Archives de catégorie : Propagande marchande

[Poitiers] Y’a bon Jules

Y’a bon Jules

 Alors que nous diffusions, dans le centre-ville commercial de Poitiers, un tract (tract_17-2) à l’occasion d’une mobilisation de solidarité avec les migrants sans-papiers, exploités ici comme ailleurs, nous avons fait une rencontre bien amère.

Nous avons croisé, en trois endroits différents des rues piétonnes, trois hommes qui diffusaient un prospectus publicitaire.

Il s’agissait d’une publicité pour “Jules Christmas hotel”, à l’initiative de la société JULES.

Leur employeur les avait affublés pour l’occasion d’imitations d’uniformes de grooms.

Les trois étaient noirs.

 

Encore un bel exemple de discrimination (“positive” ?)

Interloqués par cette image caricaturale d’un autre temps du domestique noir travaillant pour la bourgeoisie, nous leur demandons si Jules n’emploie que des noirs pour cette opération.

Réponse affirmative, suivi d’un “On n’aime pas ça, mais on est bien obligés”.

Trois personnes recrutées parce que noires pour un spectacle publicitaire d’un goût douteux, nous a rappelé celui des jeunes femmes embauchées par Les Cordeliers, affublées de perruques rousses pour ressembler à la “Poitevine”, acheteuse compulsive devenue le logo des Cordeliers… Mais aussi la discrimination sociale envers ce que le patron de la Mutuelle de Poitiers appelait il y a peu les “marginaux”.

Misère ordinaire de l’exploitation quotidienne.

Des passants qui passent

Démocratie réelle maintenant Poitiers, 18 décembre 2011

ndPN : sur les Cordeliers, voir aussi cet article : http://fa86.noblogs.org/?p=519

[Poitiers] Une association contre la pollution lumineuse nocturne… enjeux « sécuritaires »

Éclairer ce qui a vraiment besoin d’être éclairé

Une association milite pour une utilisation rationnelle de l’éclairage public. Elle n’a décerné le label  » Village étoilé  » qu’à une commune du département.

L’A.N.P.C.E.N. (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne) est née à l’aube du troisième millénaire, à l’initiative d’astronomes amateurs, alors opposés à la pollution lumineuse générée par l’émission de lumières artificielles dans l’environnement.
 
Économiser l’énergie, protéger l’environnement

Elle fédère aujourd’hui plus largement tous ceux qui s’interrogent sur la pertinence de l’éclairage en choisissant le bon équipement, en adaptant la puissance de l’ampoule et la durée de l’éclairage en fonction des besoins.
Jean-François Tribot, correspondant départemental de cette association, est parfois sollicité par les élus. En janvier 2011, il a par exemple remis à la commune de Bignoux, près de Poitiers, le label « Village étoilé » qui récompense les efforts consentis en faveur de l’environnement par sa politique de gestion de l’éclairage public. « Nous faisons de la sensibilisation, du conseil. L’intérêt pour une commune, c’est d’éclairer ce qui a besoin d’être éclairé, et dans la bonne direction, vers le sol et pas vers le ciel, avec l’intensité qui convient. » La mise en lumière de la nuit modifie le milieu naturel, engendre sur la faune et la flore des dérèglements. Pour les humains aussi, les conséquences existent : éblouissement, etc.
 
Idées reçues

Autre idée reçue, l’éclairage n’est pas un gage de sécurité. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que la majorité des cambriolages, vols et agressions se font en plein jour. Enfin, côté économie, là encore, une bonne gestion de l’éclairage public peut s’avérer payante. En France, ce dernier représente 23 % de la facture globale d’énergie d’une commune (*) et 48 % de sa facture d’électricité…
 
* Source ADEME

 Contacts : www.anpcen.fr ou 05.49.56.46.31.

14.000 C’est le nombre de points lumineux dénombrés dans la ville actuellement. 47 € sont dépensés par point lumineux et par an ce qui fait un total de 640.000 € en 2011. En 2005, année du début de la campagne Éclairez juste, 694.000 € avaient été dépensés pour 11.500 points liminaux. 2.500 points lumineux supplémentaires ont été implantés depuis l’année 2005, or la dépense de 2011 sera inférieure à celle de 2005.

