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[Tours] Compte-rendu du Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Compte-rendu du Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Nous ne pourrons jamais comprendre le sens de quelque chose, de quelques phénomènes, si nous ne savons pas quelles sont les forces qui s’approprient ces choses, qui les exploitent, ou s’en emparent. Plutôt que d’en rester au constat d’un territoire quadrillé, occupé à réaménager la permanence de ses dispositifs de contrôle, c’est bien plus l’architecture du pouvoir qu’il nous faut autopsier, interpréter.

L’apparente neutralité des projets d’urbanisation, qu’ils soient ou non dans une perspective de développement durable, masque difficilement la violence avec laquelle ils nous sont imposés. Les exemples récents de résistance contre l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, des « No-TAV », ou des « anti-THT » nous révèlent, et nous rappellent avec quelles intensités nous devons faire face à une militarisation du territoire et de nos quotidiens.
Cette rationalisation optimale et coercitive de l’espace, vise à nous faire admettre, ou plus concrètement à nous soumettre aux principes de l’ordre dominant. La métropole et le désert sont comme des formes uniques et omniprésentes. Une ligne d’horizon qui ne tolère pas de variété, mais seulement l’unicité et la conformité.
Les 4 ateliers développés lors de ce « W.E. de lutte » ont permis d’analyser ces différents thèmes. Les débats qui ont eu lieu, nous ont donné l’impression qu’il serait trop simple de les achever avec le sentiment d’avoir rendu perceptible l’action du pouvoir, comme de ceux qui luttent. Nous souhaitons que ces réflexions permettent de concrétiser quelques pistes d’applications pratiques…
« Appelés par ce que nous appelons, l’extraordinaire commence au moment même où nous nous arrêtons. »
Atelier « Dans un espace normalisé et aseptisé, comment résister en créant ? »
A partir de quatre concepts d’urbanisme présentés rapidement (la spécialisation de l’espace (zoning), la régulation sociale de l’espace et notamment son embourgeoisement (gentrification), la normalisation de l’espace (normes et standards de la production urbanistique contemporaine) et le contrôle de l’espace (prévention situationnelle), nous dressons le portrait d’une ville dans laquelle il est de plus en difficile de développer des modes de vie hors carcan (le squat mais pas seulement : SDF, zonards, manifestations classiques ou tentatives de réappropriation de l’espace public sont rapidement chassés de l’espace urbain qui doit être propre, maîtrisé, sans accrocs). Comment nos actions peuvent elles nous permettre de résister à cet espace normé et aseptisé et, mieux, permettre d’en créer d’autres.
A partir de retours d’expériences militantes diverses comme celle de « Débattons dans les Rues » (réappropriations de la rue avec des gens d’horizons différents : gratuité ; volonté de créer quelque chose dans l’espace public ; paroles boxées, débats, zones de gratuité, porteurs de paroles), celle, italienne, du marquage régulier de l’espace public (par des tags ou des graphs récurrents annonçant la tenue d’une action ou simplement permettant une inscription dans l’espace public), celle, allemande, du Mithausen Syndikat (achat collectif de lieux alternatifs) et bien d’autres (expériences de squat, jeu sur les lieux aux marges privés, publics, communs), nos discussions font rapidement émerger deux enjeux : la nécessité de créer et de faire vivre des lieux alternatifs et celle de se saisir de lieux publics pour s’y inscrire et se les approprier.
Un objectif se dégage de nos discussions : lier appropriation de l’espace public (extérieur) et de l’espace privé publicisé (intérieur) dans une démarche globale. Nous établissons qu’il est nécessaire d’être présents dans l’espace public mais aussi d’avoir des lieux pour se réunir, penser et s’organiser et plus pragmatiquement mettre en pratique des idées et les partager avec ceux qui le souhaitent. Pour se faire, il semble nécessaire de réfléchir aux temporalités de nos actions, puisque nos techniques d’appropriation de l’espace intérieur (le squat pour l’essentiel) ne résistent généralement pas à la répression plus de quelques jours, investir l’espace public avant d’envisager de s’installer à l’intérieur afin de s’inscrire dans une dynamique impliquant au-delà de nos seuls cercles militants semble une idée à développer. Ceci pose la question de savoir ce qu’habiter un espace veut dire : habite-t-on un lieu, quel qu’il soit, parce qu’on y réside ou plutôt parce qu’on l’occupe, le mobilise, le transforme ? Et, conséquemment : comment pouvons nous inscrire durablement dans un lieu public afin de rendre notre présence incontournable ? Autrement dit, comment pouvons nous transformer des actions souvent éphémères en une logique cohérente signant la permanence de notre présence ? S’inscrire dans la mémoire des lieux et dans leur existence sociale est une nécessité : on fait comment ?
L’atelier se conclue sur la volonté de poursuivre la réflexion et de la traduire en actes sur un ou des lieux de Tours, rendez-vous sont pris pour tester des choses
Atelier « Echographie de collectivité en lutte » :
Projection d’un court-métrage sur « l’Hétérotopie ».
Comme dans une famille, il y a dans les collectivités une volonté de transmission de mémoires sur courte et longue durée. Mais à la différence de la famille l’engagement est électif (a-t-on vraiment toujours le choix?).
Question des rôles de chaque individu : reproduction de la division du travail social au sein de la collectivité. Reproduction des déterminismes qui pose la question : est-ce qu’on masque des inégalités profondes dans ce type de communauté ?
« Il faut pousser l’individu jusqu’à émanciper ses problématiques personnelles et se libérer des codes sociaux et de ces déterminismes ».
On remarque une certaine uniformité dans l’origine, le parcours des membres de ces collectivités. L’entrée dans le groupe est en quelque sorte prédéfinie par une situation sociale.
L’affect est primordial, on recherche une communauté d’idée (par exemple une certaine notion de l’égalité).
