[Notre-Dame des Landes] Expulsions en cours

NdPN : expulsion en cours des opposantEs à l’aéroport sur la ZAD de Notre-Dame des Landes… Voici les infos, heure par heure, tirées de ce site :

http://zad.nadir.org/spip.php?article353

Voir aussi l’article de Bastamag.

Mise à jour : deux vidéos, ici et .

- 23h07 : entre 60 et 80 camions de gendarmes viennent de se garer sur la route entre le Sabot et la Paquelais

- 22h50 : reprise des infos car il y a des nouvelles de dernière minute … Un convoi d’au moins 20 camions de gendarmes mobiles est signalé au niveau du Sabot.

- 22:30 : les gendarmes vers la Platform de Phare Ouest sont parti // the cop car at th eplatform of the Phare Ouest left !!

- 22h20 ALERT !!!! Nouvelles Info : GM et CRS s’approche a la barricade de Sabot, il y a un camion gendermarie au hauter de Phare Ouest ! Demand de renforce !!!!// ALERT !!! New Info : Military and riot cops approaching to the barricade at the Sabot, a military Camion is a around the Platform of the Phare Ouest !! Callout for support !!

- 21h40 : les CRS se replient en face de Sabot // riot cops in front of Sabot are leaving

- 21h09 : fin d’ag du sabot, la barricade tient bon. de gros projecteurs ont été installés par les flics et éclairent les champs face au sabot  // end of the meeting at the Sabot, the barricades keeping strong, high/big lights which is shining in the fields in direction Chêvrerie and Fosse noir

- 20h37 : pas de nouvelles de Sabot, c’est calme, on reste vigilantes // no news from the Sabot, all seems calm, but we stay careful…

- 18h55 : barrage de CRS au croisement de la route des Fosses noires avec la route Paquelais-Planchettes. Présence de la BAC signalée

- 18h35 : les flics sont entrés dans la parcelle du Sabot. A suivre // the cops entered in the Sabot. to follow….

- 18h27 : le tractopelle est en train de se frayer un chemin à l’entrée du Sabot donc l’attaque est en cours // the digger is about to dig his way at the entry at the Sabot, seems like attaque is preparing

- 18:23 : des amiEs solidaires nous font savoir que les compagnies de flics dorment au Campanile de Rezé et à l’Etap Hotel de Ste Luce …// solidary friends let us know that the cops are sleeping at the Campanile Hotel in Rezé and the L’Etap Hotel de Ste Luce…

- 18h16 : une charge se prépare sur le Sabot à travers la haie et par le chemin. APPEL A RENFORT de tout la Zad // a charge is praparing at the Sabot, a digger is arring in on the road of the Sabot

- 18h15 : arrivée d’un tractopelle dans le chemin du sabot pour entrer dans le jardin à travers la haie. une quarantaine de personnes sont toujours au Sabot // a digger is arriving at the way to the Sabot to enter in the garden by the side, 40 people are still at the Sabot

- 18h : accès à la Vacherie toujours bloqué

- 17h55 : quelques extraits des messages de solidarité reçus :  message d’Atenco : « Cette semaine sera present le president entrant du Mexique à Paris. Nous serons donc present ce mercredi sur le parvis du trocadero, en tant que collectif de BoCa En BoCa nous nous engageons a diffuser aussi l’information de l’actualite sur la ZAD, car NI ICI, NI AU MEXIQUE, NI AILLEUR LA TERRE NE SE VENDRA !! ELLE SE DEFENDRA !!! » Appel à manif de soutien à Lyon samedi 20 octobre lancé par les gens en lutte contre le grand stade  et plein d’autres !

- 17h35 : dernières nouvelles en date du Sabot : une barricade flambe toujours, une autre est derrière. Après quelques avancées reculées des un-e-s et des autres, chacun est ce moment de son côté

- 16h35 : Les lieux expulsées seraient en train d’être vidés (, une journaliste de presse océan dit que bel air a été vidée) camping-car et une voiture ont été vu sur des dépanneuses  // The evicted houses are getting cleaned actually ( info journaliste Presse ocean says Bel Air has been cleaned )

- 16h30 : 15 camions de CRS apperçus à Vigneux de Bretagne in direction Paquelais // 15 riot cop vans have been spotted at Vigneux de Bretagne in direction Paquelais

- 15h40 : d’après une source extérieure, les gardes mobiles seraient mobilisés pour 48h pour empêcher les réoccupations de maisons // following a exterieur information, the Military are being mobilized for more 48h to prevent new occupations

- 15h20 : barricade en feu au Sabot. Leur position serait délicate. besoin de renfort et de soutien // barricade burning at the Sabot. It’s seems to getting hot for them

