Archives de catégorie : Répression

Banalisation de l’homophobie et répression des antifascistes/antisexistes : NO PASARAN !

Le « débat » interminable et puant pour ou contre le mariage homo, s’étalant au Parlement et dans les médias, ne cesse de banaliser l’homophobie. Avec des conséquences parfois tragiques. Aucun débat n’est possible avec les fachos attaquant les libertés et l’égalité !

Les associations de soutien aux LGBT croulent sous les appels de jeunes en détresse, qui ont triplé en 2012 par rapport à 2011. Les agressions homophobes ont sensiblement augmenté depuis novembre 2012 (+30%), soit le début du « débat », et ont littéralement explosé depuis le début de l’année 2013. Les homophobes tentent de prendre la rue avec des manifs moisies à répétition, et radicalisent leurs actions. Les propos appelant à la haine se banalisent : « Hollande veut du sang, il en aura ! » (dixit Frigide Barjot). Des membres d’organisations fachos (comme le GUD) appellent ici et là à passer les homos à tabac. Le cas de Wilfried ayant publié sa photo sur facebook, après avoir été agressé à Paris par des fachos, lui et son copain à qui il tenait la main, n’est hélas pas un cas isolé.

Ainsi hier soir 17 avril à Lille, des fachos ont agressé des gens dans un bar homo. Il n’y a pas de hasard : hier ont aussi eu lieu, à nouveau, des manifs homophobes un peu partout en France. Y compris à Poitiers (voir ici l’article de la Nouvelle République).

A Paris, ces nuisibles ont manifesté devant l’Assemblée Nationale, avec des contingents de brutes fascistes. Des camarades antifascistes/antisexistes, dont des copains et copines de la Fédération Anarchiste, ont fait une petite action pour protester. Comme d’habitude, c’est sur nos camarades que la répression policière a frappé. Sur la quarantaine d’arrestations sur toute la manif, environ un tiers d’entre nos camarades, soit 24 personnes, se sont faites embarquer dans un bus où il faisait au moins 50°, et sont sorties au bout de deux heures de contrôle d’identité…

Si les fachos se sentent pousser des ailes, c’est bien avec la complicité active des forces de répression. L’Etat a beau jeu de faire des discours contre l’homophobie ! Non seulement les flics de l’Etat permettent aux fachos d’exprimer leur vomi haineux dans la rue, dans des rassemblement homophobes ou anti-avortement, mais ils répriment les antifascistes et antisexistes.

A Poitiers aussi, ce sont aussi les camarades qui tentent de s’opposer aux manifestations homophobes qui sont systématiquement filmé-e-s et intimidé-e-s par la police locale.

Tout cela, bien loin de nous décourager, ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre l’homophobie et le fascisme, partout où ils attaquent. Continuons tou-te-s à nous défendre et à défendre la rue contre les manifestations homophobes et fascisantes !

A Poitiers comme ailleurs : No Pasaran

Pavillon Noir, 18 avril 2013

NdPN – Mise à jour : répression des antifascistes et antisexistes à Nantes aussi.

NDPN – Mise à jour : 3 dates prévues de rassemblement contre l’homophobie : le Groupe d’action unitaire de la Vienne contre l’extrême-droite appelle à un rassemblement dimanche 21 avril à 10 h 30 sur le parking d’Auchan Poitiers Sud (là où se sont donnés rdv les homophobes). Ainsi qu’à un rassemblement contre l’homophobie mercredi 24 avril à 18 h place d’armes (devant l’hôtel de ville). Le Collectif LGBTI (Lesbiennes Gays Bis Transgenres Intersexués) appelle aussi à un rassemblement mardi 23 avril à 18h30, place d’armes.

[Notre-Dame-des-Landes] A qui la division profite-t-elle ?

