[DAL 86] Une invitation concernant le logement et l’hébergement des migrant-e-s

Invitation du Dal86 17-09 18h30 MDS

Le 17 septembre prochain à 18h30 à la Maison De la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc à Poitiers,  Dal86 invite les personnes, associations, Collectifs, partis et orgas politiques, syndicats… à une réunion concernant le logement et l’hébergement des migrants. Il s’agit de faire le point mais aussi  d’élaborer ensemble les ripostes et actions que nous souhaiterions mettre en place collectivement.

Ordre du jour : – Les squats de l’Etape, des Glières et de Croutelle et leurs suites – L’expulsion de la Famille M. par la Croix Rouge – Le scandale de l’hébergement d’urgence – Le scandale du SIAO – Le scandale de l’OFII – Points divers

Vu sur DAL 86, 8 septembre 2013

[Syrie] Ni Assad ni islamistes, auto-organisation !

NdPN : un article de Joseph Daher, membre du Courant de la Gauche révolutionnaire en Syrie. Nous ne partageons pas avec lui certaines de ses analyses, mais les expériences d’auto-organisation qu’il évoque, à la fois contre le régime du boucher El-Assad et contre les islamistes, sont intéressantes. Salut aux révolutionnaires de Syrie !

Voir aussi cet article sur l’anarchiste Omar Aziz, sur le juralib, ou encore ce film : « Le chemin de la Liberté, paroles de révolutionnaires syriens ». La conclusion est particulièrement intéressante.

L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes Oui, ça existe

– Présentation

Depuis plus de deux ans, la majorité des observateurs analysent le processus révolutionnaire syrien en termes géopolitiques, par en haut, en ignorant les dynamiques populaires d’en-bas, politiques et socio-économiques. Les menaces (verbales jusqu’à présent) d’interventions occidentales n’ont fait que renforcer cette vision d’une opposition entre deux camps : les Etats occidentaux et les monarchies du Golfe d’un côté, l’Iran, la Russie et le Hezbollah de l’autre.

Nous refusons de choisir entre ces deux camps, nous refusons cette logique du « moindre mal » qui ne mènera qu’à la défaite de la révolution syrienne et de ses objectifs : la démocratie, la justice sociale et le refus du confessionnalisme. Notre soutien va au peuple révolutionnaire en lutte pour sa libération et son émancipation. En effet, seul le peuple en lutte permettra non seulement la chute du régime mais également l’édification d’une société de démocratie, de justice sociale et de laïcité. Une société respectant et garantissant à chacun le droit de pratiquer sa religion et assurant l’égalité de tous et toutes sans discrimination aucune (religieuse, ethnique, de genre, etc…).

Seules les masses développant leur propre potentiel de mobilisation pourront réaliser le changement à travers leur action collective. C’est l’abc de la politique révolutionnaire. Mais cet abc, aujourd’hui, se heurte à un profond scepticisme de la part de nombreux milieux de gauche en Occident. On nous dit que nous prenons nos désirs pour des réalités, qu’il y a, peut-être, eu un début de révolution en Syrie il y a deux ans et demi, mais que les choses ont changé depuis. On nous dit que le djihadisme a pris le dessus dans l’opposition au régime, qu’il ne s’agit plus d’une révolution, mais d’une guerre et qu’il faut bien choisir son camp pour tracer une issue concrète…

Tout le « débat » à gauche est pollué par cette logique « campiste », qui s’accompagne souvent de théories du complot et qui brouille les démarcations fondamentales entre la gauche et la droite – et surtout l’extrême-droite. Quand un-e journaliste témoigne de ce qu’il ou elle a vu sur le terrain dans telle ou telle région sous contrôle des rebelles, et que ce témoignage bat en brèche les explications dominantes sur l’hégémonie djihadiste, il est nié. Parfois même certains insinuent que des récits de ce genre font partie des « médiamensonges », qu’ils visent à rendre l’opposition présentable pour justifier l’intervention impérialiste et qu’on ne peut donc pas y accorder le moindre crédit. Nous avons demandé à Joseph Daher, militant révolutionnaire syrien résidant actuellement en Suisse, de faire le point concrètement sur l’état des mouvements populaires dans son pays, en particulier sur l’auto-organisation des masses dans les régions libérées, la lutte contre le confessionnalisme et contre les islamistes. La conclusion qui en ressort est claire : oui, la révolution est toujours à l’œuvre en Syrie, et elle a besoin de notre solidarité.

LCR-Web

– L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !

Le mouvement populaire syrien s’est opposé depuis le début aux tentatives de divisions confessionnelles lancées par le régime d’abord, puis par des groupes islamistes réactionnaires ensuite.

– Comités populaires, élections, administrations civiles

Dès le début de la révolution, les principales formes d’organisation ont été des comités populaires au niveau des villages, quartiers, villes et régions. Ces comités populaires étaient le véritable fer de lance du mouvement mobilisant le peuple pour les manifestations. Par la suite, dans les régions libérées du joug du régime ils ont développé des formes d’autogestion basées sur l’organisation des masses. Des conseils populaires élus ont vu le jour pour gérer ces régions libérées, prouvant par là que c’est le régime qui provoque l’anarchie, et non le peuple.

Dans certaines régions libérées des forces armées du régime, des administrations civiles ont aussi été mises en place pour pallier l’absence de l’État et prendre en charge ses prérogatives dans de nombreux domaines, tels que les écoles, les hôpitaux, les routes, les services d’eau, d’électricité et de communications. Ces administrations civiles sont nommées à travers des élections et (ou par ?) consensus populaires et ont pour tâches principales la fourniture des services de la fonction publique, la sécurité et la paix civile.

Des élections locales libres dans les zones « libérées » ont eu lieu pour la première fois depuis 40 ans dans certaines régions, quartiers et villages. C’est le cas par exemple dans la ville de Deir Ezzor, fin février 2013, dans laquelle un votant Ahmad Mohammad déclarait que « nous voulons un Etat démocratique, pas un Etat islamique, nous voulons un Etat laïc géré par des civils et pas des mollahs ».

Ces conseils locaux reflètent le sens de la responsabilité et la capacité des citoyens à prendre des initiatives pour gérer leurs affaires en s’appuyant sur leurs cadres, expériences et énergies propres. Ils existent sous diverses formes, tant dans les zones encore sous domination du régime que dans celles qui s’en sont émancipées. Un autre exemple concret de cette dynamique d’auto-organisation est la réunion de fondation de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire en Syrie, qui a eu lieu début juin à Alep. La réunion a rassemblé un large éventail de militant-es et de comités de coordination qui ont joué un rôle important sur le terrain depuis le déclenchement de la révolution en Syrie et qui venaient des différentes régions du pays et représentaient de larges secteurs de la société syrienne. La conférence a été présentée comme une étape clé pour représenter la jeunesse révolutionnaire de toutes les communautés.

Cela ne signifie qu’il n’y pas de limites parfois à ces conseils populaires, comme le manque de représentations des femmes, ou de certaines minorités. Il ne s’agit pas d’embellir la réalité mais de rétablir la vérité.

