Archives de catégorie : Répression

Elle veut tuer les homos ougandais, le Pape lui accorde sa bénédiction

Elle veut tuer les homos ougandais, le Pape lui accorde sa bénédiction

Rebecca Kadaga, la très homophobe présidente du parlement ougandais, a été reçue hier, jeudi 13 décembre, lors d’une messe au Vatican par le Pape Benoît XVI, qui lui a accordé sa bénédiction.

Coïncidence – ou non – cette bénédiction intervient au moment-même où cette même Kadaga tente de faire adopter par le parlement de son pays une loi qui pourrait instaurer la peine de mort pour les homosexuels, la loi dite «Kill the gays» («tuer les gays») (lire Ouganda: La proposition de loi anti-gay adoptée avant Noël?). Mme Kadaga s’est dite ravie de cette rencontre avec le chef de l’Église catholique et a «remercié Dieu pour cette opportunité».

Photo DR

Vu sur Yagg.com, 14 décembre 2012

NdPN : rendez-vous places d’armes devant la mairie de Poitiers, ce samedi 15 décembre à 15h30, pour le droit au mariage pour tou-te-s, et le 12 janvier prochain même endroit à 14h pour une manif.

Des expulsions de lycéens et d’étrangers malades hérissent les associations

Des expulsions de lycéens et d’étrangers malades hérissent les associations

Des associations de défense des étrangers ont critiqué vendredi l’expulsion de lycéens sans papiers et d’étrangers malades, accusant le ministre de l’Intérieur Manuel Valls de renouer avec des pratiques abandonnées « de fait » par ses prédécesseurs de droite.

Deux sans-papiers, scolarisés en lycée professionnel à La Varenne-Saint-Hilaire (Val-de-Marne) et au Mans, ont été expulsés mercredi après avoir commis des délits, a indiqué le Réseau Education sans frontières (RESF) dans un communiqué.

Le premier, âgé de 18 ans, a été renvoyé vers le Maroc après un vol à l’étalage. Entré en France à 15 ans, il était éligible à une régularisation, selon les critères publiés récemment par le ministère.

Le second, âgé de 19 ans, arrivé en France à l’été 2011, avait fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire et était assigné à résidence depuis la rentrée. Il a été arrêté en venant pointer au commissariat et renvoyé en Tunisie. Au printemps, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des violences.

« Ils ont commis des délits, il est normal qu’ils soient sanctionnés », estime RESF, qui déplore toutefois l’application d’une « double peine » pour ces jeunes étrangers.

Pour RESF, « ces expulsions sont des gestes calculés du ministre de l’Intérieur », qui se sert du passé délictueux de ces jeunes « pour tenter de réintroduire une pratique que la solidarité avait de fait abolie ».

En 2011, Claude Guéant avait expulsé deux lycéens seulement, dont un était revenu en quelques jours. « En un seul jour, concernant les lycéens, Valls a fait pire que Guéant en un an et demi… », en conclut RESF.

De son côté, l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) a déploré une « accélération des procédures d’expulsion au détriment des droits et de la santé des malades étrangers ».

Rien qu’au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le plus gros de France, quatre étrangers malades du sida ou d’hépatite ont été expulsés depuis juillet vers des pays aux systèmes de soins défaillants, a précisé la Cimade, association membre de l’ODSE.

« Depuis cinq ans, il n’y avait quasiment aucune expulsion quand on saisissait les autorités de ce type de cas », a expliqué Agathe Marin, de la Cimade. « Les ministères de l’Intérieur et de la Santé ont été informés de ces quatre cas, mais cela n’a pas empêché les expulsions », a-t-elle ajouté.

Libération, 14 décembre 2012

Contre l’aéroport mais pacifistes que ça !

Contre l’aéroport mais pacifistes que ça !

En réponse à deux tribunes parues dans le journal « Le monde »

La version originale (le texte complet était jugé trop long pour le format « Monde ») de la réponse à quelques tribunes publiées la semaine passée dans ce même journal ( version parue dans le Monde ici )

La semaine dernière deux tribunes successives sont parues dans votre journal (1). Elles sont le fait de « présidentes »,  « porte-paroles », élu.e.s d’organisations et partis politiques. Elles portent un point de vue qui paraît englober tout le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles ont en commun d’affirmer que le mouvement a toujours été non-violent, que l’hostilité face à la police était le fait d’infiltrés policiers, que la manifestation du 17 novembre était pacifique…(2) Quand on retrouve en quelques paragraphes, les termes« non-violents » et « pacifique » martelés à ce point, on peut se dire que l’on a affaire à une opération de recadrage idéologique et en l’occurence de réécriture de notre histoire commune.