NdPN : nous relatons ici deux textes dénonçant l’attitude de l’ACIPA après les affrontements de lundi sur la ZAD. Pour les propos incriminés, voir les deux premiers articles de la presse bourgeoise sur ce lien. En résumé, les uns accusent les autres de diviser le mouvement, et réciproquement. Nous ne les renvoyons pas dos à dos : les divergences sont bien réelles et elles sont profondes, et les propos de J. Durand sont inacceptables. Néanmoins, plutôt que de se poser la question de savoir qui divise, devrait peut-être se poser la question de savoir à qui cette division profite. Ainsi que le propose le second texte, il s’agit de lutter avec ces divergences, mais autrement qu’en suscitant la division.

Contre l’Acipa, la CHC et son monde héliporté

Après plus de quatre mois d’occupation militaire du carrefour de la Saulce, le départ des gendarmes mobiles dans la nuit du vendredi 12 avril laissait espérer la fin de ce checkpoint permanent en centre-ZAD. Pendant le week-end, des individu-es ont mis en place des chicanes pour empêcher le retour prévisible des gendarmes. Le lundi matin, les forces répressives ont attaquées le carrefour, blessant une quinzaine de personnes à coups de grenades offensives et de flashballs. Le jour même, une dizaine de rassemblements de solidarité ont eu lieu partout en France [« Suite aux violents affrontements de lundi entre les forces de l’ordre et opposants à l’aéroport de NDDL, une dizaine de personnes se sont réunis à 18h devant la préfecture à Lons. 4 policiers et 1 RG étaient également là (…) » – Mailing du collectif Jura Nddl « Sauvons l’avenir, sauvons nos terres », NdJL]. Le président de l’Acipa, Julien Durand, a choisi de se dissocier totalement de cette action en publiant un communiqué accusateur [« L’ACIPA et l’ADECA regrettent que des tranchées aient été creusées sur la seule route encore utilisable normalement, offrant un prétexte à l’affrontement et entraînant l’escalade de la violence de part et d’autre. » (communiqué du 15 avril 2013)] et à travers des déclarations dans la presse [L’ACIPA condamne ces « comportements violents et inutiles qui vont entraver l’amorce de dialogue qui se dessinait avec les pouvoirs publics » (Libération, 15 avril 2013)]. Celui qui a fait son beurre médiatique et politique à l’automne 2012 sur l’expulsion des squatteurs et toutes les résistances qui s’en sont suivies, prévoit désormais l’abandon du projet et cherche à négocier avec l’État. Pour rendre ce rôle légitime et préparer un soi-disant retour à la normale, il doit taper plus fort que la préfecture. Il reprend les arguments policiers à son compte en niant l’occupation militaire qui rend impossible la vie des habitant-es de la ZAD et en présentant quelques chicanes comme une entrave à la libre circulation des capitaux agricoles.

Il faut en finir avec ce mythe des opposant-es historiques et du respect qui leur serait dû. Pendant plus de trente ans, ils et elles n’ont connu-es qu’échec sur échec. Nous ne reconnaissons aucun droit d’aînesse sur la ZAD. Depuis l’arrivée des squatteuses et des squatteurs, la lutte a changé de nature : il ne s’agit plus de s’opposer uniquement à la construction d’un aéroport pour préserver quelques hectares de terres agricoles polluées par les pesticides et les engrais chimiques, mais de se réapproprier collectivement les terres, les maisons, et tenter de libérer ce territoire de l’emprise étatique et de la propriété privée.

L’Acipa et les autres bureaucrates souhaitent organiser une chaîne humaine pour « enterrer le projet ». Mais ce qu’ils souhaitent vraiment enterrer, ce n’est pas le projet mais tout ce qui a pu émerger dans la lutte et qui s’éloigne de leur vision normalisée de la vie. La chaîne humaine, nous l’avons déjà faite spontanément le 17 novembre et elle a permis la construction de la Chat-teigne. Les récupérateurs déploient, quant à eux, toute une usine à gaz pour organiser leur grand projet inutile et imposé de Chaîne Humaine Citoyenne (CHC). À la manière d’une grande entreprise centralisatrice et rentable, elle donne des directives, liste les slogans autorisés [D’autant plus qu’ils sont imbéciles et enfermés dans une rationalité économique pro-capitaliste (par exemple : « Fragilisation de l’usine Airbus Bouguenais »)], planifie la fabrication de panneaux à partir d’un site pilote et contrôle leur diffusion en instaurant une procédure bureaucratique : toute implantation doit avoir l’aval du Comité central.