Les incontournables illuminations de Noël

Les économies touchent également les illuminations de Noël équipées de Led. « Cette année, le budget a diminué de 30 % », insiste Éliane Rousseau, élue de Poitiers. Elle souligne l’attachement des habitants à ces décors de fêtes. 177.000 € sont dépensés pour un mois d’éclairage, pose, maintenance et dépose comprises. Des motifs lumineux ont été achetés pour le parc de Blossac, les autres sont loués pour trois ans. Les illuminations sont éteintes à 23 h, sauf dans la nuit des 24 et 31 décembre.

Les globes en voie d’extinction

A Poitiers (Beaulieu et Trois-Cités) ou Buxerolles, des boules éclairent le ciel. Un gaspillage qui n’est plus d’époque. Elles seront remplacées.

Dans l’agglo: des communes allumées ou pas

Sur douze communes de l’agglomération de Grand-Poitiers, cinq éteignent les lampadaires la nuit de 23 h ou 24 h à 5 ou 6 h du matin. Mais une sixième : Biard, les rejoindra en avril 2012. Un argument identique peut être mis en avant pour justifier l’éclairage ou l’absence d’éclairage la nuit. C’est le cas des communes de Chasseneuil-du Poitou (éclairée la nuit) et de Croutelle (éteinte la nuit). Ainsi, le maire de Croutelle, Jean-Charles Boulanger considère que l’éclairage « est favorable aux mauvais coups ». Les auteurs de ces mauvais coups sont davantage repérables dans l’obscurité dans la mesure où ils s’éclairent pour se déplacer. A Chasseneuil-du-Poitou, Joël Fricot, responsable de la maintenance voirie et bâtiment admet qu’un débat s’est instauré autour de l’extinction de l’éclairage de 23 h ou 24 h à 6 h du matin. « Mais les gendarmes ne nous ont pas incités à aller dans ce sens car nous avons une zone industrielle et commerciale importante. Mais la discussion n’est pas tranchée. »
Les forces de l’ordre préconisent effectivement la présence de lumières. « Il est plus sécurisant d’avoir des zones éclairées que des zones d’ombre », commente-t-on au commissariat. Il reste que le gros des effractions est commis dans la journée.

Nouvelle République, 16 décembre 2011

[Poitiers] Colère d’usager-e-s du gymnase contre sa destruction par La Poste et Vinci

Maillochon :  » Honte à vous si vous laissez faire cela  »

La destruction du gymnase continue de secouer le petit monde de l’ASPTT. Hier, la réunion d’information n’est pas passée comme une lettre à la poste.

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction.

 

Le gymnase Maillochon est promis à la destruction. – (dr)

Le dossier est complexe, la réalité est toute simple : à l’orée de l’été des centaines de basketteurs et gymnastes volontaires, de tout âge et toute condition, vont se retrouver à la rue. D’abord prévue au 15 mars, la destruction du gymnase Maillochon est programmée pour fin mai. Un sursis jusqu’au 15 juin est espéré.
Hier, l’ASPPT Poitiers omnisports qui compte près 3.400 membres avait invité ses adhérents… Salle Lawson-Body. Le président Patrice Arson et le secrétaire général Frédéric Guignard ont présenté le dossier épineux. Entreprise désormais totalement privée, la Poste ne fait guère plus dans la philanthropie (1). La structure de ses clubs sportifs complique la tâche des ardents défenseurs du vieux gymnase : l’ASPTT Poitiers est un club omnisports dont les sections n’existent que par délégation. Le secrétaire général est employé de La Poste. Difficile d’aller à l’encontre de sa propre entreprise. Enfin, La Poste, comme au bon vieux temps du service public, contribue au fonctionnement de ses équipements. « 12.000 € nous sont versés pour Maillochon par exemple, détaille Frédéric Guignard, On nous a fait remarquer que seuls 4 % des utilisateurs étaient des postiers. » Les temps changent.
Le secrétaire général n’a guère apprécié que des adhérents de la section basket manifestent lors du conseil municipal de lundi ou initient une pétition qui a déjà recueilli 800 signatures. « Il ne faut pas écorner l’image de l’ASPTT Poitiers J’aurais préféré des actions concertées. » Le président de la section basket Jean-François Bouchet s’explique. « Nous voulions juste sensibiliser les élus et les médias à cette décision unilatérale et brutale de la Poste. »
Ses troupes se sont montrées beaucoup plus virulentes hier soir. Extraits. « Il faut se bouger, battons-nous, lance un monsieur remonté. Mettons en place des actions fortes. » Cet autre homme est mélancolique. « Ce gymnase représente quelque chose de fort pour nos enfants. Ils y ont grandi au sein de la famille ASPPT. On n’a pas le droit de détruire tout cela. »
 
