Archives de catégorie : Répression

[La Réunion] Tentatives de réappropriation et affrontements contre les flics

La Réunion: nouveaux incidents dans le quartier du Chaudron

De nouveaux affrontements se sont produits à la Réunion, dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis, mercredi soir, entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre qui ont tiré des grenades lacrymogènes, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Une voiture en feu dans une rue de Saint-Denis de la Réunion le 21 février 2012

Une voiture en feu dans une rue de Saint-Denis de la Réunion le 21 février 2012

Le même scénario que la veille semblait se reproduire dans ce quartier populaire où « des groupes constitués de 150 à 200 jeunes, ont tenté de s’attaquer à la grande surface Score », située en plein coeur du quartier et déjà visée la veille par des groupes de casseurs, a déclaré à l’AFP le directeur de cabinet du préfet Benoit Huber.

« Leur intention est de le piller », a-t-il ajouté. 

Les policiers de la compagnie départementale d’intervention ont réussi à les repousser par des tirs de gaz lacrymogène, a-t-il précisé.

A 21H00 locales (18H00 à Paris), les policiers sur place avaient déjà procédé à cinq interpellations.

Les premières dégradations ont commencé vers 19H15 par l’incendie de poubelles et d’abribus. Les casseurs ont également mis le feu à un container devant un centre culturel.

Selon un responsable de la mairie de Saint-Denis, un grand nombre de casseurs ne sont pas des jeunes du quartier. Parmi les émeutiers se trouvent des enfants de 8-10 ans, selon des témoins.

Plusieurs voitures ont par ailleurs été incendiées sur un parking. Des jeunes brisaient des pierres récupérées sur place, utilisées ensuite comme projectiles contre les forces de l’ordre. Des fusées de feux d’artifice auraient également été lancées en direction des policiers, selon des témoins.

Dans l’après-midi, des éducateurs du quartier en compagnie de dizaines de jeunes ont défilé dans les rues du Chaudron pour appeler à l’arrêt des violences, à l’initiative de la mairie.

Ils brandissaient des pancartes en créole sur lesquelles on pouvait lire « arèt kass nout kartié » (arrêter de casser notre quartier).

Selon un membre du cabinet du maire de Saint-Denis, des petits groupes de 4-5 jeunes se sont déplacés dans les quartiers adjacents au Chaudron pour tenter de s’en prendre à des commerces.

AFP, 22 février 2012

[Lyon] Quatre ans après la LRU la répression frappe encore

LRU : quatre ans après la répression frappe encore

 A la rentré d’hiver 2007, la lutte contre la LRU commence à lyon 2. Les étudiant-e-s se mobilisent pour défendre un certaine vision de l’université et de la société. Le gouvernent reste inflexible et refuse de voir la contestation. A partir de là, l’affrontement se densifie et tend à entré dans une logique de lutte radicale. Suite à des votes d’assemblées générales, et dans une confusion certaine, s’organise une auto-réduction dans un super marcher de bron. Cette action, servira de prétexte à une répression violente, contre le blocage de l’université et, à travers lui du mouvement étudiant. Le procès de ces événement se tien aujourd’hui

Répression des étudiant-e-s gré­vis­tes.

4 ans plus tard, Soutien aux étudiants inculpés !