Dans leur délire spectaculaire, ils ont décidés de louer avec l’argent des dons, un hélicoptère pour les journalistes après avoir même projeté d’utiliser des drones pour produire des images de leur rassemblement. Pour une fois que l’hélicoptère de la gendarmerie ne survolera sans doute pas la ZAD, on aura le droit à celui des bureaucrates. Lorsque des individu-es se sont publiquement opposé-es à l’hélicoptère, il leur a été répondu, dans une langue de bois politicarde que le projet était déjà trop avancé et qu’il était trop tard pour revenir dessus.

Contre les bureaucrates, la pacification et la récupération, Déchaînons-nous !

Contre la CHC, 17 avril 2013

Vu sur le Jura Libertaire, 18 avril 2013

Combien de blessés faudra-t-il encore ?

Suite aux affrontements de lundi, Julien Durand, lors d’un entretien avec un journaliste de Libération ( http://www.liberation.fr/terre/2013/04/15/les-opposants…96465 ) crée un clivage de plus entre divers types d’opposants à l’aéroport. Les classifiant au passage pour créer une dichotomie entre légitimes et non-légitimes.

Pire, il accuse, ceux qui se défendent face aux violences policières dont les méfaits ne sont plus à démontrer, de vouloir nuire à la lutte : « C’est de la provocation ! Une petite équipe de manipulateurs tente de faire dégénérer le mouvement d’opposition ! ».
Par ailleurs, avec une mauvaise foi inacceptable, il oublie l’opération Yes chicanes ! et tout le travail de ceux qui tiennent les routes pour que les riverains puissent circuler au mieux tout en protégeant la zone : « Les opposants historiques ont alors tenté d’expliquer que cette route, la seule restant en circulation libre dans la ZAD, est indispensable au travail des riverains et des paysans. «Manipulés par quelques agitateurs irresponsables, ils n’ont rien voulu entendre», déplore le porte-parole. »
Quels opposants historiques ? Qu’est-ce que cela veut dire « opposants historiques » ? Ceux des opposants qui subissent depuis des années les violences des gendarmes mobiles perdent-ils leur ancienneté lorsqu’ils se défendent ?
En outre, cette route n’est pas en « circulation libre » puisque le carrefour est constamment occupé par les forces de l’ordre depuis novembre 2012. Forces de l’ordre qui appliquent des ordres qu’eux-mêmes ne sont pas capables d’expliquer tant ils sont ineptes.
Quel est ce jeu opéré par Julien Durand, un jeu de communication pour tirer la couverture à soi et valoriser sa position tout en crachant sur ceux, qui au mépris des risques de blessures, d’arrestations arbitraires protègent « son territoire », la lutte. C’est utiliser certains occupants comme chair à canon et simultanément, se dégager de tout risque de conséquences. C’est obscène.
Si personne n’avait résisté lors des affrontements de novembre, Julien Durand pourrait-il encore aujourd’hui parler de cette lutte, être encore en lutte ?
Faut-il rappeler à Julien Durand la longue liste de blessés sur la zone ? Faut-il rappeler que lutter contre l’aéroport et son monde, c’est lutter contre les violences policières, l’usage de ces armes dites non-létales dont l’État français fait désormais un commerce florissant qui s’exporte partout dans le monde ?
Il parle en son nom, sous couvert de son statut de porte-parole de l’Acipa pour légitimer sa parole. N’est-ce pas, justement, de la manipulation ?
L’intelligence de la lutte n’est pas la création de dissensions entre diverses modalités d’opposition. Et pourtant, trop souvent, certains font ce jeu du clivage sans reconnaître l’importance de chacun, sans reconnaître comme les différences des uns et des autres sont riches pour répondre à l’arbitraire de l’État sur tous les fronts.
Julien Durand veut-il que nous soyons blessés pour lui, veut-il que nous soyons emprisonnés pour lui ? Veut-il que nous nous couchions devant les gendarmes mobiles pour lui ? Veut-il faire le jeu de l’État qui diabolise les opposants en les désignant comme « professionnels de la violence », « terroristes » et autres qualificatifs ineptes ?
Il n’est pas question de dichotomie entre résistance pacifique ou pas, il est question de défense, de sauvegarde. Combien de blessés faudra-t-il encore pour que lui, qui ne vit pas chaque jour en subissant les provocations policières, les humiliations, comprenne que la résistance peut prendre plusieurs formes ? Combien d’éclats de grenades dans les chairs de ceux qui luttent à ses côtés faudra-t-il pour qu’il comprenne qu’il y a une différence notoire entre défense et attaque ?
Il n’est pas question de faire le jeu des forces de l’ordre qui font perpétuellement cette puérile inter-accusation cherchant qui a commencé, mais seulement de comprendre que la violence d’État est inacceptable.

