[Croutelle – 86] Une petite victoire pour le squat

CROUTELLE Expulsion du squat : report de l’audience et victoire électrique

Le tribunal d’instance de Poitiers devait examiner, hier, la procédure d’expulsion lancée par la préfecture de Poitiers contre des squatters installés à Croutelle dans une maison inoccupée appartenant à France Domaine. Elle doit normalement être détruite dans le cadre de travaux d’amélioration de la RN 10. L’examen de cette affaire a été reporté au 6 septembre prochain. En attendant, le DAL 86, qui soutient la famille de Roumains occupant les lieux, vient d’obtenir que la Sorégies ouvre un compteur électrique. La mise en demeure datant du début août était restée lettre morte localement jusqu’à ce que le DAL saisisse, à Paris, le défenseur des droits et le délégué interministériel en charge du relogement et de l’hébergement des sans-abri et des mal logés. L’électricité doit être remise le 27 août prochain. Le DAL précise que l’électricité doit également être remise dans le squat des Glières pour lequel la justice a signifié un commandement de quitter les lieux.

Nouvelle République, 22 août 2013

NdPN : voir le site du DAL 86 pour plus d’informations

Jean de La Fontaine – Le Loup et le Chien

Le Loup et le Chien

Le-loup-et-le-chien

Un Loup n’avait que les os et la peau,

Tant les chiens faisaient bonne garde.

Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,

Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.

L’attaquer, le mettre en quartiers,

Sire Loup l’eût fait volontiers ;

Mais il fallait livrer bataille,

Et le Mâtin était de taille

A se défendre hardiment.

Le Loup donc l’aborde humblement,

Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint, qu’il admire.

 » Il ne tiendra qu’à vous beau sire,

D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.

Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables,

Cancres, haires, et pauvres diables,

Dont la condition est de mourir de faim.

Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée :

Tout à la pointe de l’épée.

Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin.  »

Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?

– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens

Portants bâtons, et mendiants ;

Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :

Moyennant quoi votre salaire

Sera force reliefs de toutes les façons :

Os de poulets, os de pigeons,

Sans parler de mainte caresse.  »

Le Loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.

 » Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.

– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché

De ce que vous voyez est peut-être la cause.

– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?

– Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.  »

Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.

Jean de La Fontaine, Les Fables, Livre I

[Poitiers] Trois femmes passent à l’acte contre leurs compagnons

NdPN : nous avons mis en gras un passage.

Trois Poitevins blessés par leurs compagnes

Ce week-end, trois disputes familiales ont dégénéré en coups portés par des jeunes femmes. L’un des hommes est grièvement atteint à l’abdomen.

Entre samedi et dimanche matin, en un peu plus de 24 heures, les policiers de Poitiers ont été confrontés à pas moins de trois agressions d’hommes par leurs compagnes, dont deux étaient armées d’un couteau.

Le plus grave de ces événements s’est produit samedi vers 7 h 40 du matin dans un appartement de la rue Le Pelletier, dans le quartier de Saint-Éloi. Une jeune femme de 21 ans a porté un coup de couteau au ventre à son compagnon, âgé de 20 ans. Le couple, originaire de l’île de Mayotte, département français d’Outre-Mer, est connu dans le quartier pour ses nombreuses disputes. Mais la jeune femme, toujours en garde à vue à l’heure actuelle, n’a pas d’antécédents judiciaires. Le parquet, à qui elle sera présentée ce matin, a décidé d’ouvrir une information judiciaire.

Deux couteaux et un arbrisseau arraché

La victime a été hospitalisée dans un état jugé sérieux, le foie ayant peut-être été atteint par la lame mais ses jours ne sont apparemment pas en danger. Le jeune homme a d’ailleurs pu être entendu une première fois dimanche matin. Trois heures plus tard, à 10 h 40, la police a été appelée dans un appartement de l’avenue des Quatre-Vents à Buxerolles, où venait de se terminer une soirée très arrosée. Un homme de 34 ans avait d’être blessé superficiellement par sa compagne, de deux ans sa cadette, d’un coup de couteau. Selon les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme n’aurait pas supporté d’avoir été giflée plusieurs fois par son compagnon au cours de la soirée, qui se déroulait chez des amis. Présentée au parquet hier, elle a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire et sera jugée le 17 octobre devant le tribunal correctionnel. Enfin, dimanche matin, les policiers se sont rendus rue de Montbernage où une querelle entre anciens époux venait de dégénérer. Pas de couteau cette fois : l’arme utilisée par la dame était… un arbrisseau qu’elle venait d’arracher et avec lequel elle a assez légèrement blessé son ex-compagnon. La femme a elle aussi été brièvement placée en garde à vue au commissariat de police.

Nouvelle République, Vincent Buche, 19 août 2013

[DAL 86] Squat de Croutelle : La préfecture doit assumer ses responsabilités !

Squat de Croutelle : La préfecture doit assumer ses responsabilités !

Les familles du squat de Croutelle sont assignées en référé mercredi 21 août 2013 à 10h au Tribunal d’Instance, 21 rue Saint Louis à Poitiers.