Rapport de méfiance à l’extérieur / protection des individus dans le « clan ».
Chacun occupe un rôle définit qui peut être enfermant (avec comme solution la sortie de la communauté). Quelle place laisse-t-on alors au choix ?
Nécessité de se poser la question du type d’égalité : Egalité sérielle : valorisation de certains rôles. Équivalence des rôles : possibilité de changer de rôle sans perdre sa place dans la collectivité, sa valeur pour la communauté.
Problème de la dépendance vis à vis des personnes qui jouent un rôle important dans la collectivité. Comment faire quand surgit un problème psychiatrique par exemple ? Finit souvent par l’exclusion de la personne. Problème de la surprise : changement brutal qui produit, révèle, un « mal communautaire ».
Mais la collectivité peut aussi permettre une prise en charge de la personne. Il faut alors éviter l’infantilisation, la reproduction d’une domination.
La création du collectif comme « contrat social » ? Faut-il privilégier les règles formelles ou informelles ? Les règles formelles permettent une lisibilité qui offre la possibilité à l’individu de « ne pas se laisser absorber par le groupe ».
« On cherche la liberté pour tous », mais comment gérer le fait que d’un côté la collectivité gène l’extérieur, et qu’au sein même de la collectivité, l’individu puisse gêner ? « Schizoïde ».
Texte (de F. Tosquelles) sur la résistance qui créé un « entre soi » avec des gens différents (exemple d’un asile sous l’occupation, entre psychiatres, résistants, et psychiatrisés).
Problème des prises de paroles : nécessité de dynamisme et de parler des rôles et des déterminismes pour les bouger. Par exemple problème des genres : exemple du texte « La communauté terrible »- les femmes doivent-elle se « viriliser » ? Ou peuvent-elles conserver des spécificités de genre ? Nécessité de discuter des rôles genrés pour les déconstruire.
« C’est comment on vit le problème, comment on le pense » du coup nécessité de regarder d’autres collectivités, d’autres façons de faire.
Atelier « Désertion et nomadisme : mouvements et perceptions du pouvoir » :
Problématique principale autour du constat d’Anna Ahrendt : la forme impériale de l’État-nation s’est répandue et se reproduit plus ou moins à l’identique sur tous les territoires… Existe-t-il encore des marges pour d’autres formes d’organisation sociale ? Quelles perspectives pour les luttes qui ne souhaitent pas s’intégrer au pouvoir (à la différence du réformisme, de l’interventionnisme institutionnel, etc …) ?
Deux exemples d’organisations de luttes nomades : la Smala d’Abdelkader (capitale itinérante Algérienne en résistance contre la colonisation française), et la création de l’ELZN (la force zapatiste).
Qu’est ce qui distingue ces formes d’organisations, de la création d’un appareil d’État ? Mise à distance de la théorie de Sartre (« La république du silence ») qui pense que se sont les deux faces d’une même pièce, et que la vocation des machines de guerre nomades est de prendre le pouvoir.
Analyse de P. Clastre sur la notion de guerre, comme moyen de conjurer la formation d’appareil d’État.
Le problème des sciences mineures, comme devenir nomade : analyse des travaux d’Anne Quirien sur les compagnonnages et les bâtisseurs d’églises gothiques. Leurs rapports fondamentalement différents à la construction : plan à même le sol par opposition au plan métrique hors chantier de l’architecte, formation interne par initiation, etc… Nécessité pour l’appareil d’État de gérer et de fixer les corporations, de faire passer dans toutes les divisions du travail la distinction de l’intellectuel et du manuel. Nécessité d’une déqualification du travail, et du recours à une main d’œuvre forcée…
Actualité des formes de vies nomades : Les machines de guerre nomades se constituent à la fois par un phénomène de « désertion » et leurs capacités à «faire peuple » dans un en-dehors de l’appareil d’État.
Problème, ou pas, de la confusion entre nomadisme et parasitisme… (deux textes : A. Brossat « Nous sommes tous des voleurs de poules roumains » sur les pratiques de désertion d’une partie de la jeunesse, et du vol comme « science du dispositif »)
Si le nomadisme est l’apologie du mouvement, de la flexibilité, il peut, s’il se décharge de son potentiel de lutte et de résistance, tout à fait être soluble dans le capitalisme à l’image de la fuyante main invisible du marché.
Questions/critiques autours de la capacité et de la pertinence à habiter un en-dehors de l’A. D’État. Critiques de l’alternativisme et nécessité toutefois de réaliser des expériences collectives et sociales « autres ». Discussions autour du nomadisme, de la désertion, et de la constitution d’un sujet politique en-dehors du concept du sujet-citoyen. Rapport de positivité, ou de perte de négativité vis à vis des conflits qui traversent la société ? Nouvelles formes de luttes sensibles face à un milieu social et un quotidien toujours plus conformiste, et répressif.
Atelier « guide juridique d’autodéfense face aux expulsions » :
Nous avons décliné cet atelier en deux parties : une première concernant les expulsions locatives et sans droit ni titre, et une seconde sur les expulsions d’habitats légers.
En ce qui concerne les expulsions locatives et sans droit ni titre, nous avons essayé de décrypter les différents textes de lois, et de synthétiser le sens de ceux-ci. Nous avons discuté autour des différentes manières de se défendre juridiquement face à une expulsion, en essayant d’inclure les conséquences juridiques. Différents exemples ont été présentés par des individus ayant eut des expériences juridiques dans ce domaine.
Par manque de temps, nous avons pas pu parler des expulsions habitats légers.
Nous avons essayer de réfléchir à la création d’un outil, selon différents supports (papiers, site internet, blog…) qui permette à la fois de clarifier certaines notions juridiques, tout en y mêlant des astuces pour contourner, gagner du temps, etc… À travers cet outil, il nous semble surtout indispensable de mettre à la fois en perspective le juridique et les moyens de lutte.