Vu sur Indymedia Nantes, 17 avril 2013

[Notre-Dame-des-Landes] Violences policières du 15 avril

Affrontements à la ZAD 15 avril

La veille de la manifestation « Sème Ta ZAD », le carrefour de Fosses Noires / Chemin de Suez, est liberé de la présence des gendarmes mobiles…

Pendant 2 jours, ce carrefour, nombril de la zad, est spontanément redevenu ce qu’il était : un endroit de passage, où l’on se croise, s’echangent des nouvelles, un point de rencontre. Ces jours-ci, la ZAD fut parcouru par des centaines de personnes outils en main.

Le dimanche, nous avons fêté la fin de l’occupation militaire. Rêve éphémère ou réalité des jours à venir ?

Depuis plus de 141 jours nous sommes, habitant-e-s du centre ZAD, pris au piège par les deux barrages de flics. Notre quotidien, c’est du bleu. Pas un matin, midi au soir sans être confronté.e.s à leur présence. Sans être contrôlé.e.s, fouillé.e.s, humilié.e.s. Nous n’avons pas le choix de les éviter. Nos enfants vont à l’école, nous avons pour certain-e-s des activités professionnelles. Fini les balades à vélo, fini les marches tranquilles, les rencontres avec les voisin.e.s et les ami-e-s qui n’osent plus venir. L’endroit où nous et nos enfants vivons, est devenu une zone d’enfermement, dans le silence, depuis le weekend du 15 décembre 2012.

Doit on continuer à subir sans réagir alors qu’il n’y a aucune légitimité et utilité à leur présence ? Nous ne le pensons pas ! Alors il faut relever la tête, s’unir et refuser cette mascarade !

Le prétexte officiel de bloquer le carrefour n’a jamais empêché d’apporter des denrées sur la ZAD, du gaz, des matériaux inflammables ou de construction. Le réel objectif est plutôt de donner l’illusion qu’ils contrôlent la zone, de faire pourrir la situation tout en tentant de contenir la lutte aux frontières de la ZAD, d’établir une pression psychologique et de créer une répression constante qui provoque un climat de tension permanente. Enfin, lors d’un contrôle, quand on craque et qu’on exprime notre ras le bol, la réponse des flics est systématique : « vous n’avez qu’à partir ». Ce qui représente une autre forme d’expulsion, plus insidieuse, à l’heure où la commission du dialogue avait demandé la fin des interventions pendant la durée de son mandat…

Leur petite comédie de « commission du dialogue » a pris fin, maintenant la conclusion doit être claire : soit ils nous virent, soit ils se cassent !

Il est évident que nous ne nous laisserons plus occupé.e.s de la sorte : s’ils reviennent chez nous, nous irons chez eux !

Il y a quelques mois, un appel à occuper les lieux de pouvoir avait été lancé en cas d’attaque sur la ZAD. Or, la ZAD est habitée sur toute sa surface et on n’habite pas un endroit sans ses routes, ses champs et les liens qu’ils génèrent. Nous considérons donc que la réoccupation militaire du carrefour serait une attaque directe de notre lieu de vie. Nous appelons en conséquence à des actions décentralisées, que ce soit par des occupations de lieux de pouvoirs et de carrefours de circulation stratégiques, ou par toute autre type d’actions jugées pertinentes !

