[Poitiers] A propos de « l’obélisque brisé » de Didier Marcel

A propos de « l’obélisque brisé » de Didier Marcel

Les jardins du Puygarreau, situés juste derrière l’hôtel de ville de Poitiers, ont été inaugurés le lundi 17 février 2014. Ils concluent l’opération de rénovation du centre-ville nommée « Coeur d’agglo », qui a coûté rien moins que 25 millions d’euros (hors rénovation des façades et des canalisations souterraines). L’aménagement des jardins du Puygarreau, poinçonnés d’un obélisque imposant, constitue bien le clou du spectacle de cette opération urbanistique. Le projet a été mené sous la houlette de David Perreau, à partir des directives de Yves Lion (l’architecte urbaniste de coeur d’agglo), durant quatre années de travail. Il a coûté à lui seul un million d’euros. Dans cet espace éminemment symbolique, jouxtant le centre du pouvoir municipal, les enjeux « artistiques » sont tout autant politiques ; force est de constater que rien n’a été laissé au hasard…

Dans les jardins du Puygarreau

Les jardins reçoivent trois oeuvres d’art contemporain. Hormis l’obélisque, il y a cette grille en inox d’Elisabeth Ballet, fermant les lieux (de 8 h à 17 h 45 du 1er octobre au 31 mars, et de 8 h à 20 h, du 1er avril au 30 septembre). De son propre aveu, cette grille « Tourne-sol » porte une réflexion sur le « sécuritaire ». De fait, elle ressemble (délibérément ?) aux barreaux d’une porte géante de cellule de prison, cette institution pilier de la démocratie autoritaire.

Pierre Joseph a quant a lui installé huit images d’archives colorées montrant des enfants sur des terrains de jeux. Il a aussi installé des jeux pour enfants, couleur acier ou blanche : les formes rondes prédominent, avec un dôme d’escalade et des sortes de bascules tournantes. Des images passées, du rond, du lisse… du vide : rien que les bambins puissent saisir (mises à part les barres), utiliser comme cachettes, s’approprier. Le nom même de l’installation évoque de façon saisissante le programme politique du pouvoir moderne : « Aire/air/erre/ère » rime avec aménagement métropolitain, anéantissement de toute consistance sociale, écrasement de toute aventure au profit d’une course folle et sans but des marchandises, consécration d’une époque contre-révolutionnaire.

Ces installations sont parfaitement à l’image de l’espace public « Coeur d’agglo », avant tout espace de circulation marchande sous contrôle autoritaire. Au milieu trône le message artistique principal, surplombant les lieux, le totem de cet « obélisque brisé » de Didier Marcel. Selon la presse locale, l’objet de 5 m de haut évoquerait le « bûcheron défricheur »… elle s’en tiendra là, comme devant un (for)fait accompli.

obélisque brisé

L’obélisque brisé

Didier Marcel, 53 ans, vit et enseigne à l’Ecole nationale supérieure d’art de Dijon depuis 2006, en même temps qu’il expose dans de nombreuses institutions culturelles du monde entier ; signes d’une reconnaissance de son travail par le pouvoir, consacrée par un prix international de l’art contemporain.

Il travaille principalement sur la mise en spectacle de maquettes, et de moulages d’objets prélevés dans la nature, transportés et transformés en vue de leur exposition artistique au moyen de cadrages, flocages et d’élévations. Comme l’artiste le dit lui-même dans cette instructive vidéo, la réflexion (l’idéologie ?) joue un rôle très important dans son travail. « La chose disparaît derrière l’idée » : l’idée surmonte le réel, qui se change en « signe » (mot leitmotiv), sur un « territoire ». Le spectacle du réel réifié « décrit l’espace qui nous entoure ». L’objet (qu’il s’agisse d’une maquette ou d’une installation plus monumentale), « renvoie à notre réalité », qui est cellle des « centres-villes, des espaces suburbains, de la nationale », bref, à la domination d’une dynamique plus qu’urbaine sur les espaces humains : métropolitaine. Les motifs d’ornement des surfaces de l’objet d’art doivent eux-mêmes évoquer la « répétition », à l’image de la « répétition » et de la « chose sans fin » de l’objet lui-même démultiplié dans l’espace.

Le spectacle de la subversion…

Se doublant d’une réflexion sur l’élévation des objets, son art figure, de façon quasi-explicite, la dynamique moderne de domination totale et totalitaire de l’espace. Marcel compare ainsi les colonnes de ses arbres avec l’édifice d’une « cathédrale », référence à la religion que l’on retrouve d’ailleurs dans toute l’oeuvre de Barnett Newman, dont Marcel s’est inspiré en réinterprétant l’obélisque brisé (1).

L’approche de l’art par Marcel est donc plus que « néo-romantique » : elle est politique. Qu’il s’agisse d’arbres le plus souvent dénués de branches, totémisés, ou d’une sculpture de terre labourée élevée à la verticale sur le mur d’une galerie d’art : sous la « métaphore » de la sculpture du vivant, de l’aménagement du paysage, Marcel nous parle d’emprise, de pouvoir qui s’exerce sur l’espace. L’ambiguité de sa réflexion avec la « Nature », sorte d’ode étrange à un paradis perdu, naît de la réification même de celle-ci (le « naturel artificiel »), sous l’effet d’une dissociation de l’homme d’avec son environnement. L’emprise va avec la dépossession. Ce n’est évidemment pas un hasard si la participation de Marcel a été sollicitée par les concepteurs de l’opération urbanistique de gentrification de Poitiers, ces professionnels de la dépossession symbolique et réelle.