thanksforthefuture@yahoo.fr

Indymedia Nantes, 5 novembre 2012

[Biarritz] Colloque international de l’Eglise catholique à Biarritz : attention danger

NdPN : quand un colloque catho international, sous couvert de « dialogue », s’apprête à réunir une brochette d’ultra-réacs s’organisant pour du lobbying anti-IVG, anti-contraception, anti-euthanasie, anti-mariage homo. Dans un long article détaillé et documenté, notre compagnon Michel (FA Cantal) fait aujourd’hui le tour de ce répugnant gotha catho.

Colloque international de l’Eglise catholique à Biarritz : attention danger

Sous le titre « Les anti-IVG débarquent en force à Biarritz », le journaliste Pierre Mailharin publie le 23 octobre dernier dans le « Journal du Pays basque », un article présentant la tenue, les 30 novembre et 1er décembre prochain, au Casino Bellevue de Biarritz, d’un « Colloque International pour la Vie », organisé par le diocèse de Bayonne dont Mgr Marc Aillet à la charge.

Comme le dit le journaliste : «  …sur le site de la manifestation, « les dossiers sensibles ne figurent pas explicitement », la formulation générale faisant simplement état d’une « ambition pour permettre une réflexion apaisée et courageuse sur les questions fondamentales qui touchent à l’avenir de l’Homme dans nos sociétés » ».

Effectivement, à ce stade de présentation rien de bien surprenant, pas de quoi chercher des poux dans la tonsure d’un abbé, d’une Eglise catholique nous ayant habitué depuis toujours à se mêler de notre avenir terrestre !

Plus concrètement, le colloque va se construire sur quatre thèmes d’études :

L’opinion publique et sa sensibilisation,

Les politiques et leur interpellation,

Les programmes de santé publique et la question de la promotion de la vie,

L’éducation des jeunes à l’amour et à la vie.

L’Eglise réfléchissant à la santé publique, à la vie et à l’éducation de nos enfants, voilà qui est déjà moins « soft ».

Le Planning familial local, par la voix d’une de ses militantes, Michèle Berthier, s’alarme quant à lui du fait que ce colloque va réunir en fait « les plus ultras de l’Eglise », venant des USA, d’Espagne, de Russie, de France, du Canada et du Vatican, dont un nombre significatif d’Opusiens, ayant tous en commun leur opposition à l’avortement, à la contraception, à l’euthanasie ainsi qu’au mariage gay.

En vérité que du beau linge réunit au Casino ! Et les cartes à jouer concernent bien notre liberté. Si les craintes exprimées par le Planning familial sont légitimes, elles sont par contre bien en dessous d’une réalité révélant la dangerosité des protagonistes de ce colloque !

Après la lecture de ce qui suit, notre réflexion commune pourrait bien être : « Y a t-il un intégrisme catholique ou n’est-ce pas tout simplement l’Eglise catholique qui est fondamentalement intégriste ? »

Il suffit pour s’en convaincre, de découvrir qui sont ces 23 « éminents experts internationaux », pour se rendre compte de l’offensive sans précédent lancée en France contre les lois libérant la sexualité féminine en particulier et la recherche scientifique en général (bioéthique, recherche sur l’embryon) :

Le colloque est organisé par « l’Académie Diocésaine pour la Vie », fondée par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne. Celle-ci dit s’inspirer de l’appel lancé en 1995 par Jean-Paul II dans son encyclique « Evangelium Vitae » : « Il est urgent de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en oeuvre une grande stratégie pour le service de la vie ».

Problématique reprise en 2010 par Benoît XVI : il faut « conjuguer bioéthique et loi morale naturelle afin de rappeler…la nécessaire dignité humaine…dès son premier instant jusqu’à sa fin naturelle »

Une fois de plus l’Eglise nous rappelle qu’il est « naturel » de naître, vivre et mourir dans la souffrance ! Qu’il est antichrétien (et pourquoi pas blasphématoire) de protéger la femme d’une grossesse non désirée, de permettre à un malade en fin de vie d’en finir avec les souffrances etc…

Cette introduction étant faite, le ton épiscopal étant donné, il nous suffit de faire connaissance avec ces fameux experts et les organisations qu’ils vont représenter dans ce colloque à Biarritz :

Mgr Marc Aillet, un intégriste en Aquitaine

Evêque de Bayonne depuis 2008, organisateur du colloque il s’est fait connaître en Aquitaine en faisant interdire dans les écoles privées le « Pass contraception », jugé « démagogique et totalitaire ».

L’homme ne semble aucunement gêné de défiler régulièrement avec l’extrême droite dans les manifestations telles que les « marches pour la Vie » : « Après avoir toujours soutenu cette marche, j’ai décider d’y venir manifester pour la vie…je n’ai pas à juger de la présence de personnalités d’extrême droite, qui viennent d’ailleurs à titre personnel et nom en tant que responsables politiques » (cf. par rapport à la présence de Bruno Gollnisch, un des leaders du FN, en particulier).

Il a introduit à Bayonne comme à Bordeaux des messes en latin, dont une en juin 2011, en mémoire du fondateur de l’Opus déi, José Maria Escriva de Balaguer, béatifié par Jean Paul II en mai 1992.

(cf.site pays basque info)

Mgr Noël Simard (Canada), les « services secrets » du Vatican

A l’origine, professeur en théologie morale et en bioéthique à Ottawa avant de devenir prêtre, puis évêque de Valleyfield en février 2012.

Il est « Aumônier d’Etat pour les Chevaliers de Colomb », organisation traditionaliste fondée en 1882, depuis peu représentée au Vatican où elle semble être intégrée dans le SIV, les « services secrets » du Vatican.

Au sein de la « Conférence des évêques catholiques du Canada » il a participé à la rédaction en mai 2012 d’une lettre pastorale s’inquiétant de la politique du Canada en matière religieuse : « la religion ne soit pas être reléguée dans la sphère privée » (cf. l’actuel débat laïque au Canada).

Il est président de « l’organisation catholique pour la vie et la famille », apparentée au mouvement radical « Pro-Vie » Nord américain. Dans de multiples interviews à Câble 13 (COGECO), il déclare : « On doit travailler à reconstruire la famille comme lieu d’identification de la personne et comme noyau de la société…la crise de la jeunesse vient des problèmes familiaux ». Les étudiants québécois en lutte dernièrement apprécieront !.De façon plus directe par rapport aux grossesses à risques, il a la solution : « Aux grossesses difficiles et aux gens en soins palliatifs…il faut un accompagnement, un dialogue ». On l’aura compris, pas question d’avortement !

Conrado Gimenez Agrela (Espagne), « l’Opus déi en partenariat avec le groupe ACCOR »

Il est Président de la Fondation Madrina, créée en 2001. Cette organisation proche de l’Opus déi avec qui elle organise des séminaires, sait profiter de la crise en Espagne en multipliant des actions caritatives subventionnées par ailleurs par l’Etat espagnol.

En partenariat depuis 2011 avec le groupe hôtelier ACCOR elle organise des formations ouvertes en particulier aux femmes en difficultés qui auront ensuite le bonheur de travailler et d’être exploitées par le géant hôtelier bien connu pour ses immenses profits réalisés sur le dos de ses milliers de salariés, partout à travers le monde.