– L’exemple de Raqqa

Un exemple très marquant de l’auto-organisation des masses est la ville de Raqqa, seule capitale de province libérée des forces du régime (depuis mars 2013). Encore soumise aux bombardements du régime, Raqqa est complètement autonome et c’est la population locale qui gère tous les services à la collectivité. Un autre élément aussi important dans la dynamique populaire de la révolution est l’explosion de journaux indépendants produits par des organisations populaires. Le nombre de journaux est en effet passé de 3 avant la révolution, qui étaient dans les mains du régime, à plus d’une soixantaine rédigés par des groupes populaires.

A Raqqa, les organisations populaires sont le plus souvent menées par des jeunes. Elles se sont multipliées, au point que plus de 42 mouvements sociaux étaient officiellement enregistrés à la fin du mois de mai. Les comités populaires ont organisé diverses campagnes. Un exemple est la campagne « le drapeau révolutionnaire syrien me représente » : elle consiste à peindre le drapeau révolutionnaire dans les quartiers et les rues de la ville, pour s’opposer à la campagne des islamistes qui voulaient imposer le drapeau islamique noir. Sur le plan culturel, une pièce de théâtre se moquant du régime Assad a été jouée au centre la ville et, au début du mois de juin, les organisations populaires ont organisé une exposition d’art et d’artisanat local. Des centres ont été mis en place pour occuper les jeunes et traiter les troubles psychologiques causés par les conséquences de la guerre. Les examens du baccalauréat syrien de fin d’année, en juin et juillet, ont été entièrement pris en charge par des volontaires.

Ce genre d’expériences d’auto-organisation se retrouve dans de nombreuses régions libérées. Il est à noter que les femmes jouent un grand rôle dans ces mouvements et dans les manifestations en général. Par exemple le 18 juin 2013 dans la ville de Raqqa, une manifestation massive, menée par des femmes, a eu lieu devant le siège de Jabhat al-Nusra, groupe islamiste, dans laquelle les manifestant-es appellaient à la libération des prisonniers qui ont été incarcérés . Les manifestants ont scandé des slogans contre Jabhat al-Nusra, et ont dénoncé leurs actions. Les manifestant-es n’ont pas hésité à scander le premier slogan utilisé à Damas en février 2011 : « Le peuple syrien refuse d’être humilié ». Le groupe  » Haquna » ( qui signifie « notre droit »), où de nombreuses femmes sont présentes, ont également organisé de nombreux rassemblements contre les groupes islamistes dans Raqqa, scandant notamment « Raqqa est libre, dehors avec Jabhat al-Nusra ».

Dans la ville de Deiz Zor au mois de juin, une campagne avaiet été lancé par les militants locaux visant à encourager les citoyen-nes à participer aux processus de surveillance et de documentation des pratiques des conseils populaires locaux, y compris en les associant à faire valoir leurs droits et de promouvoir la culture des droits humains dans la société. Un accent particulier a été mis au cours de cette campagne sur l’idée du droit et de la justice pour tous et toutes.

– Contre les islamistes

Ce sont ces mêmes organisations populaires qui se sont le plus souvent opposées aux groupes islamistes armés. Ceux-ci veulent prendre par la force le contrôle des zones libérées alors qu’ils n’ont pas de racines dans le mouvement populaire, et qu’ils ne sont pas issus de la révolution.

La ville de Raqqa a par exemple vu une résistance continue et inébranlable contre les groupes islamistes. Depuis que la ville a été libérée des troupes de régime, en mars 2013, de nombreuses manifestations ont été organisées contre l’idéologie et les pratiques autoritaires des groupes islamistes. Il y a eu des rassemblements de solidarité avec des militants kidnappés pour exiger leur liberté des geôles des islamistes. Cette manifestation a permis la libération de certains militants, mais de nombreux autres restent emprisonnés jusqu’à aujourd’hui comme le célèbre Père Paolo et d’autres tel que le fils de l’intelectuel militant Yassin Hajj Saleh, Firas.

Des manifestations similaires des masses populaires contestant les pratiques autoritaires et réactionnaires des islamistes ont eu lieu à Alep, à May?d?n, Al-Quseir et d’autres villes comme Kafranbel. Ces combats se poursuivent aujourd’hui.

Dans le quartier de Bustan Qasr, à Alep, la population locale a manifesté à de nombreuses reprises pour dénoncer les actions du Conseil de la Charia d’Alep, qui regroupe plusieurs groupes islamistes. Le 23 août par exemple, les manifestants de Bustan Qasr, tout en condamnant le massacre à l’arme chimique commis par le régime contre la population de la Ghouta orientale, réclamaient également la libération du célèbre activiste Abu Maryam, une fois de plus emprisonné par le Conseil de la Charia d’Alep. Auparavant dans ce même quartier à la fin juin 2013, les manifestants avaient scandé « Va te faire foutre (Toz) le Conseil islamique », en raison des politiques répressives et autoritaires répétitives de ce dernier. Une explosion populaire s’était également exprimé lors de l’assassinat par des jihadistes étrangers appartenant au groupe de l’Etat islamique du Levant et d’Irak d’un jeune garçon de 14 ans, pour soi-disant blasphème alors qu’il avait fait une blague faisant référence au prophète Mohammad. Une manifestation a été organisée par le comité populaire de Bustan Qasr contre le Conseil islamique et les groupes islamistes, scandant : « Quelle honte, quelle honte, les révolutionnaires shabbiha sont devenus », ou bien ils faisaient références au Conseil Islamique en citant les services de sécurité du régime Assad, un allusion claire à leur pratique autoritaire.

Il y a des manifestations hebdomadaires le vendredi. Lors de celles du vendredi 2 août 2013, les comités de coordination locales (CCL), qui jouent un rôle important d’information de la révolution mais également d’aide, d’approvisionnement et de services aux populations et aux réfugiés, ont déclaré ceci dans leur communiqué : « dans un message unifié de la révolution au monde entier, nous confirmons que les enlèvements de militant-es et d’acteurs essentiels de la révolution, outre qu’ils servent l’intérêt de la tyrannie, nuisent à la liberté et à la dignité de la révolution ». Ce message s’adressait directement à ces groupes islamistes réactionnaires. Dans le même esprit, le 28 juillet 2013, les CCL écrivaient un communiqué avec pour titre : « La tyrannie est une, qu’elle s’exerce au nom de la religion ou au nom de la laïcité », renvoyant dos à dos les islamistes et le régime.

– Arabes et Kurdes unis

Dans le nord-est de la Syrie, habitée en majorité par la population kurde, les combats récents entre islamistes et milices kurdes du PYD lié au PKK ont été l’occasion d’initiatives populaires des militants et de la population locale. Ces initiatives populaires visaient à démontrer la fraternité des Kurdes et des Arabes dans cette région et à réaffirmer que la révolution populaire syrienne est pour tous et toutes, et qu’elle exclut le racisme et le sectarisme. Au moment de ces combats, dans la province de Raqqa, la ville de Tall Abyad a d’ailleurs vu la formation du bataillon Chirko Ayoubi , qui a rejoint la brigade du Front Kurde le 22 juillet 2013. Ce bataillon regroupe désormais des Arabes et Kurdes ensemble. Ils ont publié une déclaration commune dénonçant les exactions commises par les groupes islamistes et les tentatives de divisions du peuple syrien sur des bases ethniques et communautaires.