 » Ce n’est qu’une histoire de fric  »

Un gaillard s’emporte et lance à l’adresse des dirigeants de l’omnisports : « Réveillez-vous, bon sang ! Honte à vous si vous laissez faire cela. » Cette gymnaste volontaire résume le fond de sa pensée. « Tout ça n’est qu’une histoire de fric. » Il y a sans doute du vrai là-dedans. Le constructeur du fameux futur viaduc des Rocs a acheté à La Poste le gymnase. Le premier procédé choisi pour construire l’ouvrage – le « lançage » – épargnait Maillochon. L’option a brutalement changé : le viaduc sera édifié par levage qui nécessite une base logistique le temps des travaux. Elle remplacera, provisoirement, l’ancien gymnase rasé.
La municipalité cherche désormais un nouveau nid pour les oiseaux perdus. Parmi les options : le complexe Saint-Nicolas ancien haut lieu de l’ASPTT désormais propriété de Grand Poitiers. Mais le retour au bercail n’est pas sans obstacles…
 
(1) La Poste va vendre d’ici 2015 les 12 sites sportifs encore en sa possession sur le territoire national.

Nouvelle République, Loïc Lejay, 16 décembre 2011

Journée d’ « action » intersyndicale : tou-te-s uni-e-s… pour le capitalisme !

Un article de la Nouvelle République (daté de ce mardi 13 décembre 2011)  nous montre des « représentants » syndicaux bien unis. Pour plus d’Etat au lieu de sa démolition. Pour une régulation du capitalisme au lieu de son abolition. Pour plus d’industrie au lieu de son sabotage. Florilège (nos commentaires en gras) :

Article 1 : Pelloutier, Pouget, Griffuelhes, Monatte… où êtes-vous ?

Appel intersyndical  » contre l’austérité  »

Contre l’austérité injuste, pour une austérité juste

L’unité n’aura jamais été aussi palpable lors de la préparation du rassemblement interprofessionnel de ce mardi devant la préfecture de Poitiers. CFDT, CGT, FSU, UNSA pour le public et le privé, pour les actifs comme les retraités seront donc main dans la main pour « dénoncer les plans d’austérité injustes proposés par le gouvernement ». Phrases choisies.

Aménageons le capital

> Pascal Briant (CGT). « Il faut arrêter les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires ; revoir la politique des services publics avec la suppression d’un fonctionnaire sur deux ; faire barrage à la délocalisation des grandes entreprises et aux fraudes sociales ; taxer les capitaux et éradiquer les paradis fiscaux… »

 

La privatisation c’est le mal, car l‘Etat c’est le bien

> Christophe Mauvillan (FSU). « Les fonctionnaires sont souvent montrés du doigt et accusés d’être la cause de la dette. On peut faire le constat que même en supprimant des postes, notamment dans l’Éducation nationale depuis 5 ans, nous ne sommes pas sortis de la crise. »
> Gérard Ameteau (UNSA/FSU). « Un fonctionnaire sur deux n’est pas remplacé. Mais l’économie de la RGPP [NDLR : révisions générales des politiques publiques] représente 0,19 % du déficit de l’État. Soit presque rien. »

Le salariat, ça nous va

> Véronique Estevenet (CFDT). « Dans le privé, il y a une obligation de négociation annuelle des salaires. Pourquoi le gouvernement ne met pas en application cette obligation dans le public, là où il n’y a plus d’augmentation des salaires ? »

 

Pour un pays plein de vie, que fleurissent mille machines et usines

> Franck Renard (Métallurgie Vienne). « Un emploi en moins dans l’industrie correspond à trois emplois induits. Un pays sans industrie est un pays mort. »

 

 

Etre en bonne santé, c’est être un « patient au coeur du système »

> Catherine Giraud (CGT CHU). « Il n’y a plus d’accès équitable à la santé. Au CHU sur 5.000 employés, il y a 900 à 1.000 contractuels. On ne met plus le patient au coeur du système. »

 

 

Un autre monde capitaliste est possible !

> Myriam Liéby (FSU). « Le 13, nous serons dans la rue une nouvelle fois pour dénoncer mais aussi parce que nous sommes force de propositions. Il y a des alternatives possibles. »

 

 

Aujourd’hui, happening Romero pour amuser l’autorité

Rassemblement aujourd’hui à 17 h 30 sur la place devant la préfecture.

