Archives de catégorie : La rue grogne

[Quand la ville mord…] Deux contrôleurs Vitalis agressés par un resquilleur

Deux contrôleurs de Vitalis ont été agressés, mercredi midi, par un trentenaire qui circulait sans titre de transport. Les choses ont dérapé au moment des opérations de contrôle qui se déroulaient vers 12 h 30 dans le secteur de L’Intendant Le Nain. L’un des contrôleurs a été mordu à l’épaule, l’autre frappé au visage. Il a reçu un coup sur la pommette. Dans un premier temps, le suspect était parvenu à prendre la fuite. Son signalement avait été diffusé et il était interpellé un peu plus tard par des patrouilleurs. L’homme était positif aux stupéfiants. Une petite quantité de shit et d’herbe, dont il est consommateur, a été retrouvée lors de la perquisition de son domicile. Il sera jugé le 9 novembre prochain pour les violences et l’usage de stupéfiants.

Presse patrouilleuse (La Nouvelle République), 20 juillet 2012

Débrayage de deux heures à l’usine Autoliv-Isodelta

A Chiré-en-Montreuil, les syndicats de l’usine Autoliv-Isodelta ont appelé les salariés à débrayer deux heures à la suite d’un CE exceptionnel lundi matin.

En mai dernier, une suspicion de délocalisation d’une partie de l’Autoliv-Isodelta (fabrication de volants) en Tunisie avait provoqué de vives inquiétudes. L’apaisement n’aura été que de courte durée puisque le comité d’entreprise exceptionnel qui s’est tenu lundi matin n’a pas eu pour vocation de rassurer totalement les salariés et plus globalement les familles et élus de la commune et des environs. La direction (*) y a présenté un plan de « compétitivité » après avoir présenté la situation de l’entreprise qui – de source syndicale – accuserait une perte pour l’exercice 2011 de 17,8 millions d’euros.

«  Ce transfert sera funeste pour Isodelta  » (CGT)

A l’appel de la CFDT et de la CGT, un débrayage de deux heures lundi, une le matin et une l’après-midi, a été suivi selon eux par 90 % des salariés présents. Cette action avait pour vocation, comme l’a indiqué Dominique Poireau, délégué syndicat de la CFDT, « d’informer et marquer le coup puisque [nous] ne cautionnons pas les propositions avancées par la direction ». Ce plan de compétitivité s’articulerait autour de trois axes listés par Dominique Poireau : « On nous a expliqué qu’aujourd’hui pour éviter la cessation d’activité, il faudrait que le groupe recapitalise à hauteur de 20 millions d’euros. Ce n’est pas une découverte, le CE a suivi l’évolution mois par mois. La direction propose donc de réorienter toutes les fabrications sans plus-value, de faire entrer des marchés autres que les volants et de réorganiser la production pour l’optimiser avec les outils restant sur place. » Un échéancier a été présenté pour transférer quatre presses à injection « métal » en Roumanie et Turquie avant la fin de l’année. Et, dès le début de 2013, quatre postes de montage prendraient la direction de la Tunisie. Pour les représentants de la CGT, Marc Guillerm et Thierry Champrobert, « c’est le meilleur moyen de présenter un bilan catastrophique et un PSE rapidement même si aujourd’hui la direction ne parle pas de licenciements. Dans l’immédiat, ces transferts concernent 28 postes [NDLR : l’entreprise compte 650 salariés. En 2008, 776]. Ce déménagement sera funeste pour Isodelta ».
Même si cette vision n’est pas totalement partagée par leurs homologues de la CFDT, ces derniers se réservent le droit de se mettre en grève sur le champ à Chiré comme en Tunisie si, selon leur expression, « un lapin sort du chapeau ».

(*) Toutes les tentatives pour joindre la direction de l’usine ont été vaines.

