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 » Les mêmes propos homophobes qu’à l’époque du Pacs « 

 » Les mêmes propos homophobes qu’à l’époque du Pacs « 

Les pro-mariage pour tous manifestaient hier à Angoulême. Avec eux, David Allizard qui revient sur les dernières semaines de débat dans la rue.

David Allizard, président de l’association « En tous Genres », milite pour une loi sur le mariage pour tous et plus généralement, contre les discriminations et l’homophobie.

Avez-vous été surpris par la manifestation anti-mariage pour tous de la semaine passée et de certaines remarques qui ont pu y être tenues ?

« Pas vraiment. Ce sont les mêmes idées ou les mêmes propos homophobes qu’à l’époque du débat sur le Pacs. Ces dernières années on entendait moins ce genre de propos, mais c’était latent. Un événement comme la manifestation de la semaine dernière n’a fait que les remettre sur la scène publique. On est toujours sur une opposition essentiellement religieuse. Même si on a vu l’UMP rejoindre le FN sur ce terrain… »

Rien n’a vraiment changé depuis le Pacs ?

« Globalement, l’opinion publique a évolué sur l’homosexualité. D’ailleurs, bon nombre de Français sont favorables à ce projet de loi. Bien plus qu’à l’époque du Pacs. Et chez les opposants, plus personne ne veut être taxé d’homophobe. Il faut croire qu’on trouvait ça moins choquant hier qu’aujourd’hui… Là aussi on évolue mais ça s’arrête à l’étiquette, les propos homophobes sont toujours là. »

Quelles sont les réactions en région ?

« A Poitiers, ça se passe plutôt bien. Quand on distribue des tracts, on est bien accueillis. Ce n’est pas le cas partout. A Angoulême, nos affiches sont systématiquement arrachées et il y a quelques jours, des militants ont été pris à partie… »

Comment réagissent à ce débat les personnes homosexuelles que vous accueillez à l’association ?

« Les semaines sont rudes pour les jeunes qui se découvrent en ce moment une orientation sexuelle. Et imaginez ce que peuvent ressentir des enfants qui grandissent actuellement dans des familles homoparentales ? Cette réalité est souvent niée par les opposants, mais dans les faits, les familles homoparentales existent déjà ! Les parents et grands-parents de personnes homosexuelles souffrent aussi du regard qui peut être porté sur leur proche. On ne peut pas rester insensible quand on entend comme je l’ai entendu, son enfant se faire traiter de zoophile, de pédophile ou de polygame ! C’est aussi pour ça que nous manifestons, pour montrer qu’il n’y a pas que ça, que la France n’est pas rétrograde à ce point. »

Comment voyez-vous l’avenir ?

« A court terme, ces attaques mettent toutes ces familles en difficulté mais si le projet de loi aboutit, ça leur permettra d’avancer dans un monde plus égalitaire. Et les blessures du moment s’effaceront, comme ce fut le cas après le Pacs. »

Hier, ils étaient 1.000 à Angoulême (selon les organisateurs). Dimanche prochain, des bus seront affrétés depuis Poitiers pour se rendre à la manifestation parisienne pour le mariage pour tous.

Propos recueillis par Delphine Noyon, Nouvelle République, 20 janvier 2013

[Paris] Appel à un bloc anti-homophobie antisexiste et antiraciste

NdPN : voici un tract dont la Fédération Anarchiste est, entre autres organisations, signataire. Ce tract a été rédigé en vue de la manif du 27 janvier prochain à Paris, en faveur du « mariage pour tou-te-s ». Il apporte un point de vue radicalement divergent de celui du gouvernement en place.

 

Appel à un bloc anti-homophobie antisexiste et antiraciste

 

FACE AUX TRAHISONS SOCIALISTES :  SOLIDARITÉ DES MINORITÉS !

Ces derniers mois ont été l’occasion d’un funeste « débat » sur l’égalité des droits entre couples hétérosexuels et couples LGBT en matière de mariage et de filiation, qui a attisé une homo-lesbo-transphobie violente. Ce climat de haine généralisé s’est cristallisé dans des manifestations ralliant homophobes de gauche, de droite et d’extrême-droite, n’hésitant pas à s’allier lorsqu’il s’agit de défendre l’ordre-moral et la différence-des-sexes.

Ces manifestations sont extrêmement préoccupantes, et montrent une convergence des réactionnaires, aujourd’hui pour promouvoir la marginalisation des minorités sexuelles, demain pour entretenir le harcèlement, la répression et la précarisation des étrangEREs.