- 15:10 : les gens dans le Sabot se font gazer, dépanneuse et tractopelle en vue, 3 camions de CRS et 10 de gendarmes se dirigent vers le Sabot // people at the Sabot getting teargased, breakdown lorry and diggers been seen, 3 cop vans of riot cops and 10 military vans heading towards Sabot

- 15:00 : 60-70 personnes au Sabot, ça pourrait durer un moment. possibilité de les rejoindre par le Sud // 60 / 70 people are inside the Sabot, that could take a while

- 14:15 : départ des policiers stationnés devant la chévrerie // cops stationed at the Chêvrerie are leaving

- 14:00 : nouvelle barricade se met en place dans le chemin du sabot // new barricade being build up at the Sabot

- 13h50 : les flics démontent les dernières voitures de la barricade bloquant l’entrée du chemin du Sabot // the cops take off the last cars at the barricade at the way towards Sabot

- 13h40 : les flics n’ont pas l’air de se décider à entrer à la Chévrerie. Ils ont passé la première barricade au Sabot, ils arrivent un peu de tous les côtés et gazent beaucoup. // the cops seems not being really able to decide if they want to enter the Chêvrerie or not. they passed the first barricade at teh Sabot, they come like from many direction and teargasing a lot.

- 13:30 : les flics ont cassé leur treuil en voulant enlever la barricade du sabot !! (On ne va pas se priver de souligner les petites victoires) // Cops broke their cable winch when trying to take off the barricade at the Sabot !! ( we can’t refrain ourselves from underlining the little victorys !! )

- 13h15 : charge et tirs de lacrymo vers le Sabot ; arrivée de nombreux fourgons de CRS // Tear gas beeing shot around the Sabot, arrival of numerous riot cop cars

- 13 :10 : à priori, ordre de dispersion de la barricade du sabot aussi // supposedly the same for the barricade at the entry to the way to Sabot

- 13:10 : ordre de dispersion donné à la barricade près de chévrerie, pour accéder aux chemins conduisant vers far ouest et chévrerie // order has given to leave at the barricade at the « Chêvrerie », to have access to the roads in direction Far Ouest and Chêvrerie

- 13:05 flics ne peuvent pas rentrer au sabot pour cause de défaut dans la procédure (pas de venue d’huissier ?) le sabot tient donc tjs // cops cant’ enter at the « Sabot » for some juristic procedure problems. ( the bailiff didn’t pass ? ), so they are still there !

- 12h52 : 7 fourgons vus depuis le Temple vers le Chêne des Perrières. Gendarmes démontent barricade de l’entrée du chemin du Sabot. CRS au niveau du chemin de la chèvrerie. // 7 cop vans have been seen ( in the neighbourtown) Temple de Bretagne in direction of Chêne des Perrieres. Militarys take of a barricade at the entry of the road to the « Sabot »

- 12h45 : les gardes mobiles sont des deux côtés se rapprochent de l’entrée du chemin de la Chèvrerie, à la fois depuis les Planchettes et depuis la Chèvrerie. Ils ont fait des sommations. // the Militarys are coming from both sides of the entry of the road of the « Chevrery », once from the direction of « Planchettes », other side from the « chêvrerie ». They order to leave

- 12:35 : finalement pas (ou plus ?) de flics du côté de la plateforme du far // finally no ( anymore ) cops at the Platform of « Far Ouest »

- 12:20 : les flics sont à la hauteur de la Platforme au Far Ouest avec la possibilité d’attaquer la Cabane Far par le bas, les  fourgons  sont de plus en plus nombreux devant le Sabot et angle fosses noires // cops entered and are at the level of the « Far Ouest », possible to attack the zone from this side, cops in front of the Sabot

- 12:07 : sur l’axe Paquelais/Planchettes flics au niveau de planchettes et devant le chemin de la chêvrerie, un convoi se dirige vers eux, flics a pied se dirigent des Fosses noires vers Sabot, il y a du monde devant une barricade au niveau du chemin du sabot, illes aimeraient être plus nombreux-ses // on the cross Paquelais/Planchettes cops are on the niveau of the Planchettes and in front of the street direction « Chêvrerie », a convoy of people is going towards the cops in front of the « Chêvrerie », there are also cops by feet walking from street « Fosse noir » in direction « Sabt », they ask for support !

