Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Espagne] Ocupa el congreso : marée humaine, répression

Ca a bougé ce soir en Espagne. Aujourd’hui des dizaines de milliers d’Espagnol-e-s ont envahi les rues des grandes villes, notamment à Madrid autour du congrès des députés, à l’appel des indigné-e-s d’Ocupa el congreso.

Répression brutale de la police, nombreuses arrestations, nombreuses personnes blessées. Et blackout des médias en première partie de soirée.

Plus d’infos heure par heure sur cette page.

Pavillon Noir, 25 septembre 2012

[Taiyuan – Chine] Dans l’enfer de l’aïe-phone 5

« La fabrique chinoise de l’iPhone 5 est inhumaine »

Un journaliste est parvenu à s’introduire dans l’usine de montage de l’iPhone 5. Il révèle des conditions de travail inhumaines.

Si une grande partie de la planète avait les yeux tournés mercredi soir vers San Francisco, où se déroulait la présentation de l’iPhone 5, beaucoup tentent de détourner leur regard de Taiyuan, capitale de la province du Shanxi en Chine, où se trouve la Foxconn Factory, véritable sanctuaire où sont assemblés quelques 57 millions d’iPhone. Ce qu’il s’y passe mérite pourtant toute l’attention après qu’un journaliste de l’agence de presse Shanghai Evening Post s’est immergé dans cette fabrique où règne des conditions de travail inhumaines.

Pendant dix jours, ce journaliste, qui préfère garder son identité secrète, s’est introduit dans la Foxconn Factory et a travaillé trois jours à l’assemblage du boîtier noir de l’iPhone 5. Une durée pendant laquelle il a tenu un journal de bord dans lequel il décrit, dans le détail, son expérience que le Daily Mail a retranscrit ligne par ligne.

De nombreuses manifestations ont par le passé dénoncé les conditions de travail qui règnent à Foxconn et qui ont déjà mené plusieurs travailleurs au suicide.© afp.

Dortoirs nauséabonds et grillagés

Visiblement, il est facile de se faire engager en tant qu’ouvrier à Foxonn où seuls une carte de citoyen chinois et un bon carnet de santé sont réclamés. Après un test d’aptitude mentale et un entretien destiné à s’assure qu’il dispose d’une santé mentale conforme, il fut engagé. À Foxonn, comme pratiquement partout en Chine, les travailleurs dorment sur leur lieu de travail. « Un cauchemar », écrit-il. « Il s’échappait du dortoir un mélange d’odeurs de sueur et d’immondices », provenant notamment des ordures qui s’ammoncelaient à l’extérieur de ce bâtiment aux fenêtres grillagées. « L’armoire censée accueillir mes vêtements était remplie des cafards tandis que j’avais pour seule couverture des draps sales et remplis de cendres ».

Une fois débarrassés de leurs effets personnels et après une séance d’entraînement et une brève formation, les travailleurs sont invités à rejoindre leur poste. À la nuit tombée. « Nous étions autorisés à nous reposer en journée ». Pris de fièvre et de maux de tête terrible -il en ignore les raisons-, l’infiltré a été confronté à la carence des services sanitaires et des équipes médicales. « J’ai tenté d’obtenir d’urgence une visite médicale, mais il n’y avait qu’un médecin qui s’occupait de cinq patients en même temps ».

Surveillance maximale

Foxconn est en outre un quartier sous haute surveillance. Le panneau à l’entrée de la ligne de production (« Espace sous haute-sécurité ») indique les règles strictes auxquelles sont soumis les travailleurs, obligés de passer au détecteur de métal à chaque entrée ou sortie. « Tout objet métallique, quel qu’il soit -boucle de ceinture, boucle d’oreille, appareil photo, téléphone portable, lecteur mp3- y est formellement interdit, sous peine de licenciement immédiat ». Un simple câble USB aurait justifié le renvoi d’un ouvrier. Après avoir pénétré dans cet atelier de production d’où s’échappent un bruit assourdissant et une forte odeur de plastique, le journaliste prend ses quartiers qu’il ne pourra quitter, sauf ordre contraire du contre-maître. « Une fois que vous vous asseyez, vous faites ce qu’on vous dit ». Enfin, la tâche qui l’attend lui est présentée. « Il s’agit de la nouvelle plaque arrière de l’iPhone 5, vous devez être honorés d’avoir la chance de la produire ».

