[86] Licenciements ? Mobilisations !

NdPN : Les licenciements continuent de frapper dans la Vienne. Deux dépêches aujourd’hui dans la Nouvelle République :

86/79 –  Banque de France : pique-nique militant aujourd’hui à Poitiers

Lors d’un comité central d’entreprise qui s’est tenu le 21 septembre dernier, l’Intersyndicale régionale de la Banque de France a découvert le projet de restructuration du Gouverneur de la Banque de France. «Ce projet d’une grande ampleur prévoit notamment la suppression de 2.500 postes d’ici 2020, la région Poitou-Charentes serait concernée par la suppression d’une centaine de postes», indique dans un communiqué l’Intersyndicale. Celle-ci a mis en place un certain nombre d’actions contre la mise en place de ce projet. Aujourd’hui, elle organise avec le personnel un pique-nique militant avec distribution de tracts aux passants devant la succursale de la Banque de France de Poitiers, 1 rue Henri-Oudin de 11 h 30 à 14 h.

86 –  Nouvelles mobilisations syndicales à la Coop atlantique d’Ingrandes

Les 154 salariés de Coop atlantique à Ingrandes s’inquiètent toujours pour leur emploi et leur entrepôt d’Ingrandes où ils travaillent. Des inquiétudes nées voici quelques mois lorsqu’ils ont appris que leur direction avait décidé de réexaminer sa politique en matière de logistique. Jeudi, doit se tenir, au siège à Saintes, un second comité central d’entreprise extraordinaire qui, d’après l’ordre du jour, doit délibérer sur la demande du droit d’alerte du personnel. Vendredi, suivra un CE extraordinaire à Ingrandes, à partir de 10 h. « Avant cette réunion, on va débrayer de 9 h à 10 h, pour informer le personnel sur ce qui ce sera dit et décidé la veille à Saintes. »

Nouvelle République, 18 octobre 2012

Mise à jour : voir aussi cet article du 19 octobre – A Chasseneuil, les salariés de BH sont en colère

[Poitiers] Communiqué de soutien à la ZAD : Ils l’ont fait !

Ils l’ont fait !

Ce mardi à l’heure du laitier le gouvernement socialo-écologiste a envoyé ses chiens pour briser la résistance qui s’était installée à Notre-Dame-des-Landes (en Loire-Atlantique) contre le projet de nouvel aéroport. Il a fallu moins de six mois au pouvoir pour que son vrai visage de haine contre ceux qui osent essayer de l’empêcher de bétonner en rond se dévoile aux yeux du plus grand nombre. Plus de 1000 policiers ont entamé une véritable opération de nettoyage pour expulser des habitants opposés au projet et installés depuis des mois ou des années sur le futur chantier et détruire les maisons qu’ils avaient construites. L’ordre policier se met méthodiquement en place : après les expulsions des campements de Roms et celles de différents squats dont le CREA à Toulouse, ce sont toutes les révoltes sociales, qui ne peuvent manquer de naître contre leur crise, qui sont visées.

Le projet de nouvel aéroport, comme tous les grands travaux ruineux et inutiles (autoroutes, lignes à grande vitesse, nouveau réacteur nucléaire et ses lignes à haute tension…), est imposé aux forceps. Ce défrichement productiviste des espaces ne répond pas aux besoins réels des populations, mais à la nécessité pour des multinationales capitalistes (ici Vinci) de maintenir à tout prix leur logique de profit, fût-ce au prix de la répression et du saccage environnemental. Le discours du gouvernement, dirigé par Ayrault, le premier promoteur de cet “ayraultport”, sur les “gisements de croissance et d’emplois” ne témoigne, dans un capitalisme peinant à trouver de nouvelles sources de profit, que du soutien permanent et indéfectible de l’Etat à ce modèle mortifère, à cette fuite en avant dans le saccage social et environnemental. Face aux résistances des populations, ces “partenariats privés d’utilité publique” reflètent aussi la volonté du pouvoir de quadriller toujours plus nos espaces de vie pour les mettre sous contrôle.

Nous appelons à manifester notre solidarité avec les habitants de la ZAD par tous les moyens à notre disposition.

Il y a eu l’épisode des patrons-pigeons et le refus de s’affronter aux plans de licenciements de l’industrie automobile. Maintenant, cette provocation contre le mouvement social signe l’obstination du gouvernement dans sa logique productiviste.

Alternatifs

Les Amis de la Terre

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux

Collectif poitevin pour l’arrêt immédiat du nucléaire (copain)

Démocratie réelle maintenant – Poitiers

Droit au logement (DAL 86)

Fédération Anarchiste 86

Organisation Communiste Libertaire Poitou

Mise à jour : signature du NPA

NdPN : un rassemblement solidaire avec les habitantEs de la ZAD contre l’aéroport sera bientôt appelé à Poitiers par plusieurs collectifs et orgas.

Voir aussi le communiqué de soutien du NPA 86

Pour des nouvelles heure par heure de la ZAD ce 18 octobre, ça se passe ici : https://zad.nadir.org/spip.php?article358

Un communiqué de paysan-ne-s de la ZAD : http://nantes.indymedia.org/article/26314

Actions de solidarité :

contre la THT Contentin-Maine : http://juralib.noblogs.org/2012/10/18/depylonage/

à Angers : http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=5382

à Montreuil : http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=5390

à Bruxelles : http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=5380

à Poitiers : http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=5383

[Poitiers] Journée mondiale du refus… du capitalisme !

NdPN : nous diffusons ce tract aujourd’hui lors des rassemblements organisées dans le cadre de la « journée mondiale du refus de la misère ».

Journée mondiale du refus… du capitalisme !