Docteur Benigno Blanco (Espagne), « Le pain de l’esprit est plus important que le pain pour se nourrir ! »

Docteur en droit, il est Président du « Forum espagnol de la famille », organisation aux buts on ne peut plus clairs ! :

. Abolition de l’IVG,

. Revendication d’un statut de l’embryon,

. Rétablissement du mariage stable (impliquant l’interdiction du mariage gay)

. Garantie de la liberté faite aux parents de choisir l’éducation pour leurs enfants (en clair, promotion des écoles privées confessionnelles).

(site « Benoît et moi »)

Afin de pousser un peu plus loin le bouchon, Mr Blanco n’hésite pas à affirmer : « Il faut renforcer une société de devoir…en finir avec l’envie égalitaire…il faut retrouver le sentiment du sacrifice, de l’austérité et de l’abnégation…il faut un moteur religieux pour restaurer les vertus… ».

Nul doute que les millions de travailleurs espagnols victimes de la crise actuelle apprécieront le sermon !

Vous l’aviez deviné, ce cher docteur est également membre de l’Opus Déi, et réclamait avec d’autres personnalités civiles en novembre 2011 : « l’urgence d’une régénération morale » au gouvernement espagnol.

Mgr Mario Iceta, (Espagne), « Lechef de file des anti IVG espagnols »

Docteur en théologie, médecin, évêque de Bilbao, il est considéré comme un des leaders en Espagne, des campagnes anti-avortement.

Il affirmait en 2009 face à la loi promulguée sous le gouvernement Zapatero : « La proposition du gouvernement est un pas en arrière dans l’humanité et la civilisation…l’IVG fait partie de la culture de mort ». Rien de moins !

Docteur Jokin de Irala (Espagne), « Abstinence et fidélité, les solutions au SIDA »

Epidémiologiste, il est Professeur et adjoint du « Département de santé publique » à l’université de Navarre, université fondée en 1952 sous Franco par l’Opus Déi (dont il dément appartenir) et dont l’actuel pape Benoît XVI a été nommé docteur Honoris causa en 1998.

Spécialiste du SIDA, il est auteur d’un livre en 2011 « L’amour face au SIDA » où il critique : « les politiques actuelles de prévention du SIDA par la seule promotion du préservatif…et qui ne parlent pas de l’abstinences, de la fidélité…».

En ce sens il se démarque un peu du Vatican en acceptant le préservatif…en dernier recours bien sûr !

(Le Monde-abonnés)

Alicia Latorre (Espagne), « Patronne des associations Pro-Vie espagnoles »

Présidente de la Fédération espagnole des associations Pro-Vie, elle est licenciée en philosophie et sciences de l’éducation.

Le mouvement « Provida » en Espagne a initié les grandes manifestations et nombreux meetings dénonçant le vote de la loi sur l’avortement sous le gouvernement Zapatero. Dans l’un d’entre eux elle déclarait : « …sa peine pour les vies à naître qui vont ainsi être privées par la loi de toute leur valeur et de leurs droits…il faut adresser des paroles dures aux politiques qui ont tourné le pouce vers le bas..ce terrible jour loin de nous décourager doit nous pousser à agir avec plus de forces... ».

Son appartenance à « Initiative citoyenne européenne » est certainement le relais européen idéal pour parvenir à ses objectifs ! Mais de quoi s’agit-il ?

Une « Initiative européenne » est une invitation faite à la Commission européenne de présenter une proposition législative dans un domaine où l’Union Européenne est compétente. L’initiative présentée par des personnalités civiles doit être soutenue par un million de personnes issus de 7 pays parmi les 27 pays membres de l’Union (cf. Traité de Lisbonne).

C’est ainsi qu’en mai 2012, 7 signataires (dont Alicia Latorre) ont déposé un projet sur la « Protection de l’embryon par le Droit communautaire », incluant bien sûr l’interdiction des avortements (sur l’ensemble de l’Europe si possible), l’arrêt des recherches sur les cellules-souches etc.

Est-il besoin de dire que cette initiative est soutenue par le Vatican, et que la proposition fait son chemin dans la Commission européenne !

(Riposte catholique)

Cardinal Raymond Leo Burke (USA), « l’Opus Déi américaine au Vatican »

Nommé Cardinal en 2010, il est un ardent défenseur du mouvement « Pro-Vie », farouchement opposé à l’IVG comme à l’euthanasie.

C’est un soutien sans faille aux organisations ultras conservatrices telles que « Les chanoines de la Nouvelle Jérusalem », « L’Institut du Christ-Roi » où pullulent des laïcs ancrés à l’extrême droite catholique.

Depuis 2008, il est le « Préfet du Tribunal supérieur de la Signature apostolique » (fondé au 12ème siècle), une des plus hautes instances du Vatican, directement sous l’autorité papale. En tant que Préfet il gère les conflits internes (d’intérêts ?), les relations et surtout le bon équilibre entre toutes ces organisations se disputant le pouvoir au Saint-Siège.

(chiesa.expressori.it)

David Bereit et Shawn Carney (USA), la « Puissance de la prière »

Le premier est le directeur des «Forty days for life » (« 40 jours pour la vie »), organisation qui s’est fait connaître en 2009 par une vaste campagne dans 212 villes (sur 25 Etats). Il s’agissait d’occuper les abords des cliniques pratiquant les IVG, avec prières 24 heures sur 24 heures en cherchant à rallier les personnels soignants, ce qui s’est plusieurs fois produit.

Visiblement bien financés, ils sont même arrivés à racheter des cliniques, virer les avorteurs et en faire de nouvelles églises ou maternités bien chrétiennes !

Rebecca Kiessling (USA), représentante dePro-life and adoption, « organisation ultra radicale et violente »

Cette association fondée en 2009, se veut être la porte parole des 44 % d’américains opposés à l’avortement.

En fait elle s’est surtout fait connaître par le recours aux violences allant jusqu’à l’assassinat en mai 2009, au Kansas, d’un médecin, Georges Tiller, coupable de pratiquer des IVG tardifs (mais autorisés par l’Etat).

Incontournable dans les élections américaines, le mouvement rassemble toute la droite politique et extrême droite religieuse aux USA (en particulier « Human life international » liant clairement extrémisme religieux et extrême droite politique).

Père Tadeusz Pacholczyk (USA), et l’application de la « Doctrine sociale de l’Eglise en période de crise »

Directeur du « National catholic Bioethics Center », situé à Philadelphie, il appelle au vote catholique aux prochaines élections américaines.