à chaud

Les élus sur le qui-vive

Au mois de mai dernier, la direction de l’Autoliv-Isodelta avait souhaité rencontrer les élus (lire notre édition du 5 mai) qui restés vigilants mais rassurés. Joint au téléphone Claude Bertaud, président du conseil général se souvient qu’à l’époque les dirigeants envisageaient un transfert de matériel à l’étranger, notamment les presses qui ne produisaient plus, dans un souci de diversifier la production. « Ce type de nouvelle sur fond de suppressions d’emplois à PSA est toujours inquiétant mais je continue à suivre ce dossier complexe. » Mme le maire de Chiré-en-Montreuil Nathalie Guillet aimerait « connaître les objectifs et l’aboutissement recherchés par la direction de l’usine à l’issue de ce transfert ».

Marie-Laure Aveline, La Nouvelle République, 18 juillet 2012

[Rennes] Marche de nuit Féministe en non mixité Femmes, Lesbiennes, Trans

Le 5 octobre 2012, 20h30, place de la Mairie, Rennes
Et non, le patriarcat n’a toujours pas disparu ! Tous les jours, ici comme ailleurs, les hommes nous infantilisent, nous insultent, nous harcèlent, nous agressent, nous violent, nous battent, nous tuent, nous exploitent, nous payent moins qu’eux, nous discriminent, nous réduisent à des objets de consommation, sont lesbophobes, transphobes… L’hétéropatriarcat sévit ici et partout, il n’est pas l’apanage d’autres cultures comme les discours fascisants voudraient le faire croire !!

Pourquoi une marche de nuit non mixte ?

L’espace public est théoriquement ouvert à toutes et tous. En réalité il est davantage le territoire des hommes. Les femmes, hétéros, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, transsexuelLEs, quelque soit leur origine, ont un accès restreint à la rue et à l’espace public.

On entretient une peur dans la rue, particulièrement de nuit alors que statistiquement la rue est plus sûre que les espaces domestiques. Cette peur est fondée (de nombreuses agressions ont lieu dans la rue) mais aussi instrumentalisée, entretenue. Cela permet avant tout aux hommes de continuer à exercer un contrôle social et moral sur nos corps, notre mobilité, notre liberté.

Dans la rue, surtout la nuit, nous sommes souvent considérées comme des corps disponibles, en exhibition, que les mecs peuvent commenter, juger et même toucher. Nous sommes sans cesse, sifflées, interpellées par des remarques lubriques paternalistes (« ma chérie », « ma belle », « t’es bonne »…), coupées dans nos conversations, draguées, insultées (« gros cul », « t’es moche », « sale gouine »…), agressées verbalement et/ou sexuellement. Ces situations constituent un véritable harcèlement quotidien.

Ils voudraient nous faire croire que notre présence dans la rue n’est pas légitime, nous réassigner à notre place historique, le foyer, à s’occuper de la bouffe et des gosses.

Nous sommes en non mixité Femmes, Lesbiennes, Trans car en tant qu’opprimées de ce système, nous voulons nous réapproprier la rue par nous-mêmes et pour nous-mêmes sans ces phallocrates qui nous fliquent.

En clair : NE ME LIBERE PAS JE M’EN CHARGE.

Parce que t’en as ras-le-bol de l’obligation d’être polie, souriante, douce et aimable

Parce que tu veux sortir dans les bars sans qu’un mec te saoule

Parce que tu ne veux plus flipper le soir en rentrant chez toi

Parce ce que tu veux avoir le droit d’exploser la gueule des mecs qui t’emmerdent

Parce que tu ne veux plus être isolée, casée, cloîtrée

Parce que tu ne veux plus te faire harceler et tabasser par ton mec

Parce que tu ne veux plus te faire exploiter par ton père, ton frère, ton mec ou ton patron

Parce que tu ne veux plus avoir à te justifier parce que tu portes un voile

Parce que tu veux sortir avec ou sans ton gosse sans qu’on te traite de mauvaise mère

Parce que tu ne veux plus qu’on te demande si tu es un mec ou une fille

Parce que tu ne veux plus demander le droit mais le prendre directement

Parce que t’aimes bien porter des pancartes

Parce que tu ne veux plus qu’on te demande “Vous-êtes seules ?” quand t’es avec 3 copines

Parce que tu veux pouvoir embrasser ou tenir la main d’une nana sans qu’on t’emmerde