Dans la ville d’Alep, dans le quartier d’Achrafieh – habité principalement par des Kurdes – une manifestation a été organisée le 1er aout 2013 rassemblant plusieurs centaines de personnes en faveur de la fraternité entre Arabes et Kurdes, pour condamner des actes commis par des groupes extrémistes islamistes contre la population kurde. Dans la ville de Tell Abyad, qui a été soumise à d’intenses combats, les militants ont tenté de lancer plusieurs initiatives visant à mettre fin au conflit militaire entre les deux groupes, à arrêter (l’expulsion ?) le départ de force des civils, à mettre en place un comité populaire pour gouverner et gérer la ville sur une base quotidienne, et à promouvoir des initiatives et des actions conjointes entre les populations arabes et kurdes, afin de parvenir à un consensus par des moyens pacifiques. Les efforts continuent aujourd’hui malgré la continuité des combats entres islamistes et milices kurdes. Dans la ville de Amouda, une trentaine de militants se sont réunis le 5 août 2013 avec des drapeaux kurdes et des drapeaux révolutionnaires syriens derrière une pancarte disant « Je t’aime Homs », pour montrer leur solidarité avec cette ville assiégée par l’armée du régime. Dernièrement encore, dans la ville de Qamichli, où vivent des populations arabes (musulmanes et chrétiennes), kurdes et assyriennes, des militants locaux ont lancé de nombreux projets pour garantir la coexistence et la gestion de certains quartiers par des comités conjoints. Dans cette même ville, la branche de l’Union des étudiants libres kurdes a lancé une petite campagne Internet appelant à la liberté, la paix et la fraternité, la tolérance et l’égalité pour l’avenir de la Syrie. Dans sa très grande majorité, le mouvement populaire syrien n’a cessé de répéter son refus du confessionnalisme, malgré les tentatives du régime et des groupes islamistes pour allumer ce feu dangereux. Les slogans des manifestant-es tels que « Nous sommes tous des Syriens, nous sommes unis » et « Non au confessionnalisme » sont répétés en permanence jusqu’à aujourd’hui.

Il convient de comprendre le rôle crucial joué par les comités populaires et les organisations dans la poursuite du processus révolutionnaire, car ce sont les acteurs essentiels qui permettent au mouvement populaire de résister. Il ne s’agit pas de diminuer le rôle joué par la résistance armée, mais cette dernière dépend du mouvement populaire pour continuer le combat. Sans celui-ci, nous n’aurions aucune chance.

– « Plutôt la mort que l’humiliation »

Une manifestation très claire de la dynamique populaire de la révolution est l’explosion de journaux produits par des organisations populaires. Le nombre de journaux est en effet passé de trois avant la révolution – tous trois étaient des journaux du régime – à plus d’une soixantaine rédigés par des groupes populaires. En conclusion, la révolution syrienne est toujours là, elle continue et ne s’arrêtera pas. Malgré la guerre sans merci du régime contre le mouvement populaire et ses massacres répétés contre la population civile. Et malgré les menaces internes des groupes islamistes réactionnaires. Quoique minoritaires, ces groupes sont dangereux, ils sont également des ennemis de la révolution par leur opposition aux objectifs du soulèvement pour la démocratie et la justice sociale, leur idéologie confessionnelle et leurs pratiques autoritaires.

Comme les manifestant-es continuent à le chanter lors des multiples protestations : « le peuple syrien ne sera pas humilié » et « la mort plutôt que l’humiliation ». Le mouvement populaire continuera son combat jusqu’à la victoire des objectifs de la révolution.

Vive les révolutions populaires !

Pouvoir et richesse pour le peuple !

Joseph Daher

Vu sur Indymedia Nantes, samedi 7 septembre 2013

PMA, homoparentalité, filiation : A propos de la pensée réactionnaire de quelques écologistes

NdPN : un texte polémique paru Indy Grenoble, en réponse à celui de Hervé Le Meur, relayé par PMO. Pour notre part, nous trouvons qu’il remet bien les pendules à l’heure.

PMA, homoparentalité, filiation : A propos de la pensée réactionnaire de quelques écologistes

Dans son numéro d’été 2013 la revue L’écologiste publie un article qui s’inscrit dans le débat sur la loi Taubira et « les enjeux sur la filiation ». Ce texte d’Hervé Le Meur, militant écolologiste, dénonce les prétendues dérives de la possible extension aux homosexuel.le.s de l’aide médicale à la procréation – plus connue sous le sigle PMA. Celle-ci aurait pour lui comme conséquence de bouleverser la filiation « naturelle » et les « fondements de la maternité ». Sous le titre choc « De la reproduction artificielle de l’humain », PMO, un collectif d’opposition à la tyrannie technologique a de son côté décidé de relayer largement ce texte sur Internet. La rhétorique est séduisante. Les envolées contre « l’idéologie de la Croissance », l’« individualisme inhumain », le « consumérisme », la « haine de la nature » ou la « volonté de toute-puissance » seront peut-être appréciées des militants néo-luddites, détracteurs de toute « manipulation du vivant », et autres critiques de la société techno-industrielle. Mais toute cette emphase ne parvient ni à dissimuler le caractère confus de l’argumentation ni à en rendre l’idéologie acceptable. Naïvement naturaliste, tout le propos participe à la justification des positions homophobes et anti-féministes. Ode à la famille nucléaire hétérosexuelle, à la maternité « naturelle », et à l’ordre hétérosexiste, ce texte s’en prend tout azimut à l’homoparentalité, aux lesbiennes, aux « théories du gender » [1], aux intellectuels qui « haïssent l’engendrement naturel », etc. Essayons de décrypter l’explicite et l’implicite de ce texte qui reflète une certaine pensée réactionnaire de gauche et qui nous a passablement énervé.