La pauvreté en France en 2012

La pauvreté explose en France, comme dans nombre d’autres pays plus sévèrement touchés encore. En France, plus de huit millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté (60% du revenu médian, soit 954 euros). La pauvreté frappe 15% de la population (22% à Poitiers). Les trois quarts des personnes sous le seuil de pauvreté sont des travailleurs et travailleuses ayant un emploi à temps partiel subi. 40% des salarié-e-s n’ont pas d’emploi stable. Selon l’observatoire des inégalités, on arrive au total à « environ 8,5 millions, au bas mot, de demandeurs-euses d’emploi en France et travailleurs-euses pauvres occasionnels ». La précarité n’a cessé de s’accroître ces dernières années, frappant notamment les jeunes et les retraité-e-s. En Grèce, ce laboratoire de l’austérité, le taux de suicides a quintuplé ces dernières années. Face à cette situation alarmante, aucune politique publique ne semble déterminée à endiguer le phénomène, bien au contraire : les politiques dites d’austérité dégradent toujours plus, ici comme ailleurs, l’accès aux soins et aux aides sociales. Les bénévoles d’associations et de collectifs font ce qu’ils peuvent, dans l’urgence, pour faciliter l’accès à de la nourriture, des logements, des soins. Mais les subventions qui leur sont versées, par des autorités hypocrites se déchargeant ainsi de leurs responsabilités dans la situation, sont sans cesse rognées. Cette hypocrisie révèle son vrai visage dans la répression menée par la police et la justice : qu’on songe par exemple au DAL 86, qui lutte pour un logement pour tou-te-s et dont des militant-e-s sont harcelé-e-s par la police… pour leurs actions de solidarité avec les plus pauvres, dans leur lutte pour affirmer qu’un toit c’est un droit. Il est nécessaire d’analyser l’origine de cette pauvreté pour mieux la combattre, sans quoi l’activité bénévole et les journées de mobilisation contre la misère resteront impuissantes à enrayer le processus de destruction sociale aujourd’hui à l’oeuvre.

Le chômage c’est la misère, le salariat c’est l’exploitation : la pauvreté est indissociable du modèle capitaliste

Ce n’est pas en aménageant le capitalisme, qui s’est historiquement constitué avec la naissance des Etats modernes, qu’on éradiquera les inégalités et la pauvreté, qui sont les fondements mêmes de l’accumulation du capital. Le capitalisme est un système économique et social qui conditionne l’activité humaine à la soumission à l’impératif de l’extraction d’un profit sur le travail humain, garantie par les institutions étatiques (justice, forces armées, fisc). C’est-à-dire la différence entre les richesses produites et les salaires versés. D’où accroissement inexorable du capital au détriment des salaires. D’où impossibilité à terme d’écouler la production sur le marché. Ce décalage fatal entre offre et demande, cette crise de surproduction inhérente au capitalisme, a pour conséquence  coupes salariales, chômage et misère. De plus, dans le cadre de la compétition capitaliste, il faut investir toujours plus dans la technologie, d’où investissements moindres dans la main-d’oeuvre (blocage des salaires, licenciements), d’ailleurs peu à peu remplacée par les machines. Ce qui accroît encore plus la pauvreté. Le capitalisme n’a pas des moments de crise, il est lui-même la crise. Jusqu’ici le capitalisme a géré ces contradictions bien connues avec l’aide active des Etats, par le défrichement de nouveaux marchés (colonialisme, impérialisme), la course à l’armement, à la guerre et aux marchés de reconstruction, puis par la mondialisation (économies d’échelle, institutions et traités inter-étatiques), le saccage exponentiel des ressources naturelles, et l’accaparement capitaliste de pans entiers de la (sur)vie sociale. Dans les années 1970 et 1980, le capitalisme est rattrapé par ses contradictions internes : le taux de profit dégringole. Pour sauver le couple Capital – Etat, les gouvernements de droite comme de gauche ont partout légiféré pour financiariser l’économie : si la production présente ne rapporte plus assez, il sera maintenant possible de spéculer sur le profit des productions futures. Cette spéculation est par essence une fuite en avant : des produits financiers assurant les produits financiers eux-mêmes apparaissent, développant encore plus la spéculation, qui a atteint un seuil délirant, et sans aucune prise avec la réalité d’une production moribonde. Ce modèle est en train de s’effondrer. Là encore, ce sont les Etats qui épongent, à coups de traités d’austérité, convertissant une part immense des salaires (dont les salaires indirects avec les cotisations sociales, et les services publics, conquis-es de haute lutte contre le capital et les gouvernements) en capital, par le truchement de « remboursements » de « dettes » elles-mêmes délibérément signées par ces Etats. Le problème est qu’après le dernier garde-fou que constituent les budgets de ces Etats, sur la dette desquels les capitalistes spéculent, il n’y a plus rien que les gesticulations dérisoires des chefs d’Etat lors de pitoyables « sommets ». Si nous ne résistons pas, le désastre social et écologique n’a pas fini de tout détruire irréversiblement sur son passage.

La Fédération Anarchiste appelle à la fédération dans les luttes autonomes des salarié-e-s, syndiqué-e-s ou non, des collectifs de « sans » (-emploi, -logis, -papiers, -terres…), des organisations militantes, des associations de quartier, de tou-te-s les révolté-e-s de la misère quotidienne. Il s’agit de s’opposer à toute attaque, avec la perspective de la prise en main des moyens de production par les populations elles-mêmes, par la grève générale réapropriatrice et la révolte individuelle et collective,  la création d’assemblées locales, et leur organisation en fédérations.

