[Notre-Dame-des-Landes] La lutte continue, la solidarité s’étend

Aujourd’hui quatrième jour d’une opération militaire de grande envergure sur la ZAD à Notre-Dame-des-Landes (en Loire-Atlantique) pour expulser les habitant-e-s qui résistent aux forces armées du gouvernement qui veut imposer un nouvel aéroport délirant.

Malgré les communiqués triomphants du gouvernement, la résistance continue et s’amplifie. Besoin de soutien ! Vous pouvez suivre la situation heure par heure sur le terrain, sur cette page.

Les actions de solidarité se multiplient. A Poitiers, collectifs et orgas se mobilisent aussi : infos à venir !

Ayrault-port, Coeur d’agglo, autoroutes, LGV, nucléaire, THT…

PS-VINCI DEGAGE !

[Poitiers] Encore une couche sur les « marginaux »

NdPN : nous avons écrit de nombreux articles sur le harcèlement des plus pauvres par la préfecture, la mairie et les boutiquiers. Au lendemain de la journée mondiale de refus de la misère, une réunion tripartite a eu lieu entre ces défenseurs de l’ordre sécuritaire et marchand… qui semble plutôt tourner à la caricature du refus des miséreux ! Leurs exquises conclusions sont relayées comme il se doit par la presse.

Marginaux : une réunion qui en appelle d’autres

Les commerçants, le maire et le préfet ont fait le point hier soir sur la présence des marginaux dans le centre de Poitiers. Un état des lieux après un été chaud.

Le rendez-vous était demandé depuis plusieurs semaines par les commerçants de la FAE (fédération des agents économiques). Plusieurs fois repoussée, la réunion a enfin pu se tenir hier soir de 18 h 30 à 20 heures passées. En présence du préfet et du directeur de la sécurité publique. La presse n’y était pas conviée.

«  C’est déstabilisant pour une ville qui veut être belle  »

Absent de Poitiers hier, Claude Lafond, président de la FAE, s’était fait représenter par Suzanne Mathieu-Ségeron, MM. de Bony, Soulard et Vergnaud, vice-présidents. A la sortie de la réunion, nous avons pu contacter Mme Mathieux-Ségeron : « L’été a été particulièrement chaud. Avec des regroupements de marginaux autour des bouteilles d’alcool et des bagarres de chiens qui font peur. » Trois points de fixation ont été dénombrés : la place Notre-Dame, le square Jeanne-d’Arc et l’entrée des Cordeliers, rue des Grandes-Ecoles. « C’est déstabilisant pour une ville qui veut être belle et des commerçants qui veulent travailler. » La commerçante cite le cas d’une famille qui habite au premier étage d’une maison place du marché Notre-Dame : « Les enfants sont en bas âge. La maman va déménager. Elle ne supporte plus. » Mme Mathieu-Ségeron ajoute : « Aujourd’hui, la tension est retombée. » Alain Claeys, député-maire, joint également par téléphone, donne des chiffres : « Les marginaux étaient 36 en juin avec une trentaine de chiens. On en dénombre 22 actuellement. Plus de dix ont un logement. Les autres le refusent. Ce sont des marginaux, des gens qui vivent en marge de notre société. Ce ne sont pas des SDF. Il leur est proposé des logements et un accompagnement social que certains refusent. » La réunion d’hier soir, indique le maire, avait pour but de se rencontrer, pas de trouver des solutions immédiates. Le préfet a rappelé le rôle de l’État. Le directeur de la sécurité publique a précisé le cadre de l’intervention des forces de police. Le CCAS de Poitiers ainsi que les travailleurs sociaux au contact des marginaux ont explicité leur travail. « Il n’y a pas de solution miracle, dit Alain Claeys. Nous avons prévu de nous revoir. » Ce que confirme Mme Mathieu-Ségeron : « Nous avons débattu. Cela fait du bien. Tout le monde doit pouvoir cohabiter dans notre ville. Commerçants, clients, passants et marginaux. On se rencontrera à nouveau au printemps. Nous ne pourrons pas revivre un été comme celui de cette année. » Le maire : « Aujourd’hui, nous partageons le même constat. »

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 19 octobre 2012

[Poitiers] Déboulonneurs 86 : grande messe à la pub ce samedi

Les déboulonneurs de Poitiers vous propose une fête exceptionnelle pour célébrer la sainte trinité de l’argent, de la consommation et de la publicité. Nous prierons, chanterons et déambulerons ensemble guidés par la joie que nous apportent panneaux publicitaires, soldes, spots de pubs télévisés et achats compulsifs. Rendez-vous ce samedi 20 octobre à 18h, place d’Armes.