Comme pour faire amende honorable, Tim Cook, le big boss d’Apple, s’est déplacé en personne à Foxconn pour s’assurer des conditions de travail. L’envers du décor semble bien différent de celui qu’il a pu observer.© reuters.

Cadence infernale

Assigné à un travail minutieux qui consiste notamment à placer les  protections en caoutchouc des écouteurs et à marquer les plaques arrières du nouveau téléphone Apple, le jeune apprenti suscite la colère du contre-maître à la fois pour avoir gaspillé la colle et pour un manque d’efficacité. « Notre superviseur a reconnu que notre tâche était normalement dévolue aux femmes, plus agiles, mais en raison d’un nombre trop élevé de démission, il n’avait d’autre choix que de la confier aux travailleurs masculins ». Le rythme de travail est effréné. Les gestes se repètent à une cadence infernale, presque toutes les trois secondes. Sans qu’aucune erreur ne soit tolérée. Les douleurs physiques, liées à la répétition des mouvements et à une position identique, sont insupportables.

Dix minutes au coin!

Pas question pour autant de relâcher la pression. « Un travailleur assis face à moi s’est reposé un court instant. Surpris par le superviseur, il a été envoyé au coin (sic) pendant dix minutes. Initialement prévu de minuit à six heures du matin, le temps de travail sera allongé. « La ligne de production ne s’arrête que lorsqu’une sonnerie retentit. Nous avons été sommés de poursuivre le travail, malgré l’épuisement ». Après dix heures de travail, près de 3000 plaques arrières de l’iPhone 5 sont passées entre les mains de l’infiltré. Quatre lignes de production se chargent d’effectuer les mêmes tâches. Sur chacune d’elles, douze travailleurs jouent les automates et atteignent des résultats astronomiques en une demi-journée de travail: jusqu’à 36.000 pièces.

Pourtant, le contre-maître encourage les travailleurs à produire plus. « Nous sommes ici pour gagner de l’argent! Nous devons redoubler de travail! ». Pourtant, le salaire ne favorise pas le dépassement de soi. Pour deux heures supplémentaires, un travailleur empoche 27 Yuan (3,3 euros). Et ce, pour permettre à Apple de livrer en temps et en heure, les millions de smartphone dans le monde.

Pour deux heures supplémentaires, un travailleur empoche 3,3 euros. Et ce, pour permettre à Apple de livrer en temps et en heure, les millions de smartphone dans le monde.© reuters.

Vu sur 7sur7.be, 13 septembre 2012

NdPN : pour une critique plus large du téléphone portable, se reporter par exemple au site de Pièces et main d’oeuvre.

Mise à jour 24/09/2012 : une émeute contre la direction cette nuit dans l’usine !

[Paris] Manif internationale de soutien aux anarchistes biélorusses emprisonnés

NdPN : A l’appel de la Fédération Anarchiste, une manif a eu lieu hier à Paris en soutien à tous les prisonniers politiques en Biélorussie, dont nos compagnons anarchistes. Environ 70 personnes mobilisées, et une bonne visibilité, d’autant plus que dix cars de CRS ont tendrement chaperonné l’événement.

Libération immédiate des anarchistes biélorusses emprisonnés !!

A l’occasion de la journée internationale de solidarité avec les anarchistes biélorusses emprisonnés, la manifestation lancée à l’appel de la Fédération Anarchiste a permis de réunir 70 personnes et de défiler des Invalides à la Tour Eiffel en passant par le Champs de Mars. Merci à toutes les personnes présentes pour leur participation. Une mobilisation réussie et de belles banderoles ont attiré l’attention de riverains et de touristes peu habitué-e-s à ce genre de démonstration de solidarité sans frontières.

