86 – Poitiers : préavis de grève chez Vitalis pour le jour de la rentrée scolaire
[Anti-LGV] Pique-nique contre la LGV à Marigny-Brizay
Mercredi 15 août, balade pique-nique (8 km) contre la LGV Tours-Bordeaux à Marigny-Brizay, organisée par le comité du Parti de gauche Nord-Vienne Châtellerault. Rendez-vous mercredi 15 août à 10 h, place centrale derrière l’église de Marigny-Brizay. Pique-nique partagé, verre de l’amitié offert. Covoiturage possible. Renseignements 06.65.28.62.79.
Presse aménageuse (La Nouvelle République), 13 août 2012
La grève de la faim des détenus basques s’étend dans les prisons françaises
Quinze prisons françaises étaient touchées, mardi 14 août, par des grèves de la faim ou « refus de plateau » de détenus membres du groupe armé basque ETA, en solidarité avec un prisonnier en Espagne qui réclame sa libération conditionnelle pour raisons de santé, selon l’administration pénitentiaire.
Selon Gabi Mouesca, porte-parole d’Herrira – un mouvement né en février en Espagne et en France pour la libération des prisonniers politiques basques et le retour des réfugiés dans le cadre du processus de paix –, « quatre-vingt-onze prisonniers basques étaient mobilisés lundi dans vingt-trois prisons françaises ».
Le mouvement a commencé la semaine dernière dans des prisons d’Espagne et de France. Les détenus veulent montrer leur solidarité avec Iosu Uribetxeberria, condamné en 1998 à trente-deux ans de prison pour l’enlèvement d’un fonctionnaire pénitentiaire espagnol, qui avait été retenu en otage pendant cinq cent trente-deux jours. Iosu Uribetxeberria, qui est détenu en Espagne et souffre d’un cancer, a entamé une grève de la faim mercredi pour obtenir une libération conditionnelle « en raison de la gravité de son état », selon Herrira.
SITUATION DE FIN DE VIE
Le mouvement de détenus revendique désormais la remise en liberté de quatorze prisonniers incarcérés en Espagne dont le pronostic vital est engagé. « Nous ne demandons que l’application de la loi. Les textes pour gérer ce genre de situation de fin de vie existent en droit français, en droit espagnol et en droit européen. Ils prévoient la libération des prisonniers dont le processus vital est engagé et dont les conditions de détention sont incompatibles avec leur état de santé », ajoute M. Mouesca, un ancien membre d’Iparretarrak, emprisonné pendant dix-sept ans pour activités terroristes au Pays basque français, et président de 2004 à 2009 de l’Observatoire international des prisons (OIP).
Colette Capdevielle, député (PS) des Pyrénées-Atlantiques et membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale, a indiqué qu’elle entendait « demander des explications aux autorités espagnoles sur la situation de ce détenu. (…) Il faut qu’il y ait une juste proportion entre la maladie et la détention à partir du moment où il n’y a pas de risque de trouble à l’ordre public », a ajouté cette avocate de profession.
Frédérique Espagnac, sénatrice (PS) des Pyrénées-Atlantiques, a quant à elle déclaré qu’en tant que participante aux discussions d’Aiete – conférence internationale d’octobre 2011 pour une résolution de paix au Pays basque –, elle demande « que soit prise en compte la situation de Iosu Uribetxebarria ».
LES AMNISTIES, CONDITIONS DU DÉSARMEMENT
Des rassemblements à l’appel d’Herrira se tiendront mercredi en milieu de journée à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) et à Saint-Sébastien (Espagne), auxquels doivent participer des députés français et espagnols.
Euskadi Ta Askatasuna (ETA, « Pays basque et liberté » en basque) avait annoncé le 20 octobre 2011 qu’il mettait fin définitivement à la violence. Mais il fait de l’amnistie pour les prisonniers la condition d’un éventuel calendrier de désarmement, qu’il se refuse à envisager pour le moment. Les gouvernements espagnol et français, au contraire, réclament la dissolution sans conditions du groupe.