- 11:50 : gendarmes se dirigent vers la Chévrerie, du monde va vers là-bas, besoin de gens pour y être plus nombreux-ses  flics démontent une barricade vers le Far Ouest, pas de flics vus au niveau du sabot // Militarys are navigating in direction of the chêvrerie, people as well to support them there, calling others to join them, cops are taking off a barricade blocking the access to « Far Ouest », no cops seen yet around the Sabot

- 11:42 : blocage sur le chemin de Fosse noir pour empêcher les fourgons GM d’aller vers le Sabot // blocade in the street of the « Fosse noir » to block the cops to go in direction « Sabot3

- 11h30 : GM devant une barricade dans le chemin Sabot/100 Chênes // Militarys in front of the barricade Sabot/100chênes

- 11h18 : dans son discours, le préfet a déclaré que l’opération est terminée pour aujourd’hui, s’est bien déroulée, sans interpellations ; et que l’occupation militaire devrait durer plusieurs jours pour permettre la destruction des maisons // in his speech, the prefect declared that the operation is finished for today, that all went fine, without arrestations and that the military occupation will continue for several days to secure the destruction of the houses

- 11:16 : 3 fourgons au tour de La Saulce // 3 cop vans around the « LA Saulce »

- 11h10 : hélico au dessus du Sabot/100 chênes : appel à soutien par là-bas // helicopters over Sabot/100 chënes : calling out for support

- 10h56 : de nombreux véhicules se dirigent vers la Paquelais sans y parvenir donc ils se concentrent probablement dans la zone Sabot/100 chênes/Chévrerie // a lot of cop vehicles are driving direction to « La Paquelais » without arriving there, they are probably driving around in the Center Zone « Sabot/100 chênes/Chevrerie

- 10h50 : fin ou démenti de l’annonce de gendarmes à la Vache rit // end ou dementi of the announcement of cops at the « Vache rit »

- 10h30 : camions de gendarmes et CRS à la Vache rit, 5 fourgons vus partant de la Boissière en direction de Grandchamps  // vans of miitarys and riot cops are at the ( legal ) place « Vache rit », 5 vans seen leaving from « La Bossiere » in direction to Grandchamps

- 10h30 : d’après Ouest France : Les planchettes vides auraient été expulsées à 7h30 // Press Ouest France : « Les Planchettes » empty have been « evicted » at 7h30

- 10h30 : d’après Presse Tv : Discours du prefet a la paquelais au parvis de la paquelais a 10h30 // ¨ress Tv : speech of the prefect at « La Paquelais » at 10:30

- 10h14 : Bel Air : la personne serait decendue du toit // Press TV : the person climbed down the roof

- 10h : d’après Presse Océan, le préfet est attendu sur place en milieu de matinée …. // after the Presse « Ocean », the prefect will be coming in the mid-morning

10h : tout le monde est parti sans encombre de la gaité, la police attend la venue de maçons pour boucher les trous du toit            bel air : tjs une personne sur le toit, besoin de présence là-bas // everyone left the « Gaité » without a incident, the police is waiting the workers to close the holes in the roof, « Bel Air : still one person on the roof

- 9h48 : côntroles d’Identité sur la route de Fosse noir, les voitures peuvent ensuite passer // ID controles on the street of « Fosse noir »

- 9h45 : communiqué de la préfécture de Loire-Atlantique cité par le Point :  » l’opération concerne sept occupations illégales sur des espaces bâtis et quatres zones d’occupation illégales non bâties  » // citation of the Prefecture of Loire-Atlantique : the operation concerns 7 illegal House occupations and 4 self installed occupations ( cabanes )

- 9h33 : barricades sur la route de Vigneux inflammé // barricades in direction Vigneux burning

- 9h28 : on apprend que le Pré Failli a été expulsé entre 7 et 8 heures // we receive the information the the house « Pré Faillit » ( West ) have been evicted between 7 and 8 h

- 9h25 : « Gaité » tout le monde est sorti, plus personne sur le toit, encore des gens au tour // the « Gaité » has been evicted, noone inside and on the roof anymore

- 9h15 : Gaité : encore une personne sur le toit, une cinquantaine autour de la maison, des personnes auraient été arrêtées et directement relachées // « Gaité » : still one person on the roof, around 50 people around, people have been arrested and released straight after

- 9h  Bel Air : toujours une personne sur le toit, les autres sur la route : illes exigent de garder la jouissance du jardin // still one person on the roof, others on the street in front of the house, they reclaim to keep their collective garden

- 9h : 3 camions de déménagement, 3 dépanneuses, de véhicules type pelleteuse , 5 véhicules de gendarmes vues sur la départementale de Vigneux // 3 huge vans, 3 tracking vans, some baggers, 5 cop cars seen around Vigneux

- 8h45 : expulsion du Tertre / eviction of the house « Tertre »

- 8h45 : d’après France info, une personne sur le toit de bel air // France Info says one person on the roof of house « Bel Air »

- 8h40 : camion en provenance du sud est (depuis boissière),  des barricades bloquent certaines routes // cop vans in the area south-east ( bossiere ), barricades are blocking some roads

- 8h30 : expulsion à Bel air // eviction at house « Bel Air »

- 8h15 : « Gaité » – la maison encerclée, 2 personnes sur le toit, des gens à l’intérieur : besoin de soutien !! // « Gaité » – the house incircled, 2 people on the roof, people inside : call for help !