Des habitant.e.s qui résistent

Communiqué de l’équipe médic 15.04.2013

lundi 15 avril 2013, par zadist

Dans la presse vous entendrez beaucoup parler des trois gendarmes blessés mais, peu des personnes subissants les violences physiques et psychologiques de cette opération militaire.

En tant qu’équipe medic on voulait transmettre ce que l’on a vu aujourd’hui. Alors qu’hier on celebrait la libération du carrefour de la Saulce deux jours plus tôt par un pique-nique festif sans autres blessures que des coups de soleil, ce matin les gendarmes sont révenus en nombre reprendre le carrefour, réinstaurer leur occupation militaire. Dans ce cadre là, on a vu de nombreux tirs tendus de flashball et grenades assourdissantes a courte distance, qui ont infligé de nombreuses blessures dont certaines pris en charge par l’équipe médic :

– impacts par flashball :

    oedèmes et hématomes : – trois personnes dans les jambes – une personne dans le bras – une personne dans les épaules – trois personnes dans le thorax – une personne dans le dos     un impact dans la tête entrainant une plaie ouverte du crâne nécéssitant cinq points de suture     un impact dans le visage provocant un arrachement important de l’arcade et un enfoncement des sinus accompagné par une hémoragie importante nécéssitant une prise en charge par les pompiers

– impacts par des grenades assourdissantes :

    plaies, brulures et corps étrangers faits par les éclats de grenade : – trois personnes dans les jambes – une personne dans une fesse     blaste : – multiples personnes choquées (désorientations, acouphènes) – une personne plus gravement atteinte malgré la présence d’une palette la protégant des impacts des éclats

– des nombreuses intoxicationes liées à l’emploi massif de gaz lacrimogène et poivré

Les pompiers ayant evacué la personne ont eté bloqué par les gendarmes qui leur ont refusé l’accès et ne les ont laissé passer qu’après l’insistance d’occupants présents. Ils ont de nouveau empeché leur départ afin de contrôler la personne blessée, retardant en tout plus de vingt minutes la pris en charge des secours.

Une occupation militaire ne s’installe jamais sans violence. Cette liste non-exhaustive ne voudrait pas oublier toute la violence psychologique d’un tel déployement policier ainsi que celles subies au quotidien dues à leur présence permanente et leurs agissements.

Vu sur Sous la cendre, 17 avril 2013

[Poitiers] Avec la FAE, à bas les pauvres et vive la marchandisation de l’espace urbain

NdPN : La Fédération des agents économiques, une association de boutiquiers du centre-ville de Poitiers, n’a cessé de tenir des propos insupportables à l’égard des « marginaux », qui ont déjà été relatés plusieurs fois sur ce blog (voir par exemple ici). Avec la FAE, c’est à bas les pauvres et vive la marchandisation de l’espace urbain. Après la présidence de Claude Lafond, celui qui se félicitait que la mairie PS l’ait écouté pour transformer le théâtre en commerces, la FAE passe la main à Philippe de Bony, « agent général de la Mutuelle de Poitiers ». Ce monsieur s’était lui aussi exprimé directement par voie de presse contre les « marginaux », qu’il considérait comme un « problème »… Les réunions répressives à l’encontre des pauvres à Poitiers, entre FAE, mairie et police, ont encore de beaux jours devant elles.

86 –  POITIERS Philippe de Bony succède à Claude Lafond à la tête des commerçants

Lors de son assemblée générale, la Fédération des agents économiques voyait son président Claude Lafond passer la main. Dans le même temps, la FAE devenait « Poitiers le Centre ». Ce soir le conseil d’administration de l’association des commerçants du centre-ville a élu son bureau et son nouveau président. Philippe de Bony prend les rênes de « Poitiers le Centre ». Le bureau est désormais ainsi constitué. Président Philippe de Bony (Mutuelle de Poitiers), vice-présidents Carine Naudin (Maison Boncenne), Suzanne Mathieux-Ségeron (Bien-être Ségeron), Éric Paquet (Paquet immobilier), Jérôme Lacroix (Table du Chai), Éric Soulard (Différence), Christophe Vergnaud (Côté Place), trésorier Benoît Delsuc (Excalibur).