Pour nous qui partageons cette lutte, cette réécriture de l’histoire est pour le coup violente. Nous ne pouvons laisser quelques tribuns et porte-paroles auto-proclamés rayer d’un coup de plume ce que nous avons vécu ces dernières années. La complexité de notre réalité, faites de long débats et de contradictions, de pratiques multiples mais aussi de liens qui se tissent, s’est encore intensifiée depuis le 16 octobre et le début de la vague d’expulsion, appelée « opération César ». Nous savons que l’écriture de l’Histoire est généralement le privilège des dominants. Qu’ils soient premier ministre ou président d’honneur d’une association citoyenne, ceux-ci semblent toujours estimer que, quand bien même on viendrait piétiner nos maisons et nos cultures, il nous faudrait rester calmes et polis. Mais l’Histoire ne s’écrit pas seulement sous les projecteurs médiatiques et dans les cénacles politiques. Nous ne renoncerons pas à ce qu’elle nous appartienne aussi.

On peut se demander si la « non-violence » invoquée par certain.e.s inclut aussi les barricades en feu et les projectiles lancés sur la police pour ralentir son avancée, les sabotages d’engins de chantier, et les marques laissées sur les permanences et bureaux de ceux qui nous attaquent. Ce« pacifisme » parachuté serait alors sans doute comparable à celui attribué en occident aux  « révolutions arabes »  tandis que les rues du Caire ou de Tunis s’embrasaient.

En attendant, il faut un sacré toupet, après un mois et demi d’expulsion et de résistance acharnée dont les images ont été montrées en boucle sur toutes les télés et journaux, pour claironner à tout  va sur le « pari de la non-violence ». Si nous ne nous étions pas défendu, de toutes ces manières là aussi, il n’y aurait probablement plus grand monde pour parler de la zad aujourd’hui, moins encore pour y vivre. Mais cette réalité là semble à ce point déranger les habituels détenteurs de la bonne morale militante, tellement pressé.e.s de se positionner, qu’ils et elles ne comprennent même pas qu’il est peut-être encore un peu tôt pour gommer les coups échangés.

Nous avons lancé, il y a plus d’un an, l’appel à une grande manifestation de réoccupation en cas d’expulsion et avons participé à son organisation jusqu’au bout, par le biais d’une assemblée ouverte réunissant jusqu’à 200 personnes. Nous pouvons affirmer ici qu’il ne s’est jamais agi de mettre en avant un défilé « pacifique », mais bel et bien une action directe d’occupation en masse. Son objectif n’était certes pas l’affrontement et nous avions décidé dans ce contexte de porter une attention particulière à ce que celles et ceux qui ne le souhaitait pas puissent l’éviter. Pour autant nous nous étions préparé.e.s en amont aux  possibilités de barrages et à la nécessité d’auto-défense des manifestant.e.s en cas d’agression policière. Si certain.e.s peuvent dire à posteriori que cette action collective a été « pacifique » c’est bien parce que les forces de l’ordre ont choisi de s’effacer ce jour là face à la force du mouvement.

Quelques jours plus tard, quand les troupes sont revenues pour expulser, détruire et blesser – des centaines de personnes de tous horizons ont éprouvé côte à côte cette capacité d’auto-défense, avec des chants, des sittings mais aussi des cailloux et des bouteilles incendiaires. Tout.e.s celles et ceux qui ont partagé ces journées savent bien que cette diversité de réponse n’a pas été tant source de scissions et de séparations, mais bien plutôt de rencontres et de solidarités mutuelles. L’avenir de cette lutte s’est écrit pendant ces moments là, et pas depuis un bureau.

Pour notre part, il ne nous viendrait pas à l’esprit d’affirmer, que « le mouvement pratique toutes les variétés de résistance, toujours violentes »(3). La réalité du mouvement c’est une multitude de personne qui font de la logistique, des repas, de la communication, des collages, des dossier juridiques, des lance-pierres, des pansements, des chansons, qui construisent des maisons, cultivent, se couchent sur les routes ou y courent masqués… Beaucoup d’entre nous partagent ces différentes manières de se rapporter au mouvement suivant les heures, les jours, les montées de colère, de joie ou les réflexions tactiques…. Ce que nous vivons sur le terrain, ce n’est pas une nécessité de s’affirmer comme violent ou non-violent, mais une volonté de dépasser  ces catégories idéologiques et séparations neutralisantes. Nous sommes un peu trop complexes pour rentrer dans les caricatures du pouvoir : « ultras »,« gentil écolos », « opposants historiques », « jeunes zadistes »… Fort heureusement et malgré les tentatives désespérées d’Auxiette (4) ou de Lavernée (5), les divisions posées en ces termes n’ont plus eu tellement de prises sur les dynamiques de ces dernières semaines. Quand des paysans mettent en jeu leurs tracteurs et les enchaînent auprès des barricades, quand des trous sont creusés dans les routes, quand la police est prise en embuscade, il s’agit de se donner les moyens adéquats pour répondre à la situation. Ce que nous voulons mettre en avant, maintenant, ce ne sont pas des mots magiques brandis en totems comme autant de brides sur nos potentialités collectives, mais une détermination commune à ce que cet aéroport ne se fasse pas.

