[Poitiers] Solidarité avec la famille L. au Tribunal d’Instance le 15-02-13

Solidarité avec la famille L. au Tribunal d’Instance le 15-02-13

La famille L. passe en jugement vendredi 15 février à 9h au Tribunal d’Instance 21 rue Saint-Louis, assignée en référé par le propriétaire de la maison dans laquelle elle vit actuellement. Initialement prévue le 1er février cette audience a été reportée pour cause de demande d’aide juridictionnelle.

Il s’agit d’une famille d’origine roumaine, composée de la mère de famille, de l’une de ses filles de 13 ans, et d’une autre de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois, présente avec le père de son enfant. Ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings.

Avec une autre famille composée d’un couple dont la femme de 18 ans était enceinte de trois mois, ils ont contacté le DAL86, samedi 22 décembre au milieu de l’après-midi. Nous leur avons conseillé d’appeler le 115. La personne du standard du 115 a pris leurs noms et leur a dit qu’il n’y avait pas de place. L’un des militants du DAL86 a alors pris le téléphone et a insisté en appuyant sur le fait qu’il y avait un enfant de 9 mois, un autre de 13 ans et une femme enceinte qui étaient à la rue. La personne du standard du 115 a alors répondu qu’elle allait se renseigner et qu’il fallait rappeler dans une heure. Quand les personnes ont rappelé, le standardiste du 115 leur a dit qu’il y avait des places mais à 20 km de Poitiers…

Le DAL86 a conduit ces deux familles dans les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance le 26 décembre. Selon l’ASE, la situation de ces familles, de ces enfants de 9 mois et de 13 ans et de cette jeune femme de 18 ans enceinte, n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Et il ont refusé la prise en charge.

Le jeudi 27 décembre, ayant été forcés de se séparer de leur voiture, à la rue donc en grand danger, ils sont rentrés pour se mettre à l’abri, par la porte ouverte, d’une maison composée de 4 appartements sans locataires depuis au moins quatre ans.

Le 2 janvier, la famille L. a averti le préfet par fax et lettre recommandée avec accusé de réception qu’étant en état de nécessité, elle avait dû entrer dans ce logement et lui demandait de bien vouloir la prendre en charge. Aujourd’hui, elle n’a toujours pas de réponse de la préfecture.

Comment l’Etat français peut-il faire fi de toutes ces lois qu’il s’est d’ailleurs prescrit lui-même : le droit à un hébergement décent et pérenne, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit à mener une vie décente… ?

La question qui se posera au tribunal d’instance vendredi sera de savoir si le droit de propriété peut céder face à des droits concurrents et de valeur supérieure, comme le droit au logement, celui à mener une vie familiale normale, ou encore les droits de l’enfant

Nous vous invitons à venir nombreux vendredi 15 février 2013 à 9h au Tribunal d’Instance pour apporter tout votre soutien à cette famille Merci et d’en parler massivement autour de vous.

DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 12 février 2013

Les ondes électromagnétiques, ça n’existe pas

Ondes électromagnétiques : encore une loi aux oubliettes

Exit le principe de précaution. Le 31 janvier dernier, les députés ont jeté aux oubliettes la proposition de loi de leur collègue écologiste Laurence Abeille pour limiter les impacts des ondes électromagnétiques, en particulier sur les enfants. Le texte demandait d’interdire le Wi-Fi en crèche et de privilégier la connexion filaire dans les établissements scolaires et dans les lieux d’accueil du public, comme les bibliothèques. Il proposait aussi d’imposer des études d’impact sanitaire et environnemental avant chaque mise en œuvre de nouvelles applications technologiques émettant des rayonnements électromagnétiques.

Le déploiement de la 4G en aurait été sérieusement ralenti. Ce à quoi se refuse Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’économie numérique. « C’est un enjeu important. Il représente un investissement de 3 milliards d’euros sur cinq ans et des dizaines de milliers d’emplois », a-t-elle affirmé le 30 janvier. Pour elle, la nocivité des ondes électromagnétiques « n’est pas scientifiquement étayée ».