- 8h10 : les gendarmes sont rentrée dans la Gaité // cops entering the « Gaité »

- 8h : arrivée d’autres véhicules depuis le temple vers le tertre

- 7h55 : Fourgon ont passé barricade et se dirigent vers ouest du chemin de suez face à la maison de Tertre // Cop Vans passed the barricades and go to direction West on the « chemin de suez » to the house « Tertre »

- 7h53 : demande de renfort à la Gaité // call to reinforce at « La Gaité »

- 7h45 : flics autour de la gaité,             fourgons de flics bloqués entre rosier et  chemin de suez,             arrivée de poids lourds de flics vers centre zad // cops around the « Gaité », cops vans blocking between « Rosier » and the « chemin de suez », arrivals of heavy trucks of the cops in direction Center Zad

- 7h35 : arrivée de voitures de flics sur chemin de la gaité // arrival of the cop cars in the road direction of the house « Gaité »

- 7h35 : Moderation d’Information de l’assiègement de la Saulce : non confirmé pour l’instant // Moderation of the Information about cops in the Saulce : not confirmed yet

- 7h30 :40 Fourgon depuis le Portiron (OUEST) vers le Centre // Cop vans coming from direction « le Potiron » ( zone West ) direction center

- 7h29 : 10 cars de plus depuis sud ouest (vigneux) // 10 more cop cars coming from south west ( Vigneux )

- 7h25 :  20 fourgons de CRS vus en provenance du sud ouest  (vigneux) 20 fourgons du côté de la boissière  // 20 riot cop vans seen in the surrounding in the south west ( Vigneux ), 10 riot cop vans on the East side « Bossiere »

- 7h20 : entrée de la police à la Saulce // cops entering the Saulce

- 6h55 expulsion de la  Bellish, tirs de gaz et détonations entendues pas d’appel à renfort par là-bas // cops are evicting the Bellish, we here teargas and detonations, ne callout  for reinforcement

- 6h30 15 fourgons de gendarmes mobiles ou CRS à la Boissière : venant vers la Zad depuis le sud-ouest // 15 military vans or riot cops at « La Bossière : they came from the south-west

[Poitiers] Misère, misère…

NdPN : Demain a lieu la « journée mondiale du refus de la misère », à l’initiative d’ATD Quart-Monde. Rassemblement 15H sur la place du palais de justice, à l’appel de plusieurs associations et collectifs. L’occasion de rappeler que c’est le capitalisme qui fabrique la pauvreté, et que l’Etat et ses flics chassent les pauvres du centre-ville ?

Deux articles de la NR d’aujourd’hui dressent un panorama de la pauvreté dans la Vienne.

 » Pour nous, la pauvreté gagne du terrain « 

L’épicerie sociale de Poitiers-Sud reçoit toujours plus de bénéficiaires dont des nouveaux venus : des retraités et jeunes de moins de 25 ans.

Jennifer, une maman de 20 ans attend d’être appelée pour acheter des produits alimentaires à l’épicerie sociale Go Elan, à Poitiers-Sud. Son compagnon s’occupe de leur garçonnet, âgé d’un an. « Je viens chaque mardi pour compléter. En dépensant 10 €, nous avons de quoi manger pratiquement toute la semaine », confie la jeune femme. Le couple a un budget de 700 € par mois. Il lui reste 300 € lorsque les dépenses fixes (dont le loyer) ont été soustraites. Le papa recherche un emploi de manœuvre dans l’intérim après avoir bénéficié d’un contrat aidé à Cap-Sud. Jennifer en a décroché un, à son tour, d’une durée de 7 mois.

«  Ils sont victimes de la société actuelle  »

Ses attentes : avoir un appartement plus grand à Bellejouanne où elle a toujours vécu, le permis de conduire indispensable pour obtenir un travail. « Si on pouvait avoir tout ça, ce serait bien », conclut-elle. Les bénévoles de l’épicerie sociale La Bien Lotie ont enregistré 201 familles ce qui représente 581 personnes sur Poitiers-Sud. Le pourcentage de 22 % de pauvres à Poitiers ne paraît pas énorme à la présidente de l’association Go Elan, au regard de la réalité qui s’affiche sur le terrain. Les bénéficiaires ? « Beaucoup de migrants installés depuis plusieurs années mais pas seulement. Des personnes surendettées, dépassées par les factures générées par «  la téléphonie  », par celles du gaz et de l’électricité, par l’augmentation du coût de la vie ou confrontées à l’absence de travail. » Elle observe que le nombre de pauvres augmente depuis 10 ans mais la courbe grimpe en flèche depuis deux ans. Des travailleurs pauvres, des jeunes de moins de 25 ans, des retraités, des familles avec de nombreux enfants viennent faire leurs achats à très petits prix. « Ils sont victimes de la société actuelle », commente Claudine Arnault. « La crise, on ne fait qu’entrer dedans. Je pense que l’hiver et le début de l’année prochaine seront difficiles. Et, pour beaucoup, il n’y aura que l’épicerie sociale et les Restaurants du Cœur pour se nourrir. » Elle se demande comment des jeunes sans aucune formation pourront trouver un emploi alors que les usines ferment dans le département. Mais se réjouit que des familles parviennent à s’en sortir. Son grand sujet de préoccupation : les enfants auxquels il faut porter une attention particulière.