Aucun droit n’a jamais été conquis que par la lutte. Nous ne pourrons pas compter sur les bureaucraties politiques et syndicales, qui n’ont pour but que de sauver le système qui les nourrit généreusement. Ces pseudo- « représentations populaires » ne nous ont jamais représenté-e-s. Personne n’a le droit de s’exprimer et de décider à notre place : une bonne fois pour toutes, ne comptons que sur nous-mêmes ! Nos alternatives et nos luttes peuvent d’ores et déjà, ici et maintenant, nous placer dans une dynamique d’abolition du capitalisme, et de son fondement – le rapport salarial, et de sa machine de guerre – l’Etat. De nombreuses luttes en cours, comme celles contre les grands travaux inutiles (aéroport de Notre-Dame-des-Landes avec aujourd’hui même des résistances contre l’expulsion de la ZAD par un millier de forces de l’ordre, autoroutes, LGV, EPR…) le démontrent. Ce n’est pas impossible, nous n’avons besoin d’aucune autorité pour nous organiser. Nul besoin de citer les exemples historiques des milliers de collectivités libertaires espagnoles fédérées en 1936, pour rappeler qu’aujourd’hui même des luttes d’émancipation contribuent, partout dans le monde, à mettre en œuvre de nouveaux rapports sociaux libertaires, égalitaires et solidaires.

Nous ne voulons pas de leur charité, nous ne voulons pas de leurs miettes, ce monde est à nous et nous voulons toute la galette !

A nous de jouer.

17 octobre 2012, Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste Poitiers)

pavillon-noir@federation-anarchiste.org

http://fa86.noblogs.org

Quelques réflexions autour du massacre du 17 octobre 1961

Quelques réflexions autour du massacre du 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961, dans l’indifférence d’une France anesthésiée, c’est une véritable guerre de type colonial qui devait se dérouler à Paris. Le lendemain, la presse ne s’était pas trop étendue sur un massacre froidement organisé par la police parisienne. La répression conduite contre les Algériens paraissait être à cent lieues des préoccupations ordinaires de la France profonde. La police s’était simplement contentée de remettre au pas quelques trublions.

La France, pays des Droits de l’homme, ne s’est jamais contentée de conduire des guerres de conquêtes coloniales. Les ressortissants des pays qu’elle prétendait civiliser ont été considérés comme des indigènes à qui il était possible de « faire suer le burnous », ou de fournir de la chair à canon, comme cela avait été le cas au cours des deux guerres mondiales qui s’étaient déroulées durant la première partie du XXe siècle. Sans que cela puisse poser problème aux grands républicains qui gouvernaient la France, d’authentiques razzias étaient effectuées dans les pays de l’Afrique noire, comme dans le Maghreb. Ces troupes coloniales allaient constituer les régiments de zouaves, spahis, turcos, tirailleurs algériens, tabors marocains, aux uniformes rutilants. Tous étant placés sous la férule d’officiers impitoyables, et nul ne devait broncher dans les rangs.

La répression coloniale : une habitude bien ancrée

Après la défaite des puissances totalitaires en 1945, la France libérée, désormais dirigée par d’anciens résistants, allait faire montre de son savoir-faire. Dès le 8 mars 1945 (jour de la victoire sur l’Allemagne nazie), c’était la répression meurtrière en Algérie, et le Constantinois était mis à feu et à sang, avec des dizaines de milliers de morts ; les colons faisant le coup de feu aux côtés des militaires. Motif : la revendication d’une certaine autonomie interne jugée inacceptable. En mars 1947, c’était le soulèvement des Malgaches qui osaient revendiquer l’indépendance de Madagascar. Ces audacieux feront l’objet d’une répression faisant près de 100 000 morts. Le président de la République, Vincent Auriol (socialiste), confiera ingénument: « On a peut-être tiré à tort et à travers… » Dans le même temps, les communistes indochinois, qui avaient constitué le Viêt-minh et prétendaient se séparer de la France, étaient agressés dès 1946. Le Vietnam en formation allait subir une guerre sanglante qui se terminera par la défaite de l’armée française à Diên Biên Phu, en avril 1954. Passons rapidement sur la fausse décolonisation des pays de l’Afrique subsaharienne dont les militants démocratiques seront matés par certains gouvernements pratiquement mis en place par l’ancien colonisateur, en 1959 et 1960: la Françafrique prenant le relais. C’est le gage au coeur que la caste militaire avait dû quitter le Vietnam sur une défaite cuisante. Se promettant bien de prendre sa revanche. Cette volonté de mettre au pas les peuples colonisés récalcitrants ne tarderait pas à se matérialiser après le 1er novembre 1954 qui marque le début de l’insurrection algérienne. Dès lors, ce qui était décrit comme des « opérations de maintien de l’ordre» allait bientôt se transformer en une véritable guerre, avec tout un peuple considéré tel un ennemi héréditaire. Ce n’était pas la première révolte contre le colonisateur et il serait dommage d’oublier le soulèvement des Kabyles, en 1871, qui verra de nombreux insurgés déportés en Nouvelle-Calédonie, bientôt rejoints dans cette île lointaine du Pacifique par Louise Michel et ses camarades rescapés de la répression qui avait suivi la Commune de Paris.