Le gouvernement socialiste ne condamne toujours pas ces manifestations.  Ses atermoiements, reculades et trahisons (abandon de la PMA pour les couples de lesbiennes, « liberté de conscience », « dialogue » avec les autorités religieuses etc) ne font que légitimer davantage un « débat » dont le seul objet est la validité de la vie des LGBT. L’indécence de ce « débat » et le peu d’indignation qu’il suscite nous désole : quel niveau de haine faut-il atteindre pour qu’une réelle mobilisation émerge en soutien aux minorités ?

Ce déversement de haine et l’homophobie d’Etat toujours inscrite dans la loi promeuvent une hiérarchisation des vies. Parce que leurs vies ont moins de valeur que les autres, les LGBT sont exposéEs à une précarité matérielle et affective accrue qui se traduit par des risques de suicide plus élevés chez les jeunes et par des taux record de contaminations au VIH-sida chez les femmes trans et les pédés.

Les errances du Parti Socialiste sur le mariage et la filiation ouverts à touTEs sont de très mauvais augure quant à l’accès aux droits pour les personnes trans (changement d’état civil libre et gratuit), et confirment l’absence de réelle inclusion des problématiques trans dans les préoccupations gouvernementales.

Le parti qui ouvre un boulevard à la haine homo-lesbo-transphobe, aux droites extrêmes et à l’extrême droite est aussi celui qui ferme toujours plus les frontières aux étrangEREs et demandeuSEs d’asile. Alors qu’il prétendait il y a encore quelques mois incarner « le changement », il perpétue les mesures et les violences sécuritaires et racistes des gouvernements précédents :

- Il se targue d’avoir élargi les critères ouvrant le droit au séjour, alors que le nombre de régularisations est toujours limité, et le nombre des expulsions toujours plus élevé. - Il a enterré la promesse d’ouverture du droit de vote aux étrangEREs. - Il expulse les Rroms plus violemment encore que le gouvernement de  Nicolas Sarkozy - Il expose encore et toujours les travailleuSEs du sexe aux violences, en subordonnant l’abrogation du délit de racolage public à une pénalisation des clientEs dont les conséquences seront exactement les mêmes, - Il a abandonné le récépissé après contrôle d’identité et entend légitimer une fois de plus les violences policières contre les sans-papiers en instaurant une « retenue » de 16h.

Si cela ne suffisait pas, le même gouvernement entend pérenniser toutes les mesures de stigmatisation des plus précaires mises en place au cours des 5 dernières années. Il refuse d’abandonner les franchises médicales qui constituent un véritable impôt sur la maladie et de lutter contre les inégalités sociales.

Le Parti Socialiste feint d’avancer en faveur de l’égalité des droits, mais son action des derniers mois prouve le contraire. L’égalité des droits proposée par le gouvernement n’est rien d’autre qu’une égalité fragmentée : en se targuant d’ouvrir des droits aux LGBT d’une main, il s’agit d’en refuser aux étrangEREs de l’autre.

À cela nous répondons :

ASSEZ DE DÉBAT, DES DROITS POUR TOUTES !

La stratégie de morcellement de l’égalité adoptée par le gouvernement lui permet d’effacer totalement la perspective des LGBT étrangEREs et précaires, tout en se gargarisant d’œuvrer pour elles-eux, alors même qu’il les expose toujours aux violences d’Etat.

Les atermoiements du PS sur les droits des LGBT lui permettent paradoxalement de faire durer un « débat » dans lequel il a le beau rôle. Ce faisant, il occulte les effets dévastateurs de ses politiques néo-libérales, sécuritaires et racistes au sein de ces mêmes communautés LGBT.

Revendiquer l’égalité des droits ne se limite pas à manifester sporadiquement pour l’ouverture du mariage et de la filiation aux couples LGBT : il s’agit de revendiquer l’égalité réelle et sans division.

Pour cela, rejoignez-nous le 27 janvier dans un bloc anti-homophobie, antisexiste et antiraciste.

NOUS N’OBTIENDRONS QUE CE QUE NOUS LEURS PRENDRONS !