En finir avec l’idée de Nature

L’auteur pense que « tout écologiste garde une certaine tendresse pour tout ce qui est naturel ». L’idée de nature se place en effet au coeur de son argumentation. Mais de quoi parle-ton exactement ? Qu’est-ce que la nature ? S’agit-il de la Nature, concept des philosophes : identité immuable ou finalité intrinsèque des choses et des êtres (la nature d’une chaise serait d’accueillir un séant, la nature des femmes serait de mettre au monde des bébés) ? Ou alors s’agit-il de la Nature, thème cher aux Romantiques : de beaux espaces vierges et sauvages où Paul et Virginie gambadent nu.e.s ? L’auteur ne nous le dit pas vraiment, mais il y a sans doute un peu de ces imaginaires là dans son esprit. _ Mais poursuivons : qu’est-ce qui est « naturel » aujourd’hui ? Alors que l’humain a domestiqué et transformé a peu près tout ce qu’il a sous la main, on se demande bien en effet ce qui peut être considéré comme « naturel ». Une tomate bio qui pousse dans un potager coincé entre deux zones industrielles ? L’auteur a une réponse. Ce qui est « naturel », c’est ce qui n’est « pas contrôlé » par la technique et, par conséquent, « libre » et « sauvage ». Mais alors, dès lors qu’on s’intéresse aux pratiques humaines, qu’est-ce qui peut bien échapper au domaine de la technique ? La maîtrise du feu est une technique. L’usage de la fourchette est une technique. La reproduction humaine est, également, une technique. Quoi qu’en pense Le Meur, pour qui l’engendrement est un « fait de nature », dans toutes les sociétés humaines, la reproduction est toujours organisée socialement. Si processus biologique il y a, celui-ci apparaît comme secondaire dans la mesure où il est étroitement contrôlé : sélection des partenaires autorisés, techniques de contrôle des naissances, travail reproductif forcé pour beaucoup de femmes, etc. En cela, parler de reproduction « naturelle » est un non-sens [2]. Un mythe. La reproduction n’a pas ce caractère « libre » et « sauvage » pour lequel notre écologiste semble avoir une infinie tendresse. Mais nous y reviendrons.
Dans un premier temps, il faut donc rappeler que la Nature n’existe pas. Par contre l’idéologie naturaliste, elle, existe bien. Et elle ne se trouve jamais bien loin des discours sur la Nature comme cet article le prouve. Voilà pourquoi convoquer l’idée de nature est toujours suspect. Celle-ci charrie la croyance en un ordre harmonieux, régi par des lois assignant des places à chaque chose et à chacun.e [3]. Et le propre de l’idéologie naturaliste c’est de tout naturaliser, à commencer par les pratiques et les structures sociales, la psychologie et les relations humaines. Voilà pourquoi Le Meur s’autorise à dire que la différence des sexes est naturelle, la filiation hétérosexuelle est naturelle, le couple monogame est naturel…Puisque tout cela est « naturel », et que ce qui est naturel est bon, il ne faudrait pas y toucher ! La Nature c’est l’autorité suprême. Ce qu’elle couvre tombe dans le domaine du sacré. Tout doit donc rester dans l’ordre que la nature a souhaité. S’agissant de la reproduction, cela donne : le papa met naturellement sa grégraine dans la maman qui accouchera naturellement le sourire aux lèvres d’un rejeton dont les deux géniteurs seront fiers et avec lequel ils se comporteront, tout naturellement, en bons parents. Même si cette vision prête à sourire, il ne faut pas sous-estimer le danger qu’elle représente.
L’idéologie naturaliste est bien l’ennemi de l’émancipation et de l’égalité. Elle nous contraint à nous soumettre à ce qui serait « naturel », plutôt qu’à chercher ce qui est « juste » ou « bon » pour chaque individu comme pour la société toute entière. Elle légitime un ordre social basé sur la domination (en l’occurrence ici la domination masculine et la norme hétérosexuelle). Elle nie  l’autonomie des individus et ne leur reconnaît pas la liberté de choix. Le raisonnement naturaliste de  l’auteur est celui-ci : la maternité ne peut-être conçue que dans sa dimension physique (l’engendrement), donc on ne peut pas devenir mère sans passer par « la mise au monde ». Aller contre cette règle « naturelle » c’est bouleverser les « fondements de la maternité », c’est faire preuve d’un redoutable « orgueil individuel », s’adonner à la « volonté de puissance ». Et Le Meur s’en prend autant à ces femmes qui détruisent « la définition de la maternité » qu’aux techniques, telles que la PMA, qui leur permettent de parvenir à leurs fins. Si l’on pousse ce raisonnement insidieux, toutes les techniques de maîtrise de la fécondité et de la reproduction devraient être rejetées, la PMA, mais aussi les techniques de contraception et d’avortement. Avec ces arguments-là, Le Meur et PMO se retrouveraient-ils sur des positions anti-IVG ?
Contre ces arguments naturalistes il est important de rappeler quelques évidences. Non, les femmes ne sont pas dans la « volonté de puissance » quand elles veulent pouvoir refuser la maternité ou d’en définir les conditions (quand, avec qui…) ! Et si, la technique peut être mise au service des choix des individus (contraception, avortement, aide à la procréation…) et soutenir des dynamiques d’émancipation collective ! Les femmes ont lutté pour obtenir le droit et les moyens (techniques) de disposer librement de leur corps, de leur ventre. Et elles continuent de lutter. Non pas contre leur nature, ni l’ordre naturel des choses. Mais contre un système social, le Patriarcat. Un système qui les dépossèdent de leur corps et de leur vie, que ce soit en les assignant au rôle de poule pondeuse pour le compte des hommes, ou en leur refusant la possibilité d’avoir des enfants avec des femmes. Du haut de sa position privilégiée d’homme hétérosexuel obsédé par l’idée de nature, il n’est pas étonnant que l’auteur ne soit pas sensible aux inégalités sociales et aux injustices subies par les minorités sexuelles. Seuls comptent pour lui les prétendus problèmes posés par le contrôle de la reproduction humaine par la technique. _

Ni la différence sexuelle, ni l’hétérosexualité reproductive ne sont « naturelles »

Le Meur nous parle « d’altérité » des sexes, de deux « pôles » (masculin/ féminin, mâle/femelle) qui doivent « coexister ». Il est clair que dans son esprit, l’humanité se découpe en deux catégories à l’altérité radicale : les hommes et les femmes. Et comme ceux-là remplissent des fonctions biologiquement différentes dans la reproduction, ils doivent forcément aller l’un vers l’autre. Aller vers « l’Autre » (sexe) serait donc pour lui un mouvement « naturel ». Y résister serait contre-nature. Arrêtons-nous là-dessus.