le billet

Pauvre Sisyphe

Ce personnage des temps anciens fut condamné dans les Enfers à faire rouler sur la pente d’une montagne un rocher qui retombait toujours avant d’avoir atteint le sommet. Aujourd’hui, les Sisyphe des temps modernes sont légion. A Poitiers, services sociaux, médecins, assistantes sociales, militants associatifs et bénévoles que la pauvreté révulse s’efforcent d’œuvrer dans le même sens. Cela permet peut-être de juguler un peu mieux qu’ailleurs ses effets destructeurs. Mais chaque jour, en dépit de tous ces efforts, le travail est à refaire. Longtemps préservés, l’université et le monde étudiant sont aussi touchés. La tâche est donc immense. Aussi ne peut-on que saluer et soutenir le travail de ceux qui ont décidé de chasser la pauvreté jusque sur sa montagne.

publication

Objet d’études

En août dernier, un bureau d’études Compas publiait une analyse sur le taux de pauvreté des cent plus grandes communes de France. Il estimait à 22 % le taux de pauvreté de Poitiers, soit 7 % au-dessus du taux moyen pour la France métropolitaine. Le taux obtenu correspond au pourcentage des ménages qui, dans une ville donnée, perçoivent moins de 60 % du revenu médian national après prestations sociales.

(*) Publication du bureau d’études Compas, spécialiste de l’analyse des besoins sociaux des territoires. Étude disponible et téléchargeable sur www.lecompas.fr

rendez-vous

En lutte contre la misère

La journée mondiale du refus de la misère a lieu demain, mercredi. A cette occasion, plusieurs associations (L’Astre en moi, ATD Quart-monde, La vie nouvelle, le Toit du monde et la résidence Cécile et Marie-Anne) organisent un rassemblement place du palais de justice à Poitiers, à partir de 15 h. Temps de commémoration et témoignages, à 18 h.

Nouvelle République, 16 octobre 2012

Ils prennent un repas réduit quatre fois par semaine

Une récente étude menée auprès de plus de mille étudiants poitevins révèle que ceux-ci ne mangent pas tous les jours à leur faim. État des lieux.

Poitiers fait partie des plus grandes villes universitaires de France et compte plus de 23.000 étudiants, soit plus de 20 % de la population de la ville. D’avril à mai 2012, l’Association fédérative des étudiants de Poitiers (Afep) a mené une enquête de terrain auprès de 1.069 étudiants pour faire un état des lieux de la précarité. Les résultats sont édifiants. « On constate notamment que 20 % des étudiants prennent un repas réduit (un fruit et une boisson pour seul repas) au moins quatre fois par semaine, résume Florence Pasquier, de l’Afep et gérante du projet Agoraé, un type d’épicerie solidaire qui a déjà vu le jour sur plusieurs campus en France. On note d’autre part que les étudiants renoncent à se soigner pour des raisons financières chaque année, négligeant notamment les soins bucco-dentaires. »

Une épicerie après la Toussaint ?

Après Lyon, Nice ou Lille, l’université de Poitiers devrait se doter prochainement d’une épicerie sociale et solidaire, sur le campus, à la Maison des étudiants (MDE) Elle devrait dans un premier temps être ouverte une demi-journée par semaine. Un premier pas encore timide, mais bien nécessaire, vers une réduction de la précarité étudiante.

le chiffre

954

C’est en euros la somme en dessous de laquelle on est considéré comme pauvre. En France, huit millions de personnes vivent sous ce seuil. Six millions sont des travailleurs occupant des emplois à temps partiels subis. Et 40 % des salariés français n’ont pas un emploi stable.