Parce que t’en as marre de la récupération raciste du féminisme

Parce que t’en as ras le bol d’être éclairée la nuit par des pubs sexistes

Parce que ça te casse le clito d’être toujours trop ou pas assez féminine

Parce que tu serais censée être baisable mais pas baiseuse

Parce que les lesbiennes, gouines sont victimes de lesbophobie (agressions physiques, verbales, viols, blagues, invectives, remarques, invisibilisation, injonction à l’intégration…)

Parce qu’on voudrait nous faire croire que toutes les femmes sont blanches, aux cheveux lisses, “valides”, jeunes, minces et épilées, et que ces modèles dominants excluent et répriment toutes celles qui ne rentrent pas dans la norme

Parce que nos corps et nos vies ne nous appartiennent toujours pas

Parce que notre colère nous porte et que notre révolte en est la réponse

VIENS A LA MARCHE !!!

Contact :

Collectif Féministe

collectif.feministe.rennes (chez) gmail (point) com

[Poitiers] Les campeurs du DAL devant le tribunal

Le tribunal correctionnel a jugé, pour rébellion et violences volontaires, cinq jeunes gens qui avaient installé un campement sur le parvis Notre-Dame.

Lundi 2 avril 2012, les « habitants » occasionnels de la place Notre-Dame à Poitiers sont réveillés par la police chargée de faire place nette : tentes, palettes, cabanes doivent disparaître sur ordre du maire. Depuis le week-end, ce groupe de personnes défendait la cause du DAL (Droit au logement). Mais il semblerait que certains participants soient les avocats d’autres causes moins défendables. Ce qui peut expliquer la fermeté de la police pour obtenir l’évacuation des lieux. C’est là que le bât blesse : les jeunes ne se seraient pas laissés imposer cette sortie manu militari.

Cinq prévenus âgés de 20 à 31 ans, demeurant à Bordeaux et à Poitiers, étaient convoqués, hier, à l’audience du tribunal correctionnel de Poitiers. Trois seulement étaient présents. On leur reprochait des rébellions, outrages et menaces à agent dépositaire de la force publique et, pour deux d’entre eux, des violences volontaires sur ces mêmes fonctionnaires.

Un procès dont le dossier « est vide » pour la défense. « Il n’y a aucun témoignage, à l’exception de ceux des policiers, alors qu’il y a du monde ce jour-là sur la place », plaide Maître Ménard. Alors que la partie civile tente de démontrer que la rébellion des jeunes gens relève bien d’une résistance active et de fait constitue l’infraction, Maître Coche s’engouffre dans l’argumentaire de sa consœur pour son client en rappelant que le tribunal a probablement d’autres « chats à fouetter » que ce genre d’histoire relevant davantage « d’un contentieux entre ces gens qui montent des tentes et la police ». L’avocat ajoute que le chef d’inculpation est « trop ténu », « trop faible » pour encombrer les tribunaux. « Il faut arrêter de cristalliser les choses », argumente-t-il. Sauf pour les deux prévenus bordelais, absents à la barre, qui eux sont accusés de violences volontaires commises sur les policiers. Et notamment pour l’un d’entre eux qui a carrément été « allongé d’un coup de poing », a souligné la partie civile.

Le procureur de la République, dans ses réquisitions, retient la rébellion pour tous les prévenus, écarte le fait de réunion et demande de condamner les prévenus à 40 heures de travail d’intérêt général, à de la prison avec sursis, sauf pour un bien connu des services de police. Délibéré mardi 17 juillet.

Didier Monteil, La Nouvelle République, 11 juillet 2012

L’incendie dans le squat jugé demain

Un deuxième rendez-vous judiciaire est programmé dès demain pour les militants de la cause du Droit au logement. Le tribunal correctionnel doit juger Virginie, David et Wilfried, trois personnes poursuivies pour dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance et violation de domicile.

Ils avaient été interpellés dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, à la suite d’un départ de feu survenu dans une vaste habitation vacante située au n° 22 de la rue Jean-Jaurès à Poitiers. Elle était occupée depuis peu par des militants du DAL.