En 2011, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a pourtant classé ces ondes comme « potentiellement cancérigènes ». Dès 2007, un rapport international portant sur 1 500 publications scientifiques pointait les risques sanitaires liés aux ondes électromagnétiques. Et à l’automne dernier, la Cour de cassation italienne a reconnu comme maladie professionnelle une tumeur au cerveau liée à l’usage intensif d’un téléphone portable. Trop peu pour convaincre la majorité socialiste française.

Les députés écologistes et des associations comme Robin des Toits, Priartém (Pour une réglementation des implantations d’antennes-relais de téléphonie mobile) ou encore le Criirem (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements ÉlectroMagnétiques non ionisants) dénoncent le « poids des lobbies ». Selon la députée écologiste Laurence Abeille, citée par Le Monde, Fleur Pellerin « ne veut pas froisser les opérateurs et les fabricants de téléphonie ». Fleur Pellerin n’est pas la seule à refuser de légiférer sur la question des ondes électromagnétiques. « Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, parce qu’il défend un projet numérique à l’école. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, parce qu’elle récusait le principe d’une étude sur les électrosensibles. » Décidément, ne pas heurter les intérêts privés aux dépens de l’intérêt général, commence à devenir l’activité principale de ce gouvernement.

Bastamag, Nolwenn Weiler, 12 février 2013

[Poitiers] Arrestation de deux personnes à l’occasion de la cérémonie d’investiture de la préfète

Une petite dizaine de personnes, à l’appel du comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont souhaité ce matin se rendre à la cérémonie d’investiture de la nouvelle préfète de la Vienne et de la région. Celle-ci, passée par les ponts et chaussées, la SNCF et Eiffage, arrive en effet fort opportunément pour les chantiers de Vinci dans la Vienne.

La cérémonie avait lieu au monument aux morts, boulevard Verdun à Poitiers. Un grand nombre de policiers empêchaient tout accès au boulevard, et d’autres bouclaient l’accès au TAP. Les huit militant-e-s, avant même d’arriver sur le boulevard, ont soudain vu leur banderole contre la LGV et l’aéroport de NDDL arrachée par le directeur départemental adjoint de la sécurité publique. Puis tou-te-s ont été contrôlé-e-s, au nom de « l’illégalité de la manifestation » [sic]. Une députée de passage, assistant à l’intervention des flics, a protesté auprès de la préfète, semble-t-il sans grand succès.

Les deux camarades qui venaient de déployer la banderole ont ensuite été carrément embarqués au poste. Les autres militant-e-s se sont dirigé-e-s vers le commissariat pour prendre des nouvelles, mais ont été suivi-e-s par de nombreux policiers rendant compte au talkie-walkie, les filmant comme d’habitude au camescope. Les deux camarades ont finalement été relâchés quelques heures après. Ils n’ont pour l’instant pas été inculpés.

Depuis quelque temps, alors qu’à Poitiers il n’y avait jusque là tacitement nul besoin de déclarer de manif, tout rassemblement fait aujourd’hui l’objet d’intimidations policières au prétexte de non-déclaration en préfecture. Mais on n’avait encore jamais vu de gens emmenés au poste pour simple présence sur la voie publique à une dizaine de personnes. Le simple fait de se poser des questions sur les rapports entre l’Etat et Vinci semble une liberté d’expression décidément dérangeante. C’est en tout cas par la répression qu’a débuté, fort symboliquement, cette prise de fonction d’une représentante de l’Etat.

Nous relaierons sur ce blog d’éventuels communiqués à suivre.

Pavillon Noir, 11 février 2013

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La nouvelle préfète a pris ses fonctions

Elisabeth Borne, nouvelle préfète de la région Poitou-Charentes, a pris officiellement ses fonctions ce matin à la préfecture à Poitiers. Comme le veut la tradition républicaine, son premier acte de représentant de l’Etat a été le dépôt d’une gerbe au monument aux morts du boulevard de Verdun en fin de matinée, en présence des autorités civiles et militaires. Une cérémonie placée sous haute surveillance policière puisqu’une demi-douzaine de militants du comité local des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique a tenté d’interpeller la préfète notamment en scandant des slogans contre le projet et son promoteur le groupe Vinci. Ils ont été maintenus à distance par le service d’ordre en bas du boulevard.