Novembre 2007, 1er mou­ve­ment contre la LRU : les facs mobi­li­sées sont blo­quées par­tout en France, manifs quo­ti­dien­nes, les étudiants et les citoyens mani­fes­tent contre la poli­ti­que économique et sociale du gou­ver­ne­ment, la pri­va­ti­sa­tion des uni­ver­si­tés.
À Lyon, ce sont plu­sieurs semai­nes de lutte, d’opé­ra­tions péages gra­tuits, de blo­ca­ges de trams, de campus (Lyon2 Quais et Bron)… Dans cette lutte, ces assem­blées géné­ra­les, ces semai­nes d’occu­pa­tion, une auto réduc­tion est menée dans le Leader- Price près du campus de Bron.
Ce jour là : à l’appel du pré­si­dent de l’uni­ver­sité de l’époque, Monsieur JOURNES, une ving­taine de cars de poli­ciers anti émeutes, assis­tés de nom­breu­ses équipes de BAC encer­clent et enva­his­sent le campus. 77 occu­pant.e.s sont évacué.e.s de force et 13 arres­ta­tions sont réa­li­sées dans des condi­tions sur­réa­lis­tes : le direc­teur du super­mar­ché aurait reconnu et dési­gné des par­ti­ci­pant.e.s à l’action, de nuit, perché sur une pas­se­relle du campus à 5 mètres de hau­teur, à une quin­zaine de mètres des occu­pant.e.s éclairé.e.s par un pro­jec­teur des forces de l’ordre. Nous sommes 13 à avoir passé plus de 40h en garde à vue les jours qui ont suivi. 13, dans des situa­tions très diver­ses tant vis-à-vis du mou­ve­ment que de l’action elle même. 13, uni.e.s dans de dif­fi­ci­les condi­tions de déten­tion, bal­ladé.e.s de com­mis­sa­riat en com­mis­sa­riat pour finir au palais de jus­tice…
Mais, pour nous, la jus­tice n’a pas choisi la com­pa­ru­tion immé­diate, mais plutôt une enquête judi­ciaire effec­tuant une pres­sion cons­tante au dessus de nos têtes pen­dant 4 années. De fil en aiguille, de témoi­gnage en alibi, d’ana­lyse de cartes técély en géo loca­li­sa­tion de por­ta­bles. Ce sont 5 d’entre nous qui pas­se­ront en procès. Malgré les innom­bra­bles contra­dic­tions du dos­sier à charge, nous sommes encore accusé.e.s, alors même qu’aucun.e d’entre nous n’a réel­le­ment par­ti­cipé.e à l’action au-delà d’un repor­tage radio ou d’une dis­tri­bu­tion de tracts aban­don­née au tout début de l’auto réduc­tion.

Aujourd’hui, nous vous deman­dons de nous sou­te­nir afin
D’obte­nir l’aban­don de toutes les pour­sui­tes à notre encontre !
Rassemblement devant le Palais de jus­tice
Le 26 mars 2012, 13h30

Signataire : FSE, CNT-sup recher­che 69, CRASS

P.-S.

Tribunal de Grande Instance, 67 rue servient (Lyon 3e) Pour apporter votre soutien-votre aide – juridique, financière– vous pouvez contacter le comité de soutien en écrivant à : caissedesolidarite@riseup.net Voir aussi :
- Intervention policière sur le campus de Bron dans la nuit du 28 au 29 novembre
- Communiqué de presse des étudiants lyonnais sur l’évacuation musclée du campus de Bron le 28 au soir
- Étudiants et personnels de l’IEP soutiennent les 13 arrêtés de Bron
- Les Roboptiques
- À ceux qui se désolidarisent d’un certain « type d’action »
- Lyon 2 : mises au point sur l’affaire du Leader Price

Rebellyon, 22 février 2012

Proposition de loi discriminatoire contre les étrangers

Les délinquants étrangers visés par un texte UMP adopté en commission

Une proposition de loi UMP prévoyant d’expulser de France les étrangers condamnés à au moins cinq ans de prison a été adoptée mercredi en commission malgré l’opposition de la gauche et de certains députés UMP, dont Etienne Pinte, selon une source parlementaire.

Cette proposition de loi de Jean-Paul Garraud UMP) et d’une quarantaine de ses collègues, que l’Assemblée nationale examinera le 1er mars, prévoit également que les peines plancher, réservées aux récidivistes, soient étendues aux réitérants, c’est-à-dire aux personnes jugées pour des faits différents de ceux pour lesquels elles ont déjà été condamnées.

Compte tenu de la fin des travaux parlementaires le 7 mars au plus tard, ce texte ne pourra cependant aller au bout de son parcours parlementaire et être définitivement adopté avant les élections.

Il répond à une demande du ministre de l’Intérieur Claude Guéant qui, fin 2011, avait souhaité que soient prises « des mesures spécifiques » contre la « délinquance étrangère ».

L’exposé des motifs cite « le dernier rapport 2011 de l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales », selon lequel « pour certains délits de masse, comme les cambriolages ou les vols avec violences, le nombre de ressortissants étrangers mis en cause, depuis 2008, a respectivement augmenté de 40% et de 37,4% ».

Les députés UMP Etienne Pinte, Nicole Ameline, Michel Heinrich, Michel Piron et Eric Straumann ont déposé, en vain, un amendement de suppression de l’article 1 du texte sur les délinquants étrangers, estimant qu’il aboutissait à rétablir « la double peine » considérablement allégée en 2004, lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur.