Mail, 19 octobre 2012

Le Monde Libertaire n° 1685 du 18 Octobre au 7 Novembre 2012

NdPN : le nouveau Monde Libertaire N°1685 sort aujourd’hui dans les kiosques, pour trois semaines. Vous pouvez aussi le consulter au Biblio-café, ou vous le procurer à prix libre ce samedi de 11H à 12H, devant le parvis de Notre-Dame (diffusion militante). Comme d’hab, trois articles sont déjà en ligne sur le site du Monde libertaire (liens ci-dessous). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire # 1685 du 18 Octobre au 7 Novembre 2012

«La police est sur les dents, celles des autres, évidemment.» – Boris Vian

Sommaire

Actualité

Valls n’a pas mis l’temps, par G. Goutte, page 3

Encore des ouvriers chinois en colère, Par P. Sommermayer, page 4

Salariés sud-européens en colère, par R. Pino, page 5

La navrante météo syndicale, de J.-P. Germain, page 6

Valse des perdreaux de la bac de Marseille, par M. Rajsfus, page 7

La prison qui tue, page 9

La chronique néphrétique de Rodkol, page 10

Mort d’un gros épicier, par Stef@, page 11

Comment devenir riche, par J. Langlois, page 12

Arguments

Économie anarchiste II, par E. Vilain, page 14

Les ravages du pouvoir sur le cerveau, par J.-M. Traimond, page 15

Les antispécistes sur la sellette, par Le furet, page 18

Expressions

Un anarchiste à en mourir, par P. Schindler, page 19

Mouvement

La radio sans muselière, page 22

Programme des réjouissances, page 23

Illustrations

Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Lardon, Manolo Prolo, Riri, Valère

Editorial du Monde Libertaire # 1685 du 18 Octobre au 7 Novembre 2012

L’heure est aux oiseaux. Cette semaine, les perdreaux, les poulets et autres gallinacées sont à la peine et aussi à l’honneur. Les vilains d’abord, les trente ripoux suspendus (à l’heure de ce présent bouclage et sans jeu de mots) sur les 40 policiers de la bac de Marseille rapidement dissoute pour indélicatesse, celle entre autres de s’être fait prendre la main dans le pot de haschich. Les gentils, ensuite. La glorieuse police antiterroriste qui, telle le Chassepot de Badinguet, fait merveille, de Strasbourg à Paris, en éradiquant les terroristes et en démantelant les bandes de radicaux prêts à tout faire sauter.
On ne vous dit pas les titatas enflammés et vengeurs que ça déchaîne dans les feuilles de choux et les écrans extraplats. C’est la guerre sainte de la République, pas si laïque que ça, contre les fanatiques illuminés, les poseurs de bombe basanés, le genre à te sourire par devant et à te filer un coup de surin par derrière. Rien n’a changé depuis le président précédent, qui, lui-même, n’avait fait que peaufiner la bonne grosse astuce dont tous les pouvoirs, politiques ou autres, sont coutumiers. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs brouets, à condition d’y mettre un gros bout de mauvaise foi, de racisme et de roulements de tambour cocardiers.
Valls, le nouveau Guéant socialiste, reprend avec bonheur les styles et les équipes de son prédécesseur. Notre confrère Le Nouvel Obs ne s’y trompe pas et placarde en une le portrait du « vice-président Valls ». Faut dire qu’il fait très fort le dauphin. Tel un rose commandeur de l’Occident menacé du racisme antiblancs, il congédie d’une main ces tire-laine de Roms , il pourfend de l’autre les dynamiteurs et les ripoux. Pas de jaloux. Incantation sécuritaire, chasse aux étrangers, apologie de la trouille, règne de l’ego contre le solidaire, tiroir-caisse en guise de cerveau. Coup double et chapeau l’artiste.
Tout ce pipeau cache mal l’impuissance et les peu glorieuses reculades de l’équipe au pouvoir devant les vrais terroristes, les lobbys et le gros capital, PSA, Arcellor Mittal, Sanofi et consorts. Nos arrogants perdreaux s’écrasent même devant d’inoffensifs « pigeons » – un peu capitaines de start up sur les bords – qui font plier le gouvernement et le contraignent, rien qu’en surfant sur la toile aux alouettes, à revoir sa copie de loi visant à surtaxer les plues values lors des reventes de société. Parisot se marre. Grandeur et décadence de la normalité réformiste. Au fait, où ça en est le gloubiboulga juridico-policier des terroristes épiciers d’ultra-gauche de Tarnac?