Poitiers: deux arrestations pendant la cérémonie préfectorale devant le monument aux morts

Le comité des opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes avait choisi de manifester, ce matin, lors de la cérémonie officielle de prise de fonction de la préfète devant le monument aux morts du boulevard de Verdun. Deux militants ont été arrêtés aolors qu’ils venaient de déployer des banderoles.

Nouvelle République, dépêches du 11 février 2012

Mise à jour 12/02/2013 : bingo, dans l’article de la NR de ce mardi 12 février, on apprend que la préfète a entre autres « priorités », « la question de la sécurité »,  « le chantier de la LGV Tours-Bordeaux » et « le projet de LGV Poitiers-Limoges »…

Benito Seizième démissionne

Joseph Ratzinger, aka le pape Benoît XVI, a donc annoncé sa démission, qui a entraîné une vague de réactions de politicards soucieux de lui témoigner leur « respect ».

BenoitXVI

Pour rappel, Joseph Ratzinger était devenu préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (dont l’ancien nom était l’inquisition). Il avait alors condamné de nombreux théologiens, notamment parmi ceux qui dénonçaient la trop forte hiérarchie de l’Eglise ou encore la misère dans le monde (accusés de soutenir une conception « marxiste » du « prolétariat »), suscitant la consternation chez nombre d’intellectuels catholiques. Droit dans ses bottes, il avait canonisé des prêtres morts pendant la guerre civile d’Espagne… au même moment où Zapatero reconnaissait les combattants républicains contre la dictature fasciste de Franco.

Proche de l’extrême-droitière Opus Dei dont il admire le fondateur, le franquiste Josemaría Escrivá de Balaguer, il est soucieux de rapprocher l’Eglise catholique de sa branche intégriste scissionniste, en réhabilitant quatre prêtres excommuniés, dont un négationniste. Il dira regretter ce geste, de même qu’il se défendra d’avoir attaqué l’islam lors de son discours de Ratisbonne en citant Manuel II : « Montrez-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. On ne trouvera que des choses mauvaises et inhumaines ». Force est de constater que le « Panzerkardinal » a maintenu une ligne très conservatrice.

Il s’est ainsi opposé à toute évolution de la doctrine concernant par exemple la laïcité (dénonçant le « laïcisme »), le célibat des prêtres, les prêtres femmes, la contraception (l’usage de la capote selon lui « aggrave le sida ») et l’avortement – y compris dans les cas où la santé de la femme est en jeu… Rappelons aussi que Benoît XVI avait validé, par la voix du préfet de la congrégation pour les évêques, l’excommunication de la mère d’une fillette de neuf ans violée par son beau-père, pour avoir aidé sa fille à avorter.

Suivant sa résolution à combattre la « morale dissolue », il a aussi condamné l’homosexualité, tout en affirmant dans le même temps que les homos avaient droit au respect. Il a fait interdire que des homos ou des hommes promouvant la « culture gay » entrent en séminaire. Il a aussi qualifié l’homosexualité « d’injuste ». Il n’a pas démenti les assertions du cardinal Bertone, selon lesquelles il y aurait un lien entre homosexualité et pédophilie. Au contraire, le Vatican les a reprises, alors même que le pontificat de Benito XVI fut éclaboussé par le scandale de la pédophilie au sein de l’Eglise catholique. Promoteur du mariage de l’homme et de la femme, il va jusqu’à dire, évoquant en creux le mariage homo, que « les politiques qui portent atteinte à la famille menacent la dignité humaine et l’avenir même de l’humanité » (!)

Le seul mérite de ce pape aura été d’avoir un peu plus vidé les bancs des églises par ses déclarations odieuses. Mais l’influence de l’Eglise sur les sociétés, notamment en matière d’homophobie et de rejet de droits des femmes, demeure hélas bien trop forte. Il nous faut continuer de lutter pied à pied contre la domination religieuse sur les esprits et les corps.

Pavillon Noir, 11 février 2013