 

 

 

Nouvelle République, 13 décembre 2011

Un autre article dans la même édition a retenu notre attention : les solutions de la députée PS Vergnaud ! Nous nous contenterons de souligner ses propositions « socialistes », en gras :

 »Au-delà de la monnaie, un fédéralisme de crise va s’imposer »

1. En quoi cette crise de l’Europe est-elle profonde ?
« C’est la structure politique de l’Europe qui est en crise. La monnaie commune devait fédérer un continent, à condition d’être suivie par des politiques communes. Or, on a fait entrer de nouveaux pays sans évoluer sur l’intégration économique, fiscale et budgétaire. C’est un échec de l’intergouvernemental. »

2. Comment sortir aujourd’hui de cette situation ?
« Il faut investir dans la croissance et pour cela, il faut pouvoir emprunter. On pourrait demander à la Banque centrale européenne d’acheter de la dette, comme l’ont fait les banques centrales américaines et japonaises. Prendre cette décision redonnerait confiance aux marchés et tous les pays européens pourraient emprunter à un taux correct. La mise en application de la taxe sur les transactions financières votée au parlement européen permettrait aussi d’abonder le budget européen et d’investir dans les pays de l’Union européenne. Cette crise est une opportunité historique pour avancer. Il faut perdre un peu de souveraineté budgétaire pour donner de la légitimité à la zone euro. Le traité de Lisbonne nous permet déjà de le faire. Le groupe Euro ++ créé hier entre le conseil européen et le Parlement va nous y aider. L’union monétaire ne suffit plus, un fédéralisme de crise va s’imposer. »

3. Comment cette crise est-elle ressentie au Parlement européen ?
« Ici, on pense européen depuis longtemps. Je suis fière d’être française mais aujourd’hui la France n’est rien sans l’Europe. Nous sommes dépendants les uns des autres et au parlement européen, on le comprend dès le premier jour. »

 

4. La fin de l’Euro est-elle possible ?
« Il est impossible qu’on puisse en arriver là. Les conséquences économiques seraient énormes, les économies des pays seraient plombées pour des décennies. Je fais confiance à nos chefs d’Etat, surtout ceux à venir, pour l’éviter. Il est grand temps d’agir. »

 

Nouvelle République, 13 décembre 2011

Quant à nous, nous n’analysons la « crise » ni comme une mauvaise « gestion politique » ; ni comme une « conséquence » de la financiarisation, que nous voyons plutôt comme un symptôme ; mais comme la nature même du capitalisme en crise permanente, indissociable de ses mécanismes intrinsèques de valorisation par le travail aliéné, de technologisme surproductif, de concurrence généralisée, de domination sociale et de destruction du vivant.

L’endettement et la financiarisation ne sont qu’une étape logique du processus de développement historique de cette forme de non-vie sociale qu’est le capitalisme, qui est devenu incapable d’investir dans l’activité productive réelle, et n’a pu pour perdurer qu’investir dans des prévisions et assurances foireuses sur l’exploitation salariale et le développement productif futurs. Après avoir étendu sa destruction croissante à la planète entière, le capitalisme dévore ses populations. 

Nous voulons détruire le capitalisme et l’Etat et toutes les formes d’exploitation et de domination. En finir avec l’argent, l’autorité et la résignation, comme formes de médiations sociales aberrantes.

Etendons nos luttes à tous les champs de la dépossession.

Ne comptons que sur nous-mêmes.

Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 13 décembre 2011

[86] Elus = agents de renseignement

Depuis quelques jours, le centre marchand de Poitiers est investi par des policiers en uniforme et CRS, dont les patrouilles très visibles donnent le ton, sur le fond de fête consumériste… il s’agirait notamment d’un dispositif « anti hold-up », aux dires d’un responsable de la police locale. Mais toute cette protection armée du Capital ne serait pas parfait sans les éluEs de la Vienne, qui ont été conviéEs à devenir des agents efficaces et zélés de renseignement.

Comme il se doit, la PQ erre (presse quotidienne régionale) se fait le relais de cette initiative, à travers pas moins de trois articles consacrés…

La gendarmerie enrôle les maires contre l’insécurité

Agent de renseignement et de prévention. C’est le rôle que la gendarmerie demande aux maires de jouer auprès de la population pour favoriser la sécurité.

