[Valdivienne – 86] Débrayage solidaire à Buroform

Buroform : les salariés débrayent par solidarité

Par solidarité avec leurs collègues de Mayenne, les employés d'Arféo-Buroform ont débrayé pendant une heure, hier matin.  Par solidarité avec leurs collègues de Mayenne, les employés d’Arféo-Buroform ont débrayé pendant une heure, hier matin.

Hier matin, vers 10 h, à Morthemer, commune de Valdvienne, 80 % des 107 employés de l’entreprise Arféo-Buroform ont débrayé pendant une heure sur le parking de l’entreprise. Alain Tullio, délégué syndical CGT explique la raison de ce mécontentement. « Ça n’est pas lié directement à notre entreprise. Nous voulons exprimer notre solidarité avec les 180 employés de la société Faroe. »

Cette société, implantée à Château-Gontier (Mayenne) et La Pommeraye (Maine-et-Loire), fait partie du même groupe (Solutions Tertiaires) que Arféo-Buroform. Elle pourrait être placée en cessation de paiement dans les prochains jours. Du moins, sa direction en aurait fait la demande.
« Les craintes que nous avons depuis plusieurs mois, c’est-à-dire une éventuelle fermeture du site de la Pommeraye, semblent se confirmer », commente Alain Tullio, qui du coup, se pose aussi des questions quant à l’avenir du site de Valdivienne.
Interrogé sur ce point, Michel Moinet, directeur du site Arfeo-Buroform de Valdivienne, assure que le site de Valdivienne n’est en rien lié à la situation de Faroe. « Les salariés de Valdivienne n’ont pas à être inquiets. Certes, il y a des difficultés, mais le site est plutôt en train de monter en puissance. On a d’ailleurs réalisé un super-mois de septembre en terme d’activité. Il faut remonter à plus de deux ans en arrière pour voir un tel niveau d’activité. Et pour octobre, le carnet de commandes est aussi fourni. »

Nouvelle République, R.B et A.F, 2 octobre 2012

[Laval] Ni rose ni vert, arrêt immédiat du nucléaire !

CONTRE LE NUC, Laval 13 Oct – 14H

Arrêt immédiat du nucléaire et de son monde

Le 13 octobre, entrons en fusion contre le nucléaire

Ce que nous voulons c’est l’arrêt immédiat de toutes les centrales nucléaires et pas seulement de celle de Fessenheim qui ne serait qu’un os à ronger pour les écologistes. La décision d’abandonner cette industrie reste un choix politique et l’exigence d’un arrêt immédiat, total et définitif est donc le seul mot d’ordre qui vaille, surtout après la catastrophe de Fukushima et l’incident à Fessenheim. Le nucléaire ce n’est pas une affaire d’énergie pour satisfaire nos besoins, c’est avant tout une affaire industrielle liée à un mode de production.

Par ailleurs, la stratégie nucléariste s’est toujours accompagnée d’une volonté de développement de grands travaux qui sont eux aussi un vecteur du redéploiement capitaliste. Trains à grande vitesse (LGV Poitiers-Limoges, TAV dans le Val Susa…), méga aéroports (Notre Dames des Landes), Lignes à haute tension (lignes Cotentin-Maine), autoroutes (terriennes et de la mer), bétonnage généralisé, projet de forages pour l’extraction du gaz de schiste etc. Ces projets ne sont utiles qu’aux élites, aux industriels du tourisme et du transport, et aux projets visant à redessiner et à marchandiser un peu plus encore nos espaces et nos vies en vue de profits à réaliser.

À l’opposé, certain(e)s dans les luttes actuelles soumettent l’idée que la solution passe par la réappropriation et la redéfinition collective des besoins et des moyens de production d’énergies au niveau local.

Les luttes qui se mènent actuellement ne sauraient être récupérées à des fins politiciennes par des responsables de partis qui participent au pouvoir qui les met en œuvre. Elles appartiennent à celles et ceux qui luttent.

Tous à Laval le 13 octobre, pour former un bloc anticapitaliste et porter un message clair,

Ni rose, ni vert,

arrêt immédiat du nucléaire !