Bien avant le 17 octobre 1961, des cadavres flottaient sur la Seine

Après ce long préambule, il est temps d’en arriver à l’essentiel de ce rappel à l’histoire : en fait, la première répression de masse conduite dans les rues de Paris depuis l’écrasement des barricades en juin 1948 et la férocité mise en oeuvre par la soldatesque versaillaise pour assassiner les combattants de la Commune, en mai 1871. En cette année 1961, la guerre s’éternisant en Algérie et devant le refus du FLN de la moindre compromission, des pourparlers secrets commençaient à se multiplier en vue de cette indépendance tellement rejetée par les militaires et les colons. D’où ce putsch des généraux à Alger, conduit par le général Salan, le 28 avril 1961, et la création de l’OAS (Organisation armée secrète). En France, au fil des mois, l’influence des nationalistes algériens n’a fait que s’étendre dans les villes industrielles, dans le même temps que la police, alliée de fait à l’OAS, pourchasse les travailleurs venus d’Afrique du Nord. Bien avant la nuit sanglante du 17 octobre 1961, la communauté algérienne est déjà lourdement réprimée. C’est ainsi que, de janvier à la fin du mois d’août 1961, plus de 450 Algériens ont été abattus ou sont morts sous la torture du fait de la police ou dans diverses officines. Dans son livre, La Bataille de Paris (Le Seuil, 1991), Jean-Luc Einaudi rappelle que, tout au long du mois de septembre et dans les premiers jours d’octobre, il était possible de voir des cadavres d’Algériens flotter sur la Seine ou le canal Saint-Denis, certains d’entre eux ayant les mains liées dans le dos. Ce qui mettra le feu aux poudres, c’est l’instauration, le 5 octobre 1961, d’un couvre- feu, pour les Algériens, entre 20h30 et 5h30 du matin. Le préfet de police, Maurice Papon, couvert par le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, avait donc décidé de marginaliser des dizaines de milliers d’Algériens. Lesquels étaient toujours, formellement, des citoyens français à part entière. Dès lors, quiconque avait le mauvais profil, le teint basané ou les cheveux crépus, risquait de se faire embarquer par les policiers en chasse contre les «Bougnoules ». Nombreux seront aussi les Tunisiens et les Marocains victimes de cette traque conduite contre ceux que la préfecture de police décrit alors comme Français musulmans algériens (FMA). D’ordre de Maurice Papon, les débits de boisson « tenus et fréquentés » par des Français musulmans devaient être fermés à partir de 19 heures. Comme rien ne devait être laissé au hasard, tout Français musulman circulant en voiture, de jour comme de nuit, était interpellé et son véhicule susceptible d’être mis en fourrière. Cette note de service étant complétée par une circulaire datée du 7 octobre, où il était précisé que les Français musulmans interpellés durant les heures de couvre-feu devaient être dirigés sur le centre d’identification de Vincennes. Avec, bien entendu, les mauvaises manières policières en prime.

Manifester pacifiquement sans répondre aux provocations policières.

Ce couvre-feu, inacceptable, ne pouvait que provoquer une réaction forte de la part du Comité fédéral de la Fédération de France du FLN. Avec comme directive, outre le boycott de cette décision, de sortir en masse avec femmes et enfants, et même endimanchés si possible. Particulièrement dans les grandes artères de la capitale : sur les Grands Boulevards, le boulevard Saint-Michel et les Champs-Élysées. Les commerçants algériens étaient invités à baisser leur rideau durant vingtquatre heures, en signe de protestation contre le couvre-feu. Par la suite, indiquait cette directive des instances métropolitaines du FLN, « à partir du troisième jour, tous les hommes sortiront normalement comme par le passé. Comme si la mesure du couvre-feu n’existait pas 1 ». Si les autorités policières avaient envisagé de terroriser les Algériens, elles se trompaient lourdement et la réaction de Maurice Papon sera d’autant plus violente. Déjà, le 2 octobre 1961, dans la cour d’honneur de la préfecture de police, lors des obsèques d’un policier, il lançait cet avertissement : « Pour un coup reçu, nous en porterons dix ! » Proclamation aussitôt reçue comme une autorisation de tuer. Ce même jour, à Montrouge, il dit aux policiers du commissariat local :« Vous serez couverts. Je vous en donne ma parole 2. » Le terrain est préparé pour la répression annoncée. La grande soirée de manifestation va donc se dérouler le 17 octobre 1961. Les consignes des responsables du FLN sont claires : interdiction de porter sur soi ne serait-ce qu’un simple canif car la volonté est affirmée de manifester pacifiquement. Autre directive impérative : ne pas réagir à la brutalité policière. Le secret étant bien gardé, les services de Maurice Papon ne seront informés que dans la matinée du 17 octobre de l’ampleur de la manifestation qui se prépare. Aussitôt, le préfet de police se fait donner carte blanche par le Premier ministre, Michel Debré, pour réprimer lourdement si nécessaire.

