Archives de catégorie : Propagande marchande

[Poitiers] « Vive la république », tout un programme…

ndPN : « Vive la République » est un groupement de patrons de la « zone République » – une grosse tumeur marchande en bordure de Poitiers – qui mérite bien son nom.

A l’occasion d’une réunion, lundi dernier, de cette association hautement philanthropique (et d’ailleurs « pilotée par Bernard Giraudon, directeur adjoint de la Maison de la formation »), ses principales préoccupations ont été rappelées. Elles rappellent bien, en effet, cette merveilleuse « République » qui nous rend toujours plus heureux-euses au quotidien.

Saccage écologique d’abord, avec l' »aménagement » de la ZAC des Montgorges voulue par Vinci (avec un super « pôle motos ») et l’extension de la zone d’activités République (avec l’émergence de « République IV », un peu comme la IVème République émergeant du champ de ruines de la guerre).

On maquillera tout cela, comme il se doit, d’une bonne couche de peinture verte fluo, à coups d’annonces de « développement durable », de « tri sélectif », de « coulée verte » et d’ « éco-quartier ».

Flicage et contrôle social ensuite, avec le chantier « sécurité et vidéo », en partenariat avec police, vigiles privés, et criminologue… avec ses « petits kits de vidéosurveillance à monter soi-même » : voilà de quoi rassurer les chantres des droits de l’homme riche !

Sans oublier le volet Démocratie en carton-pâte, avec le chantier « communication », consistant à organiser « rencontres et conférences », histoire d’extirper aux forceps un consentement citoyenno-participativiste de bon aloi.

Le tout bientôt connecté à l’univers mégalopole, grâce au chantier de la LGV, dont les tirs de mines font swinguer les riverains. Il ne manque rien à ce projet « d’avenir », qui rassemble décidément toutes les caractéristiques du vieux monde moisi dont nous ne voulons plus !

Vive la République en quête d’une nouvelle identité

Le groupement des acteurs économiques s’agrandit. Sécurité, développement durable, aménagement et communication figurent parmi ses priorités.

L’an dernier, elle fêtait son dixième anniversaire. Un âge qui permet encore de voir l’avenir avec sérénité et de grandir. Créée sous l’égide de la chambre de commerce et d’industrie, VLR, Vive la République, fédère aujourd’hui quelque 170 entreprises sur les 450 que compte un vaste territoire qui s’étend en gros de la route de Vouneuil en passant par les zones République I, II et III, le centre de gros, Chasseneuil, Migné-Auxances et la future zone des Montgorges à Poitiers. L’association a également opéré « la fusion » avec ses voisines comme Grand Axe et les Portes de l’Auxances. Aujourd’hui, Vive la République est à la recherche d’une nouvelle identité et d’un nouveau nom. Elle vient d’ailleurs de solliciter ses adhérents et tous les acteurs économiques de la zone pour qu’ils apportent leurs idées.

En attendant la LGV

Réunie lundi soir en assemblée générale à Migné-Auxances, l’association a fait le point sur les principaux chantiers à initier ou poursuivre en 2012. > Aménagement. On suit de près celui de la zone des Montgorges (35 ha dont un tiers dédié aux activités économiques) celui de la zone République IV (150 ha) dont les travaux doivent commencer fin 2012. enfin et surtout peut-être celui de la future ligne LGV qui va occasionner « beaucoup de perturbations pour les entreprises de la zone ». > Développement durable. Des tests sur le tri sélectif des déchets papiers et carton vont être réalisés. Côté transports, l’association entend inciter salariés et dirigeants « à aller vers des actions de covoiturage ». Dans le cadre de la semaine de la mobilité, elle organisera le 20 septembre prochain une action spécifique dédiée à l’écoconduite et au covoiturage. > Sécurité et vidéo. C’est l’un des grands chantiers de l’association. Celle-ci se veut par exemple « un facilitateur d’échanges » entre les forces de police et les sociétés privées en charge de la sécurité sur le secteur. La commission chargée de ce dossier va par ailleurs lancer une enquête d’envergure auprès de toutes les entreprises pour mesurer leur niveau d’équipement. Un questionnaire est en préparation. Une stagiaire spécialisée en criminologie a été recrutée pour gérer ce dossier. > Communication. VLR va poursuivre ses actions pour fédérer les adhérents en organisant rencontres et conférences à intervalles réguliers au cours de l’année.