La construction de la différence sexuelle
Peut-ont considérer que l’humanité est scindée en deux ? Qu’il existe deux groupes différents par « nature » : les hommes et les femmes ?  Qu’un individu est soit homme, soit femme, et qu’il ne peut pas en être autrement ? Telles sont les questions qu’il faut se poser avant d’aller plus loin.
Tout d’abord rappelons-nous « qu’hommes » et « femmes » sont des catégories construites. Elle n’existent que parce qu’elles sont pensées et nommées comme telles. Pour comprendre le monde et intervenir dessus, l’esprit humain crée des catégories dont la pertinence doit toujours être questionnée. D’autant plus que le projet de catégoriser les humains va de pair avec celui de les hiérarchiser (les hommes supérieurs aux femmes, les blancs supérieurs aux noirs) [4]. Qu’il existe dans notre esprit des catégories telles que le couple d’opposition hommes / femmes est une chose. Que ces catégories rendent compte de la réalité en est une autre. Et considérer qu’il est juste (au sens éthique) de créer ce type de catégorie est encore autre chose.
N’en déplaise à Le Meur, cela fait un moment que les fondements de la croyance en la différence fondamentale entre les sexes vacillent. Plus la recherche avance, plus les similitudes entre organes génitaux « féminin » et « masculins » apparaissent. Et plus on s’attèle à chercher où passe la frontière biologique entre hommes et femmes, plus l’idée même de frontière recule au profit de celle de « continuum » des sexes. L’idée de bicatégorisation stricte de l’espèce humaine a perdu de sa validité. L’intersexuation est bien une réalité biologique [5]. Et on a beau vouloir « faire disparaître » les individus identifiés à leur naissance comme « intersexes » (ni homme ni femme) en leur assignant un « sexe » (comme s’ils n’en avaient pas) par la chirurgie et la chimie [6], ils existent. N’en déplaise à Le Meur, on ne peut pas prétendre pouvoir « naturellement » ranger tous les individus dans l’une des deux cases [7]. Voilà pourquoi les féministes ont pu dire que la société patriarcale ne construit pas seulement le « genre » (l’ensemble des traits de comportement associés à un sexe) mais qu’elle construit aussi le « sexe » (pensé comme le marqueur de la division entre individus à partir d’une certaine représentation des différences biologiques). Parce que le Patriarcat a besoin qu’on croit à ces différences « naturelles » entre hommes et femmes. Ce sont elles qui permettent de justifier le partage des rôles (la chasse pour les uns, le pouponnage pour les autres), et surtout la subordination des femmes. Autant que la différence des genres, la différence des sexes biologiques n’existe que parce qu’on la fait exister pour organiser la domination.
Mais Le Meur nous dirait sans doute que, quand même, les différences anatomiques sautent aux yeux. Un pénis, ou un vagin ce n’est pas pareil, ça se voit ! Et puis surtout il y a bien une différence fondamentale entre les femmes et les hommes : les premières disposent d’un utérus où se passe la gestation, les seconds non ! Ce à quoi l’on peu répondre, qu’il y a bien d’autres différences physiques plus ou moins perceptibles entre des individus et groupes d’individus. Pourtant on ne divise pas le monde en deux entre, par exemple, les brun.e.s et les blond.e.s, ou entre les yeux clairs et les yeux foncés. Nos regards sont construits. On apprend que la différence sexuelle est la première des différences – la case « sexe » se coche en premier dans les formulaires administratifs – et que ce qu’on a entre les jambes détermine notre identité, notre place dans la société. L’apparence de nos organes génitaux est devenue (sur)déterminante. Quant à la fonction reproductive, on peut se demander pourquoi le fait d’avoir ou non un utérus devrait être plus important que, par exemple, le fait d’être ou non fertile. Le monde pourrait être divisé entre individus fertiles et non fertiles, quel que soit leur sexe, plutôt qu’entre mâles et femelles. Ce critère de la fertilité pourrait sembler tout aussi pertinent. Pourtant ce n’est pas celui-ci qui a été retenu pour fonder le principe majeur de la division de l’espèce. Arbitraire, quand tu nous tiens !

L’hétérosexualité reproductive : une norme !
L’individu a-t-il un programme secret qui le prédestine à participer à la reproduction de l’espèce ? Puisqu’il faut un mâle et une femelle (fertiles) pour se reproduire, doit-on considérer que l’hétérosexualité est « naturelle » ?
Bon, nous ne nous attarderons pas trop sur ce point. L’instinct de reproduction n’existe pas dans l’espèce humaine pas plus que la prédisposition à l’hétérosexualité. Un individu né avec des  organes sexuels féminins ne va pas être plus attiré par les individus nés avec des organes sexuels masculins, c’est à dire « L’Autre » dans le langage de Le Meur. Non, cet « Autre » ne nous attire pas « naturellement » plus que ça. Tous les schémas et pratiques érotiques sont possibles. L’hétérosexualité n’est plus « naturelle » que l’homosexualité. Elle est construite.
L’hétérosexualité n’est pas naturelle et il n’y a pas non plus d’instinct de reproduction ni de coïncidence entre la période de fécondité et le désir sexuel féminin. Puisque la sexualité humaine a comme particularité de pouvoir être totalement dissociée de la reproduction, renouveler l’espèce ne va pas de soi. Pour ne pas disparaître, les sociétés humaines ont donc dû s’organiser (encore de la technique sociale, monsieur Le Meur !) en canalisant l’activité sexuelle dans un but reproductif, en organisant le travail reproductif et la filiation légitime. Bref, il leur a fallu mettre de l’ordre dans tout ce désordre sexuel. En sous-entendant que la reproduction est un fait de nature et non un fait social, le texte véhicule une vision tout autant erronée qu’homophobe. Selon celle-ci, s’il y a une sexualité plus « naturelle » que d’autre (hétérosexualité reproductive), c’est qu’il y aurait une hiérarchie entre les sexualités et donc des sexualités « contre-nature ».

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La famille nucléaire hétéro, sinon rien !

Engendrement, reproduction, filiation, parentalité…. Pour développer son argumentation l’auteur se réfère à des phénomènes et des notions dont il maîtrise mal le sens. À moins que la confusion ne serve intentionnellement à masquer sa mauvaise foi et la faiblesse de ses arguments. Décortiquons tout çà.
Définir les termes pour sortir de la confusion
Le Meur voudrait nous faire comprendre que la nature c’est la biologie, et que la reproduction se résume à la biologie. On ne va pas le contredire sur un point. Bien qu’elle soit contrôlée socialement, la production des enfants ou procréation passe en effet par des processus biologiques : fécondation (rencontre de gamètes mâle et femelle) et gestation (processus de développement de l’embryon de la fécondation à la naissance). C’est ce qu’on appelle aussi la conception. Et c’est ce à quoi contribuent les géniteurs . Pour le reste, lorsqu’on parle de filiation et de parentalité, on entre dans le champ du social. La filiation c’est le fait de désigner un parent légitime ou légal pour l’enfant qui s’inscrit ainsi dans une généalogie. La filiation instaure un lien, une relation intergénérationnelle. Il faut donc distinguer cogéniteurs et parents (sociaux et légaux) d’un enfant. S’il y a un schéma dominant (cogéniteurs = parents), il n’est pas universel. L’adoption est un cas de figure connu dans nos sociétés, mais il en existe bien d’autres [8]. Cette réalité-là, plurielle, ne pose pas de problème éthique particulier mais semble perturber l’auteur fermement attaché au principe de filiation « biologique » ancrée dans la famille nucléaire hétérosexuelle.
Quant à la parentalité, c’est une notion plus récente qui désigne un rôle social qui met en jeu un ensemble de fonctions, devoirs et responsabilités. Dans notre conception moderne, les fonctions parentales comprennent généralement : l’apport de nourriture, la satisfaction des besoins matériels, le soin, l’affection, et l’éducation d’un enfant. Mais encore une fois, il n’y a pas de modèle universel de parentalité. Pas de correspondance automatique entre géniteurs et parents. Selon les sociétés et les classes sociales, les fonctions relevant du champ de la parentalité sont exercées par un ou plusieurs individus qui n’ont pas forcément de liens biologiques avec l’enfant (nourrices, tuteurs, oncles, grands-parents, beaux-parents [9]…). La parentalité s’éprouve dans l’action. Rien ne prédispose des géniteurs à se comporter en bons parents. Rien n’indique que des parents sociaux seraient moins compétents et moins capables de prendre soin et de dispenser de l’affection à un enfant.
        Mentirait-on aux enfants ?

Pour Le Meur, les meilleurs parents ne peuvent qu’être (et seulement) les cogéniteurs. La meilleure structure familiale ne peut être que la famille nucléaire hétérosexuelle. Le meilleur des mondes voulu par la Nature. S’écarter de ce schéma biologique sacré, ce serait s’introduire dans le royaume du « mensonge », du « manque », voire du « n’importe quoi ».