Une rafle organisée avec l’aide des bus de la RATP

Avant même que les manifestations se mettent en place, sur les lieux prévus, des milliers de policiers sont déjà présents, ainsi qu’aux portes de Paris. C’est ainsi que les Algériens qui sortent du métro ou descendent des autobus sont interpellés. Comment ne pas rappeler que la véritable rafle opérée ce soir-là avait pu se dérouler avec l’aide massive des moyens roulants de la RATP. Cela sans que les syndicats aient opposé le moindre refus, émis quelques protestations. Il en avait été de même lors de la rafle du Vél’d’Hiv, le 16 juillet 1942, sauf que le 17 octobre 1961 nous n’étions plus sous la botte nazie. Il n’en reste pas moins que plusieurs milliers de manifestants ont pu se rassembler, tandis que dans les rangs policiers commence à circuler la rumeur: « On a eu des collègues tués. Il faut bouffer du Bougnoule ! Pas de cadeaux 3 ! » Ce sera le cas. La férocité policière pourra s’exprimer dans toute son horreur. Au-delà des matraquages sauvages, des Algériens serons jetés à la Seine, après avoir été blessés : ceux qu’on appellera les « noyés par balles ». Seul parmi les photojournalistes, Élie Kagan sera en mesure de prendre de nombreux clichés de cette répression sanglante mise en oeuvre dans un pays se revendiquant de la démocratie. Le 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens ont été « ramassés » par les policiers et chargés à bord des autobus de la RATP pour être conduits au palais des sports de la porte de Versailles ou au centre d’application de la police de Vincennes où il seront lourdement malmenés selon les témoignages de quelques rares policiers indignés. Au-delà des chiffres approximativement révélés, il y aura des milliers de blessés et peut-être deux cents morts. Sans oublier les nombreux manifestants expulsés vers l’Algérie. Au lendemain de cette soirée répressive, comme si la démonstration raciste n’avait pas été suffisante, des équipes de policiers haineux viendront se livrer à des « ratonnades» dans les bidonvilles de Nanterre. Surtout ne pas se laisser aller au moindre amalgame mais, très récemment, le 31 août 2011, la police parisienne s’est crue autorisée à utiliser les tramways de la banlieue parisienne pour expulser une centaine de Roms de leur campement de Saint-Denis. Sans véritable réaction de la direction de la RATP et pas d’avantage des syndicats. Certes on ne déportait pas, on se contentait « d’évacuer » des indésirables après, très souvent, avoir séparé les enfants de leurs parents. Au soir de cette opération nauséabonde, on expliquait dans les instances policières : « Il n’y a pas eu de contrôle d’identité, ni d’interpellations… Tout s’est très bien passé ! » La guerre d’Algérie se poursuit en banlieue Cinquante ans après le 17 octobre 1961, on ne massacre plus, on expulse. 30 000 sanspapiers « non souhaités » par Nicolas Sarkozy seront « reconduits à la frontière », en 2011, par les soins des sbires de Claude Guéant. Ceux des « indésirable » qu’il n’est pas possible d’expulser immédiatement sont enfermés dans des centres de rétention administrative et traités tels des criminels par les fonctionnaires de la police de l’air et des frontières à qui l’on s’est bien gardé d’enseigner le respect des droits de l’homme. Cinquante ans après le 17 octobre 1961, la guerre d’Algérie se poursuit dans les banlieues du pays de la liberté. Avec pour victimes des jeunes que les différents gouvernements se sont appliqués à marginaliser, après avoir exploité et ghettoïsé leurs parents. Unique remède pédagogique aux conflits nés de cette volonté : la matraque, quand ce n’est pas le flash-ball, le täser, quand ce n’est pas la balle meurtrière. Encore une fois, il ne peut être question de se livrer au moindre amalgame mais, à moins de vingt ans de distance, de nombreux policiers avaient pu participer au rafles visant des juifs étrangers affolés, et celles ayant pour cible des Algériens revendiquant leur indépendance. En effet, le policier âgé de 25 ans le 16 juillet 1942 n’avait que 44 ans le 17 octobre 1961. Ce fonctionnaire, prêt pour toutes les missions, aurait pu participer à ces deux actions répressives. Ce policier ordinaire n’était peut-être pas raciste, mais le sort des Juifs en 1942 comme celui des Algériens ne le concernait pas. Dans les deux situations, il lui suffisait d’obéir à des ordres dont il n’avait pas à discuter le bien-fondé.

1. Ces précisions nous ont été fournies par Jean- Luc Einaudi dans son livre La Bataille de Paris. On peut se reporter utilement à l’ouvrage de Michel Levine, Les Ratonnades d’Octobre, Ramsay 1985. 2. Id. 3. Id.

Maurice Rajsfus, Le Monde Libertaire (13 au 19 octobre 2011)

[Notre-Dame-des-Landes] Expulsions et résistances – journée du 17 octobre

NdPN : deuxième journée des expulsions sur le site de la ZAD. Comme hier, nous relayons ici une partie de l’article sur les infos de la ZAD. L’appel à solidarité a été entendu, plusieurs actions ont eu lieu, d’autres suivront.

- 23h30 : Bonne nuit, tout le monde dehors la, en face de vos écrans et au barricades – on reviens 5 h si il n’y a pas des incidents ! Merci pour tout les messages et actes de soutien, n’oublions pas la manifestation à Rennes et à Nantes demain soir. // Good night everyone, in front of the screens and on the barricades – we come back 5 h if there are no incidents !

- 23h29 : les keufs sont partis de la barricade sud de La Saulce sont parti direction Vigneux. ON APPEL LES GENDARMES ET CRS A DEMISSIONER ! // the cops are gone at the south barricade of La Saulce in direction Vigneux. WE DEMAND ALL GENDARMES AND CRS TO QUIT THEIR JOB

- 23h50 : il n’y a pas des mouvements de forces d’ordre sur la site, on reste vigilante pour la nuit. On reprends ici dés qu’il y a des choses qui se passent sur la zone, occupé par NOUS ! //  there are no movements on the zone, we stay awake and careful for the night. we come back online if anything happens in the night on the zone, OCCUPIED BY US !

- 23h19 : les flics se sont encore plus reculé vers la barricade de la saulce. on voit les girofars de loin. il semble ils sont près a dépenser tout leur énergie pour nous tenir debout et fatiguer ! Mais on est motivé par la détermination, on tiens // the cops stay even more back, we only see the lights now, it seems that they want to tire us, but it won’t reallyw work because we’re motivated by the determination, we stay !

- 23h10 : ils repartent, pour s’installer en « securité » un peut plus loin.. Le Sud de la Zad est libéré !! // they leave to get themselve installed a bit more far

- 23h05 : …pour revenir a la Saulce, il ya 10 camions de CRS a coté sud de la barricade de la Saulce // …to come back to the barricade of La Saulce, coming this time from the south

- 23h00 : les flics qui se posé en face de Sabot se faissait caillaissé et sont parti en moins de deux minutes avec des véhicules détériorés ! // cops came back to the entry of the Sabot, they get stoned and leave…

- 22h33 : les flics quittent la barricade de la Saulce. Manoeuvre de diversion ? // the cops left the barricade of La Saulce

- 22h22 : on n’entend plus de tirs, les flics sont partis du Sabot apres s’etre fait chargé par les zadistes et leurs soutiens. Des camions de CRS et gendarmes se dirigent vers la barricade de la Saulce depuis le nord. Besoin de renforts urgent // we don’t hear anymore shootings, the cops left the Sabot. The cop cars are heading in direction of La Saulce coming from nord. Asking urgent for support.