ETA est tenu pour responsable de la mort de huit cent vingt-neuf personnes, durant plus de quarante années de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre.
Presse carcérale (lemonde.fr), 14 août 2012
Deux nouvelles vidéos sur Saint-Imier + déclaration finale d’Anarkismo
Sur RJB
Et sur RTS
Déclaration finale d’Anarkismo (topée sur le site de l’OSL) :
Déclaration finale à la Rencontre Internationale de l’Anarchisme de St-Imier 2012
Après ces cinq jours de débats où l’OSL s’est efforcée de défendre la voix d’un anarchisme social ouvert, innovant et ambitieux face au monde et à sa complexité, où nous prenons le pari de défendre une politique sans dogmatisme qui part des désirs et besoins des gens, vous trouverez ici la déclaration finale proposée au réseau Anarkismo.
Grâce au travail et à l’effort de nombres de volontaires ainsi qu’à l’accueil si chaleureux des habitant-e-s de St-Imier, nous avons pu, lors d’intenses débats, conférences, assemblées spontanées et autres évènements culturels, affirmer l’anarchisme comme une proposition politique vivante, ouverte et innovante.
Qu’on se le dise : nous ne resterons pas à la marge !
Déclaration finale à la Rencontre Internationale de l’Anarchisme, St-Imier 2012
http://rebellion-osl.ch/declfinalanarkismo.pdf
Après cinq jours de débats et d’échanges pour rappeler notre histoire, préparer nos combats futurs et faire converger nos efforts, nous réaffirmons la valeur des positions et résolutions du congrès de St-Imier qui fondent l’anarchisme social, en permettent les futurs développements et assurent les bases d’une unité d’action sincère entre tous les secteurs combatifs et antibureaucratique de la lutte sociale.
Le congrès de St-Imier s’est voulu ouvert sur la diversité et la pluralité des pensées et des pratiques du mouvement ouvrier antibureaucratique et fédéraliste tout en construisant le mouvement libertaire naissant.
Il a refusé la forme-parti, hiérarchisé, institutionnel et électoraliste, défendu par les courants du socialisme autoritaire. Il a combattu la conception étatiste du changement qui entendait et entend aujourd’hui encore faire de la conquête, de l’occupation de l’Etat un outil de transformation sociale.
Le congrès de 1872 a également proclamé sa volonté de combattre tout type d’organisation hiérarchisé, bureaucratique, constitué pour exercer le commandement et susciter la délégation, la soumission et l’obéissance.
À tout cela, le congrès a opposé la fédération des organisations ouvrières et des luttes, ainsi que la libre initiative, le projet socialiste de gestion directe et de changement social ; comme il a proposé la pluralité des formes d’organisation de conception non hiérarchiques dans le mouvement ouvrier, dans ses luttes et dans le projet socialiste libertaire.
De nombreuses luttes, actions militantes et tentatives révolutionnaires ont précédé et suivi le congrès international de 1872. L’anarchisme prend place dans cette histoire. Il constitue aujourd’hui un mouvement politique regroupant des expériences nombreuses et des acquis communs à un grand nombre de collectifs et d’organisations spécifiques, syndicales de lutte sociale et populaires. L’anarchisme apporte sa contribution à la construction d’un mouvement cohérent capable d’une intervention efficace et forte, qui cherche la cohérence entre les moyens et les fins afin de changer radicalement la société. Pour nous, l’anarchisme alimente les luttes sociales et se nourrit de ces mêmes luttes. Il apporte sa contribution au mouvement populaire d’auto-émancipation et d’auto-organisation.
Chaque résistance, chaque lutte, chaque dissidence, chaque alternative pose la question de la liberté et de l’égalité. Chaque combat social ouvre des possibles que nous devons accompagner vers la libération sociale et politique.