« Pierre par pierre et mur par mur, nous détruirons toutes les prisons ! »

Au son des slogans internationalistes et anti-carcéraux, le cortège était escorté, comme d’habitude, de manière disproportionnée par 10 fourgons de CRS. Cela n’a fait qu’accroître  notre visibilité et ne nous a pas pour autant empêché de prendre les photos que nous voulions (cf ci-dessous).

« Contre les dictatures du capital, solidarité internationale ! »

En ce jour de farce électorale en Biélorussie, nous tenons à assurer les camarades anarchistes emprisonnés, reconnus comme prisonniers politiques par Human Rights Watch, de notre soutien et nous exigeons leur libération immédiate et sans conditions ainsi que celle de tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles biélorusses.

Nos camarades anarchistes ne doivent en aucun cas représenter une monnaie d’échange diplomatique entre l’Union Européenne et le dictateur-président Loukachenko n’hésitant pas à user de formes de tortures pour les forcer à reconnaître leur culpabilité et à demander grâce.

Nous n’aurons de cesse de mener des actions de solidarité internationale jusqu’à l’abandon totale des poursuites à leur encontre.

« En Biélorussie et dans le monde entier, liberté pour tous les prisonniers ! »

Cette journée internationale de solidarité initiée en août 2012 à St-Imier lors du congrès de l’IFA (Internationale des Fédérations Anarchistes) a également fait l’objet de manifestations dans d’autres  pays dont les fédérations sont membres.

FAI (Fédération Anarchiste Italienne) :  Rome, Turin, Reggio Emilia, Livourne, Palerme.

http://www.umanitanova.org/solidari…

AF (Anarchist Federation, Grande-Bretagne) : Londres.

http://www.afed.org.uk/component/co…

A bas toutes les prisons !

Solidarité avec nos camarades biélorusses !

Vive la solidarité internationale !

Fédération Anarchiste, membre de l’IFA

http://www.federation-anarchiste.org

http://i-f-a.org

Fédération Anarchiste, 23 septembre 2012

[Poitiers] La droite « décomplexée »

En visite hier à Poitiers, François Fillon (en campagne pour la présidence de l’UMP) a affirmé, selon des propos rapportés par la Nouvelle République de ce 21 septembre 2012 :

« Je veux aller chercher les électeurs qui ont voté pour le Front national et ceux qui ont voté pour François Hollande, les modérés, les électeurs du centre. »

Ce n’est pas nouveau. La répression à l’égard des étrangers mise en oeuvre sous le gouvernement dudit Fillon démontre qu’il n’a pas attendu d’être en campagne pour la présidence de l’UMP… pour mettre en oeuvre les thèses du front national, « normalisant » ainsi un discours xénophobe abject, sous un pauvre vernis républicain.

A la fin de l’article, voici ainsi ce que nous rapporte le journal : les militants sont « à présent décomplexés« , « l’un d’eux allant jusqu’à s’inquiéter de voir des minarets remplacer « nos clochers » « .

Dans la ville aux cent clochers, la seule mosquée à minaret a déjà plusieurs fois été l’objet de tags racistes ; mais selon ce militant UMP elle serait déjà de trop… monsieur Fillon, vous avez fait un beau travail pour « décomplexer » vos électeurs ces dernières années.

L’article conclut de façon ambiguë : « Le rassembleur sait l’ampleur de la tâche qui l’attend à la tête du parti. »

Pour le débarrasser du racisme qui s’y exprime ? Vu le bilan de Fillon, premier ministre d’un gouvernement dont l’une des marques de fabrique fut la persécution des étrangers, on peut en douter. La « tâche qui l’attend » nous fait plutôt froid dans le dos. Et on ne comptera pas sur le PS, qui prend le relais de la droite pour maintenir la cadence infernale des reconduites à la frontière et expulser des camps de Roms.