Premiers signataires : Act Up-Paris, Alternative Libertaire Paris Nord-Est, CNT Santé-Social, Collectif 8 mars pour toutes, Étudions Gayment, Fédération Anarchiste, P !nkBloc (Cortège Queers&Freaks en tous genres), Strass (Syndicat du Travail Sexuel), les TumulTueuses

FACE AUX TRAHISONS SOCIALISTES :  SOLIDARITÉ DES MINORITÉS !

Ces derniers mois ont été l’occasion d’un funeste « débat » sur l’égalité des droits entre couples hétérosexuels et couples LGBT en matière de mariage et de filiation, qui a attisé une homo-lesbo-transphobie violente. Ce climat de haine généralisé s’est cristallisé dans des manifestations ralliant homophobes de gauche, de droite et d’extrême-droite, n’hésitant pas à s’allier lorsqu’il s’agit de défendre l’ordre-moral et la différence-des-sexes.

Ces manifestations sont extrêmement préoccupantes, et montrent une convergence des réactionnaires, aujourd’hui pour promouvoir la marginalisation des minorités sexuelles, demain pour entretenir le harcèlement, la répression et la précarisation des étrangEREs.

Le gouvernement socialiste ne condamne toujours pas ces manifestations.  Ses atermoiements, reculades et trahisons (abandon de la PMA pour les couples de lesbiennes, « liberté de conscience », « dialogue » avec les autorités religieuses etc) ne font que légitimer davantage un « débat » dont le seul objet est la validité de la vie des LGBT. L’indécence de ce « débat » et le peu d’indignation qu’il suscite nous désole : quel niveau de haine faut-il atteindre pour qu’une réelle mobilisation émerge en soutien aux minorités ?

Ce déversement de haine et l’homophobie d’Etat toujours inscrite dans la loi promeuvent une hiérarchisation des vies. Parce que leurs vies ont moins de valeur que les autres, les LGBT sont exposéEs à une précarité matérielle et affective accrue qui se traduit par des risques de suicide plus élevés chez les jeunes et par des taux record de contaminations au VIH-sida chez les femmes trans et les pédés.

Les errances du Parti Socialiste sur le mariage et la filiation ouverts à touTEs sont de très mauvais augure quant à l’accès aux droits pour les personnes trans (changement d’état civil libre et gratuit), et confirment l’absence de réelle inclusion des problématiques trans dans les préoccupations gouvernementales.

Le parti qui ouvre un boulevard à la haine homo-lesbo-transphobe, aux droites extrêmes et à l’extrême droite est aussi celui qui ferme toujours plus les frontières aux étrangEREs et demandeuSEs d’asile. Alors qu’il prétendait il y a encore quelques mois incarner « le changement », il perpétue les mesures et les violences sécuritaires et racistes des gouvernements précédents :

- Il se targue d’avoir élargi les critères ouvrant le droit au séjour, alors que le nombre de régularisations est toujours limité, et le nombre des expulsions toujours plus élevé. - Il a enterré la promesse d’ouverture du droit de vote aux étrangEREs. - Il expulse les Rroms plus violemment encore que le gouvernement de  Nicolas Sarkozy - Il expose encore et toujours les travailleuSEs du sexe aux violences, en subordonnant l’abrogation du délit de racolage public à une pénalisation des clientEs dont les conséquences seront exactement les mêmes, - Il a abandonné le récépissé après contrôle d’identité et entend légitimer une fois de plus les violences policières contre les sans-papiers en instaurant une « retenue » de 16h.

Si cela ne suffisait pas, le même gouvernement entend pérenniser toutes les mesures de stigmatisation des plus précaires mises en place au cours des 5 dernières années. Il refuse d’abandonner les franchises médicales qui constituent un véritable impôt sur la maladie et de lutter contre les inégalités sociales.

Le Parti Socialiste feint d’avancer en faveur de l’égalité des droits, mais son action des derniers mois prouve le contraire. L’égalité des droits proposée par le gouvernement n’est rien d’autre qu’une égalité fragmentée : en se targuant d’ouvrir des droits aux LGBT d’une main, il s’agit d’en refuser aux étrangEREs de l’autre.

À cela nous répondons :

ASSEZ DE DÉBAT, DES DROITS POUR TOUTES !

La stratégie de morcellement de l’égalité adoptée par le gouvernement lui permet d’effacer totalement la perspective des LGBT étrangEREs et précaires, tout en se gargarisant d’œuvrer pour elles-eux, alors même qu’il les expose toujours aux violences d’Etat.