Quant aux profiteurs et aménageurs, nous ne nous faisons pas d’illusion sur le fait qu’ils continuent d’imposer leurs projets par la force. À nous de faire en sorte que les concrétiser finisse par leur nuire plus que de les abandonner.

Des résistant.e.s à l’opération César

(1) « Notre-Dame-des-Landes : la démocratie en question » – 05.12.2012 Par Catherine Conan, Geneviève Lebouteux, Sylvie Thébaud, Françoise Verchère, Pierre Giroire et Frank Meyer et « Notre-Dame-des-Landes, un creuset pour les mouvements citoyens » – 06.12.2012 – Par Susan George, présidente d’honneur d’Attac et Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac

(2) Quelques citations parmi d’autres : « Les opposants dans leur diversité ont multiplié les formes de contestation mais sont toujours restés intransigeants sur le fait que la lutte contre ce projet doit être non-violente. », « (…) toutes les ruses de la répression ont été mises enœuvre : (…) La manipulation en infiltrant des éléments provocateurs pour pousser à l’affrontement avec les forces de l’ordre ou à l’agressivité envers les journalistes », « Le pari de la non-violence et de la démocratie. Notre détermination reste aussi intacte que notre volonté de lutter pacifiquement contre ce projet ruineux pour les finances locales, destructeur de l’environnement et de la vie des gens qui habitent sur ce territoire et y travaillent. »

(3) Dans sa tribune Susan Georges affirme : « Aujourd’hui comme hier, les opposants pratiquent toutes les variétés de résistance, toujours non-violente. »

(4)  Jacques Auxiette président PS de la région Pays de Loire qui sur France inter avait demandé au Préfet « de passer au Kärcher la frange la plus radicale des opposantes de Notre Dame des Landes »

(5)  Christian de Lavernée, préfet de la région Pays de Loire, artisan de l’opération César qui a dénoncé à de nombreuses reprises « la violence d’une minorité autonome, venue d’ailleurs » et marqué la différence qu’il faisait entre « entre les opposants violents et les personnes et associations qui font connaître leur opinion dans un cadre légal ».

Vu sur zad.nadir.org, 13 décembre 2012

NdPN : la coprésidente d’Europe Ecologie Les Verts à l’assemblée, Barbara Pompili, remettait hier sa charge contre les « extrémistes »… en gros la « violence » est du côté des résistant-e-s, et il faut laisser faire le gouvernement avec ses jolies commissions très neutres… Voir cette vidéo. Entre autres citations croustillantes :

« Je pense que là, la question de la violence est un point très important qu’il faut absolument contenir« .

Parlant de la « commission de dialogue » du gouvernement, alors même que ce dernier affirme que l’aéroport se fera quand même : « on voit bien qu’il y a une volonté d’apaisement […] et évidemment, si il commence à y avoir de nouvelles violences si les expulsions ont lieu, ça va recréer des conditions qui ne seront pas propices au dialogue alors que je pense que c’est ce que tout le monde veut« .

« La politique a repris la main, en créant ces commissions, et il y en a deux, il y a la commission de dialogue, mais il y a aussi la commission scientifique qui doit regarder comment on peut compenser les atteintes à l’environnement de cet aéroport, donc ces deux-commissions-là, il faut les laisser travailler, et une fois qu’elles auront travaillé, on pourra conclure. »

Et on entend encore qu’EELV s’oppose à l’aéroport !

Vu aussi sur le flash info du jour, une nouvelle sortie d’Auxiette (il va falloir penser à les compiler, un vrai musée du vieux monde !) : (article de hier dans le Nouvel Observateur en ligne) : « Il est tout de même scandaleux de prétendre que la légitimité donnée par les tournevis et les pieds de biche soient supérieurs à celle conférée par le suffrage universel. » « Ce n’est pas avec des flèches, des arcs et des cabanes que l’on peut envisager notre avenir et les créations d’emplois. Cette logique est suicidaire. L’agriculture de proximité, c’est bien, mais on ne nourrit pas la planète avec l’agriculture de proximité. »

Hihihihoho !

