Archives de catégorie : La rue grogne

[Clermont] Chape de plomb sécuritaire sur la colère populaire

Nuit moins tendue à Clermont-Ferrand, 3 interpellations, quelques voitures brûlées

Trois personnes ont été interpellées et quelques voitures ont été brûlées à Clermont-Ferrand dans la nuit de dimanche à lundi, au cours de laquelle le niveau de vandalisme « a été nettement inférieur aux nuits précédentes », grâce notamment à un dispositif de sécurité renforcé, selon la préfecture.

Des personnes défilent le 7 janvier 2012 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en soutien à un homme de 30 ans arrêté de façon "musclée" la nuit du réveillon et dans le coma depuis.

Des personnes défilent le 7 janvier 2012 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en soutien à un homme de 30 ans arrêté de façon « musclée » la nuit du réveillon et dans le coma depuis.

 

Le nombre de voitures brûlées est « bien inférieur à une dizaine », selon la même source, qui n’a pas donné de chiffre précis.

Dans la nuit de samedi à dimanche, une trentaine de véhicules étaient partis en fumée, soit le double de la nuit précédente. Six personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue. Celles-ci ont été prolongées dimanche soir.

Face aux dégradations, qui durent depuis quatre nuits, le préfet du Puy-de-Dôme, Francis Lamy, avait averti qu’il ne laisserait « pas s’installer de zone de non-droit à Clermont-Ferrand ».

Dimanche, le dispositif de sécurité a donc été considérablement renforcé: 250 hommes étaient prévus sur le terrain, mais « on est monté au cours de la nuit jusqu’à 420 », épaulés par deux hélicoptères, selon la préfecture.

Ces événements font suite à l’interpellation « musclée » durant la nuit de la Saint-Sylvestre d’un homme de 30 ans. Très excité, d’après les forces de l’ordre, il s’en était pris aux policiers, lançant des projectiles sur leur véhicule.

Après une course-poursuite, il avait été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat. Il est tombé dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport. Il n’avait pas d’antécédents médicaux. Il présentait des fractures et des lésions au cou lors de l’arrivée des secours.

Une information judiciaire pour coups et blessures volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte vendredi par le parquet de Clermont-Ferrand, visant deux fonctionnaires de police qui ont procédé à l’arrestation.

AFP, 9 janvier 2012

[Vellèches – Dangé-Saint-Romain] Vent de colère contre les éoliennes

Vents contraires autour d’un projet éolien

La société Énergie Team étudie le projet d’un parc éolien à Dangé-Saint- Romain et Vellèches. Des opposants viennent de créer une association.

Dominique Baron devant le terrain où doivent être implantées certaines éoliennes.

Dominique Baron devant le terrain où doivent être implantées certaines éoliennes. –

C’est un plateau qui domine le hameau de La Ronde, 300 mètres en contrebas. Ici pourraient bientôt être implantées plusieurs éoliennes. Sauf que Dominique Baron, l’un des propriétaires sollicité par la société Energie Team qui mène le projet, refuse le bail qu’on lui propose. Et mène désormais une fronde ouverte. « Il y a trente ans, on a déjà eu l’autoroute. Aujourd’hui, il n’est pas question d’avoir ça en face de chez moi. »

Très remonté, il a déjà effectué une visite à Coulonges-Thouarsais, là où viennent d’être installées une vingtaine d’éoliennes. « Ils sont tous déçus. Le bruit est insupportable et leurs maisons ont perdu de la valeur. »

Cinq éoliennes ou plus ?