Dans la revue « L’Homme nouveau », éditée par « Révolution chrétienne » on peut lire en novembre 2011 : «Les catholiques face à Wall Street : les catholiques aussi ont leur mot à dire dans la crise. Ils sont descendus dans la rue pour défendre la doctrine sociale de l’Église ». Devinez le reste !

Lila Rose (USA), la « Nouvelle génération »

Présidente, à 24 ans de « Live action », issue de l’activisme étudiant elle s’est fait connaître par ses actions consistant à pénétrer dans des cliniques, en caméra cachée, afin de dénoncer les pratiques d’IVG. Les vidéos diffusées par des chaînes complaisantes ont réussi à mettre certains établissements de santé en difficultés, quant aux conditions de réalisations des actes.

Mgr Tony Anatrella (France), la « Bête noire des homosexuels »

Psychothérapeute, spécialiste en psychiatrie sociale, il est ordonné prêtre et sera poursuivi pour attouchement sexuel suite aux plaintes de certains de ses patients homosexuels séminaristes en 2006 et 2007.

Il sera relaxé avec certainement l’appui du Vatican qui l’avait en effet nommé en 2000 consultant du « Conseil pontifical pour la santé et la famille » !

Pour lui, l’homosexualité se réduit à un « comportement problématique », et face au SIDA, il prône abstinence, chasteté et fidélité :  « l’acte sexuel n’est pas obligatoire ni une nécessité quand la sexualité est vécue, assumée dans une vie affective…l’abstinence sexuelle est un mûrissement des désirs, un espace de préparation pour l’amour de l’être aimé (dans le seul mariage hétérosexuel s’entend)…Exclure la procréation de la sexualité, c’est préparer les jeunes à l’irresponsabilité dans le comportement sexuel » (conférence en juin 2011).

C’est pratiquement la reprise mot pour mot de l’encyclique « Deus caritas est » de Benoît XVI en 2009, où la sexualité n’est reconnue par l’Eglise que dans sa finalité de reproduction de l’espèce humaine (l’Eros et l’Agapé) !

S’il est difficile d’affirmer son appartenance à l’Opus Déi, il est par contre sûr qu’il participe à de nombreux séminaires et conférences avec l’oeuvre.

(« Zenit, le monde vu de Rome »)

Père Daniel-Ange (France), le « Prédicateur vedette de l’Eglise catholique »

C’est un des leaders des manifestations contre, entre autres, la pièce « Golgota Picnic », aux côtés de l’extrême droite catholique.

Il est le fondateur de l’ « Ecole Jeunesse-Lumière » dont les objectifs consistent à informer, former des jeunes en vue d’évangéliser d’autres jeunes dans la pure tradition de l’Eglise.

Il est également connu pour un procès contre Thierry Meyssan (fondateur du réseau Voltaire) suite à une émission de télévision portant sur la liberté d’expression (« Comme un lundi » animée par Christophe de Chavanne). Celle-ci très chahutée, se termina en pugilat organisé par un nombre important de jeunes portant l’insigne d’ICTUS (extrême droite catholique proche de l’Opus Déi).

Pour info, l »avocat du Père Daniel-Ange n’est autre que celui de l’Opus Déi en France !

(Réseau Voltaire)

Tugdual Derville (France), un des porte parole du « Non au mariage Gay »

Licencié en droit, il est Délégué général de « l’Alliance VITA », fondée en 1993 par Christine Boutin et intervenant sur les questions de bioéthique.

Parmi les propos tenus : « La généralisation de la contraception amène, quand il y a néanmoins une grossesse, à une culpabilité de la femme, en même temps mêlée du bonheur d’avoir un enfant, d’où une ambivalence amenant à des IVG précoces… il faut prévenir de l’IVG plutôt que l’encourager ». Si c’est pas de la rhétorique çà !

Par rapport à l’euthanasie, la réponse à la fin de vie « ne peut s’envisager que dans l’accompagnement, la promotion des soins palliatifs ». Souffrez, et sachez que Dieu vous aime !

Lui aussi semble fréquenter l’Opus Déi dans de nombreux séminaires et conférences.

Cécile Edel (France), «Nous sommes les survivants» (ceux qui ont échappé à l’avortement !)

Elle représente le collectif « En marche pour la vie », une des associations Pro-Vie les plus importantes en France, qui se développent depuis 2005.

Dans les années 1980, l’association s’était fait connaître par des actions « coups de poing », consistant à s’enchaîner sur des tables d’opérations en scandant des slogans radicaux face aux femmes enceintes apeurées !

Plus « soft », moins contre productif par rapport aux opérations commandos passées, leurs actions actuelles consistent à tracter devant les centres de soins, les écoles d’infirmiers, à ouvrir des centres d’écoutes téléphoniques ouverts aux femmes en difficultés afin de les convaincre…de ne pas avorter !

Depuis 2005, elle organise également chaque année la « Marche pour la vie ». Son soutien aux manifestations organisées par CIVITAS est connu ainsi que son Financement par l’Opus Déi. Sa proximité avec l’extrême droite religieuse ou, et politique (Bruno Gollnish, Jean-Marie Le Chevallier etc.) ne semble pas être un problème et c’est peut-être l’un deux qui a soufflé à Cécile Edel cette belle formule : « l’avortement est le plus grand massacre du 20ème siècle ». « Non aux Droits de l’Homme oui au Droit de Dieu », n’est-il pas le slogan de « SOS Tout-petits », organisation adhérente de ce collectif.

Jean-Marie Le Mené (France), « toute la famille opusienne réunie »

Magistrat à la Cour des Comptes, Président de la « Fondation Jérôme Lejeune », il est également le gendre de celui-ci, décédé en avril 1994 après une vie au service de l’Opus Déi, reçu en personne par le fondateur de l’oeuvre, José maria Escriva de Balaguer, il fut également conseiller du pape Jean Paul II qui le nommera 1er Président de l  « Académie Pontificale des Sciences ».

Avec la présence au colloque de la Fondation, c’est toute une famille d’opusiens : les filles, les gendres…de quoi les intégrer dans le jeu des sept familles ! Clara Lejeune, opusienne épousera Hervé Gaymard (membre ?, sympathisant ?), secrétaire d’Etat et ministre dans plusieurs gouvernements.

Jean Marie Le Mené, opusien également ne craint pas de s’afficher, comme Cécile Edel, avec des militants d’extrême droite.