Le mensonge tout d’abord. L’homoparentalité se construit forcément sur un mensonge « légalisé » nous dit Le Meur. Avec « la loi sur le mariage gay », on affirme « qu’un enfant peut avoir deux mamans. Et donc pas de papa » [10]. On peut noter qu’il reprend sans vergogne la rengaine des homophobes de la Manif pour tous – un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ! Pour Le Meur comme pour les plus traditionnalistes des catholiques, puisqu’un enfant est conçu par une femme et un homme, un couple de parents ne peut qu’être constitué d’une femme et d’un homme. Un point c’est tout. L’homoparentalité ne peut être selon lui qu’une aberration qui impose aux enfants le silence quant à leur origine génétique. Non, on ne ment pas aux enfants. On ne voit pas en effet comment des parents homosexuel.le.s pourraient dissimuler à leurs enfants la manière dont ils ont été conçus. Et quand on leur explique, ceux-ci sont tout à fait en mesure de comprendre la différence entre un processus biologique (accompagné de techniques médicales,) et une pratique sociale. Enfin, contre les insinuations homophobes de Le Meur, rappelons quand même qu’un couple hétérosexuel ayant eu recours à la PMA peut tout à fait ne rien en dire à ses enfants. Le papa et la maman ne pourront alors être taxés de « menteurs » tant leur famille correspond en tout point à la norme de la famille nucléaire hétérosexuelle chère à Le Meur. Une fois encore cela montre que le problème se situe pour lui du côté de la (non)conformité à une norme.
Le manque ensuite. Pour Le Meur, les enfants des familles homoparentales peuvent être considérés comme des « orphelins ». Mais de quoi est-il question ? On peut constater qu’ici l’auteur se focalise sur les couples de lesbiennes qui se projettent dans une maternité sans père. Qu’elles ne désirent pas se soumettre à l’acte de pénétration fécondante, et refusent au donneur de sperme (dans le cas d’une Insémination Artificielle avec donneur) des droits sur « son » enfant, voilà ce qui lui semble inconcevable. Dans une envolée qui transpire la lesbophobie et le masculinisme [11], il pointe du doigt ces « lesbiennes qui ont un problème avec les hommes », ces femmes qui veulent « liquider » l’homme, cet « Autre » dont on a besoin dans la reproduction. Ce qui est sous-jacent dans son propos, c’est l’idée essentialiste que les hommes et les femmes auraient des rôles différents à jouer dans l’éducation du fait de leurs soi-disante différence biologique fondamentale, et que, de ce fait, les enfants de couples homoparentaux souffriraient d’un manque ou d’un brouillage de « repères ». Les doutes qu’il émet quant à la fiabilité des études prouvant que des enfants élevés par des parents homosexuels n’ont pas plus de problème que les autres sous-entendent la même chose. Rappelons ici qu’un enfant a besoin pour se construire d’affection, de soin, d’attention, et de plein d’autres choses. Mais pas forcément d’un individu avec pénis et d’un autre avec vagin, ni d’un référent masculin et d’un référent féminin, ni encore d’un père bricoleur et d’une mère cuisinière.

Enfin, le « tout et n’importe quoi ». Le Meur entend par là toute configuration familiale qui sort du cadre rigide de la famille nucléaire hétérosexuelle. Peu importe qu’une multitude de formes de familles et d’arrangements dans la parentalité existent ici ou ailleurs. Peu importe que les enfants issus d’autres familles que la famille idéale de Le Meur ne souffrent pas plus que ceux qui ne connaissent que la cellule papa / maman / enfant. Non, pour lui c’est forcément « n’importe quoi ». Il va jusqu’à accuser les partisan.ne.s de l’égalité et associations gay et lesbiennes de justifier la « polygamie » en voulant légaliser les « couples à trois ou quatre ». Telle est la manière outrancière de juger et de disqualifier toute les formes de co-parentalité. Le Meur devrait pourtant comprendre que les structures de la famille sont plurielles et évolutives : qu’il s’agisse des arrangements entre couples homosexuels au sujet de la conception et/ou de l’éducation d’un enfant, ou du partage des responsabilités entre géniteurs et beaux-parents dans le cadre de familles dites recomposées, par exemple. N’en déplaise à tous les réactionnaires et homophobes qui, comme Le Meur, ne se privent jamais de dire tout et n’importe quoi !

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Le texte que nous venons de décortiquer surfe magistralement sur la vague réactionnaire homophobe et sexiste qu’on a vu déferler ces derniers mois dans les médias et dans la rue.  Aveugle à la distinction entre parenté biologique et parentalité sociale, il alimente la croyance dans les fondements « naturels » du modèle de la famille nucléaire hétérosexuelle, justifiant ainsi les discriminations faites aux personnes qui, par choix ou non, ne rentrent pas dans ce schéma normatif. S’attaquant à l’usage de la « technique » dans le domaine de la reproduction, il passe sous silence le potentiel émancipateur que représentent pour les femmes, prises dans les rapports sociaux asymétrique de sexe, les techniques de maîtrise de la fécondité et de la reproduction (contraception, avortement, tout autant qu’aide médicale à la procréation).
Mais n’accordons pas trop d’importance à cette pensée mystificatrice, et songeons plutôt à nous réapproprier les questions liées à la reproduction en nous penchant sur les vrais problèmes que posent les questions de filiation et de parentalité. En effet, il y a, dans ce domaine bien des choses problématiques. Comme, par exemple la vieille règle patriarcale de la transmission du nom du père (qu’il s’agisse ou non du géniteur, d’ailleurs). Malgré les évolutions du droit, cette règle perdure, légitimant l’appropriation (symbolique et matérielle) des enfants par les hommes et l’infériorisation des femmes. Quant à l’implication réelle dans la parentalité, malgré toutes les gesticulations des associations masculinistes qui défendent la « cause des pères », il convient de rappeler que les inégalités entre hommes et femmes sont encore flagrantes. Au sein des familles « naturelles », la répartition du travail domestique et éducatif reste toujours aussi inégalitaire, les femmes accomplissant souvent double voire triple journée de travail [12]. Et là encore, la Nature n’a évidemment rien à voir là-dedans…

Diana Turelle et Gaby Olaugy, 10 août 2013

[1] Le genre (gender en anglais) n’est pas une théorie, c’est un concept, un outil d’analyse utilisés en sciences sociales pour étudier les différences non biologiques entre les hommes et les femmes. Voir l’article « Au risque de radoter, la théorie du genre n’existe pas » sur rue89.fr. On appréciera l’odieux amalgame de Le Meur, pour qui les personnes, notamment les féministes, qui s’approprient ce concept de genre, ne valent pas mieux que les Transhumanistes, ces fanatiques de l’humain « augmenté » grâce la synthèse entre biologie et technologie.

[2] Voir à ce sujet le texte de Paola Tabet, « Fertilité naturelle, reproduction forcée », La construction sociale de l’inégalité des sexes, L’Harmattan, 1998.

[3] Sur l’idéologie naturaliste, on peut se référer à Colette Guillaumin, Sexe, race et pratiques du pouvoir. L’idée de nature, Coté-femmes, 1992. Voir également le texte d’Yves Bonardel (d’après un texte de Estiva Reus), En finir avec l’idée de nature, renouer avec l’étique et le politique

[4] Christine Delphy, Classer, dominer. Qui sont les « autres ». La Fabrique, 2008.