Du côté d’Énergie Team, société française implantée dans la Somme, on ne veut surtout pas inquiéter la population. « On n’en est qu’à la prise de contact, relativise Adeline Gauthier, chargée des projets éoliens. L’accueil est plutôt favorable et nous ne ferons pas le projet sans l’accord des conseils municipaux, même si la loi ne nous y oblige pas. »
D’ailleurs, argumente-t-elle, le projet ne serait pas du tout ficelé et le nombre d’éoliennes pas déterminé même s’il sera « au minimum de cinq comme nous l’impose la loi Grenelle 2 ».
Pourtant, lors de la présentation qu’il en a eu le 24 mai, le conseil municipal de Dangé a reçu des chiffres très précis : trois éoliennes sur Vellèches, deux sur Dangé pour une hauteur globale de 100 à 110 mètres. Même le loyer que percevront les propriétaires est indiqué : 4.200 €/an.
Déjà, le 5 avril dernier, le conseil municipal de Vellèches a approuvé la création du parc (1). « Il n’y a rien de lancé, explique Michel Besson, le maire. Tout le monde a le droit d’être pour ou contre. De toute façon, il y aura une enquête publique. » Et plusieurs propriétaires auraient donné leur accord. Les conseillers dangéens seraient plus circonspects.
Reste que les opposants ne comptent pas en rester là. Quatre d’entre eux, dont Dominique Baron, viennent de créer une association au nom bien choisi : « Vent de colère à Vellèches » (2). Ce soir à Vellèches, à l’occasion de la première réunion du comité de pilotage où sera présenté le projet, ils comptent bien faire entendre leur voix.

Nouvelle République, Laurent Gaudens, 9 janvier 2012

[Saint-Denis] Manif antifasciste contre la venue de Marine Le Pen

Compte rendu de la manifestation anti-FN à Saint-Denis.

Nous avons défilé ce dimanche, de la basilique de Saint-Denis, jusqu’au site Docks Pullman-Eurosites, lieu où se sont réunis Marine Le Pen et ses militants/sympathisants pour célébrer l’épiphanie. Quelques militants de la FA étaient présents, dont le groupe Regard Noir dans son intégralité.

Cette venue du Front National dans un quartier aussi populaire que métissé est inacceptable. Ce sont quelques 500 manifestants qui sont allés jusque devant les grilles du lieu. Arrivés là, l’accès étant bloqué par les forces de l’ordre, une très large partie de la manifestation a décidé de bloquer tous les arrivants voulant accéder au rassemblement du FN.

Ce que tous les médias nomment « incidents », nous les concevons comme une nécessité, la lutte antifasciste étant un élément essentiel à la constitution d’une société égalitaire.

La FN n’est pas un Parti au discours social, il est l’héritier d’une pensée raciste, stigmatisante et xénophobe.

Pas de fachos dans nos quartiers et pas de quartiers pour les fachos !

Groupe Regard Noir, Fédération Anarchiste, 8 janvier 2012

ndPN : Voir aussi des photos de la manif sur La cause du peuple

et l’article de l’AFP :

Manifestation anti-FN à Saint-Denis contre la venue de Marine Le Pen

Des centaines de personnes ont manifesté dimanche après-midi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contre la venue de la candidate du Front national à la présidentielle 2012 Marine Le Pen.

La préfecture de police a dénombré 350 manifestants, les organisateurs faisant état de 500 personnes.

Certains partisans du FN ont essuyé des crachats et des insultes, d’autres ont dû rebrousser chemin et emprunter une autre entrée, leur route étant barrée par les anti-FN. En outre, des projectiles ont été lancés par les manifestants en direction des forces de l’ordre et une journaliste reporter d’images a été légèrement blessée à cette occasion.

Marine Le Pen avait prévu de tirer les rois avec les militants du Front national à partir de 15h30 dans une salle située aux Docks de Paris, au sud de cette commune populaire de la banlieue parisienne. Ce meeting a été légèrement retardé, débutant peu après la dispersion de la manifestation dans le calme vers 15H45.

Cette venue de Marine Le Pen « est une véritable provocation » estiment les organisateurs de la manifestation, le collectif dionysien contre le Front national et l’extrême-droite, qui regroupe des partis politiques (PS, PCF, NPA…), des associations (Ras l’front, MRAP…) et des syndicats (Snuipp, CGT…).

« Les valeurs portées par le FN ne sont pas celles portées par la ville, qui sont des valeurs de solidarité, de mélange. Le FN n’a pas sa place ici », a dit à l’AFP Bally Bagayoko, adjoint au maire de Saint-Denis en charge de la jeunesse, présent en tête de cortège.