Les atermoiements du PS sur les droits des LGBT lui permettent paradoxalement de faire durer un « débat » dans lequel il a le beau rôle. Ce faisant, il occulte les effets dévastateurs de ses politiques néo-libérales, sécuritaires et racistes au sein de ces mêmes communautés LGBT.

Revendiquer l’égalité des droits ne se limite pas à manifester sporadiquement pour l’ouverture du mariage et de la filiation aux couples LGBT : il s’agit de revendiquer l’égalité réelle et sans division.

Pour cela, rejoignez-nous le 27 janvier dans un bloc anti-homophobie, antisexiste et antiraciste.

NOUS N’OBTIENDRONS QUE CE QUE NOUS LEURS PRENDRONS !

Premiers signataires : Act Up-Paris, Alternative Libertaire Paris Nord-Est, CNT Santé-Social, Collectif 8 mars pour toutes, Étudions Gayment, Fédération Anarchiste, P !nkBloc (Cortège Queers&Freaks en tous genres), Strass (Syndicat du Travail Sexuel), les TumulTueuses

affiche27janvier

[De Saint-Nazaire à Poitiers, ZAD partout] Soutien à Camille + Rassemblement à Poitiers contre le projet d’aéroport à NDDL

NdPN : à la soirée-débat de ce vendredi soir à Poitiers, contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a été annoncé un petit rassemblement par le comité de soutien poitevin, dans le cadre de la journée d’action de demain, en soutien à la ZAD contre le projet d’aéroport. Le Rdv a été fixé à demain samedi, 15H, devant le local du PS à Poitiers (16 Rue du Mouton, ça ne s’invente pas), pour tous les gens qui en ont envie, chacun-e pouvant ramener ses idées.

Par ailleurs Camille passe en procès pour avoir refusé de donner en gardav’ son ADN, sa trogne en photo et ses empreintes aux flics, qui l’avaient arrêté sur Notre-Dame-des-Landes il y a tout juste trois mois. Solidarité avec Camille ! Ci-joints son texte et le tract du Codelib de Saint-Nazaire, invitant à venir le soutenir le mardi 22 janvier au tribunal de Saint-Nazaire à 14H.

ZAD partout !

***

Texte de Camille

Jeudi 18 octobre, Notre-Dame-des-Landes, troisième jour de l’opération César. Il est 10 heures du matin. Je quitte la Vache Rit à pied en direction du bourg de NDDL. Arrivé au lieu-dit Les Ardillières, barrage de Police. Contrôle des identités. Je n’ai pas mes papiers. Je donne nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance. Mais ça ne suffit pas aux Gendarmes envoyés spécialement de Fresnay-sur-Sarthe pour me pourrir la journée. Ils m’emmènent à la Gendarmerie de La-Chapelle-sur-Erdre pour une « vérification d’identité ». On m’installe dans un bureau avec six robocops locaux.

« Qu’est-ce qu’il a fait celui-là ?

– Il a pas ses papiers.

– Comme par hasard !

– Et il a pas non plus de téléphone, et personne ne peut l’identifier.

– Evidemment. Ça serait trop facile. »

Après m’avoir fait la morale sur l’immense danger que je courais en sortant sans mes papiers, une gentille fliquette m’annonce qu’elle va procéder à des « relevés anthropologiques » sur ma personne. Après lui avoir demandé la nature de ces relevés (en l’occurrence, prise d’empreintes digitales et photos), je l’informe de mon refus de me soumettre à ceux-ci. On dirait que les gendarmes se sont passé le mot car ils défilent les uns après les autres dans le bureau pour essayer de me faire changer d’avis, chacun usant d’une technique différente.

Un flic me montre des photos de moi à 10 ans ainsi que les PV qui vont avec. Photos et PV qui n’avaient pas été informatisés à l’époque et que les gendarmes ne sont normalement pas autorisés à conserver dans leurs fichiers après mes 18 ans. Il me dit que c’est lui qui a pris ma déposition il y a dix ans, dans un petit village normand. Quel hasard ! J’en conclue qu’il a réussi à m’identifier. Il me répond qu’il ne me reconnait pas, que les photos sont trop vieilles.

Un autre flic se connecte sur Facebook avec son compte perso et il retrouve un ancien compte m’appartenant que je pensais avoir supprimé. C’est probablement là qu’il retrouvera le nom d’un de mes anciens employeurs à qui il téléphonera le jour même pour vérifier mon identité.