Nouvelle République, 16 octobre 2012

[Rennes] Meeting de rue FA : intervention de Jean-Pierre Tertrais

Intervention du 10 octobre 2012

On reproche souvent aux anarchistes d’être anticapitalistes, anti-étatistes, anti-religieux, antimilitaristes… ; bref, anti-tout. En fait, c’est normal, vu qu’il n’y a rien de bien. Ce que l’on sait moins, c’est qu’ils sont capables de construire, l’histoire le montre : des Bourses du Travail, des athénées (c’est-à-dire des universités populaires), des bibliothèques, des cours du soir, des formations, des structures autogérées…). Une « obscure besogne » que les médias ne relaieront pas… sauf s’il y a de la violence.

L’expérience la plus significative reste la révolution espagnole, commencée en juillet 36, et au cours de laquelle 20 000 entreprises industrielles ou commerciales ont été expropriées et gérées directement par les travailleurs, dans tous les secteurs (transports, métallurgie, textile, eau, gaz, électricité…). C’est dans le domaine agraire que la collectivisation a été la plus achevée : abolition de la monnaie, remaniement des limites communales, entraide entre collectivités riches et pauvres, égalisation des rémunérations, mise en commun des outils et des récoltes. Le peuple espagnol résistera jusqu’en mars 39 à la coalition de la réaction et du fascisme européen.

Parce qu’effectivement, les anarchistes ont un projet de société, non pas une société clés en main, non pas une doctrine rigide, ce qui serait vite taxé de totalitarisme, mais au moins dans les grandes lignes. Or cette société n’aurait rien à voir avec celle que l’on connaît – ou plutôt que l’on subit – aujourd’hui. Un autre monde est possible, mais pas celui véhiculé par le réformisme. Si l’anarchisme est une utopie, c’est seulement parce que l’homme n’a pas encore su jusqu’à présent mettre en œuvre cette société. Comme disait Théodore Monod, l’utopie n’est pas l’irréalisable mais l’irréalisé.

Le capitalisme se caractérisant principalement par deux aspects, il y aura deux points.

1 – La première caractéristique est la propriété privée des moyens de production et de distribution qui permet l’exploitation de la force de travail des salariés. Par le biais du syndicalisme, les anarchistes s’inscrivent dans les luttes pour préserver ou améliorer les salaires et les conditions de travail. Mais par définition, la justice sociale et l’égalité économique sont rigoureusement impossibles dans un système où la minorité possédante impose sa loi par la force. Et tant qu’il n’y a pas d’égalité économique, l’égalité politique n’est qu’un leurre.

C’est pourquoi nous proposons la gestion directe de l’économie,  la prise en mains par la population de ses propres affaires. A partir d’expérimentations sociales en rupture avec les structures autoritaires et hiérarchiques : coopératives, mutuelles, communautés, milieux libres… C’est-à-dire une organisation sociale qui s’appuie sur l’entraide au lieu de la charité, la solidarité à la place de l’exclusion, l’autogestion contre l’exploitation,  le fédéralisme contre le centralisme étatique.

Mais si on devait se contenter de socialiser les moyens de production sans remettre en cause la finalité de cette production, sa nature, son volume, l’avenir ne serait guère plus enthousiasmant. Fabriquer des produits de luxe, des gadgets, du jetable ou gérer des usines d’armements ne devrait pas fasciner grand-monde. Ce qui pose le problème de la défense de l’emploi dans une autre perspective, sortant du cadre strictement économique, ce qu’on peut appeler globalement « qualité de vie ». Or moins d’un Français sur quatre serait heureux dans son travail.

Peut-on en effet défendre l’emploi, ou même sauvegarder un groupe industriel, sans une réflexion autour des conséquences de la production sur l’environnement (pollution, gaspillage des ressources) et sur la santé des populations (accidents du travail, maladies professionnelles) ? Par exemple dans l’agroalimentaire, les industries chimique et automobile, le nucléaire.

Peut-on être hostile aux quotas de pêche quand on sait que 75% des zones de pêche sur la planète sont soit exploitées à leur maximum soit surexploitées, c’est-à-dire quand les pêcheurs détruisent leur outil de travail ?

Peut-on ignorer que si des emplois sont créés dans les pays industrialisés, c’est parce que d’autres sont détruits dans les pays pauvres à cause des exportations qui ruinent leurs économies vivrières ? Peut-on continuer à fermer les yeux sur les conditions d’extraction du pétrole et autres matières premières au prétexte que nous avons des réservoirs à remplir ? Peut-on sans cesse remettre à demain un débat de fond qui aurait dû avoir lieu il y a déjà un demi-siècle ? Et si, au contraire, on s’attachait à mener une lutte pour un travail socialement utile, c’est-à-dire s’interroger sur le sens de la production, dans la solidarité internationale, dans la convergence des luttes écologiques et sociales. Ce qui aboutira nécessairement à de nombreuses reconversions. Parce qu’on ne peut plus continuer à produire n’importe quoi n’importe où n’importe comment. Et avec un ministère du redressement productif, c’est mal barré.