« On estime que le FN n’est pas un parti comme les autres. Il y a une banalisation des idées de Marine Le Pen, qui attirent de plus en plus de voix, y compris dans nos quartiers populaires. Notre objectif est aussi de mieux faire connaître le FN pour déconstruire son programme », a renchéri Agnès Cluzel, membre du collectif et militante du PCF.

Le cortège s’est ébranlé peu après 12H00 dans le centre de Saint-Denis, derrière une banderole proclamant « Pas de fachos dans nos quartiers », aux cris de « Marine Le Pen, dégage, Saint-Denis n’est pas à toi » ou de « F comme fasciste et N comme nazi ».

Arrivés vers 14H45 devant le lieu où doit se tenir le meeting de Marine Le Pen, protégés par un important dispositif policier, les manifestants ont tendu une banderole « FN dégage ».

AFP, 8 janvier 2012

[Poitiers] B.A.C à poubelle ! – Appel à soutien au procès d’une récup

Les 2 inculpé-e dans l’affaire de la récup’ au spar de Saint-Benoît à la fin du mois dernier ont produit un petit texte en vue de leur procès qui aura lieu le 23 janvier prochain.

Rappelons que l’affaire avait été relatée de façon lamentable par le torchon local qui, en plus de répéter la version volaillère, en profitait pour réitérer des salades sur l’un des inculpé-e : la personne en question n’ayant été condamnée ni à un mois de sursis ni à des TIG dans l’affaire citée par le journal…

Face à la répression policière, judiciaire et merdiatique, soyons nombreux-ses le jour du procès !

 

B.A.C à poubelle !

Il est environ 23h le 28 décembre, nous nous trouvons sur le parking du nouveau Spar de Saint-Benoît. Ces poubelles ne nous ont jamais trahi sur l’abondance de nourriture, encore tout à fait consommable, qu’elles contiennent. Triste constat du consumérisme ambiant, mais grande réjouissance face à la semaine de survie qu’elles nous offrent.

Un seul détail nous échappe : ces poubelles sont privées. Alors, au même titre que de se servir dans les rayons sans payer, se servir dans les poubelles, c’est du vol. On ne voulait pas y croire, mais les flics, eux, ont bien profité de l’occasion. Une voiture de la BAC (Brigade Anti Criminalité) nous intercepte donc sur le parking nous ayant vu, de loin, garés près du local à poubelle. « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de notre travail ». Nous n’avons pas nos papiers sur nous, mais ce n’est plus qu’un détail. Ils nous connaissent bien ce qui suffit largement pour nous emmener au poste après recherche d’éventuelles traces d’effraction de notre soi-disant introduction dans le local. La voiture est emmenée au commissariat, le chien à la SPA et nous deux en cellule.

Pas d’effraction. Mais ils ne nous lâcheront pas comme ça. C’est un beau délit qu’ils ont intercepté ce soir-là : vol en réunion avec ruse ! Les flics ne manquent pas de nous le mentionner : « votre physique le permet…». On se serait donc faufilés, mais quelle ruse !

Après une quinzaine d’heures de garde à vue, nous sommes présentés au tribunal. Comparution immédiate, nous la refusons. Le procureur, M. CASASSUS-BUILHE, demande notre placement en détention provisoire. Est-ce encore une ruse pour nous empêcher de réitérer cet abominable délit ? Après 20 minutes de délibéré, le juge nous laisse libre avec une convocation au tribunal le 23 janvier 2012 à 14h. Un peu plus et une poubelle nous emmenait à Vivonne !

La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…

Si comme nous vous trouvez cette répression totalement injustifiée, venez nous soutenir le 23 janvier 2012 à 14h au palais de justice à Poitiers.