Dans le contexte de « crise », c’est-à-dire d’attaque structurelle et massive de la classe capitaliste contre le prolétariat mondial, l’arme de la diversion et de la division xénophobe et raciste est partout à l’oeuvre, rappelant d’autres époques de sinistre mémoire. Bénéficiant de la décomposition des organisations syndicales et révolutionnaires, ainsi que de la confusion généralisée des idées, le racisme revient en force, partout en Europe. Les lamentables débats promus par les médias, autour du concept fumeux de « choc des civilisations », participent à l’entreprise de sape de la solidarité de classe contre les dominants et les exploiteurs communs.

Combattons le racisme partout, qu’il se pare de « produisons français » ou de « laïcité » sélective. Ce ne sont pas les discours économiques chauvins, de la gauche stalinienne relookée Mélenchon à la droite « décomplexée », qui feront avancer cette solidarité. A nous d’inverser la tendance, en participant à construire la solidarité et l’autonomie de tou-te-s les exploité-e-s.

Pavillon Noir, 21 septembre 2012

[Grèce] Quand la police envoie les néonazis « faire le nécessaire »

NdPN : Les fachos montrent leur sale grouin, dans les régions les plus frappées par la « crise »… un triste exemple de plus.

En Grèce, la police vous conseille plutôt d’appeler les néonazis

Tribune (De Kalamata, Grèce) Kalamata, au sud-ouest du Péloponnèse, est une petite ville calme, endormie sous les rayons écrasants du soleil de l’été malgré l’ombre imposante de la chaîne montagneuse du Taygète. Un endroit sans histoire, où le temps semble s’écouler à un rythme plus lent, sans aucun lien avec les mégalopoles comme Athènes ou Thessalonique, d’où nous parviennent de temps en temps quelques images inquiétantes de pauvreté ou de montée de la violence.

Et pourtant, Kalamata a elle aussi ses problèmes dus à la crise qui frappe la Grèce : des groupes de mendiants à chaque carrefour, le plus souvent des immigrés illégaux venus d’Asie et d’Afrique et laissés à la dérive après avoir franchi la porte d’entrée de l’Europe. Enfin, disons plutôt que Kalamata avait elle aussi ce genre de problème.

Un étrange « miracle » durant l’hiver

Durant l’hiver, un « miracle » étrange s’est produit : il n’y a plus de mendiants aux carrefours, plus d’immigrés clandestins vendant à la sauvette des CD piratés. D’abord, naïvement, on se dit que l’Etat grec a enfin décidé de gérer le problème de l’immigration clandestine, et de s’occuper de tous ces pauvres gens laissés à la merci des mafias prêtes à leur tendre une main secourable, le tout pour un prix modique. Et puis, au détour d’un article de l’un des journaux régionaux, la vérité se révèle. Noire comme une nuit de la fin des années 30.

Non, ce n’est pas la police qui est intervenue, non, ce n’est pas l’Etat qui a décidé d’enfin assumer ses responsabilités.

Nikolaos Michaloliakos, leader d’Aube dorée, en conférence de presse le 6 mai 2012 à Athènes (Louisa Gouliamaki/AFP)

C’est Aube dorée, « Chrissi Avgi » en grec. Ce groupement est plus une milice paramilitaire qu’un parti politique. Son idéologie est clairement affichée, sans le moindre complexe ou la moindre dissimulation : ouvertement raciste, xénophobe, Aube dorée revendique son attachement à l’idéologie nazie, arborant des photos d’Adolf Hitler – dont elle qualifie le jour de la mort de terriblement triste – et un symbole voisin de la svastika comme emblème.

Des pogroms dans les banlieues d’Athènes

C’est Aube dorée qui a nettoyé les carrefours de Kalamata, qui a organisé les bastonnades, ratonnades et passages à tabac nécessaires pour chasser de la ville des pauvres gens sans ressources et sans défense – pour nettoyer les rues comme on le ferait pour de la vermine.

Ce sont les milices d’Aube dorée qui se sont substituées à la police et à l’Etat grec en toute impunité, et qui revendiquent ouvertement leurs exploits dans les journaux.

Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. Durant l’été, les lecteurs attentifs ont pu lire les récits des pogroms organisés par Aube dorée dans les banlieues défavorisées d’Athènes. Lire un article est une chose. Entendre directement le récit de crimes encouragés – suscités – par la police grecque près de vous est tout autre chose.

La police ne viendra pas : pas les moyens

Un soir à Kalamata, une Grecque aperçoit un homme de couleur dans son jardin. Inquiète, elle téléphone à la police. La réponse de la maréchaussée est rapide, et très claire : non, la police n’enverra aucun de ses officiers sur place, cependant, la dame peut appeler Aube dorée, qui viendra faire le nécessaire.

Serviable, le policier à l’autre bout du fil donne à la dame le numéro de téléphone à composer pour obtenir l’assistance des milices du parti néonazi. Choquée, la femme raccroche et se refuse à obtempérer.

Elle attend.

Toujours inquiète, elle finit par retéléphoner à la police. Même réaction : qu’elle appelle donc Aube dorée, et son problème sera réglé. Non, la police n’interviendra pas, elle n’en a pas les moyens. A nouveau, la femme raccroche. Il n’est pas question pour elle de demander aux néonazis de venir.

Pourtant, quelques minutes plus tard, les milices d’Aube dorée déboulent. Il n’y a plus personne dans le jardin de la femme. Mais, à quelques dizaines de mètres de là, se trouve une maison occupée par un Pakistanais. En quelques minutes, les gorilles en uniformes paramilitaires l’encerclent. Puis ils y foutent le feu.

Fin de l’histoire.

Nous ne sommes pas en 1938. Nous ne sommes pas en Allemagne. Nous sommes en 2012, en Grèce, un pays connu pour sa douceur de vivre et l’hospitalité de ses habitants. Un pays ruiné par une gestion corrompue, et surtout par les volontés absurdes de gouvernements étrangers et de banquiers centraux qui n’ont aucune idée, aucune conscience du monstre qu’ils sont en train de réveiller et de nourrir, encore et encore, avec chaque mesure d’austérité inique et inefficace qu’ils imposent par la force à un pays exsangue.

Ce mécanisme est pourtant bien connu

Lors des élections de mai, les néonazis d’Aube dorée récoltèrent 8% des suffrages. En juin, leur score était de 7%, suffisamment pour envoyer 21 députés au parlement grec, institution démocratique qu’ils attaquent tous les jours, expliquant fièrement et sans la moindre ambiguïté, qu’ils mèneront le combat dans la rue avec leurs troupes d’assaut dès qu’ils seront prêts.

Les derniers sondages placent Aube dorée à plus de 10%, devant le Pasok. Chaque coup asséné à la Grèce, chaque mesure imposée de l’extérieur, en notre nom, nous qui sommes européens et avions basé notre Europe sur le serment du « plus jamais ça », chaque exigence d’austérité aveugle qui vise toujours les mêmes couches de la population et arrache aux gens simples le peu qui leur reste, les pousse plus avant dans l’étreinte noire d’Aube dorée.

Le mécanisme est d’une simplicité terrible, et déjà bien connu de toute personne ayant quelques notions d’histoire : détruire un pays de l’extérieur en employant des méthodes de colonisation économique à peine voilée, détruire ses services publics – santé, éducation et autres –, tout en laissant en place les administrations et les gouvernements corrompus qui sont à la base du problème, conduit au délitement complet de l’Etat de droit. Tout s’effrite, et la démocratie se craquèle, puis tombe, morceau par morceau, comme un papier peint pourri.

La police et l’armée, riches en nostalgiques de la sinistre dictature d’extrême droite des colonels et où les néonazis font leurs plus hauts scores électoraux, profitent des circonstances pour simplement laisser aller un peu plus, et pousser une population déboussolée, sans perspective d’avenir, à la recherche désespérée de sécurité, dans les bras d’Aube dorée.

Aujourd’hui, des néonazis constituent le troisième parti grec, devant le parti social-démocrate historique.

Non, nous ne sommes pas en 1938.

Mais nous y allons.

Nous y courons.

Vu sur Rue 89, 17 septembre 2012