Le feu était parti à cause d’une des nombreuses bougies servant à éclairer les lieux. L’incendie avait entraîné l’intervention des pompiers et de la police… et l’évacuation imprévue du squat juste avant une opération portes-ouvertes.

Une enquête avait également été ouverte, à la suite de la plainte déposée par le maire de Poitiers à qui un tag promettait une corde pour le pendre ! Une personne a été entendue par la police le 14 juin dernier, selon le DAL.

Presse petite-bourgeoise (La Nouvelle République), 11 juillet 2012

[Campement Sanitas à Tours] Manif et suite

Ce matin, la police du changement est venue expulser sur ordre de la Mairie de Tours, qui la veille organisait des parrainages Républicains sous la pression du Réseau Éducation Sans Frontière, le campement de la place Meffre au Sanitas.

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Départ de manif après l’expulsion du campement du Sanitas

Une fois de plus, plutôt que de trouver une solution politique pérenne, les forces du désordre sont envoyées pour pourrir et continuer la persécution des migrants et des migrantes.

Cette intervention policière, la situation plus que précaire, les menaces des huissiers les jours précédents n’ont eu d’autres conséquences que de motiver des individus et des familles à se mettre en lutte.

Partant du local de Chrétiens Migrants à 14h30, une parade armée de joie et de banderoles a déambulé dans le Sanitas, avant de faire une première pause dans la cour intérieure de la mairie de Tours.

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Occupation devant la mairie de Tours

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Mairie de Tours responsable de l’expulsion

Seule réponse de celle-ci : la présence massive de policiers nationaux, municipaux, et des vigiles, comme d’habitude.

La parade a donc repris son élan, s’élançant au cœur du spectacle, dans l’œil du cyclone : la permanence du député socialiste, Jean-Patrick Gille.

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Occupation du siège du PS

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Jean-Patrick Gille dans sa permanence, confronté à la réalité

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Alors que JPG est interpelé par les personnes expulsées ne propose aucune alternative, la présence d’un journaliste de france 3 en pleine séance shopping, le force à prendre en apparté un/une militantE

Dans un mouvement identificatoire massif, happé subitement par la spirale de la misère sociale, et surtout, après deux heures d’occupation, le député a souhaité découvrir le fonctionnement du 115 (hébergement d’urgence), en nous invitant à quitter son local pour… aller au CASOUS (gestionnaire du 115).

Et rien ne serait fait sans que nous quittions tous et toutes ce lieu dans lequel nous faisions taches.

Concernant la politique du logement et de l’immigration, le seul changement notoire pour notre jospiniste local de la première heure, c’est son brushing.

En effet, l’incurie du 115, aux ordres et saturé par les demandes d’hébergement, laisse tous les soirs sur le carreau des dizaines de personnes, qui pour certaines d’entre elles, se retrouvaient sur le campement du Sanitas.

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C’est avec l’arrivé du directeur de la cohésion sociale qu’une maigre solution est trouvée pour les familles à la rue, ce n’est que partie remise

Refusant ce chantage tout à fait foireux, nous avons nous-mêmes appelé notre bien aimé préfet-médecin-pharmacien-directeur-départemental de la cohésion sociale : monsieur Viard.

À moins que ce soit un petit coup de fil de Jean-Patrick à Marisol (Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé) puis de Marisol au préfet d’Indre-et-Loire, qui aie décidé monsieur Viard à venir, grand seigneur, à notre rencontre.

Fin de cet épisode burlesque : 15 places obtenues pour 25 personnes, la possibilité de réinvestir le lieu expulsé le matin même (place Meffre), et la promesse de l’ouverture (à partir du 6 juillet) d’un internat pouvant accueillir 30 personnes au moins, jusqu’au 13 juillet.

Que devons-nous penser de cette discussion surréaliste avec les plus hauts représentants de l’État et de la représentation Nationale ?

Seule la lutte, permet d’obtenir ce qu’on veut.

« Nos défaites ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu à lutter contre l’infamie. »

COMMANDO ROSE-MARIE M., pour la destruction de toutes les frontières

Reçu à l’Agent Da, 6 juillet 2012 / Photos MediaTours

Jura Libertaire, 6 juillet 2012