Dépêche Nouvelle République, 17 avril 2014

Mise à jour 20 avril : présentation du parcours de Ph. De Bony ici.

[Poitiers] Squat du foyer L’Étape : la mairie envoie huissiers et flics pour intimider les familles

NdPN : après un long silence, la NR produit aujourd’hui un article sur le squat de l’Etape, pour l’expulsion duquel la mairie PS a engagé des procédures judiciaires. Mairie qui reste discrète sur l’affaire, sans doute gênée sur les entournures, et rendue prudente par ses derniers déboires diffamatoires à l’encontre du DAL 86. Surtout : comment justifier de jeter des familles à la rue, alors que la mairie PS pourrait confier ces lieux vides à des associations telles que la croix-rouge ? Son étiquette « socialiste » ne l’a pas empêchée de saisir la « justice », envoyant flics et huissiers pour intimider les familles, qui comptent de nombreux enfants (voir ici le communiqué du DAL 86).  La mairie préfère une fois de plus la répression et la défense des intérêts de promoteurs immobiliers, au lieu de défendre le principe fondamental du droit au logement ! Soutien inconditionnel aux occupant-e-s !

Squat du foyer L’Étape : le bras de fer engagé

Poitiers.  Le squat ouvert le 7 avril dernier dans les locaux de l’ancien foyer L’Étape devrait bientôt compter 43 occupants. La mairie vient de saisir la justice.

Un nouveau bras de fer vient de s’engager dix jours après l’ouverture d’un squat dans les locaux propres et spacieux d’un ancien foyer, L’Étape, situé rue d’Oléron.

Depuis le dimanche 7 avril, plusieurs familles de Roms soutenues par le Droit au logement ont investi les lieux inoccupés depuis un an et demi. De nouvelles familles, elles aussi d’origine étrangère, sont attendues sur place dans les quinze prochains jours selon l’association. Le site pourrait alors compter quarante-trois personnes, dont quinze enfants âgés dont le plus âgé a quatorze ans.

Un huissier s’est rendu sur place

Depuis lundi, la situation a pris un nouveau tour avec les premiers signes visibles d’une procédure judiciaire engagée par la Ville de Poitiers. Un huissier s’est déplacé avec la police, afin de dresser un constat de l’occupation des lieux sans droit ni titre. Un magistrat avait préalablement été saisi d’une «  requête à fin de constat  » pour établir le trouble manifestement illicite à l’ordre public. « Ils ont tout visité, pris des photos et les identités. Pourquoi faire cette requête en justice, si ce n’est pour intimider », réagit le DAL. Une assignation en référé a été lancée par la Ville devant le tribunal d’instance en vue d’une expulsion (1). Ces familles, dispersées jusque-là dans plusieurs logements occupés illégalement, parfois sous le coup de menace d’expulsion, sont désormais réunies en un même lieu. Le risque est plus grand de voir expulser tout le monde d’un coup, mais le DAL et les familles en prennent le risque. Le but est d’attirer l’attention des autorités sur les carences de l’hébergement d’urgence des étrangers, sujet de frictions récurrentes et d’appréciations totalement divergentes. « Pourquoi la mairie n’engage pas le dialogue plutôt que de nous envoyer huissier et policiers ? », s’interroge le DAL. « Si elle veut faire un bail précaire avant la vente des locaux et laisser une association du type Croix-Rouge gérer la chose, ça nous irait très bien. On ne comprend pas que l’on laisse libre durant sept mois un lieu de 800 m2 alors que des gens sont dehors. » Le foyer doit être acheté par un architecte afin de transformer les lieux en seize logements. La prévente des logements est censée assurer le financement du projet. L’architecte ne confirmerait son intention d’achat que si la moitié des futurs logements était prévendue. La date butoir est fixée au 30 novembre.

(1) La mairie ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet tant que le juge ne se sera pas prononcé sur l’assignation en référé.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 17 avril 2013