[5] Voir à ce sujet, Julien Piquart, Ni homme ni femme. Enquête sur l’intersexuation, La Musardine, 2009.

[6] Voilà bien le type d’intervention technique, souvent mutilante, dont pourrait s’offusquer Le Meur… mais il ne le fait pas.

[7] Certains Etats ont même bien dû accepter cette réalité. Dernière exemple en date, l’Allemagne vient de reconnaître un statut pour les personnes ne rentrant pas dans les cases homme/femme.

[8] Le regard bien fixé sur son nombril, Le Meur oublie que toutes les sociétés ne fonctionnent pas comme les sociétés occidentales d’aujourd’hui. On ne peut que lui conseiller de prendre connaissance des travaux d’ethnologie et d’histoire qui ont étudié des systèmes de filiation et de parenté alternatifs au modèle aujourd’hui dominant. Voir notamment Françoise héritier, Masculin, féminin, 1. La pensée de la différence. Odile Jacob, 2012.

[9] On peut noter que depuis 2002, les procédures de partage de l’autorité parentale ont été simplifiées afin de donner plus facilement un statut aux beaux-parents. Ces nouvelles possibilité de délégation sont utilisées actuellement par les couples d’hommes ou les couples de femmes qui élèvent ensemble un enfant.

[10] Puisque Le Meur entretient le flou quant au contenu de la loi Taubira, précisons que celle-ci ouvre le mariage aux couples de personnes de même sexe et permet aussi l’adoption. Quant à la procréation médicalement assistée (PMA) est seulement autorisée pour le moment au couples hétérosexuels présentant des problèmes de fertilité. De nombreux couples français d’hommes ou de femmes ont donc recours à la PMA dans des pays où la législation est plus souple.

[11] Au sujet du masculinisme, on peut se référer au texte Contre le masculinisme. Petit guide d’autodéfense intellectuelle, Grenoble 2012.

[12] « Les femmes passent trois fois plus de temps que les hommes à faire le ménage, la cuisine, les courses ou s’occuper du linge et deux fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge à la maison. », lire les résultats de l’enquête de l’observatoire des inégalités sur la répartition des tâches.

Vu sur Indymedia Grenoble, 21 août 2013

Sur la rentrée syndicale

La lecture de deux articles de la NR nous donne l’occasion de réagir aux revendications de la rentrée, exprimées par les représentants de deux syndicats. Voici les extraits des articles concernés :

Force Ouvrière :

« À une semaine de la journée nationale de grève contre la réforme des retraites, nous voulions montrer la réalité de la précarité de très nombreux retraités aujourd’hui. C’est pourquoi, nous sommes opposés à cette réforme », explique Alain Barreau, secrétaire général FO Vienne. « Sur ce dossier des retraites, nous revendiquons une hausse des salaires qui mécaniquement générerait une augmentation des cotisations vieillesses au régime général, et qui entraînerait une remise à niveau du pouvoir d’achat et ferait repartir l’emploi. »
Des emplois dont FO Vienne fait son mot d’ordre, à l’occasion de cette rentrée, avec les salaires, la protection sociale et les services publics. « Des domaines ou le département est défavorablement touché. Avec des salaires parmi les plus bas du pays, la précarité s’ancre dans la Vienne. Le nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) explose et les effectifs salariés baissent. C’est pourquoi, nous serons particulièrement attentifs dans l’année à venir aux situations délicates des salariés qui travaillent sur le chantier de la LGV, mais aussi des entreprises poitevines comme les Fonderies du Poitou, Iso Delta, ou encore Johnson screens. »

SNES-FSU :

Les représentants du Snes-FSU analysent cette première journée de rentrée concernant les collèges et les lycées de la Vienne. « L’arrêt des suppressions de postes est un premier pas mais ne permet pas de faire face à l’augmentation des effectifs d’élèves, soulignent-ils. Les classes sont souvent plus chargées que l’an passé (jusqu’à 37 en lycée) et les dédoublements moins nombreux. Il manque des professeurs d’anglais, de mathématiques, de français, d’EPS… pour plusieurs classes. Comment, dans ces conditions, réussir pleinement le pari de la démocratisation scolaire, de l’augmentation de la poursuite d’études dans le supérieur, indicateur pour lequel l’académie est à l’avant-dernier rang au niveau national ? » Le Snes-FSU évoque également le chantier de la formation des enseignants ouvert par le ministre avec la création des ESPE ex-IUFM) « mais il estime qu’on est « loin d’une organisation finalisée. Si le projet avance, les moyens restent insuffisants. » Le syndicat cite encore le gel des salaires, l’absence de mesures pour améliorer les conditions de travail, « favoriser la reconnaissance du métier et la perspective de devoir travailler plus longtemps avec la réforme des retraites, sont des sujets supplémentaires d’inquiétude dans les salles de professeurs. Cette rentrée n’est pas encore celle du renouveau ».

Ces deux syndicats parmi d’autres ont en commun de revendiquer, immédiatement, des améliorations de conditions de travail. Cet aspect « réformiste » a toujours été présent dans le syndicalisme, et il est utile parce qu’il permet, lorsqu’il obtient gain de cause par la lutte, de rendre l’esclavage salarial moins douloureux et surtout, d’augmenter la confiance et la combativité des exploité-e-s en vue de luttes plus globales, dans la perspective d’un renversement du capitalisme et de l’Etat (charte d’Amiens).

Mais ces revendications réformistes, contrairement à l’autre objectif du syndicalisme des origines, et c’est là où le bât blesse une fois de plus, ne s’accompagnent plus de l’énoncé de ces perspectives plus larges, ne serait-ce que sur la nature même de la production de biens ou de services ou l’implication réelle des personnes dans les prises de décision. Les perspectives sociales ne dépassent plus l’aménagement d’une société placée sous le sceau du capitalisme et de l’Etat, c’est-à-dire de la dépossession sociale, aussi bien économique que politique.

Alors certes, il faut bien commencer par quelque chose pour aller vers des changements plus profonds, et il peut paraître quelque peu abstrait (si ce n’est absurde) de tancer, de lancer des imprécations aux syndicats pour les inviter à redevenir révolutionnaires ! Et pourtant, force est de constater que les revendications posées, aussi mineures soient-elles, ne sont même plus satisfaites, tant il est évident, et l’histoire le démontre amplement, que les institutions du patronat et du gouvernement ne concèdent jamais des améliorations que si les fondements de leur domination leur paraissent menacés. D’autre part, les fins étant indissociables des moyens, les analyses syndicalistes elles-mêmes tombent trop souvent à côté de la plaque, par manque de perspective globale (reflet de la désorganisation de classe, avec l’éclatement productif) et démontrent une méconnaissance flagrante, pour ne pas dire consternante, des fonctionnements mêmes de ces institutions.

Plutôt que seulement insister sur plus d’emplois et de salaires et de meilleures conditions de travail, mais ce dans le cadre d’un système qui tend intrinsèquement à réduire la masse salariale, à réduire sa rémunération et à exiger toujours plus de productivité, ne faudrait-il pas aussi affirmer viser la fin de ce système et articuler les revendications immédiates avec ce but ?