Contact : 05.49.60.98.10.

Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 18 avril 2012

[Migné-Auxances 86] Avec Vinci ta maison va swinguer

Migné-Auxances : les tirs de mines inquiètent les riverains de la LGV

Les tirs de mines du chantier de la LGV font trembler  les riverains. Et tous ne bénéficient pas d’une expertise de leur maison.

Ils ont cru à un passage d’avion de chasse franchissant le mur du son. La cause des vibrations était bien plus proche : le chantier de la future ligne TGV à grande vitesse (LGV).

Des tranchées doivent être creusées dans la roche. Les premiers essais de tirs de mines se sont déroulés la semaine dernière pour valider les procédures avant de lancer les tirs à répétition (1).

«  Nos maisons sont en terrain argileux  »

« Les bibelots ont vibré. Ma fille était seule à la maison, elle se demandait ce qui se passait, elle a eu très peur », confie une riveraine de la rue de la Longerolle, à Migné-Auxances. « On savait bien que des tirs devaient avoir lieu, ils l’avaient dit à la réunion de début avril, mais on ne savait pas quand, on a été très surpris. Ils parlent de deux cents tirs ! Là, on en a déjà eu quatre ou cinq et on se demande ce qui va se passer ! », commente une autre. La grogne commence à monter sur fond d’inquiétude future pour les maisons. « Ici, rue de la Longerolle, les maisons sont construites sur un terrain argileux, on a déjà eu les conséquences de la sécheresse, on n’aimerait pas que ça recommence à cause des mines. » La crainte clairement exprimée avec la répétition des implosions dans le sol, c’est l’apparition de fissures dans les habitations. Tous les riverains de la zone actuellement en travaux à Chardonchamp ne sont pas logés à la même enseigne. Pour certains, Cosea a demandé au tribunal administratif de Poitiers de désigner un architecte expert, chargé d’examiner les maisons à ses frais. Ce qui provoque des réactions, c’est que Cosea paie et… décide du périmètre concerné par l’expertise (2). Un périmètre trop limité aux yeux de ceux qui sont en dehors et qui, malgré tout, disent ressentir fortement les vibrations. Ils ont lancé une pétition pour se faire entendre. « J’en suis exclu », explique Jean-Louis Jollivet, président de l’association de défense de l’environnement de Migné-Auxances (Adema). « Je viens d’être privé de téléphone et d’Internet pendant quatre jours après des tirs de mines. Pour le périmètre, ils avaient prévu d’expertiser dans un premier temps, dans une bande de 150 m, finalement portée à 200 m après une intervention de la mairie. On avait des rues qui étaient coupées en deux, ça semblait guère logique. » Du coup, lors de la réunion publique du 2 avril dernier, Cosea a proposé une autre procédure pour ceux qui ne sont pas dans le périmètre : un examen à l’amiable des maisons. « J’attends quelqu’un la semaine prochaine », indique une habitante de la rue de la Longerolle. « On verra bien. Je suis déjà allée râler sur le chantier. »

(1) La semaine dernière Cosea expliquait que les tirs n’auraient pas lieu le week-end ni durant les vacances scolaires. (2) Rue des Cosses, Allée de la Daumade et rue de Sainte-Loubette.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 18 avril 2012

[Poitiers] Une famille de Roumains faisant de la récup interpellée, le père emmené en rétention

Un couple de ressortissants roumains et ses deux enfants de 9 et 13 ans ont été interpellés, hier matin, vers 6 h. Les deux mineurs venaient de pénétrer dans les poubelles d’un supermarché des Couronneries dont le bardage était déjà dégradé. Ils ont dérobé [sic] des denrées périmées qui avaient été arrosées de chlore par la direction pour éviter toute revente [sic]. L’enseigne n’a pas porté plainte et le parquet n’a pas engagé de poursuites. Tout le monde a été remis en liberté sauf le père, en situation irrégulière. Il a été envoyé en centre de rétention.