- 22h06 : le manatou est parti avec le convoi vers Ardillières. Les cries qu’on attends, nos amiES confirm, ne sont pas des cries de peur mais du guerre !!!!! // the working machine left with the convoi. We got confirmed that the cries we heard are not at all cries of fear but of rage and determination

- 22h07 : 10 fourgons de flics partent vers Ardillères, ca gaz beaucoup beaucoup, beaucoup..MAIS LE SABOT TIENS !!!!! // 10 riot cop vans part vers les Ardillières, around the Sabot, they gas a lot, lot, lot..BUT THE SABOT IS STILL RESISTING !!!  fuck you cops, fuck you ayrault, you dont get your airport !!

- 21h59 : Le manatou a degager la 1ere barricade et est reparti, il en reste encore 5 derriere. La samba joue encore a donf… // the works stopped, there is no noise anymore, and the sambe as still playing

- 21h50 : ca tire de lacrymo, le manitou commence a travailler au Sabot, mais on sais pas exactement, il fait noir, on sais pas si nos camarades vont bien ! ( n.b. : je hais le keufs, je te hais hollande, je te hais ayrault, vous êtes des gens dégueulasse )

- 21h40 : ca bouge a Nantes, 80 personnes se rassemblées a la Préfecture, les keufs savent pas trop dans quelle sens ca continue…prefecture, PS, les verts, il ya tellement des cibles dans cette lutte…..// there are about 80 people in Nantes in f

- 21h35 : le manitou se dirige vers le Phare Ouest, le Sabot tiens toujours !!!!!!!!!!! on vous aime…….. // the Manitou ’ some destruction machine ) is heading direction Phare Ouest, the Sabot still keeps resisiting !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! we love you…….

- 21h09 : des nouvelles du rassemblement devant la préfecture à Nantes (pour lequel l’appel a été lancé 45 min avant l’heure du rassemblement) : une cinquantaine de personnes, qui foutent le bordel

- 21h05 : c’est très tendu au Sabot, les lacrymo pleuvent et les flics se resserrent. La batucada de la Zad est en route vers là-bas

- 20h57 : nos amies sur le champ sont noyées sous les gaz

- 20h39 : au Sabot les flics gazent énormément, ce qui leur permet de progresser dans le terrain des deux côtés. Ils commenceraient à défoncer la barricade. Grand besoin de renfort // the fucking bastards are gazing a lot, also the chickens and ducks, what allows them to gain territory from both sides. BIG NEED OF SUPPORT !!

MESSAGE AU KEUF : si vous faites mal aux poules, on appelle Brigitte Bardot !!! // MESSAGE TO THE PORCS : if you hurt the chickens, we’ll call the animal protection !!!

- 20h22 : au Sabot les flics semblent gagner du terrain sur le champ du sud et seraient postés derrière le poulailler. Un bulldozer arriverait // It seems the fuckers are winning some terrain on the field on the south, there are also hiding behind the chickens, fucking lame

- 20h04 : les gm reprennent les tirs de lacrymo au Sabot // the militarys start back shooting teargas

- 20h03 : CONONTINUE APPELER D’ALLER A NANTES – MEME ENCORE MAINTENANT – ON APPEL SOUTENIR NOS AMIES QUI LACHENT PAS UN BOUT DE CETTE MAGNIFIQUE TERRE !

- 19h40 : le far ouest aurait repoussé les CRS, au Sabot, chacun campe sur ses positions // the Phare Ouest pushed them back the lines, everyone keeping on their side waiting what happens….

- 19h11 : le CRS se font charger sud de Sabot, défendent leur « maison », bravo les amiEs, les faire chier ce bande de terroriste….// pigs got charged by the people south of Sabot, defending their home, brave friends of us, keep on rocking against this terroristes…

- 19h : une cinquantaine de fourgons auraient été aperçu en direction du far ouest

- 18h55 : les flics ont défonce la barricade de Sabot et sont dans le jardin, mais ils chargent pas encore, ils sont replié et continuent de gazer // the cops broke down the barricade of the Sabot, they entered but they don’t charge yet

- 18h25 : les flics chargent d’exterieure avec de l’acrymo dans le jardin du Sabot, par le sud. Tirs de lacrymo //

- 18h18 : les CRS sont en train de monter du Far Ouest au Sabot

- 17h47 : bon, frustrante, mais on ils vont plus vite que nous : ici

- 17h40 : No news from area Sabot/Phare Ouest, on pense très fort a vous, prenez soin de vous !!