La transformation sociale radicale que nous appelons de nos vœux et que nous préparons par notre action ne peut résulter que de la volonté, de la libre détermination et de l’engagement conscient des classes populaires, des individus, femmes et hommes aujourd’hui dominé-e-s par ce système injuste.
Nous sommes dans une véritable guerre sociale et économique, aux intensités changeantes mais toujours plus étendue, plus vive, plus brutale. Une situation d’insécurité sociale et de précarité se généralise, saccageant le bien commun, détruisant les services publics, cherchant à susciter la peur, la résignation et la soumission, imposant partout le capitalisme. Cette politique est conduite autant par les capitalistes que par les gouvernements à leur solde.
Ces derniers tentent d’imposer une colonisation totale de nos conditions d’existence, mobilisant au service de la reproduction du système toutes nos activités. Parallèlement, il y a une recrudescence des éléments de dominations anciens : patriarcat, discrimination de sexe et de genre, xénophobie, racisme, asservissement, exploitation. Ces inégalités renouvelées servent à renforcer la valorisation capitaliste et à garantir la reproduction générale du système.
L’anarchisme dénonce un seul système d’encadrement et de domination qui obéit chaque jour davantage à une logique oligarchique. L’anarchisme ne sous-évalue en aucune manière les espaces de libertés individuels et civils, les services publics et de bien commun et les quelques politiques de redistribution des richesses, dévolus aux solidarités sociales, qui subsistent. Les anarchistes entendent défendre et élargir ces acquis. Toutes ces avancées ont été conquises dans le passé par les luttes sociales. L’espoir de changer la société grâce à la conquête du pouvoir d’Etat est largement disqualifié. La conquête du pouvoir institutionnel, l’intégration dans le pouvoir étatique et l’action gouvernementale, la participation aux élections n’apportent rien à l’amélioration des conditions de vie communes, des droits politiques et sociaux. Au contraire, c’est en refusant de déléguer à l’Etat la définition et le gouvernement du bien commun que les populations peuvent défendre efficacement leurs intérêts et leurs aspirations. C’est en agissant par elles-mêmes, en multipliant et en renforçant leurs organisations, en s’emparant de la richesse sociale et des moyens de production et de distribution, en imposant leurs besoins, en créant leurs propres formes d’organisation et en livrant bataille sur le terrain culturel que les classes populaires peuvent s’opposer à la barbarie du système, gagner en émancipation et améliorer leurs conditions d’existences.
Les partis de gauche n’apparaissent plus comme des forces de progrès et de justice sociale. Ils ne défendent même plus les acquis antérieurs. Au contraire, ils précipitent la ruine et le démantèlement de nos conquêtes sociales. La bureaucratisation du mouvement ouvrier et social, la politique de délégation orientée vers l’intégration dans les institutions étatiques, le refus de la lutte et l’imposition de la paix sociale à tout prix, la soumission aux objectifs, aux stratégies, aux valeurs capitalistes de globalisation nous entraînent vers une régression sociale, politique et écologique de grande envergure.
C’est pourquoi l’efficacité de la lutte et la construction d’alternatives concrètes sont liées à l’action directe populaire car elle s’ancre dans la conviction que les groupes sociaux doivent s’émanciper eux-mêmes et agir sur une base fédéraliste et solidaire. Dans cette société de classe, il n’y a ni consensus ni compromis possible qui satisferaient l’intérêt commun. Nous revendiquons clairement le dissensus avec les pouvoirs. L’action directe est porteuse d’une proposition ouverte et plurielle de transformation sociale. Elle se décline en une pluralité de formes d’organisations et d’actions capables de fédérer les résistances populaires.
Les anarchistes agissent au sein des mouvements de lutte afin de garantir leur autonomie, de les fédérer dans une perspective révolutionnaire et libertaire, pour construire le pouvoir populaire, vers une émancipation économique, politique et sociale.