Au fait,en tant qu’opusien il ne pouvait qu’épouser une des autres filles Lejeune, à savoir, Carine Lejeune, également membre de l’Opus Déi !

Soeur Marie-Luc (France), la « Petite soeur des maternités catholiques »

Pédiatre, elle est également membre de l’ « Académie Pontificale pour la Vie » depuis 1996. Cette institution fondée en 1994 a son siège au Vatican, sa mission consistant à « étudier, informer et former sur les sujets liés aux problèmes biomédicaux et juridiques relatifs à la promotion et défense de la vie ». En fait, il s’agit de travailler à ce que la science se plie à la morale chrétienne, aux directives de l’Eglise !

Soeur Marie-Luc a travaillé avec le Professeur Lejeune (ci-dessus). Un communiqué fit grand bruit à l’époque : l’appel « aux agents de santé afin qu’ils refusent de délivrer la pilule du lendemain, de faire acte de conscience face à une agression à l’égard de l’embryon humain, cette pilule empêchant la nidification d’un ovule déjà fécondé » ! A quand la pilule de la veille pour garantir l’abstinence ?

Grégor Puppinck (France), le « Monsieur Liberté religieuse »

Docteur en Droit, il est le Président du « Centre européen pour le Droit et la Justice » crée en 1998. C’est une ONG internationale spécialisée dans la défense juridique des Droits de l’Homme…par rapport à leur liberté religieuse (mais pas de la liberté de n’avoir pas de religion) !

Elle travaille en permanence auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne de justice. Elle a également un statut consultatif aux Nations Unies depuis 2007.

Son action se fonde sur « Les valeurs spirituelles et morales, patrimoine commun des peuples européens, véritable source de liberté individuelle… », termes repris dans dans le préambule des statuts du Conseil de l’Europe.

Avec la « Défense des chrétiens, partout dans le monde », il est clair que cette organisation au service du Vatican influence grandement depuis ses origines les institutions européennes, ne serait-ce que dans la volonté de l’Eglise catholique d’inscrire en préambule de la Constitution européennes les fameuses « Racines chrétiennes de l’Europe » !

Pavel A. Parfentiev (Russie), « l’instruction à domicile »

Président de « IPO For Family Rights », il est très connu et influent en Russie où il milite pour la suppression de l’école ! : « La famille étant un élément naturel et fondamental de la société, l’éducation des enfants peut et doit se faire au domicile ». Loin de relever de l’humour, cette proposition déposée en 2010 est actuellement débattue au Parlement russe.

A l’appui de cette revendication, un livre destiné aux familles et qui s’arrache en Russie : « Sans école, un guide légal pour l’instruction dans la famille ».

Pour finir avec le panel des experts, voici les envoyés de Benoît XVI au colloque :

Mgr Ignacio Carrasco de Paula (Vatican), « Contre la fécondation in vitro »

Président de l’ « Académie pontificale pour la Vie », il est membre de la prélature de la Sainte Croix…dirigée par l’Opus Déi.

Diplômé de médecine et de philosophie, il est ordonné prêtre en 1966 à Rome, et Préside l’Institut papal depuis 2010.

C’est lui qui a dirigé à l’époque, les attaques du Vatican contre l’attribution du Prix Nobel de médecine au Professeur britannique Robert Edwards, père de la fécondation in vitro, affirmant : « Cette pratique conduit à une culture de marchandisation de l’embryon…c’est le diable qui se cache derrière ce Professeur… ».

(L’Express)

Mgr Jean Lafitte (Vatican), un « banquier séminariste »

Diplômé en Sciences politiques, il fut cadre bancaire international avant d’être ordonné prêtre en 1989.

Secrétaire du « Conseil Pontifical pour la Famille » depuis 2009, il est également membre de la « Communauté de l’Emmanuel », petite soeur de l’Opus Déi, connue pour son « implication » dans le génocide au Rwanda !

Fondée en 1972 à la suite de Vatican II, cette association d’envergure internationale est présente sur tous les continents dans près de 70 pays. Fonctionnant comme l’Opus Déi, elle compte plus de 9000 laïcs, 220 prêtres ainsi que des femmes. Comme l’Opus Déi, la Communauté de l’Emmanuel est considérée comme ultra conservatrice, proche de l’extrême droite catholique et politique.

Le Vatican réunit ainsi à Biarritz, les représentants de sa garde rapprochée !

Avec un tel panel d’intervenants, experts dans tout ce qui ne les concerne pas, c’est à dire nos vies, il y a de quoi s’inquiéter !

Pas de leurs discours et vociférations reflétant leur haine envers cette humanité qui vit très bien sans eux et sans Dieu, mais inquiétude légitime dans la mesure où ils représentent tous des organisations infiltrées aux plus hauts sommets des Etats et des plus hautes instances européennes.

Derrière la vitrine officielle, « bien proprette » de l’Eglise catholique que personne n’oserait taxer d’intégrisme religieux sous peine d’être accusé de blasphème, se cachent (à peine) les revanchards de 1789 et de toutes les révolutions sociales qui à travers l’Europe en particulier ont osé affirmer la primauté de la Raison, du Libre arbitre et de la liberté de conscience sur les dogmes religieux, de toutes ces femmes et ces hommes luttant pour leur émancipation !

Ne nous laissons pas piéger, ne restons pas indifférents !

Sous couvert d’un colloque annoncé non polémiste « désireux de dialogue ouvert, d’une réflexion apaisée », derrière la multitude et diversité des associations représentées, se cache le même ennemi historique : l’Eglise catholique apostolique et romaine voulant nous refuser la propriété de nos corps, de notre sexualité, de nos choix de vie et de mort !

Ces obsédés de la Bible rêvent de nous voir revenir à la belle époque de l’Ancien Régime où les femmes et les hommes n’avaient d’autres choix que de se soumettre au seigneur et à l’évêque, à « Notre bon maître, notre bon Monsieur »

En fin de compte il n’y a pas d’intégrisme catholique mais une Eglise catholique de tout temps intégriste et impérialiste, spécialiste du double langage, c’est à dire, d’une part un discours voulant nous convaincre de sa volonté de compréhension du monde et, d’autre part dans le même temps, la réalité de ses actions visant à détruire toute progression de l’humanité !

Biarritz va vivre un week-end bien sombre, à moins qu’en face se lève le vent du refus, de la tempête propre à balayer la « Cléricale » au son du « Père Duchesne » !