COPAIN (COllectif Poitevin pour l’Arrêt Immédiat du Nucléaire)

Indymedia Nantes, 1er octobre 2012

[Le Blanc] Usagers et salarié-e-s ensemble pour défendre leur hôpital

Les défenseurs de l’hôpital du Blanc ont remis le couvert

A l’aube d’une semaine importante pour l’avenir de l’hôpital du Blanc (Indre), le comité de défense a remobilisé ses troupes en distribuant 15.000 tracts, hier. Une équipe s’est même rendue à la foire des Hérolles, dans la Vienne.

Ça suffit ! L’exclamation est diffusée par une voiture sonorisée qui martèle, depuis le début de matinée, le slogan du jour. A la hauteur du pont sur la Creuse, où ont été installés un tracteur et des bottes de paille, mais aussi à travers le marché hebdomadaire, soixante-dix manifestants en gilet fluo distribuent, depuis 6 h 45, des tracts. Sans rameuter le ban et l’arrière-ban mobilisés à ses côtés depuis bientôt un an, le Comité de défense de l’hôpital du Blanc a rappelé les fidèles d’entre les fidèles pour servir le hors-d’œuvre d’une semaine à venir particulièrement copieuse.

 Ton extrêmement ferme

Une équipe s’est même rendue à la foire des Hérolles, distante de 30 km, pour montrer que le maintien de tous les services de l’établissement concerne la population d’un large périmètre. « Ce qui nous a été dit au ministère, le 11 juillet, ne s’est pas concrétisé et nous haussons logiquement le ton », souligne le président, Alain Pasquer, en invitant, comme toute l’équipe, les gens à écrire à l’Agence régionale de santé pour exiger des assurances écrites.
Autour de lui, l’ambiance est joyeuse mais le ton, extrêmement ferme. Les noms d’oiseaux fusent à l’encontre du préfet Laisné, directeur du service en question, dont le portrait placardé sur un réverbère reprend un célèbre slogan destiné aux fumeurs…
Une retraitée réclame une trentaine de tracts pour les distribuer au foyer résidence, en ajoutant : « Il faut qu’on bouge ! ». Du mouvement, il y en aura, justement, la semaine prochaine, avec deux rencontres programmes au ministère et à l’ARS, mais également une action qui devrait marquer les esprits. Et le comité de défense affirme avoir bien d’autres plats de résistance à proposer dans ce menu au goût amer…

pour aller plus loin

Si le comité de défense de l’hôpital était à l’origine de cette « opération coup-de-poing », il avait ratissé large pour composer l’équipe de terrain. A l’image des précédentes manifestations, le personnel de l’hôpital était en nombre pour défendre son outil de travail mais aussi un véritable service public.
« On se bat avant tout pour la population », expliquait Marie-Christine, employée en chirurgie et qui jouait les femmes sandwichs avec un écriteau indiquant : « Dans l’Indre il n’y a pas que Châteauroux ». Elle ajoutait « Nous pensons notamment aux personnes âgées, déjà perturbées lorsqu’elles doivent être hospitalisées sur place et qui seraient obligées de se déplacer pour se faire soigner. Il est inconcevable de payer des impôts et de ne pas trouver près de chez soi les services auxquels on a droit ! »

Nouvelle République, Jean-Michel Bonnin, 30 septembre 2012

[Poitiers] Les petits capitalos contre les « marginaux »

On apprend dans un article de la Nouvelle République du 28 septembre 2012 que la Fédération des agents économiques (FAE), une association de commerçants de l’hypercentre poitevin, demande depuis plusieurs mois une réunion tripartite avec le maire et le préfet, pour discuter du « « problème » posé par la présence de marginaux en centre-ville« . Claude Lafond, président de l’association (et patron d’une boutique traiteur/cave/vente à emporter nommé « La Petite France », ça ne s’invente pas), se déclare ainsi « agacé » du nouveau report de cette réunion qu’il sollicite.

Quelques mots résument bien la problématique de la colonisation marchande du centre-ville : « présence » de « marginaux » en « centre« -ville. Bref, si tu es à la « MARGE », tu es EXCLU de l’activité économique et de son CENTRE ; si tu n’as rien à vendre, pas même TOI pour un salaire de misère, parce que tu es au chômage par exemple : tu es INDESIRABLE.