Nouvelle Répu(blique)gnante, 14 avril 2012

ndPN : La presse dit que les produits ont été « dérobés », alors même que prendre dans une poubelle ne peut être considéré comme un vol (ce qui a été rappelé au procès de deux personnes accusées de récup’). La presse dit « pour éviter toute revente »… ridicule, alors que les produits sont par ailleurs « périmés ». Toute l’ignominie du capitalisme, de l’Etat et de leurs médias est résumée dans cette dépêche !

[Poitiers] Vinci fait péter Migné-Auxances

ndPN : La destruction à la mode Vinci est en cours, à coups d’explosifs. Aux expropriations et incommodités pour les riverain-e-s s’ajoutent le ravage des paysages et des menaces sur les espèces protégées (flore, faune)…

Un document sur la LGV SEA et son impact sur l’environnement et les habitants est consultable ici. Voir particulièrement les pages 143 à 145 qui concernent Migné-Auxances et ses alentours. Il s’agit, dans les pages « enjeux », de lister toutes les destructions, et de proposer ensuite des palliatifs… très instructif.

Et révoltant !

Tirs de mines discrets pour éviter les vols d’explosifs

Migné-Auxances.  Depuis mercredi, des tirs de mines se déroulent sur le chantier de la LGV. Ils ne sont pas annoncés pour déjouer d’éventuels vols d’explosifs.

La LGV fait boum ! Depuis mardi, des tirs de mines sont réalisés sur la butte de Chardonchamp à Migné-Auxances par les techniciens.

Ils ouvrent une voie qui doit à terme passer sous l’autoroute A10. Dans un rayon de 200 m autour de chaque tir, la circulation des véhicules doit être impérativement stoppée.

Les tirs de mines doivent durer un an

« C’est pour cela qu’il y a eu des coupures totales, mais ponctuelles de la circulation sur l’A10. Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas se permettre que de petits cailloux arrivent sur l’autoroute alors que des véhicules y circulent », explique Matthieu Lafforie, chargé de communication chez Cosea. Alors que les perturbations liées aux travaux sont en temps normal annoncées longtemps à l’avance, là, la communication est volontairement tardive et limitée. « Ça se fait au dernier moment, via la radio de Vinci. Les personnes qui circulent sur l’autoroute sont alors informées et les gendarmes sont sur place pour bloquer la circulation. » Cette discrétion est une mesure de sécurité liée à l’utilisation de produits explosifs. « On ne souhaite pas donner d’indications précises sur les jours et les heures des tirs pour éviter toute tentative de vol, sur place ou durant le transport », reconnaît Matthieu Laffaurie. Si les explosifs détenus par les militaires sont très difficiles à dérober, il en est autrement des explosifs et des détonateurs utilisés sur des chantiers ou dans des carrières qui en font parfois une grande consommation. Les activistes basques de l’ETA sont toujours en quête de ce type d’opportunités. Plus récemment, en Charente, à Birac, le 22 mars, c’est un motard seul qui s’était présenté armé dans une carrière où il avait dérobé deux détonateurs. Il avait réussi à prendre la fuite, malgré le déclenchement d’un plan Épervier. Les tirs qui se sont produits mercredi et hier sont des tirs d’essai destinés à valider les procédures mises en place par les ingénieurs. Les tirs destinés à réduire la roche en miettes pour faciliter le terrassement devraient durer une année. Les riverains et les automobilistes ne doivent pas s’attendre à un feu d’artifice. Les tirs n’auront pas lieu tous les jours. Ainsi, les vacances scolaires et les week-ends seront évités, tout comme les lundis et vendredis où la circulation automobile est plus intense. « On bloque le temps du tir, qui dure huit secondes et le temps d’aller voir le résultat. S’il y a des embouteillages, c’est qu’on a stoppé à un moment où beaucoup de voitures circulaient. »

Nouvelle République, E.C., 13 avril 2012