Malgré tous ces éléments, les flics maintiennent qu’il n’est pas possible de m’identifier tant que je refuse de filer mes empreintes. C’est à ce moment que je comprends que la consigne « zéro arrestation » a été levée, que je suis le premier à me faire choper et que je vais leur servir de souffre-douleur.

J’aperçois la procureure de Saint-Nazaire, elle est dans les locaux. On me dit que c’est elle qui a ordonné les relevés et qu’elle vient de décider de me placer en garde-à-vue suite à mon refus. Je refuse de signer le PV, je demande un toubib et un avocat.

Je suis transféré à Nort-sur-Erdre vers midi. Pendant ce temps, à l’autre bout de la France, la Gendarmerie de mon village se pointe chez moi pour vérifier que c’est bien là que j’habite. Manque de pot, il n’y a personne et pas de nom sur la boîte aux lettres.

En garde-à-vue je n’ai (presque) rien à déclarer. Oui, non, je refuse de répondre, je veux voir un avocat. Le commis d’office arrive en fin d’aprem, on nous auditionne (grâce à mon absence de collaboration, aucune audition n’aura duré plus de cinq minutes), je refuse encore de signer et je finis tout de même par sortir, malgré les menaces des gendarmes sarthois (« si tu parles pas, on te garde 48 heures »).

Refuser de donner ses empreintes (et son ADN) est plus que jamais nécessaire face au fichage généralisé. Les flics disposent déjà de nombreux éléments pour nous identifier (Facebook, leurs propres fichiers, les anciens employeurs …), ne leur en donnons pas plus.

Si vous êtes sur Saint-Nazaire le 22 janvier 2013 et que vous ne savez pas quoi faire dans l’après-midi, je vous invite à mon premier procès au pénal, à 14 heures au TGI (rue Albert de Mun). Ça ne va pas être le procès du siècle mais un peu de soutien sera le bienvenu.

Nique le fichage et vive la ZAD.

Camille.

***

FFiicchhaaggee,, IInnttiimmiiddaattiioonn,, CCrriimmiinnaalliissaattiioonn :: BBAASSTTAA !!

Le 18 octobre 2012, sur la ZAD au lieu dit les Ardillières Camille se fait contrôler par la gendarmerie en regagnant à pied le Bourg de Notre Dame des Landes. C’est le début de l’opération César, et il ne fait pas bon ne pas avoir ses papiers sur soi, surtout quand on est jeune, chevelu… suspect quoi !

Pour la peine Camille est emmené pour contrôle d’identité à la gendarmerie de La Chapelle-sur-Erdre. Camille donne son nom, son adresse, sa date de naissance ; bref tout ce qui normalement suffit aux pandores pour identifier un quidam. Mais ça ne suffit pas.

La bien connue procureure Lecoq de Saint-Nazaire, trouve qu’en l’absence de papiers, Camille serait bien mieux en garde-à-vue. Surtout que Camille refuse de se faire prendre en photo et de donner ses empreintes digitales comme son ADN.

Peu importe qu’un gendarme, dans un excès de zèle à jouer avec son compte faceboock ait identifié un ancien employeur de Camille qui, contacté par téléphone, donne suffisamment d’éléments aux gendarmes pour confondre l’identité du suspect. Camille n’a pas ses papiers, camille doit être gardé à vue. Camille refuse le fichage, Camille doit être poursuivi.

Camille sera relâché le soir du 18 octobre, après 8 heures de garde-à-vue, le déplacement d’un médecin, d’un avocat, et sans avoir rien fait de plus que ce qui avait dèjà été fait le matin : décliné son identité. Et pour avoir refusé d’être photographié et de donner ses empreintes digitales, Camille est poursuivi par le parquet de Saint-Nazaire.

Camille passe en procès le mardi 22 janvier à 14H00 au tribunal de Saint-Nazaire.

Rassemblement de soutien : refusons le fichage de la population, l’intimidation et la criminalisation de l’action militante.