Exclus de fait par le cynisme inégalitaire d’une société de marchands qui se targuent de « sourire, disponibilité, conseil, convivialité, écoute… », les pauvres devraient ainsi être privés du dernier espace commun, la rue. Voilà donc l’avis de ces philanthropes commerçants, et de leurs partenaires financiers (ville de Poitiers, communauté d’agglomération de Poitiers, entre autres). Leurs propos immondes sont relayés par la presse locale depuis des années, qui fait une véritable campagne anti-« marginaux » depuis que les pauvres s’organisent, qu’ils occupent le parvis de notre-dame pour revendiquer leur droit à un toit, avant de se faire virer par les flics (et de passer en procès le 9 novembre).

Si tu possèdes un chien, si tu achètes aux commerçants du centre-ville un peu d’alcool, si tu parles un peu trop fort : tu n’as rien à faire en centre-ville, reste chez toi, ici on n’aime pas les témoignages de misère, on n’aime pas les pauvres qu’on a fabriqués. Ah, tu n’as pas de chez-toi ? Apelle le 115, comme dit la mairie, « il n’y a pas de problèmes de logement sur Poitiers ».  C’est toujours plein ? Va te faire voir ailleurs qu’en centre-ville, va zoner dans la « marge », ou tu finiras la nuit au poste.

Le centre-ville est réservé aux citoyens, aux gens décents. Dans « coeur d’agglo », on file droit à l’ombre des monuments restaurés du pouvoir municipal, des caméras de surveillance des Cordeliers, à l’ombre des enseignes et des sucettes publicitaires. On obéit, on consomme, on vend et on se vend. Et quand on fait la fête, c’est lors des temps culturels organisés par la mairie, avec des spectacles prémâchés. Toujours sous la bienveillante protection des flics, qui contrôlent, arrêtent, harcèlent tous ceux qui ne correspondent pas aux canons de l’intégration, de la soumission.

Les marchands et les politicards ne veulent pas seulement nous soumettre au travail, dans les urnes, ou chez nous devant la télé. Non, nous devons être leurs moutons aussi dans le peu d’espace commun de liberté qui nous reste, la rue, lieu de toutes les rencontres et de tous les possibles. Nous ne devons pas nous rassembler pour porter un message politique de solidarité, sous peine d’être filmés par la police. Ne pas diffuser de journaux ou de tracts alternatifs, sous peine d’être contrôlés. Ne pas revendiquer nos droits à un toit, sous peine d’être embarqués et jugés.

Pour notre part, nous n’attendons pas une réunion officielle avec les chefs de la police nationale ou municipale pour évoquer le problème posé par la présence d’exploiteurs dans l’espace commun. Nous tissons des liens de solidarité entre exploité-e-s, et nous nous organisons. Solidarité, voilà bien un mot étranger au raisonnement des marchands, qui ne conçoivent le « dialogue social » qu’avec des bureaucrates et des flics.

Et en matière de solidarité, nous avons déjà des pistes : le prolétariat sait lui aussi être inventif. Les bourges derrière leur vitrine, prétendant faire la loi sur l’espace commun, le doigt prompt à taper 17 sur le clavier de leur téléphone, devraient faire attention lorsqu’ils affichent publiquement leur haine de classe. Il se pourrait bien que parmi les prolétaires, des méthodes éprouvées depuis longtemps reviennent à la mode. Occupations, piquets de grève, réappropriations, sabotage (refus de produire des produits de qualité), boycott (refus d’acheter certains produits)… Avis aux colonisateurs de nos vies individuelles, de nos solidarités sociales : la rue ne vous appartient pas, nous l’occupons. Et les mauvais coups se rendent, parce qu’on est peut-être pauvres, mais contrairement à vous, on a encore une fierté et une dignité.

Pavillon Noir, 1er octobre 2012

NdPN : nous joignons à cet article un communiqué du DAL 86 :

Communiqué du DAL 86

A l’heure où Matignon a décidé, en collaboration avec la ministre du Logement EELV, Cécile Duflot, de mettre en œuvre sans tarder un plan d’urgence pour les sans-abri, à l’heure où les députés, sous l’impulsion du Front de gauche, durcissent la loi sur la réquisition des logements vacants, à Poitiers il est programmé le procès en appel des sans logis et mal logés qui avaient établi un campement place du marché Notre Dame à partir du 30 mars dernier et qui ont été évacués brutalement par la police du gouvernement sarkoziste sur la demande de la mairie socialiste.

La justice n’a pas été en reste concernant cette criminalisation de la misère. C’est une première nationale concernant les luttes soutenues par le DAL : deux personnes ont été condamnées à deux mois de prison ferme.