- 17h15 : nouvelle tournée de CRS se rapprochant du Sabot et du Far ouest, demande de renfort au Far ouest // new team of riot cops coming closer to Sabot and Phare Ouest, calling for support

- 16h50 : 14 fourgons de CRS vus venant en direction de Vigneux , demande de renfort du côté de la Saulce. Les flics semblent entrer dans le chemin du Far ouest après avoir dû couper un arbre qui barrait la route // 14 cop vans of riot cops vans seen from direction Vigneux, La Saulce asking for support, cops seems to entering in the way towards Phare Ouest

- 16h30 : déplacement des convois précédents : plus aucun devant le Sabot en ce moment // the convoy of before was finally the one who hang out in front of the Sabt

- 16:15 : le convoi chargé de tronçonné l’arbre repart, un autre semble arriver rapidement des ardillières

- 15:50 : demande de renfort au far ouest               les flics dégagent l’arbre qui barrait  la route

- 15:45 : une vingtaine de véhicules de flics devant le sabot, les flics en descendent en courant

- 15:37 : départ des flics des fosses noires vers le sabot. demande de renfort

- 15:21 : les keufs sont au carrefour de Fosse noir/Sabot, la groupe automedia cherche des gens qui veulent bien aller la bas pour témoigner un peut plus vivent que les infos factuelles // the cops are at the crossroad Fosse noir / Sabot, the automedia team is searching people who wants to give a bit more living reports than the factual news they dispatch

- 15:17 : il y a des gens qui viens juste de se faire charger vers les Planchettes // people juste got charged by cops vers the Planchettes

- 15:07 : retour au calme, un arbre couché sur la route vers la bas // its back calm around the Phare, a tree is lying on the street around there

- 14h58 : le dispositif a arreté d’avancer, les gens derrière les barriacades // the cops stopped to go forward, people are behind the barricades

- 14:48 : il y a des dispositifs de policiers qui se misent en place en face de Phare Ouest et la chêvrerie, ils dirige a pied vers la Phare Ouest, le dispositif semble comme ce matin // there are cops arriving in front of the Phare Ouest vers the Chêvrerie

- 14h32 : la barricade de la Saulce invite de les joindre la bas, l’access possible, mais il y a aucune urgence…

- 14h19 : Gros convois venant de NDDL vers les Ardillères avec : nombreux camions, des manitous, des utilitaires

- 14h05 : Barrage filtrant sur la route de la Gaité : 3 fourgons et 5 véhicules plus légers. 6 fourgons sont sortis de la zone par la route des Ardillères vers la Paquelais.

- 13h54 : les flics à la barricade nord de la Saulce sont repartis

- 13h47 : barrage de flics sur la route du Tertre, des deux côtés du Tertre (la voie est libre entre Ardillières et chêne des Perrières). Il n’y a personne au Limimbout. Les flics entrés dans la forêt de Rohanne en sortent

- 13:37 : Les flics ont mis un barrage en place sur la route entre Ardillières et Vigneux, à la hauteur de la forêt de Rohanne. Certains sont entrés dans la forêt

- 13h15 : les keufs qui sont entrés dans Phare ouest sont repartis

- 13h10 : il y a des infos d’avant qui n’avaient pas été transmis : *12h20 : Bel Air : accompagné par 10 camions de gendarmes, la maison a été barricadée avec des plaques Anti-squat  *Gaité : La Gaité est encore debout, il y a une pelleteuse, mais ils ont mis des plaques Anit-Squat *12h30aux Ardillières barrage de contrôle, laisse sortir mais pas rentrer dans la Zone *12h26 : Pré Faillit : 15 camions CRS vers là-bas, des CRS se cachent dans le jardin *12h40 barrage aux Planchettes encore sur place 12h36 : 10 fourgons de keufs sortent de la Zone direction le Temple *12h35 ça circule entre La Boissière et Notre dame des Landes

- 12h52 : 5 à 7 fourgons de CRS entrent dans le chemin vers le Far Ouest, une quinzaine de keufs à pied avec des boucliers entrent dans le lieu, les autres restent derrière // 5 up to 7 riot cops are entering the way towards the Phare ouest, 15 cops with shields are entering inside, others stay behind

- 12h50 : LES FLICS SE DIRIGE DANS LE PHARE OUEST ! // the cops entering in the Phare Ouest

- 12h47 : 5 fourgon CRS sur la route entre Paquelais direction Planchettes, au hauter de Phare Ouest et Chêvrerie avec les sirenes allmuées, ils avance doucement // 5 riot cop vans are between Paquelais in direction Planchettes, at the level of Phare Oest and Chêvrerie

- 12h35 : 10 camion CRS sont a la sorti de la Paquelais au Niveau de bois // there are 10 cop vans at Paquelais at the level of the forrest

- 12h30 : a midi la destruction est encore en cours, les flics empêcher  les manifestants de s’approcher au lieu de destruction // midday, the destruction of the Planchettes isn’t finished, the cops prevent people to get closer

- 12h20 : la destruction de Planchettes dans les medias 🙁 sadness and rage…

- 12h : Info général : Il y a la possibilité de se reposer, boire une tasse de thé et sécher a coté d’un feu à la sécherie / Fosse noir // there is a possibility to rest a bit, drink some tee and get dried at the comfortable fire at the « Sécherie »/Fosse noires

- 11h55 : la barrage au chêmin de suez est parti, il y a une manifestation qui se dirige direction Planchettes // there is no road blocking anymore at the chêmin de suez, a demonstration is heading towards the Planchettes

- 11h24 : La Réunion de Sabot est fini, un groupe de gens se dirige vers le Nord, le Héli se troouve maintenant assez bas vers lz Zone au tour de Fosse noires chêmin de sueze // the meeting at the Sabot is finished, there is a group of people who is going towards the nord in direction of the Ardellières, the helicopter is now flying really down at the region west Fosse noires / chêmin de sueze

- 11h12 : il y a 30 fourgon de flics vers la Zone en tour de Tertre ou ils sont en train de detruire la maison :(, ils sont aussi positioné au bout de chêmin de sueze et au Chênes de Perrières, la destruction de Planchettes est confrimé par les medias. At the Sabot all seems calm, mais il y a le Héli qui turn vers le Phare Ouest // there are 30 cop vans in the region around the Tertre where they actually destroy the house :(, there are positioned at the end of the Chemin de sueze and at Chênes de Perrières, the destruction of the Planchettes got confirmed by the medias :(, at the Sabot it seems quiet but the helicopter is turning over the Phare Ouest