Ni Dieu, ni Maître

Michel Di Nocera

Libre penseur et anarchiste

Vu sur le blog du groupe Marguerite Agutte (Fédération Anarchiste Cantal), 2 Novembre 2012

[Poitiers] Contre-rassemblement réussi : homophobie dégage !

Ce mardi 23 octobre à midi, à Poitiers devant le parvis de Notre-Dame, une manifestation était organisée par « Alliance Vita », association contre l’avortement et contre le mariage homo. On a pu y voir rassemblés, entre autres têtes, des militants locaux de l’UMP et du FN.

Bien qu’Alliance Vita ait évité de diffuser l’info, celle-ci a filtré et de nombreuses personnes sont spontanément arrivées sur place pour faire un contre-rassemblement. Plein de gens, issus de nombreuses associations, de collectifs et d’organisations politiques (de gauche, extrême-gauche ou libertaires), mais aussi plein de gens pas encartés. Pour affirmer le droit à un « mariage pour tou-te-s, ou pas de mariage du tout » !

Au final on était à peu près aussi nombreux-euses que les intégristes. Nous avons fait une chaîne humaine pour les encercler, afin de ne pas permettre à leur discours homophobe de percer sur la place publique. Notons que leur spectacle était déjà à la limite de l’auto-parodique : hommes en noir et femmes en blanc, assis séparément, avec des pancartes débiles « papa maman ». Un homme vêtu d’une étrange combinaison argentée au milieu, battait des ailes -aussi marquées « papa » et « maman » : on a pas compris mais il était bien sexy avec sa combinaison moulante !

Alors que les cathos monopolisent depuis deux mille ans la parole en interdisant, en réprimant et en censurant, ces intégristes ont osé invoquer la « liberté d’expression » afin que nous cessions de couvrir leurs slogans et leurs discours par nos huées, nos slogans et chansons paillardes. Raté, la « liberté d’expression » c’est pour tout le monde ! De beaux bisous entre personnes du même sexe sont venus finir de dissiper les lambeaux d’ambiance obscurantiste sur la place.

Dépité-e-s, les intégristes ont fini par quitter les lieux en remballant leur banderole et leurs petits cartons roses.

Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ! La rue est à nous et nous continuerons de la tenir, malgré toutes les petites tentatives récentes de l’extrême-droite pour apparaître dans le paysage poitevin.

A cette occasion, nous relayons l’appel à une manifestation contre l’extrême-droite, qui aura lieu à Poitiers (aux Couronneries), ce jeudi 25 octobre à 18 heures. Venez nombreux-euses !

Pavillon Noir, 23 octobre 2012

L’homophobie ordinaire de certains maires de la Vienne

NdPN : « Veux-tu être ma propriété privée ? » On peut bien entendu critiquer l’institution du mariage, tout comme dénoncer l’illusion du droit de vote en pseudo-démocratie, ou dénoncer les devoirs et interdits issus des religions, frappant invariablement les femmes… Ces institutions relèvent en effet d’une idéologie de soumission. Cela n’empêche pas de voir dans des luttes, certes réformistes, pour l’égalité des droits (mariage des homosexuels, droit de vote des étrangers, fin des discriminations étatiques à l’encontre des musulmans et notamment des femmes voilées) des dynamiques ouvrant des perspectives pour aller plus loin dans le combat contre les inégalités, et tout ce qui tente de les légitimer. Ce point de vue se confirme quand on lit la réaction de certains maires de la Vienne, sur leur future obligation à marier des gays et lesbiennes… ils le feront, mais uniquement par obéissance à l’Etat, et non sans déverser de petites tirades homophobes ! (voir les passages en gras dans l’article ci-dessous). Alors, en attendant d’abolir le mariage et de construire une autre vision de l’amour, nous sommes pour le droit des homos à se marier comme les hétéros. De même que nous sommes pour le droit de vote aux étrangers et contre les lois répressives et discriminatoires  d’Etat visant à condamner le port du voile. C’est aux premiers concernés eux-mêmes qu’il revient s’ils le décident de s’émanciper du mariage, de la pseudo-démocratie et des oppressions religieuses, et pour cela, encore faut-il qu’ils gagnent la liberté de pouvoir le faire !

Mariage homosexuel : les maires seront légalistes

Si la loi autorise prochainement le mariage homosexuel, les maires  de la Vienne devront évidemment l’appliquer. Sont-ils prêts ?

Le projet de loi sur le mariage pour tous sera présenté en Conseil des ministres le 24 octobre. Nous avons interrogé plusieurs maires de la Vienne (*) pour connaître leur sentiment en cas de légalisation du mariage homosexuel. « Je suis contre, assure Jean Bibault à Magné. Mais si c’est voté, je les marierai. J’ai déjà fait des baptêmes républicains, même si ça ne me plaît pas. » La perspective n’enchante pas non plus Brigitte de Larochelambert, à Liniers, dont « la conscience de catholique » est opposée à l’union de deux personnes du même sexe. « Je ne vous dis pas que ça me fera plaisir, mais j’appliquerai la loi évidemment, précise-t-elle. Mais je demanderai d’abord à mes adjoints s’ils veulent le faire à ma place. C’est déjà ce que je fais pour les baptêmes républicains, parce que ça ne correspond pas au sens que je donne au mot baptême. »

«  Je ne vous dis pas que ça me fera plaisir  »

A Champigny-le-Sec, Robert Leduc appliquera la loi « d’accord ou pas », sans état d’âme mais avec le sens de la formule en plus : « On n’aime pas forcément rouler en dessous de 90 km/h, mais on le fait quand même, non ? » « Pas de problème métaphysique sur le sujet », pour Dominique Grémiaux, maire de Beaumont qui se dit « attaché à la liberté individuelle ». « J’ai l’habitude de faire 95 % des mariages de la commune, explique-t-il. Ça ne changerait pas avec une loi sur le mariage homosexuel, qui serait un acte d’état civil générateur de droits. » Même chose pour Claude Foucher, à Sainte-Radegonde : « S’il y a une loi, pourquoi pas ? » « Il va falloir que je m’y habitue, mais je ne me débinerai pas si la loi passe, assure Joël Bizard, à Marigny-Brizay. C’est difficile de se faire une idée sur le sujet, on est tributaire de son éducation chrétienne. » Le maire de Montmorillon, Yves Bouloux, ne cache pas que « ça fera un drôle d’effet » et confirme que quelques-uns de ses collègues lui « ont avoué leur gêne » face à cette éventualité. « Je peux comprendre les cas de conscience, mais la société bouge et c’est difficile de stopper le mouvement. » Le dernier mot est pour le maire d’Antran, Alain Pichon pour qui la loi ne poserait pas de souci : « Le mariage est une institution, mais il faut savoir évoluer sur les questions de société. C’est pour ça que c’est aux parlementaires de prendre la décision, après un débat ouvert. »

(*) Un seul maire nous a demandé de lui assurer l’anonymat, après s’être dit favorable au mariage gay, « parce qu’il y a des religieuses dans ma commune ».