Rendu du procès du campement des sans logis et mal logés de Poitiers
Criminaliser la misère !
Communiqué Fédération DAL : Prison ferme pour 2 militants de DAL Poitiers !

 L’appel de cette décision indigne aura lieu le 9 novembre 2012 à 9h au palais de Justice de Poitiers.

Un tract de la fédération du Parti socialiste de la Vienne qui circule actuellement prétend que « l’ère Sarkozy est bien finie » et que « le changement voulu par les Français commence à prendre forme ». Cela sera-t-il vérifié à l’issue du procès ?

Réservez dès à présent cette date pour exiger la relaxe des militants. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération Droit au logement a déjà répondu présent.

Nous appelons tous ceux qui veulent défendre le droit au logement et en particulier le droit à un logement pour tous à apporter leur soutien.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Mail du DAL 86, 30 septembre 2012

Salariat : une re/découverte douloureuse

Salariat : une re/découverte douloureuse

En presque environ deux siècles d’existence, ce rapport social, le salariat, est « devenu », perçu, comme une véritable nature de nos sociétés… surtout dans les pays industriels développés. Le salariat apparaissait, et apparaît encore pour beaucoup, comme le top du topde l’organisation sociale.

Pourtant, depuis presque deux décennies, le doute s’installe. La mondialisation marchande a jeté un doute sérieux sur la stabilité et l’efficacité d’un tel lien social.

A y regarder de près, il n’y a pourtant rien de surprenant et rien de nouveau.

LA MONDIALISATION COMME REVELATEUR

Tant que le monde a été dominé, aux 19e et 20e siècles, par des pays industriels qui détenaient l’essentiel des facteurs de production : capitaux, technologies, force de travail, marchés de consommation et sources d’énergie,… le lien social salarial qui les constituait, quoique contradictoire et conflictuel, représentait une forme de stabilité certaine au point qu’il n’a jamais été remis véritablement en question dans ces pays.

La valorisation du capital et son corollaire, le salariat, s’étaient fondés dans, et par, une identité géopolitique , l’état-nation, qui garantissait une relative stabilité. C’est sur ce modèle, avec quelques variantes que se sont constitués les grands états industriels.

La mondialisation, c’est-à-dire l’expansion des activités de production au-delà des frontières de ces pays, les facilités de communications et de transports, l’accession de nouveaux états à une relative indépendance par rapports aux anciennes métropoles coloniales, a rompu cet état de relative stabilité économique, sociale et politique.

Le délabrement politique et social de nos sociétés n’est donc pas surprenant, on peut même dire qu’il était inscrit dans l’existence et la dynamique même de la valorisation du capital, du capitalisme.

RAPPEL DE QUELQUES FONDAMENTAUX

1- Une entreprise est faite avant tout pour valoriser le capital que l’on y investit…pas pour créer des emplois. La production n’est qu’accessoire… la preuve, on l’arrête quand ce n’est plus rentable de produire.

2- Le salarié n’est qu’un facteur de production. Il crée la valeur, par son travail, mais est rémunéré à la valeur de sa force de travail (ce dont il a besoin pour vivre). Son salaire est un coût de production.

3- Le capital technique, les machines, permet au salarié d’être efficace dans son acte de production. Le progrès technique en augmentant la productivité du travail humain, relativise, quantitativement, sa présence dans la production. Plus la machine est performante, moins on a besoin du salarié.

4- Le profit, la part de la valeur produite par le salarié, mais qui ne lui est pas restituée, appartient exclusivement aux propriétaires du capital (les actionnaires). Notons que les salariés n’ont aucun droit sur lui puisqu’ils ont été rémunérés à la valeur de leur force de travail (marché dit « du travail », en fait « de la force de travail »).

5- La gouvernance de l’entreprise est constituée par l’assemblée générale des actionnaires (les propriétaires du capital). Notons que les salariés n’ont aucun droit dans ce domaine.

6- Le droit – social – des salariés n’est que le produit de leurs luttes. Rien n’a été accordé par le capital, tout a été conquis soit par la force soit par la peur.

Ces quelques fondamentaux, on les a oubliés, ils se rappellent aujourd’hui à nous. 