Une assignation indigente, plutôt bâclée de la préfecture qui ne justifie ni l’urgence de l’expulsion ni la nécessité de l’expulsion elle-même. La maison a été acquise par l’Etat le 23 août 2011 soit il y a deux ans et est à l’abandon depuis. La préfecture a précisé par voie de presse que « si cette maison est la propriété de l’État, c’est pour la détruire afin de laisser passer des aménagements routiers ». Certes mais quand et pour quel projet ? Donc aucune urgence à expulser !

D’autre part, la préfecture ne se base que sur le fait que le service France Domaine est « propriétaire » et « le pavillon vient d’être envahi de roumains de façon illicite » qui seraient entrés par effraction. Le droit de propriété et des propos renvoyant plus ou moins consciemment à des préjugés discriminatoires voire stigmatisants, c’est tout ce que la préfecture a trouvé pour expulser ces personnes en difficultés.

De qui se moque la préfecture quand on sait qu’il y a dans ce squat, comme le précise le constat d’huissier, 5 familles et 17 enfants ? Enfants qui sont âgés de quelques jours à 16 ans.

De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui doit mettre en œuvre la circulaire du 26 août 2012 c’est-à-dire qui doit 1- Mobiliser les services de l’Etat et les acteurs locaux concernés dès qu’elle a connaissance de l’installation d’un campement, 2- Procéder à l‘établissement d’un diagnostic, 3- Mettre en place un accompagnement.

De qui se moque la préfecture quand on sait qu’au lieu de cela, non seulement elle a fait murer la semaine dernière trois autres maisons voisines appartenant elles aussi à l’Etat qui auraient très bien pu servir à loger des personnes en difficulté, non seulement elle est intervenue auprès de la Sorégie pour qu’elle ne leur ouvre pas un compteur électrique, bafouant aussi leur droit à l’électricité, mais assigne au tribunal pour les expulser les personnes dont elle doit s’occuper.

De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui s’est bien gardée de mettre tout en œuvre pour respecter cette circulaire du 26 août 2012 lorsque ces mêmes familles étaient dans un campement de cinq caravanes à Chasseneuil-du-Poitou ?

De qui se moque la préfecture quand on sait que ces mêmes familles en ont été virées comme des malpropres par une ordonnance sur requête du propriétaire du terrain la SAS QUARTZ PROPERTIES dont le siège social se trouve 7 rue de l’Amiral d’Estaing, 75116 Paris, rendue le 2 juillet dernier par Mme Gracieuse Lacoste, présidente du Tribunal de grande instance de Poitiers et tamponnée du TGI le… DIMANCHE 21 juillet et sans que la préfecture ne lève le petit doigt pour appliquer là encore la circulaire du 26 août 2012 ?

De qui se moque la préfecture quand on sait que l’hébergement d’urgence et le SIAO sont gravement déficients et défaillants sur Poitiers, qu’il n’y a que 25 places au CHUS plus deux places au Foyer Carrefour, toutes occupées, et qu’il y a presque une centaine de personnes dans les trois squats, sans compter la dizaine de personnes qui couche devant le CHUS tous les soirs ?

Le scandale est là ! Et il n’est pas, loin s’en faut, dans le fait que des « roumains » aient osé « envahir » une maison vouée à la destruction et inoccupée depuis 2 ans !

Cette maison appartenant l’Etat est une solution simple qui pourrait permettre de commencer sereinement la mise en œuvre de la circulaire du 26 août 2012. C’est une solution simple aux difficultés que vivent ces familles. Pourquoi la préfecture ne commencerait pas sa prise en charge en stabilisant la situation en contractant avec elles un bail précaire ? Ces familles ne demandent rien d’autre pour le moment. Elles sont capables de payer leur eau et leur électricité et il faut simplement les laisser un peu tranquilles afin qu’elles puissent subvenir à leurs besoins toutes seules.

Tous au tribunal d’instance de Poitiers le 21 août pour soutenir les familles et, non seulement exiger avec elles l’arrêt des procédures et du harcèlement, mais exiger le respect de leurs droits.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 18 août 2013

[Chasseneuil-du-Poitou – 86] à nouveau grève chez Lasercontact

Lasercontact : les grévistes du mois d’août

Pas de trêve estivale sur le front de la lutte sociale à la CGT du centre d’appels Lasercontact, implanté sur la zone du Futuroscope. A l’appel de leur syndicat qui avait lancé un appel à la grève hier de 14 h à minuit, une cinquantaine de salariés ont participé à un rassemblement à proximité du rond-point de l’avenue du Tour de France. Après le rachat par Amratis au 1er juin 2012, « nous constatons qu’encore une fois ce sont les salariés qui sont traités comme des variables d’ajustements, explique le délégué syndical Julien Hémon. Cette grève porte les revendications des salariés mais est aussi l’expression d’un ras-le-bol. » La CGT pointe du doigt notamment la gestion des congés, le gel des salaires, les recrutements en CDD, les conditions de travail, ou encore la gestion des plannings, « tout ceci est la cause de nombreux arrêts maladie, déclaration d’inaptitude à tout poste dans l’entreprise et turnover ». Ce rassemblement a été l’occasion pour la CGT Lasercontact, d’expliciter aux troupes ses principales revendications destinées à la direction, sur la réévaluation des salaires, l’arrêt de l’annualisation du temps de travail en passant sur des semaines à 37 h 30 et 12 RTT…

Nouvelle République, 17 août 2013