 
Après l’appel au partenariat, les gendarmes ont fait découvrir aux élus locaux la salle où aboutissent les messages téléphoniques au 17. – (dr)
 

Maires et gendarmes, même combat ! Sécurité, troubles de voisinage, prévention… ils sont en première ligne. Déversoir de toutes les sollicitations, mêmes les plus farfelues.
Le maire dispose bien de quelques pouvoirs de police mais ils ne font pas de lui un enquêteur. Les gendarmes aimeraient bien enrôler un peu plus les élus locaux dans un partenariat bien compris en matière de sécurité.
 
 » Il faut que vos administrés soient vigilants !  »

L’idée n’est pas nouvelle. Elle a pris une nouvelle forme, l’autre soir, avec l’invitation lancée à une quarantaine de maires qui se trouvent sur le secteur de la compagnie de gendarmerie de Poitiers. Une autre réunion est prévue demain.

« Le but, c’est de sensibiliser les maires à l’intérêt d’avoir une remontée rapide du renseignement sur ce qui se passe dans leur commune et qui pose problème », explique le chef d’escadron Guillaumot, initiateur de ces rencontres. « On renforce un partenariat qui existe déjà avec les élus locaux. Il s’agit de mettre au point des procédures pour une alerte plus rapide via des boîtes mail. Les maires ont aussi un rôle à jouer en relayant des messages de prévention notamment contre un certain type de délinquance. » Récemment, le maire de Dissay est ainsi venu rencontrer les gendarmes pour les alerter sur le cas d’une administrée un peu crédule, victime d’une arnaque à l’africaine qui risquait de lui coûter 5.000 €

« Quand vous avez connaissance du petit gars qui deale sur la place du village. Il faut nous le dire tout de suite », poursuit le chef d’escadron Guillaumot. « Nous, on peut intervenir avant que ça ne dégénère avec des cambriolages et des dégradations à la clé. »

Le lancement du chantier de la future LGV avec son lot de stockage de matériaux et d’engins aux gros réservoirs gavés de gasoil fait craindre aux gendarmes un effet d’aubaine pour la délinquance itinérante.

« Elle est organisée, elle est méthodique. Elle récupère notamment l’or. Il ne faut pas la négliger », martelait le lieutenant-colonel Jeanjean, commandant le groupement de la Vienne. Il s’est chargé de la piqûre de rappel destinée aux maires.

« Cette délinquance vient des pays de l’Est, elle va continuer à passer. Il faut aussi que vos administrés soient vigilants. Ils doivent, eux aussi, être des acteurs de la sécurité. »

Fraîchement enrôlés, les maires sont passés aux travaux pratiques, découvrant les matériels de la gendarmerie, dont certains équipements dernier cri. La soirée s’est conclue au centre opérationnel où convergent les appels au 17.

« On nous demande tout et n’importe quoi alors que c’est un numéro d’urgence. Même les horaires des trains », relève un gendarme. Un maire n’est pas surpris : « C’est pareil dans nos communes ! »

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 12 décembre 2011

Quand les maires font joujou 

 

(dr)

 Après avoir avalé statistiques et messages de prévention, les maires sont allés respirer dans les garages de la gendarmerie où des ateliers leur étaient proposés. Ils ont pu découvrir les matériels utilisés lors des contrôles routiers, la voiture banalisée dotée d’un radar embarqué, les éthylomètres…

Nouvelle République, 12 décembre 2011

 »Je suis un élu responsable pas un gendarme supplémentaire »

Sa soirée, il en était ravi, le maire de Saint-Cyr, Claude Myon. Ravi de découvrir l’envers du décor, les matériels utilisés, de disposer de statistiques affinées, ravi que la gendarmerie explique son travail sur le terrain.

 » Démultiplier le renseignement  »

« Pour être des relais efficaces, il faut avoir eu les explications qui nous ont été données ce soir. Nous avons le deuxième pôle touristique de la Vienne sur notre commune. Certains week-end, il peut y avoir 5.000 personnes sur place. Le partenariat, il existe déjà avec la gendarmerie. Nous allons le renforcer. J’ai invité le lieutenant à un prochain conseil municipal. »
Sur la question plus sensible du renseignement, que le maire serait amené à faire remonter, Claude Myon, n’est pas gêné. Il veut élargir ce rôle à tout le conseil. « Il y a beaucoup de nouveaux habitants que nous ne voyons jamais en mairie. Le renseignement, il faut le démultiplier à tout le conseil. Je ne me sens pas un gendarme supplémentaire, je suis un élu responsable qui contribue à la paix et à la quiétude des personnes qui vivent dans sa commune. Pas plus. »

Nouvelle République, E.C., 12 décembre 2011