NdPN : le téléphone portable ne sert pas que d’auto-balise et de mouchard. Nous avons déjà relaté sur ce blog plusieurs articles au sujet des ondes électromagnétiques (voir celui de Bastamag). Ce soir, l’association Robin des Toits donne une conférence à Migné-Auxances.
Ondes électromagnétiques : » Pas de portable avant 14 ans «
Ce soir à Migné-Auxances, Marc Cendrier, chargé de l’information scientifique à l’association Robin des Toits, dira pourquoi il se passe de téléphonie mobile.
Quel est le rôle de Robin des Toits ?
« Il est double. On apporte des formes d’assistance aux victimes des ondes électromagnétiques et de la téléphonie mobile et on diffuse de l’information. »
Vous avez un téléphone portable ?
« Je n’en ai jamais eu et n’ai pas l’intention d’en avoir. »
Quel est le danger, selon vous ?
« C’est ce que ces charmants objets transmettent à l’organisme des gens qui ont l’inconscience de les mettre près de leur crâne. Le cerveau a fait l’objet d’études scientifiques montrant qu’il subit des perturbations importantes en raison des effets de l’exposition aux émissions de téléphone mobile. Et c’est le niveau élémentaire de l’équilibre général qui est attaqué dans l’être vivant complexe que nous sommes : la structure moléculaire et les processus physiologiques. »
Que préconisez-vous ? (1)
« On demande l’interdiction totale de la vente de téléphone portable pour les moins de 14 ans, ainsi que la suppression pure et simple du wifi. On ne veut pas supprimer le téléphone mobile mais appliquer une réglementation. Le point central est de fixer un maximum d’intensité, ce que l’on appelle la valeur limite d’exposition. Si on l’impose aux opérateurs, il n’y a plus que les personnes fragiles qui subiront les conséquences. »
C’est-à-dire ?
« Les victimes d’électro-hypersensibilité sont condamnées à vivre dans les champs ou les bois. Robin des Toits aident ces personnes à trouver des endroits appropriés. »
Existe-t-il une prise de conscience ?
« Les gens ont de la peine à sortir de l’intoxication publicitaire mais c’est en train de venir. On le voit pour les antennes relais. »
Un portable, c’est indispensable, non ?
« Cet appareil rend des services mais on peut s’en passer. J’en suis un exemple et on ne peut pas dire que je passe ma vie sur une chaise longue. Simplement, j’utilise beaucoup le téléphone filaire. »
(1) L’Assemblée Nationale vient d’adopter le 23 janvier une proposition de loi pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques générées par les technologies sans fil.
« Téléphonie et ondes, quels dangers ? » ce soir à 20 h 30 salle de la Comberie à Migné-Auxances avec Marc Cendrier, de l’association Robin des Toits, Gérard Daigne et Jean-Claude Rebillat, physiciens. Organisation : Adema (Association pour la Défense de l’Environnement de Migné-Auxances). Plus d’informations sur www.robindestoits.org
Recueilli par Jean-François Rullier, Nouvelle République, 28 janvier 2014
Habitante de Migné-Auxances, Monique Savigny souffre d’électro-hypersensibilité. Elle nous livre son témoignage :
« Je suis électro-hypersensible depuis le mois d’octobre 2009. Peu à peu, je ne supportais plus physiquement le téléphone portable qui m’occasionnait des douleurs à la tête, puis la télévision et les ordinateurs. Ceci durant six mois.
Sans téléphone, sans télé, sans ordinateur
Au mois de mars, suite à un séjour prolongé dans une maison proche d’une antenne de téléphonie mobile, le téléphone sans fil m’est devenu insupportable. Je ne pouvais plus l’utiliser. Je ne supportais plus qu’une personne téléphone dans la pièce ou j’étais, puis dans l’ensemble de la maison car le wifi me provoquait des douleurs infernales dans le cerveau accompagnées de problèmes de mémoire et de soucis d’élocution. Rapidement, beaucoup d’appareils électriques en fonctionnement, qui n’étaient pas mis à la terre, m’obligeaient à quitter la pièce. Le téléphone portable allumé n’était plus tolérable dans la maison. Comme tous les champs électromagnétiques étaient synonymes de douleurs atroces, je me suis retrouvée chez moi, sans téléphone, sans télé, sans ordinateur, avec l’électricité coupée dans certaines pièces. Elle l’est encore aujourd’hui dans celle ou je dors. Plus question d’aller dans les magasins, sortir, écouter de la musique ou aller au cinéma. Je pouvais seulement aller dans les bois à condition qu’il n’y ait pas d’antenne à moins de 500 mètres. Mes amis, qui devaient éteindre leur portable avant de rentrer chez nous, avaient du mal à comprendre ce qu’il m’arrivait.
« Depuis peu, mon état s’est un peu amélioré »
Je suis soignée par le professeur Belpomme, cancérologue à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Ce spécialiste a mis au point une série d’analyses et des examens du cerveau qui mettent en évidence l’électro-hypersensibilité d’un patient : mesure de l’oxygénation du cerveau, évaluation des marqueurs de stress oxydatifs, mesure du taux de mélatonine, mesure du taux d’histamine… Un traitement me permet de moins souffrir tout en restant protégée chez moi mais ne donne pas toujours les résultats escomptés pour beaucoup d’électro-sensibles. A ce jour, l’électro-hypersensibilité n’est pas reconnue par les pouvoirs publics. Les visites médicales, les examens et la plupart des médicaments ne sont donc pas remboursés ! Depuis peu, mon état s’est amélioré grâce à un nouveau traitement et un régime. Cependant, les antennes de la téléphonie mobile me posent toujours problèmes avec douleurs au cerveau, des difficultés de concentration ou des nausées. »
Nouvelle République, 28 janvier 2014