Tract du CODELIB de Saint-Nazaire

NdPN : A retrouver aussi sur :

http://www.codelib.info/

http://zad.nadir.org/spip.php?article1021

http://nantes.indymedia.org/article/26938

Le Monde Libertaire N°1693 (du 17 au 23 Janvier 2013)

NdPN : après quelques vacances, le monde libertaire hebdo revient en kiosques. Diffusion militante à prix libre ce samedi de 11H à 12H devant le parvis de Notre-Dame la grande à Poitiers. Un exemplaire sera laissé au biblio-café (rue de la cathédrale) pour consultation libre. Comme d’habitude, trois articles sont d’ores et déjà consultables en ligne sur le site du Monde libertaire (voir les liens internet dans le sommaire ci-dessous). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire N°1693 (du 17 au 23 Janvier 2013)

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«La voilure a été augmentée créant un yacht plus confortable et plus performant. » – Corto Maltese

Sommaire du Monde Libertaire

Actualité

Sept mois, c’est trop, par le groupe Salvador Seguí, page 3

Non à un nouvel AZF, par le Groupe de Martigues, page 4

Presstalis en grève, par le groupe Salvador Seguí, page 4

Des nouvelles de PSA, par S. Larios, page 5

La météo glacée des syndicats, par J.-P. Germain, page 6

Viol contre les pauvres en Inde, par P. Sommermeyer, page 7

La Chronique néphrétique, de Rodkol, page 8

Arguments

À propos d’euthanasie, par P. Schindler, page 9

Variations sur la volonté de mourir, par G. Novellino, page 10

Pour une agriculture écologique, par J. Langlois, page 12

Une mauvaise définition du mot «matérialisme », par N. Potkine, page 14

International

Un point lumineux sur le mouvement anarchiste, par B. Morris, page
15

Expressions

Un anarchiste précurseur, par J.-M. Raynaud, page 18

Trous de mémoire, par R. Pino, page 19

Sacco et Vanzetti mis en scène, par Béa, page 20

À propos d’un gros couillon, par L. Lestran, page 21

Mouvement

Commuiqué des Relations extérieures, page 22

La Radio, page 22

L’Agenda des anars, page 23

Illustrations

Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Nemo, LaSala, Riri

Editorial

L’année commence très bien. À preuve ces révélations datées du lundi 7 janvier, par notre confrère Daniel Schneidermann, bien timidement relayées par le Washington Post, un journal de France 2 et L’Humanité – bien sûr, les autres, les télés, tabloïdes, les médias à la solde n’en ont pipé mot. En effet, une fracassante nouvelle circule dans les salles de rédaction bien informées, celles qui se préoccupent davantage de l’avenir de notre planète que des frasques russophiles de Depardieu ou des exigences éléphantesques de Brigitte Bardot. Attention, on se tient bien, ça vaut son pesant de nougat : deux économistes du sacro-saint FMI, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, pour ne point les nommer, ont révélé dans un très sérieux et très officiel document de 44 pages que les «experts économiques», et à leur suite les dirigeants politiques du monde entier «se sont trompés en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe ». Le FMI se serait planté dans ses prédictions du fait d’un «mauvais coefficient de calcul » malencontreusement introduit dans son logiciel à lire l’avenir ce qui lui a fait «sous-estimer l’impact négatif des politiques d’austérité sur la croissance ». Ce regrettable bug l’aurait empêché de réaliser que « l’austérité assèche la demande », et tue du même coup dans l’oeuf toute velléité de croissance économique. Ce que quelques «dissidents» de la doxa néolibérale en vogue, comme Paul Krugman, s’entêtent à répéter: «En économie, mes dépenses sont tes revenus, et mes revenus sont tes dépenses.» Ce que tout élève de CM2 est capable de comprendre, pourrait-on ajouter. Il aura fallu qu’un expert se lâche pour qu’enfin – à contrecourant des sempiternels et absurdes titatas – quelqu’un ose se dire que «le roi est nu» et qu’en régime néolibéral l’austérité ne peut signifier que chômage, inégalités, misère, licenciements pour la majorité des gens. Pan dans l’oeil des dévots du serrage de ceinture, des gouvernants peu ou prou élus d’Europe et d’ailleurs. Pan sur le bec de la Parisot, du Medef et des tenants de l’austérité, suintants de suffisance, qui, à tour de bras, délocalisent, flexibilisent, réduisent les voilures. Pan sur le nez des pervers sectataires de la crise, qui assoient leurs pouvoirs sur l’infantilisation des exploités. Pan dans le ventre des affameurs donneurs de leçons, des prédicateurs alarmistes aux cerveaux en forme de bourses, des licencieurs professionnels pourris de bonne conscience, des experts autoproclamés en malheur, des agences de notation autoréalisatrices, des prédicateurs de tout poil et de leurs gurus. Pan dans la trogne des adorateurs d’équilibre budgétaire et de leurs bêlantes dupes.