[86] Précarité énergétique dans la Vienne

113.000 ménages exposés à la précarité énergétique

15 % des ménages en Poitou-Charentes ont des difficultés pour payer chaque mois le loyer, le fuel ou les factures de gaz ou d’électricité.

L’Agence régionale d’évaluation environnement climat (AREC) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) Poitou-Charentes ont mis à profit leurs compétences pour sortir une étude sur le thème de la précarité énergétique dans les logements de la région. Les chiffres révèlent que 15 % des ménages, soit 113.000 ménages, seraient « exposés à la précarité énergétique ». Ces personnes, représentant le quart des ménages concernés, possèdent des profils très différents, des retraités souvent seuls et des jeunes âgés de moins de 35 ans. Les premiers, propriétaires d’une grande maison (supérieure à 100 m2), se chauffent au fioul alors que les seconds, locataire d’un petit logement, (inférieur à 40 m2) utilisent le gaz de ville ou l’électricité.

Selon les statistiques, il apparaîtrait que Poitiers serait la ville la plus touchée par la précarité énergétique chez les jeunes. Un statut, peu enviable, qui serait lié à la grosse communauté d’étudiants vivant dans la capitale régionale. Le constat resterait, cependant, temporaire car il ne durerait que « le temps des études et de la recherche d’un premier emploi stable ». Quant à l’autre bout de la chaîne humaine, les retraités, plus nombreux en effectif, sont « majoritairement localisés » au cœur de la région et sur l’axe Est entre le Sud de la Vienne et le Nord de la Charente. Le Département des Deux-Sèvres n’est pas exclu de cette tendance : « Il est concerné, assure le chargé d’étude, à l’exception d’un halo autour de l’agglomération de Niort. » On apprend dans cette enquête (la méthode utilisée s’appuie sur des données fiables comme fiscales par exemple mais également sur les dossiers du Fonds de solidarité pour le logement), que les populations frappées par la précarité énergétique résident, pour les retraités, en campagne et, pour les jeunes, en ville. Leur revenu est souvent en lien avec cette précarité : avec moins de 900 € par mois, ils présentent une forte exposition mais il existe aussi des personnes, pas considérées comme pauvres, possédant un revenu moyen de 1.500 € mensuels qui vivent cette situation.

Didier Monteil, Nouvelle République, 18 octobre 2012

La Croix-Rouge de plus en plus sollicitée

Josiane Staub, trésorière de la Croix-Rouge à Montmorillon, est formelle. En 2012, les demandes d’aide pour payer le loyer, le fuel, le gaz ou l’électricité ont explosé. « Habituellement, nous suivons une quinzaine de familles. Cette année, nous en comptons dix de plus. Bien souvent, ce sont des femmes qui divorcent et se retrouvent seules avec leurs enfants sans aucun revenu. Elles ne peuvent plus payer les factures. » Le cas qui l’a le plus scandalisé : « Une mère qui s’est trouvée seule avec quatre enfants dont un handicapé. Elle est venue me voir, elle avait la jambe brûlée. Je lui ai demandé ce qui c’était passé, elle m’a répondu qu’elle n’avait plus ni chauffage, ni eau chaude. Elle a fait bouillir de l’eau dans une casserole et se l’est accidentellement renversée dessus… Tout ça parce qu’elle n’avait pas les moyens de payer. » Josiane Staub se sent désemparée. « Nous aidons les familles qui nous sont envoyées par les assistantes sociales. Notre règle est de donner un coup de main de 50 € pour aider à payer une facture d’énergie ou un loyer. Normalement, c’est une fois par an, mais j’ai des familles désespérées qui nous resollicitent. Le problème, c’est que nos ressources ne sont pas extensibles. Je ne suis même pas sûre d’avoir assez pour finir l’année. » Le Secours populaire et le Secours catholique apportent le même genre d’aide. Et le conseil général réagit aussi aux urgences. Reste que, d’après Josiane qui est bénévole à la Croix-Rouge depuis trois ans, « les dossiers des familles qui nous sont amenés n’ont jamais été aussi lourds. »

D. N., Nouvelle République, 18 octobre 2012