[Bilbao] Grande manifestation pour la libération des prisonnier-e-s basques

Espagne: première marche pour les prisonniers basques depuis le retour de la droite

Aux cris de « prisonniers basques au Pays basque ! », une immense marche a traversé Bilbao samedi, la première de ce type depuis l’annonce de l’abandon de la lutte armée par l’organisation séparatiste basque ETA et le retour au pouvoir de la droite en Espagne.

Des milliers de personnes défilent le 7 janvier 2012 à Bilbao pour demander le regroupement des prisonniers basques

Des milliers de personnes défilent le 7 janvier 2012 à Bilbao pour demander le regroupement des prisonniers basques

Un cortège compact s’est étendu sur au moins la moitié du parcours d’environ deux kilomètres entre « La Casilla », située sur l’avenue Autonomia, et la mairie, dans le centre-ville, a constaté un correspondant de l’AFP.

« Il y a beaucoup plus de monde qu’à la manifestation du 22 octobre qui avait rassemblé 65.000 personnes » à Bilbao, deux jours après l’annonce historique de l’ETA ayant mis fin à plus de 40 ans de violence qui ont fait 829 morts, a déclaré à l’AFP l’un des organisateurs Benat Zarrabeitia.

En l’absence d’évaluations officielles, des médias évoquaient plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Derrière la banderole de tête où était écrit en basque et en anglais « les prisonniers basques au Pays basque », environ 3.000 membres de familles de détenus ont ouvert la marche en agitant le drapeau symbole des prisonniers basques. Quelque 700 prisonniers de l’ETA sont dispersés dans les prisons espagnoles et françaises.

S’en tenant à scander « les prisonniers basques au Pays basque ! » sur fond de chants nationalistes, les manifestants venus en famille semblent avoir respecté les interdits, aucune photo de détenus condamnés pour terrorisme n’ayant été visible.

Mais si aucun slogan ne mentionnait les « prisonniers politiques », tous les manifestants avaient ces mots sur les lèvres.

« Tous les prisonniers politiques basques ne sont pas de l’ETA. Mon fils a été arrêté le 17 janvier 2011. Il était membre de Batasuna » (aile politique de l’ETA interdite en 2003), affirme Consu Mayo, dont le fils Gorka, 32 ans, père de deux enfants, est détenu dans une prison au nord de Madrid.

« Depuis un an, il est détenu sans jugement », poursuit-elle.

La marche, qui s’est dispersée dans le calme vers 19H00 GMT, répondait à l’appel d’Egin Dezagun Bidea (« Faisons le chemin »), une nouvelle organisation qui se présente comme une initiative citoyenne de soutien aux prisonniers basques.

Dans un manifeste écrit en 13 langues, ce collectif appelle notamment « au regroupement des prisonniers politiques basques dans le Pays Basque », à « la libération des prisonniers ayant purgé les trois quarts de leur peine » et de ceux « gravement malades ».

L’ensemble de la gauche abertzale dont la mouvance Batasuna et plusieurs partis indépendantistes comme Aralar et Eusko Alkartasuna (EA) étaient représentés.

Cette marche en faveur des prisonniers a lieu chaque année à la même date à Bilbao, capitale de la Biscaye. Mais cette année, elle prend une dimension toute particulière.

Elle est la première depuis l’annonce historique du 20 octobre de l’ETA qui n’a toutefois pas annoncé sa dissolution.

La première depuis que le Parti populaire (PP, conservateur) a remporté haut la main les élections du 20 novembre après quasiment huit ans de pouvoir socialiste.

Et enfin la première depuis que les indépendantistes basques ont fait leur grand retour au Parlement, avec sept sièges pour la coalition Amaiur contre cinq au parti nationaliste de droite PNV.

Le député d’Amaiur Xabier Mikel Errekondo a réclamé, peu avant le début de la marche, une « solution démocratique complète pour le conflit basque », demandant au chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy de « commencer à faire des pas » dans ce sens.

Le PP écarte lui toute amnistie et estime que l’unique issue acceptable passe par le désarmement complet et une dissolution sans contreparties de l’ETA, avant d’examiner d’éventuelles solutions individuelles pour les prisonniers.

AFP, 7 janvier 2012