2 – On arrive ainsi à la deuxième caractéristique du capitalisme : le type de société qu’il a construit, c’est-à-dire une production et une consommation de masse, fondées sur une fuite en avant technologique, avec les conséquences humaines, sociales, écologiques que l’on connaît : les atteintes à la santé physique et mentale des populations, le mal-être généralisé, le désastre écologique dû à la croissance économique dont le capitalisme a besoin pour survivre, croissance qu’il n’est pourtant plus possible de soutenir puisque nous prélevons déjà les ressources naturelles plus rapidement qu’elles ne se reconstituent. Nous sommes la première génération dans l’Histoire à transmettre à ses descendants un héritage moins favorable que celui qu’elle a reçu (ce n’est pas sombrer dans le jeunisme que de l’affirmer). Nous vivons au-dessus de nos moyens ; ça ne saurait durer très longtemps.

En Mai 68, sur les murs de Paris, on pouvait lire de nombreuses inscriptions (slogans, pensées, poèmes…). Et parmi celles-ci, deux phrases : ° « Nous ne voulons pas d’un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui » ; ° « L’ensemble des travailleurs doit choisir ce qu’il veut consommer pour savoir ce qu’il doit produire ».

Or Mai 68 préfigure la société telle que la conçoivent les anarchistes. Intervenant dans une économie en expansion, mais où se fait cruellement sentir l’absence de projet, d’idéal, Mai 68 n’est pas seulement la défense de l’emploi ou du bulletin de paie, mais aussi une critique de la vie quotidienne, une invitation à reconquérir l’espace et le temps, à ne plus vivre par procuration. Ce n’est pas une répétition de 1789, 1848 ou même 1936. C’est une gigantesque aspiration à la liberté qui va mettre, en vrac, sur la scène publique des thèmes, des revendications chères aux libertaires : le sentiment d’impuissance à maîtriser les conditions de sa propre vie, la bureaucratie qui réclame contrôle de soi, discipline, obéissance et soumission, le mal de vivre d’une génération à qui l’hyperconsommation matérielle n’apporte pas le bonheur, l’atomisation et la mécanisation de la vie urbaine, l’absurdité d’une vie consacrée au travail (métro-boulot-télé-dodo),  les multiples méfaits du capitalisme, la corruption de la classe politique, l’illégitimité d’un pouvoir confisqué par un ensemble de spécialistes auto-proclamés, la division dirigeants-exécutants…

Ce qui est vivement ressenti, c’est que le développement économique produit du sous-développement humain, affectif, intellectuel, éthique, et que le progrès scientifique porte en lui des possibilités d’asservissement et de mort. Après des années de pseudo-certitudes, le doute s’est installé. Si le portable se généralise aussi rapidement, c’est parce qu’il permet en partie d’atténuer un sentiment de solitude (ne vaudrait-il pas mieux faciliter de vraies relations sociales?). Et si la société place le bonheur sous le signe de l’évasion (notamment par l’omniprésence de la voiture), c’est bien parce qu’elle est devenue invivable. L’homme pourra-t-il ne vivre qu’avec des prothèses ?

Avec tous ses excès inévitables, Mai 68 aura permis des questionnements salutaires et des remises en cause du système et de ses valeurs dominantes, désacralisé l’autorité, mis l’imagination au pouvoir contre un avenir sans surprise, la créativité contre la société du spectacle. Soumettant tous les thèmes à la critique (épanouissement de l’individu, loisirs, sexualité, consommation, cadre de vie…), ce séisme va faire naître, ou réapparaître, ce qu’on appelle les « nouveaux mouvements sociaux » (féminisme, antimilitarisme, écologisme, luttes urbaines, contre-culture, pédagogie antiautoritaire, antipsychiatrie, immigrés, mouvements des « sans » : logis, emploi, papiers…).

Cette période féconde aura aussi permis d’expérimenter de nombreuses pratiques libertaires : la démocratie directe, les débats, les assemblées générales, les rapports, les rédactions et distributions de tracts, les actions illégales, et surtout peut-être d’entrevoir que l’on peut inverser un rapport de forces : dix millions de grévistes ont fait vaciller le pouvoir. Il a fallu des élections pour que tout rentre dans l’ordre.

Alors quand on observe la réalité du plus grand nombre aujourd’hui, dans un contexte économique désastreux, avec une rigueur, une austérité qualifiées d’historiques, on ne peut que s’interroger : comment a-t-on pu passer de l’enthousiasme au désenchantement, de la passion de vivre à la résignation, de la parole libérée au silence des pantoufles, de la contestation au conformisme,  du combat social au « réalisme économique », de l’engagement à la démission ?

