c’est brûlant. Tant qu’il n’était fait usage que d’armes conventionnelles, les consciences occidentales se sont accommodées de la situation, mais si l’emploi d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad contre sa population s’avère exact (en ces temps de manipulation de l’image, le doute est toujours permis), le risque d’intervention militaire des Occidentaux va se préciser. Sans les Britanniques (pour leur parlement c’est « no » au Premier ministre, Cameron), probablement avec les États-Unis (quand leur congrès aura approuvé la décision du président, Obama) et sûrement avec la France de François Hollande, encore ébloui de ses succès militaires au Mali et promu provisoirement « gendarme du monde » avant l’entrée en action des forces étasuniennes. Et, une nouvelle fois (comme en Irak, Libye, Égypte), se pose le dilemme : aider à abattre un dictateur sanguinaire ou ne rien faire qui puisse favoriser l’arrivée au pouvoir d’une coalition dont une des composantes se réclame d’un islamisme radical ? Qui va-t-on aider réellement dans cette coalition des rebelles ? Dans quelle union sacrée veut-on encore nous entraîner ? Et si l’on se réjouira tous de ce que l’infâme Al-Assad dégage, il est probable que son remplaçant nous fasse rire jaune. Et, au milieu, c’est toujours le peuple syrien qui en prendra plein le buffet. Pendant ce temps, les images de combats inondent nos écrans TV occultant ainsi tous nos « petits » problèmes hexagonaux : chômage, précarité, remise en cause ininterrompue des acquis sociaux, du Code du travail, du système de  retraite… N’oublions pas : ici comme ailleurs, aujourd’hui comme de tout temps, les bruits de bottes ont toujours servi à escamoter le problème social.