Les luttes sociales ont permis aux salariés d’obtenir des avantages substantiels au travers d’une législation du travail : conditions de travail, garantie contre les licenciements, conventions collectives, salaire minimum, hygiène et sécurité, retraites, protection sociale… Tous ces acquis ont transformé la condition salariée grâce au rapport de force instauré,… et ils ont été garantis et maintenus grâce au même rapport de forces… on les a cru éternels ! Erreur !

L’effondrement actuel de ce rapport de force remet en question tous ces acquis.

UNE REMISE EN QUESTION GENERALE

Ces acquis – certainement pas définitifs contrairement à ce que beaucoup de salariés croyaient et croient – ne tenaient que parce que le rapport de forces salariés/capital était en faveur des premiers… le capital ayant alors, encore, peu de marges de manœuvre. Mais le capital ne connaît pas les frontières.

Une des caractéristiques de la mondialisation marchande est évidemment la mondialisation des marchés, aussi bien ceux des matières premières, que celui des capitaux, de la consommation et même ceux de la force de travail.

Cette mondialisation, et en particulier, celle de la force de travail a des conséquences prévisibles sur le rapport des forces entre salariés et entrepreneurs/actionnaires. Le chef d’entreprise et les actionnaires ne sont plus limités au territoire national (l’Etat-nation berceau du capitalisme) pour produire et donc valoriser leur capital. Les salaires plus bas à l’étranger les incitent logiquement à délocaliser. De même que l’ouverture des frontières à la circulation de la force de travail leur permet d’embaucher à des salaires plus bas que ceux habituellement versés.

Cette nouvelle situation se double d’une caractéristique déterminante : l’Etat, dans son désir de libéraliser et de déréglementer, se tient en retrait et n’est plus le garant des conditions d’existence des salariés.

Dés lors, on assiste à une remise en question totale des acquis :

– les salariés en concurrence sur le marché international de la force de travail ne peuvent plus exiger le maintien, et à fortiori, l’augmentation de leurs salaires,

– l’entreprise, lieu essentiel pour les salariés (pas pour les actionnaires) peut quitter le territoire national, voire disparaître,

– tous les acquis sociaux sont remis en question et les syndicats n’y peuvent rien,

– l’exclusion remplace l’exploitation dans la conscience des salariés et le « couteau sous la gorge », ceux-ci sont prêts à tous les sacrifices pour défendre leur emploi.

UNE PRISE DE CONSCIENCE  BIEN TARDIVE

Sont totalement incongrues au regard des principes de fonctionnement de la gestion du capital, ces idées et déclarations que l’on entend couramment dans les médias :

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise (les actionnaires) imposent une rentabilité fondée sur la maîtrise du coût de la main d’œuvre (les salaires), 

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise (les actionnaires), licencie pour accroître sa rentabilité ( la force de travail variable d’ajustement), 

L’idée qu’il serait scandaleux et inhumain, de liquider une entreprise, et de licencier son personnel, pour des questions de rentabilité financière (liquidation pour spéculer sur les marchés financiers), 

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise privilégie les actionnaires au détriment des salariés.

Ces idées, émises, véhiculées, proclamées par les salariés licenciés, ou en voie de licenciements, montrent à quel degrés d’incompréhension, ceux-ci sont en matière de connaissance de ce qu’est véritablement ce système.

Les salariés, la classe ouvrière (comme on disait), l’ensemble des citoyens ont eu cent cinquante ans pour se rendre compte de ce qu’était le capitalisme. Des millions d’articles, des tonnes d’ouvrages, des années de discussions ont dénoncé ce système… pour rien,… ou encore pas grand-chose.

L’immense majorité a cru, et croie encore, qu’il était/est réformable, que les acquis chèrement arrachés à la rapacité du capital, seraient définitifs… elle s’est trompée.

L’immense majorité a cru en la parole des bonimenteurs politiciens qui promettaient, et promettent toujours d’humaniser le capitalisme, de faire des réformes, de défendre l’intérêt du peuple,… et vote pour eux.

Aujourd’hui il est trop tard, l’édifice s’écroule sur nous. Il va falloir faire preuve d’une grande imagination et d’une pratique efficace pour ne pas y laisser notre peau. 

Patrick Mignard, septembre 2012

Vu sur l’En-dehors, 29 septembre 2012, Patrick MIGNARD

NdPN : à ce sujet, on rira (jaune) avec la dernière parodie d’appel syndical, livrée par Pièces et Main-d’oeuvre et relayée par Indymedia Paris.