« N’oublions jamais que derrière un acte de délinquance, il y a un homme, que derrière chaque homme il y a une famille qu’il s’agit de ne pas séparer en éloignant du territoire français l’un des siens, quand bien même ce dernier a été condamné », ont-ils écrit dans cet amendement, rejeté par la commission.

Sur proposition de Jean-Paul Garraud lui-même, la commission a toutefois atténué le texte, en fixant à cinq ans, au lieu de trois ans dans la version initiale, la peine de prison à partir de laquelle une expulsion temporaire du territoire est obligatoire, sauf décision motivée du juge.

Selon le texte, l’interdiction du territoire français varie de deux à dix ans, en fonction de la durée de la peine de prison.

Le député Vert Noël Mamère s’est insurgé contre « un texte d’affichage qui vise à stigmatiser une partie de la population vivant sur notre territoire ».

AFP, 22 février 2012

[Bali] Répression d’une émeute à la prison de Kerobokan

Une émeute embrase une prison surpeuplée de Bali: trois blessés

Les forces de l’ordre ont repris mercredi à l’Aube le contrôle de la prison surpeuplée de Kerobokan, sur l’île indonésienne de Bali, après une nuit d’émeutes qui a fait trois blessés, a-t-on appris de sources policières.

Des policiers indonésiens prenent position à l'extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

Des policiers indonésiens prenent position à l’extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

« Une centaine de policiers et militaires ont pénétré dans la prison à l’Aube. Ils ont été contraints d’ouvrir le feu et trois personnes ont été blessées à la jambe et hospitalisées », a indiqué à l’AFP le responsable adjoint de la police locale, Ketut Untung Yoga Ana, ajoutant que les blessés étaient des détenus.

Une autre source policière a précisé que seules des balles en caoutchouc avaient été tirées. 

Le porte-parole de la police, Hariadi, a indiqué que le calme était revenu avant 07h00 locales (23H00 GMT mardi) et que les détenus étaient rentrés dans leurs cellules. Mercredi après-midi, la plupart des forces de l’ordre s’étaient retirées des abords de la maison d’arrêt.

La presse australienne faisait ses choux gras des violences, la prison abritant 12 Australiens, dont le groupe dit des « Bali Nine » (« les neuf de Bali »), qui ont été condamnés pour trafic de drogue, dont deux à mort.

Les douze détenus sont « sains et saufs », a indiqué à l’AFP à Sydney un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT).

« Les violences ont eu lieu dans un endroit du centre carcéral situé loin des Australiens. Ils ne sont pas impliqués », a expliqué Hariadi qui, comme beaucoup d’Indonésiens, n’utilise qu’un seul nom.

Les autorités balinaises n’étaient pas en mesure d’expliquer les raisons de l’émeute, qui n’est pas la première à survenir dans la prison réputée pour ses conditions de détention très pénibles. Le centre abrite plus de 1.000 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Largement vétuste, il offre un contraste saisissant avec la station balnéaire toute proche de Kuta, haut lieu du tourisme international et branché.

La police a confirmé des informations de la presse locale selon lesquelles l’agression au couteau d’un détenu par un autre, dimanche, a déclenché une série de représailles parmi les prisonniers, qui a fini par se transformer en émeute.

« Tard dans la soirée de mardi, des prisonniers ont mis le feu à un des bureaux, jetant des pierres sur le personnel pénitentiaire », a expliqué Hariadi.

Face aux violences, les gardiens ont été contraints d’abandonner la maison d’arrêt, selon la police. Les détenus ont pris le contrôle de la prison pendant plus de sept heures, depuis 23h00 mardi (15h00 GMT) à 06h45 mercredi (22h45 GMT), a précisé la police.

« Nous avons été débordés. Ils ont offert une forte résistance », a expliqué à la presse le chef de la police balinaise, Totoy Herawan Indra. « Ils se sont également emparés d’armes à feu qui se trouvaient dans l’armurerie mais on a pu les récupérer avant qu’ils s’en servent », a-t-il ajouté.

Vers 01h00, un incendie a été éteint par les pompiers et, à l’Aube, plus de 800 policiers et militaires se trouvaient à l’extérieur de la prison, appuyés par plusieurs véhicules blindés, selon un journaliste de l’AFP. Vers 06h00, l’assaut a été donné.