Notre projet est celui communisme libertaire. Nous revendiquons la convergence des traditions et des expériences accumulées en ce sens : communalisme libre, auto-gouvernement municipal, autogestion, conseils ouvriers et populaires, syndicalisme de base, de combat et de gestion directe ; libre accord pour la création, l’expérimentation, l’association, le fédéralisme et les alternatives en actes.
C’est-à-dire la construction depuis la base d’un pouvoir populaire direct, non étatique. Nous voulons donc la rupture avec le capitalisme. Nous luttons pour l’autogestion dans une société future fondée sur la liberté et l’égalité. Cet objectif implique des formes d’organisation diverse sur tous les domaines de la vie sociale et économique. Une telle orientation appelle une société auto-instituée, un développement social et économique librement choisi. La socialisation des forces de production et d’échange, et l’autogestion sociale en constituent la forme principale. Un accès égal aux ressources disponibles et renouvelables, et aux moyens de la société vient soutenir les possibilités de libre association, d’expérimentation économique et d’exploration dans l’organisation des conditions d’existence. L’autogestion est fondée sur la libre organisation de celles et ceux qui travaillent, consomment, et sont membres de la société après l’abolition de l’Etat, dans un cadre d’auto-institution politique, de démocratie directe, et de droit des minorités.
L’anarchisme social, l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire, ainsi que le communisme libertaire défendent un projet politique fondé sur une cohérence entre fins et moyens, entre actions quotidiennes et luttes révolutionnaires, entre mouvement croissant d’auto-émancipation et transformation sociale radicale. Depuis 1872, notre mouvement contribue avec tant d’autres femmes et hommes libres à ouvrir ce chemin. Notre engagement aujourd’hui est de poursuivre ce projet aussi loin que le portera l’action directe des peuples.
St-Imier, le 12 août 2012
Organisations signataires (13.08.2012) :
Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
[La Brousse – 86] Vinci passe, la ferme trépasse
La ferme de La Brousse terrassée par la LGV
La Brousse, un petit village paisible perdu au fin fond du Sud Vienne, sur le territoire de la commune de Chaunay, à la limite des Deux-Sèvres. D’un petit chemin goudronné, on aperçoit une pelleteuse à l’œuvre dans un nuage de poussière et de tas de pierres. Depuis la semaine dernière, elle s’attaque à la destruction de la ferme de Jean-Bernard Delavault, dont le malheur est de se trouver sur le tracé de la future ligne ferroviaire à grande vitesse Tours-Bordeaux.
Jean-Bernard ne veut pas voir ça !
Exproprié, tout va disparaître. Les bâtiments d’exploitation : hangar, porcherie, bergerie, grange, fenil, étables, écuries à chevaux. Mais surtout la maison où il est né, qu’il avait rénovée et où il entendait bien passer ses vieux jours. Sur les lieux, M. Mesquita, le chef des travaux, surveille l’opération. Les membres de la famille Delavault assistent impuissants à cette démolition tandis que les souvenirs refont surface. Eux, ils resteront en bordure de la voie à grande vitesse, avec ce qu’il restera de cette propriété qui fut une grande seigneurie d’une centaine d’hectares, morcelée en famille au fur à mesure des partages successifs. Jean-Bernard, lui, on ne le verra pas. Il ne veut pas voir ça ! S’estimant spolié, il a dû se séparer de ses 150 brebis, il a perdu son outil de travail. Le maire, Guy Sauvaitre, surveille également les travaux et pense déjà à l’avenir pour sa commune, accroché à son téléphone. Un démolisseur va venir pour la destruction de la maison, voir ce qui peut être sauvé. Les pierres pour faire des murs dans le bourg de Chaunay, restaurer la mare du village pour la mettre en valeur. Le poulailler construit par le grand-père Delavault, dont des pierres moulurées apparaissent. Les témoignages de la grandeur de ce qui fut une belle propriété avec son moulin dont une pierre est encore présente sur le site calme et tranquille jusqu’à ce jour.
Nouvelle République, 14 août 2012