- 11h05 : Selon la préfecture de Loire-Atlantique  ils agit de « la sécurisation physique des sites » et de « protéger les entreprises qui vont intervenir »  // The Prefecture of Loire Atlantique is announcing that the situation is a « physic securisation of the Zone and protecting the companys which are destroying the houses

- 11h : Info génerale : les envahisseurs se sont comfortablement, logistiquement installés a la Gaité // General Info : the invaders installed themselves comfortably and logistically at the Gaité

- 10h50 : vers le Sabot on a vu un convoi de fourgons accompagné par un voiture avec un truc de radar sur le toit qui se dirige doucement en direction nord, le Hélico se balade sur la Zad // from the Sabot has been reported a convoy of cop vans with a car which carrys some sort of radar on the roof, driving slowly in the direction north, the helicopter is turning over the Zad

- 10h48 : les paysans de coin demande de refermer les clotures après avoir ouvert, notamment la ou il y a des bêtes. actuellement il y certain d’ouvert et c’est pas cool // the farmers of the region ask to close the fences of the fields after opening, mostly those where are animals. there are actually some opened which is not cool

- 10h40 : barrage policier croisement Temple de Bretagne, Paquelais, Fay en venant de NDDL. Convoi 10 camions gendarmes mobiles avec une voiture banalisée vu au Sabot allant vers le sud. // Police blocking/controlling at the crossroad Temple de Bretagne, Paquelais, Fay de Bretagne coming from Notre dame des Landes. A convoy of 10 military vans and a civil car have been seen at the Sabot heading in direction south

- 10:05 : il y le proposition de se réunir a 11h au Sabot pour discuter, si possible ramener l’eau et bouf, il avais 10 camions dirigé vers le Nord direction Fosse noir, selon les medias les destructions des maisons ont commencé Rassemblement a Paris en solidarité  //  there is the proposition to meet up in the Sabot to discuss, bring water and food, 10 cop vans seen driving to the north direction Fosse noires/ Planchettes, medias saying that the destruction of the houses started 🙁 , there is demo in Paris in front of the ministery of environment

- 9h55 : Le Saboteurs demandent de l’eau et nourriture et renfort // people in the Sabit asking for water and food and people to support

- 9h52 : selon nos Infos EDF devrais couper l’elec de 3 maisons ce matin, dans l’ordre :  les Planchettes, Tertre et après Pré Faillit // following our informations, the EDF has to shut down the electricity in 3 houses this morning : Les Planchettes, Tertre, Pré Faillit

- 9h50 : le fourgon de Vigneux ont fait demi tour en direction 4 voies // the cops in Vigneux turned back on the highway

- 9h30 : au Sabot ce calme, mais ils demande de renforce au barricade, 1 fourgon de gendarme et 3 fourgon de CRS au Bourg de Vigneux de Bretagne // at the Sabot it’s calm but they ask for support to come to join the barricades, 1 Military van and 3 riot cop vans are at Vigneux de Bretagne ( close to the La saulce barricade )

- 9h20 : les fourgons à la Saulce sont partis, un convoi a été vu vers les Planchettes // the cop vans at barricade la Saulce left, cops convoy has been seen vers Le Planchette

- 9h15 : 2 fourgons de flics sont côte nord de barricades de la Saulce, reste calme // 2 cop vans are at the north side of the barricade La Saulce

- 9h07 : Par des sources sures, on apprends que EDF a été réquisitionné par la préfecture pour couper l’électricité de deux maisons, un ce sure sera les Planchettes // We’ve been told from a secure source that EDF has been mobilised to cut the electricity in 2 houses, one of them is surely the Planchettes

- 9h03 : un autre convoi  d’engins de travaux (dont engin de levage) ont été vu allant en direction des Planchettes ou plus loin

- 8h45 : les flics devant le Sabot sont reparti !? Ils ont du mal se coordonner ce matin.. // the cops in front of the Sabot left, they seem to have some coordination troubles this morning…

- 8h25 : un convoi de flics s’est arrêté au niveau du sabot et semble s’équiper // a convoy stopped outside the Sabit and seems to get ready

- 8h20 : un convoi de camion-benne, pelleteuse, semi-remorque, arrive aux Planchettes, sous bonne escorte, les Planchettes sont encore eclairées par un spot// a convoy with a trash camion, digger and a road semi-trailer are arriving at the Planchettes, under a big escort, big spots ighting on the Planchettes

- 8h00 : un très grande convoi de flics est passe devant le Sabot direction Ardillières, pas des flics vers la barricade de La Saulce // a really big convoi of cop vans just passed in front of the Sabot in direction Ardellières, still no cops at the barricade of le Saulce

- 7h35 : les flics sont partis de la barricade de la Saulce direction Vignuex // cops qre leaving at the barricade at the Saulce in direction Vignuex

- 7h15 : convois de flics en direction de la Paquelais // cops convoi coming from direction Paquelais

- 7h : demande de monde au Sabot // call for support at Sabot

- 6h50 : 20 camions vers les Planchettes, et voitures barrant des croisements ( fosses noires et chévrerie) arrivée de 10 camions à la barricade de la Saulce // 20 cop vans vers the Planchettes, cars are blocking the street crosses ( Fosse noires et Chêvrerie ), 10 cop vans arrived at the barricade at La Saulce direction Vignuex

- 5h20 : pas de mouvement de flics pour l’instant au niveau du Sabot. Pour rappel : entre 60 et 80 camions de gendarmes se sont garés sur la route entre le Sabot et la Paquelais dans la nuit. // no cops movement for the moment around the Sabot. Torecall : betweens 60 and 80 military vans are parked on the road between Sabot and Paquelais