De nombreux facteurs interviennent dans ce changement : les désillusions de beaucoup après la terreur stalinienne ou le règne de Mao, le brusque retournement du climat intellectuel de la fin des années 70 et des années 80 avec l’idéologie libérale, la brutalité de la mondialisation qui transforme la planète en un immense marché livré à la concurrence, l’abrutissement médiatique et consumériste qui anéantit tout désir d’autonomie, la trahison des gouvernements « socialistes » ou encore  l’accompagnement des bureaucraties syndicales.

Mais ces facteurs n’expliquent pas tout. Les dirigeants tirent leur pouvoir de l’adhésion des populations à la société capitaliste moderne, à la course à la consommation, par peur de la liberté, de la responsabilité, de l’initiative.

Le premier remède est donc l’énergie, la détermination. Tempérer le pessimisme de la lucidité par l’optimisme de la volonté. Si Mai 68 a été une révolution seulement ébauchée, il nous appartient aujourd’hui de la terminer. Or la seule façon de détruire radicalement un type d’organisation, c’est de la remplacer immédiatement par des structures différentes. D’où l’intérêt de développer ce qu’on appelle des « alternatives en actes », du type AMAP, groupements d’achats, coopératives, structures autogérées…

Le deuxième remède, c’est l’organisation : si le capitalisme est triomphant (au moins jusqu’à présent), c’est parce qu’il est hyper-organisé. La transformation radicale de la société exige qu’on définisse d’abord des objectifs, et ensuite des moyens :

° l’élection et la révocabilité de tout délégué à toute responsabilité particulière ;

° le mandat impératif ;

° la coordination des activités ;

° la circulation permanente de l’information et des idées ;

° la pluralité et la diversité des opinions et des tendances.

Ce sont les conditions indispensables à l’émancipation de l’homme. Si on n’y parvient pas, l’alternative s’appellera barbarie.

Intervention de Jean-Pierre Tertrais au meeting de rue proposé par le groupe La Sociale (Fédération Anarchiste – Rennes), le 10 octobre 2012

Les moissons du futur, le nouveau documentaire de M.-M. Robin

Après « Le monde selon Monsanto » et « Du poison dans nos assiettes », voici le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin.

Tour du monde de cette agro-écologie, porteuse d’autonomie locale, de respect de la biodiversité, et même d’efficacité en termes de rendements.

Pour en finir avec l’agro-chimie et les OGM !

Pour visionner le documentaire en intégralité, cliquer sur le lien ici :

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-qX0KHYBum8

Arte diffusera ce documentaire ce mardi 16 octobre, à 20H50.

Pavillon Noir, 15 octobre 2012

[Poitiers] Communiqué antirep 86 : Au doigt et à l’œil !

NdPN : ce communiqué fait suite au texte : « solidarité avec l’auteur du doigt d’outrage« , et à la condamnation de R. au tribunal.

Au doigt et à l’œil !

C’est ainsi que la police entend être obéie de la justice dans des procès dont elle est à la fois plaignante, enquêtrice et témoin à charge. C’est ainsi que R. a été condamné le vendredi 12 octobre à 250 euros d’amende (+90 euros de frais de procédure) et 100 euros de dommages et intérêts au Papineau. Il était inculpé d’outrage par voie de fait, à savoir un doigt d’honneur, envers les illustres commissaires Papineau et Ruffin, le 14 juin à 21h, alors que les pandores procédaient à une délicate et risquée opération de nettoyage de la place du marché encombrée de quelques dangereux SDF indésirables. Malgré la délicatesse de l’opération (aux dires de Papineau), nos pandores ont eu l’œil pour voir à plus de 20 mètres qu’un doigt leur était destiné et non à une quelconque autre personne ! Résultat, verdict prononcé dans la seconde qui a suivi la fin officielle du procès après une « délibération » qui n’a pas eu lieu. Le match était-il truqué ? Des paris avaient-ils été clandestinement faits ? N’en tirons pas de conclusions trop hâtives, nous ne sommes pas à Marseille. D’ailleurs, le camarade interpellé la veille alors qu’une distribution de tract se déroulait aux Cordeliers peut en témoigner : on lui a rendu tous ses effets saisis et aucun ne sera retrouvé dans un quelconque placard en vue d’une mise en vente ! Distribuer un tract la veille d’un procès est une routine. Intervenir pour faire cesser la distribution et plier la banderole est une nouveauté. Procéder au contrôle d’identité de quelqu’un qui faisait remarquer à l’un des policiers dirigeant la manœuvre qu’il n’avait pas de brassard et refusait de prouver sa « qualité » est un aveu.

La rue leur appartient ! Reprenons-là !

Arrestation à Poitiers. On peut remarquer que les policiers en civil n’ont pas leurs brassards

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 14 octobre 2012