Nouvelle République, Philippe Bonnet, 10 octobre 2012

[Saint-Maixant-l’Ecole] Adjudant voyeur : « On a le sentiment qu’il a été couvert. Moi, j’ai été violée dans mon intimité, filmée à mon insu. »

L’adjudant filmait dans les douches et sous les jupes

St-Maixent.  Il prenait des photos sous les jupes à la sortie de l’école et filmait dans les douches de la caserne. L’adjudant voyeur de l’Ensoa a été condamné.

Il s’en passait de belles au sein de la caserne de l’École nationale des sous-officiers de l’Armée de Terre (Ensoa) de Saint-Maixent l’École.

Hier, l’audience militaire qui se tient une fois par an devant le tribunal correctionnel de Poitiers jugeait un adjudant voyeur aux pratiques bien curieuses. Le bon père de famille de 37 ans devait s’expliquer sur son goût pour les films en caméra cachée. Notamment quand il venait chercher ses enfants à l’école Saint-André.

Dans le journal

Dans son journal favori, bien dissimulé, l’adjudant Christian Pasquier, tenait un stylo caméra avec lequel il filmait sous les jupes des jeunes femmes. « Par curiosité », expliquera-t-il aux gendarmes. Son manège repéré, c’est toute la pelote de ses films qui se déroule devant les enquêteurs de la brigade de recherches de Niort. Des films, des photos, des données personnelles… l’adjudant en charge de la formation militaire et tactique depuis 2005 à l’Ensoa en a capté des tonnes. Si une trentaine de victimes sont recensées sur une période de trois ans entre juin 2008 et juin 2011 dans le dossier jugé hier, leur nombre réel semble bien plus important. A mesure que les gendarmes progressent dans leur enquête, ils se rendent compte que le sous-officier ne s’est pas contenté de filmer à l’école et dans des grandes surfaces.

Les photos atterrissent sur un site porno

L’as de la caméra stylo a aussi sévi dans la caserne où il exerce. Des vidéos ont été tournées sous les douches et dans les vestiaires des femmes. De nombreuses photos sexy ont aussi été récupérées de manière frauduleuse par le militaire. La formation était dispensée via des outils informatiques. Et les cours copiés sur des clés USB à la demande. Des clés contenant parfois des fichiers qu’il aurait certes mieux valu ne pas laisser.

Logiciel espion

Mais le formateur de l’Ensoa allait beaucoup plus loin. Il avait acheté un logiciel spécialisé dans la récupération de mots de passe des ordinateurs. Une fois ces derniers en sa possession, il s’introduisait dans les ordinateurs des jeunes femmes et récupérait des photos. Certaines se sont retrouvées sur le site porno «  photo perso sexy  » sous la rubrique « On s’éclate à Saint-Maixent » ! « Je ne sais pas qui les a diffusées. Ce n’est pas moi », assure Christian, qui n’est pas poursuivi pour ces faits-là. A la barre, il s’excuse, dit avoir pris conscience du côté puéril de tout cela. « J’ai réalisé quand j’étais devant les gendarmes et lors de la perquisition. J’ai fait n’importe quoi. » Une dizaine de victimes seulement étaient présentes hier à l’audience. L’expertise psychologique n’a rien révélé de dangereux dans la personnalité du militaire qui maintenant a été envoyé gérer le planning des séances de tirs du campde Caylus dans le Tarn-et-Garonne. Le procureur relève le côté « préoccupant » d’un homme par ailleurs bien noté qui avait prémédité ses actes. Il réclame six mois de prison avec sursis et l’obligation de soins et d’indemnisation. « Il a fait ça par bêtise », martèle son avocat, Me Comte. « On lui reproche d’avoir piraté des clés USB où on laisse quand même de drôles de documents. En plus, avec Internet, il n’y a plus vraiment de vie privée. »

Casier vierge

L’avocat tente de plaider en faveur d’un travail d’intérêt général. Le tribunal suit les réquisitions du parquet : six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Il doit suivre des soins et indemniser les sept parties civiles à hauteur de 6.500 € au total. Et son casier restera vierge de cette condamnation. Au grand dam de ses victimes.

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 » J’ai été violée dans mon intimité et lui, il a été couvert. Il ne devrait plus être militaire « 

A l’annonce du délibéré, la parole s’est libérée un peu plus. Outrées, dégoûtées. Les femmes victimes des agissements de l’ancien formateur de l’Ensoa de Saint-Maixent sont ressorties très amères de l’audience d’hier. « Je ne comprends pas la décision rendue par rapport à ce qui a été infligé à un jeune qui avait fait un refus d’obéir », note l’une. « J’ai travaillé dans le domaine de la discipline », enchaîne une autre. « Il a pris 40 jours d’arrêt, tout de suite. Comme ça, il n’y a pas eu d’autre sanction derrière. Il n’y a pas eu de conseil d’enquête en interne. C’est juste resté au niveau de l’Armée de Terre, ça aurait pu remonter au ministre avec un blâme. Rien. On a le sentiment qu’il a été couvert. Moi, j’ai été violée dans mon intimité, filmée à mon insu. Il ne devrait plus être militaire. » « Il ne devrait plus être dans l’armée », relève un père de famille. Sa fille se trouvait à l’Ensoa sous les ordres de l’adjudant jugé hier. « Pendant les séances de sport, nous étions huit filles. Il nous demandait d’enlever nos tee-shirts ! Pour récompenser, il donnait des photos pornos. Bien sûr, c’était des filles dessus. Je me suis sentie rabaissée. Il avait copié plein de choses sur mon disque dur. Des documents qui concernaient toute la famille. Il avait même fait un dossier à notre nom ! Des militaires ont été virés pour moins que ça. »

Nouvelle République, 3 Octobre 2012