En attendant, les actions de solidarité se poursuivent un peu partout (il y a deux jours à Blois, péage gratuit pendant près d’une heure ).

[Poitiers] Congrès Vinci : contrôles d’identité aux abords du palais des congrès

Un beau petit déploiement sécuritaire ce jeudi matin au palais des congrès du futuroscope de Poitiers, à l’occasion du congrès Vinci énergie, contre lequel le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a appelé à se rassembler. Beaucoup de vigiles ont été vus dans le palais des congrès. Aux abords, la gendarmerie nationale contrôlait les pass des congressistes et patrouillait en voitures.

Plusieurs personnes attendant sous un arrêt de bus ont ainsi vu leur identité contrôlée par des gendarmes près du palais des congrès. Sur demande des personnes contrôlées qui exigeaient un motif, le maréchal des logis-chef qui dirigeait le contrôle d’identité a répondu qu’il y avait une réquisition du procureur. Après beaucoup d’insistance pour examiner ce papier, le gendarme a fini par accepter de montrer le papier de réquisition du procureur de la république. Surprise : il s’agissait d’une autorisation à mener aujourd’hui contrôles d’identité et fouilles de véhicules, aux abords du palais des congrès, pour recherche d’armes et d’explosifs [sic] !

Or les seules armes dangereuses sur place, ainsi que l’ont fait remarquer les personnes contrôlées, étaient en possession desdits gendarmes, sous la forme de pistolets. Ajoutons qu’au sujet des « explosifs », ils seraient plutôt à chercher sur le chantier de la LGV Vinci juste à côté, qui utilise des mines ! Quant aux personnes ayant des connaissances en explosifs, elles seraient éventuellement à trouver parmi les congressistes de Vinci, où se sont peut-être rendus quelques ingénieurs des mines…

Ceux de l’Etat PS-Vinci qui agitent le hochet de la menace « violente » des opposants à leurs projets aussi pharaoniques que débiles, sont les seuls à utiliser la violence de façon systémique, et entendent en détenir le monopole pour l’exercer au quotidien. Pour reprendre Max Weber, l’Etat moderne se définit par le monopole de la violence physique légitime… et de la violence symbolique, pour reprendre Bourdieu. Avec des décisions de chantiers inutiles, coûteux, écologiquement et socialement destructeurs, à Notre-Dame-des-Landes comme à Poitiers comme partout ailleurs… prises au-dessus des gens priés d’aller se faire voir ailleurs par les vigiles surarmés du Capital et de l’Etat.

On ne lâchera rien, car la solidarité est notre force.

Pavillon Noir, 13 décembre 2012

Mise à jour : un deuxième rassemblement était appelé cet après-midi pour 16H30. A nouveau des contrôles d’identité : deux personnes auraient été embarquées à Jaunay-Clan, car elles n’avaient pas sur elles leurs papiers.

Mise à jour : les deux personnes sont sorties du poste le soir même

[Poitiers] Un magistrat épinglé pour sa partialité

NdPN : des nouvelles d’un juge déjà connu pour l’affaire des confettis

Un magistrat épinglé pour sa partialité

Les magistrats retrouvent souvent à la barre des tribunaux de vieux clients. C’est la loi du genre. Ainsi, un juge d’application des peines amené à statuer sur le sort judiciaire de certains condamnés peut aussi conduire des audiences correctionnelles. Il retrouve alors parfois des personnes dont il a converti le sursis en prison ferme si les engagements n’ont pas été respectés. C’est ce qui pendait au nez de Kevin. Interpellé en mai dernier par les policiers de Poitiers pour ivresse au guidon d’un scooter, il avait été placé en garde à vue. Le JAP (juge de l’application des peines) qui suivait Kevin avait été sollicité pour émettre un avis sur son comportement face à ses obligations judiciaires. Le juge Leclerc estimait qu’il était « incompatible avec un suivi en milieu ouvert ». Quand il a été jugé en août dernier pour son affaire d’ivresse, Kevin est tombé sur le même juge ! Il l’a condamné à deux mois… de prison ferme. Une sanction jugée démesurée par l’avocat de Kevin, Me Aurélien Bourdier. Il vient d’obtenir de la cour d’appel l’annulation du jugement rendu et une relaxe partielle. La peine de Kevin a été ramenée à des jours amende. Mais surtout, l’arrêt relève que le « doute du prévenu sur l’impartialité de son juge était fondé par les circonstances et aurait dû amener M. Leclerc à renvoyer l’affaire devant un autre juge ».

Nouvelle République, 10 décembre 2012