Plutôt que d’exiger le respect des salarié-e-s, mais ce dans le cadre d’un système qui les réduit intrinsèquement à l’état de variable d’ajustement, de rouages de machines et de marchandises, pourquoi ne pas affirmer la nécessité pour les salarié-e-s et les gens à qui leur travail s’adresse de se mettre en mesure, par des luttes réappropriatrices de l’outil de travail, de décider enfin complètement de ce qu’ils pourraient en faire ?

Plus de formation des étudiants et des enseignants, certes, mais si c’est pour en faire de petit soldats plus soumis et des rouages mieux huilés d’une machine scolaire qui, depuis sa création, est destinée à briser les gens et à les faire rentrer dans le moule de la résignation, à quoi bon ? Plus de disciplines enseignées, certes, mais si c’est pour ignorer les nombreux savoir-faire et connaissances qui intéressent réellement les gens, à quoi bon ?

Ce qui nous choque aussi, c’est de voir un syndicat majoritaire chez les enseignants ignorer presque toujours, dans ses revendications, la vie même des apprenants. Etre enfermé-e entre quatre murs la majeure partie de la journée, ne décider ni des horaires ni des activités, obéir aux diktats des enseignants, être noté, orienté, bref hiérarchisé, voilà une souffrance terrible pour un nombre immense d’individus, dont certain-e-s seront brisé-e-s à jamais. Tout comme certains de leurs enseignants qui ne supportent plus les contradictions épouvantables de leur métier dans le cadre du système actuel, et qui s’abrutissent de médocs, ou se suicident. Voilà l’antithèse même de l’émancipation humaine. Au contraire, on réclamera toujours plus de moyens pour alimenter cette machine à  inculquer l’obéissance, la compétition, l’abrutissement et le déni de soi.

Ce qui nous choque aussi, concernant Force Ouvrière comme tant d’autres centrales syndicales dans leurs discours économiques, c’est de ne jamais évoquer la nature même de la production, des rapports de production, et de ne jamais évoquer la moindre critique de fond du système économique lui-même. On a l’impression de représentants s’échinant à hisser les voiles d’un navire sans gouvernail et dont la coque prend l’eau. Que l’immense majorité des gens soit contrainte à fabriquer de la merde pour obtenir de quoi survivre, avec de l’argent qui n’existe que pour nous diviser, que pour les besoins d’accumulation de pouvoir d’une bande de psychopathes aussi grotesques que dangereux, nous en sommes tou-te-s plus ou moins bien conscients : mais alors, quid des perspectives de réorientation réelle des moyens productifs à disposition ?

Est-il tenable, est-il responsable de ne pas remettre en question ce qui détruit la vie sur cette planète ? Armes, prisons, ou (dans le cas de l’extrait cité), projets écologiquement et socialement dévastateurs tels que la LGV, équipements pour l’industrie automobile ou la pétrochimie, avec leur cortège cauchemardesque de guerres, de mort-e-s et de mutilé-e-s, de misère de populations pillées et écrasées, de pollution sans retour ?

Ce n’est certes pas en condamnant le syndicalisme stupidement, dans son ensemble, que nous permettrons à ces perspectives vitales de reprendre du poil de la bête. Mais il nous semble tout aussi irresponsable de ne pas inviter les syndiqué-e-s de base, celles et ceux qui triment, qui rêvent et qui en prennent plein la gueule comme nous, à changer de perspective, à remettre en cause ensemble ces odes à la croissance, à la compétitivité et à la machinerie du salariat, au sein de leurs organisations et au-delà, dans leur vie quotidienne.

De façon générale, seul le syndicalisme, au sens premier de l’organisation indépendante et autonome des exploité-e-s/ dominé-e-s (qu’on soit encarté ou non), peut renverser le système qui nous broie, car il n’y a rien à attendre des chefaillons abjects, engraissés sur notre dos, quels qu’ils soient. A condition que cette organisation ne se transforme pas en une lubrification de ce système. A condition qu’elle demeure effectivement autonome, et indépendante des partis. Nous en sommes très loin, mais rien n’est jamais perdu.

Aussi serons-nous, sans drapeaux, au sein de la manif du 10 septembre, avec nos compagnes et nos compagnons exploité-e-s, pour partager ce message à notre humble échelle. Nous ne nous faisons aucune illusion : le soir même, tout le monde rentrera penaud-e chez soi. Mais dans la rue, des liens solidaires se tissent : la reconquête de l’espace social, le seul espace réel qui soit, s’opère. Cela prend le temps qu’il faut, loin des écrans, des affiches, des flonflons et du spectacle, des slogans faciles et des déclarations sans lendemain. Cette force se construit.

Pavillon Noir, 4 septembre 2013

La réforme des retraites inclura la pénibilité des manifestations contre la réforme des retraites

NdPN : un bon délire du Gorafi, la tranche de rire du jour ^^

La réforme des retraites inclura la pénibilité des manifestations contre la réforme des retraites

Les représentants de la CFDT et de la CGT peuvent pousser un ouf de soulagement : si le Premier ministre se montre intransigeant sur sa volonté d’allonger la durée de cotisation à plus de 41,5 ans, les syndicats ont néanmoins obtenu des garanties quant à la prise en compte de la pénibilité des manifestations contre la réforme des retraites dans la future réforme des retraites.

Afin d’ancrer sa nouvelle réforme à gauche, le Premier ministre a finalement accepté d’y intégrer un compte-temps pénibilité des manifestations contre la réforme des retraites. Celui-ci répond à une étude du CNRS selon laquelle « les gens qui manifestent le font souvent dans des conditions pénibles. Pluie, froid, vent », ajoutant qu’en outre ces personnes avaient une espérance de vie plus courte que celles qui restent confortablement installées dans leur canapé ou qui continuent leur activité de manière normale.

Le chercheur Marcel Champion explique : « Lors des manifestations, il arrive souvent que les gens mangent mal, aient mal aux pieds, à la gorge… Certains parfois même s’enrhument ! ». Le chercheur s’alarme de l’état de santé de personnes qui auront ainsi manifesté dans ces conditions toute leur vie : « Le gouvernement fait face à un scandale de même ampleur que celui de l’amiante et ne peut pas se voiler la face » souligne le chercheur, affirmant que le gouvernement porte une part de responsabilité en forçant les gens à manifester.

Un système par points

Les salariés qui manifestent dans des conditions pénibles bénéficieront donc d’un système par points leur permettant de partir plus tôt à la retraite : ampoules aux pieds, déficiences auditives résultant du passage d’un mauvais groupe de percussions, saucisses et merguez cancérigènes… Aucun facteur de pénibilité ne sera oublié. Ces points seront ensuite convertis en temps à soustraire du nombre d’années de cotisation.

Un système qui satisfait les syndicats, mais pas le MEDEF. L’organisation patronale, dans un souci d’équité, demande en contrepartie que la pénibilité des sessions de négociations avec les organisations syndicales soit elle aussi prise en compte.

La Rédaction

Vu Sur Legorafi, 29 août 2013