AFP, 22 février 2012

[Dakar] Nouvelle répression policière d’une manif anti-Wade

Sénégal: nouveaux incidents à Dakar, Youssou Ndour blessé lors d’échauffourées

De nouvelles violences se sont produites mardi soir à Dakar entre policiers et opposants rassemblés notamment autour du chanteur Youssou Ndour, qui a été blessé à une jambe, pour exiger le retrait de la candidature du président Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de dimanche.

Dans la soirée, la mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE) au Sénégal a appelé « à l’arrêt des violences » ayant marqué la répression de manifestations d’opposants, interdites par les autorités, en souhaitant que « la libre réunion électorale » soit garantie.

Les violences ont éclaté dans le centre-ville lorsque, juché sur le toit d’une voiture, Youssou Ndour, farouche opposant au président Wade, s’est approché très près d’un cordon de policiers anti-émeutes qui l’empêchaient d’accéder à la Place de l’Indépendance où était prévu un rassemblement d’opposants interdit par les autorités.

Des pierres sont alors parties depuis la foule qui entourait son véhicule en direction de la police, qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

Youssou Ndour a très rapidement quitté les lieux après le début de la dispersion de la police. Un journaliste de l’AFP a vu une personne, évacuée par des secouristes, blessée à la jambe.

« Dans le feu de l’action », le chanteur « a été blessé à la jambe gauche, il a été examiné par un médecin, mais il ne souhaite pas en faire une affaire d’Etat », a déclaré Charles Faye, son conseiller en communication, qui n’a pas souhaité préciser le type de projectile l’ayant touché et décliné tout autre commentaire.

Après la dispersion, des jeunes se sont éparpillés par petits groupes dans des rues adjacentes, où des barricades de fortune ont commencé à être érigées et incendiées.

Près d’un millier de personnes étaient sur une avenue pour tenter d’accéder sur la Place de l’Indépendance, rassemblés autour de Youssou Ndour, mais également de trois autres opposants et candidats à la présidence: Idrissa Seck, ex-Premier ministre de M. Wade, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye.

Pendant près de deux heures, les manifestants, face aux policiers, ont scandé des slogans et chanté des refrains d’une chanson hostile au président Wade.

Youssou Ndour et les trois opposants candidats sont tous membres du Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile réclamant le retrait de la course de M. Wade, élu en 2000 et réélu en 2007.

Le M23 avait une nouvelle fois appelé à une manifestation Place de l’Indépendance, ce qu’il entend faire tous les jours jusqu’à vendredi. De précédents appels à s’y rassembler avaient déjà entraîné des violences entre manifestants, en grande partie des jeunes, et les forces de l’ordre.

C’est dans ce climat tendu que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo est arrivé à Dakar comme chef de la mission des observateurs de l’Union africaine (UA) pour la présidentielle. Il a déclaré que « si nécessaire », il ne sera pas qu’un simple observateur « en raison de la situation sur le terrain ».

« Nous l’attendons à Bras ouverts », avait auparavant affirmé Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la présidence. S’il « profite » de sa présence « pour discuter avec les uns et les autres, nous sommes ouverts, mais restons fermes sur certains principes », en particulier sur le non-report du scrutin.

M. Obasanjo avait été contraint en 2006 de renoncer à un troisième mandat à la tête du Nigeria sous la pression de l’opposition et de pairs africains dont M. Wade. « Si le président Wade m’a conseillé de ne pas me présenter à un troisième mandat, ce que je n’ai pas fait, il est sans doute le mieux placé pour se conseiller lui-même », a dit M. Obasanjo.

Depuis fin janvier, des échauffourées se sont régulièrement produites à Dakar, sa banlieue et en province lors de manifestations contre un nouveau mandat de M. Wade.

Les violences ont fait au total six morts depuis la validation de sa candidature, le 27 janvier, selon des sources concordantes. Deux ONG sénégalaises de défense des droits de l’Homme ont évoqué « neuf morts et des dizaines de blessés » pendant cette période, une autre a appelé à « agir immédiatement pour mettre un terme à la violence d’Etat ».

Dans un communiqué, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a déploré tout recours à la violence « tant par les forces de l’ordre que par les manifestants » et appelé « à l’arrêt des violences et au respect du caractère Pacifique que devrait revêtir tout débat politique démocratique ».

AFP, 22 février 2012

Voir aussi cette compilation d’articles parue sur le Jura Libertaire, sur une manif à Dahra : maison du maire cramée.