Car l’art de Marcel est si éminemment politique que le réel remanié par l’artiste ne concerne pas que la nature. En filigranes, il décrit la domination politique, l’histoire de l’écrasement des mouvements sociaux, de la vie sociale même, par le pouvoir. Les références historiques sont bien là : à Dijon, la ville qu’il habite, Marcel a fait installer le tronc d’un arbre, floqué en blanc et tournant, rue de la Liberté. L’objet, moulé à partir d’un arbre du parc de la Colombière, a été inauguré le 18 mai 2013. Référence évidente aux arbres de la liberté, plantés lors de la révolution de 1848, censés figurer la réconciliation de toutes les classes et autour desquels l’on dansait, comme dans toutes les révolutions. Là, on ne danse plus : l’arbre tourne (« on ne tourne pas autour de l’objet, on le regarde tourner », dit l’artiste sur ses dispositifs tournants). Il est blanc, couleur totale (totalitaire ?) contenant toutes les couleurs. Dénué de branches, impossible de s’en saisir. La révolution est morte, elle s’est figée en spectacle de l’impuissance sociale, s’imposant à la vue des passants allant travailler ou consommer.

L’obélisque brisé de Poitiers ressemble lui aussi à une « colonne » (Marcel lui-même qualifie ainsi ses oeuvres en forme de tronc d’arbre). L’adjectif « brisé » peut aussi évoquer une référence à la colonne Vendôme, symbole du pouvoir dictatorial de l’Empire bonapartiste (amateur d’obélisques volés à l’Egypte conquise). Cette colonne fut abattue par les révolutionnaires lors de la Commune de Paris en mai 1871. Pour rappel, cet édit de la Commune :

« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : article unique – La colonne Vendôme sera démolie. »

Après le massacre des communards, le président de la République Mac-Mahon imputa l’insupportable attaque contre ce symbole du pouvoir à l’artiste anarchiste Courbet, condamné à payer les frais de reconstruction de la colonne pendant 33 ans. L’artiste mourra, ruiné et isolé, avant de verser la première traite.

La dimension politique se confirme lorsqu’on considère plus en détail l’oeuvre exposée dans les jardins du Puygarreau à Poitiers, notamment dans ses différences avec le Broken Obelisk de Newman (1). Tout d’abord il ne s’agit plus d’un obélisque, mais comme déjà dit d’une colonne, figurant un arbre… objet vivant par excellence, figurant la « nature », ici morte. Il ne s’agit plus de deux éléments distincts (un obélisque renversé posé sur une pyramide), mais d’un seul, un tronc sans branches et presque entièrement coupé à sa base par les coups de quelque hache. Si le diamètre différent du tronc, de part et d’autre de ce rétrécissement, évoque l’oeuvre originelle de Newman, la couleur diffère et là encore, le flocage est blanc : couleur totale englobant toutes les autres, à l’image d’un projet politique totalitaire de domination complète des espaces sociaux, dans leur infinie diversité. Cet aspect englobant  est renforcé par la circularité de l’objet (contrairement aux arêtes de l’obélisque de Newman surmontant la pyramide). Néanmoins, l’espace symbolique de la coupure est bien doté d’angles, et recouvert de huit surfaces réfléchissantes triangulaires, renvoyant son image (sa responsabilité ?) au spectateur isolé par son propre reflet. Les passants sont invités à réfléchir à leur rôle dans le défrichement de l’espace.

…brisée

Mais si l’oeuvre interpelle politiquement, elle n’ouvre délibérément aucune perspective… à l’image d’une nature réifiée, envisagée sous l’angle de la nostalgie, de la culpabilité et de l’impossibilité, et à l’image des miroirs éclatés de l’obélisque brisé, renvoyant chacun des spectateurs à sa solitude, à sa pseudo-responsabilité dans le désastre en cours. L’oeuvre monumentale dans l’espace public n’est que le spectacle du pouvoir absolu, sur la société, des décideurs qui la commandent. Elle est la manifestation éhontée du primat de l’espace public, c’est-à-dire du pouvoir autoritaire sur l’espace social. Quand bien même elle s’aventure plus ou moins subtilement à montrer que la nature de ce pouvoir est un désastre écologique et social, c’est pour montrer que ce désastre, cette négation de la vie, est indépassable.

Elle renvoie ainsi à l’environnement imposé par l’opération Coeur d’agglo, qui l’a financée, et qui n’a cessé de se manifester que comme opération de gentrification de la ville, avec son lot d’arrestations de pauvres (« marginaux », sans-papiers) et de militants anti-autoritaires. L’obélisque achève et entérine la muséification de l’espace social, dans ces tristes jardins du Puygarreau, fermés à l’heure où les prolos quittent le boulot et gardés par un fonctionnaire vigile en bleu lorsque leurs grilles en forme de barreaux de prison sont ouvertes ; où l’on ne peut que passer car les rassemblements d’associations y sont formellement interdits à moins de demander la permission aux décideurs. L’obélisque brisé, objet d’art en forme de borne milliaire d’un centre-ville tombé sous l’empire d’une galerie marchande à ciel ouvert, traduit un message du pouvoir spécifique, que l’on retrouve bien souvent dans les oeuvres monumentales commandées par des autorités : le constat effrayant, tétanisant, de la monstruosité de l’Etat, en même temps que sa prétendue indépassabilité.

Le pouvoir ne s’inquiète pas qu’on le qualifie de Léviathan (2) à la façon de Hobbes, bien au contraire : comme chez Hobbes, l’Etat se veut incontestable. Il s’agit pour lui de donner le spectacle de sa suprématie, d’écraser toute contestation réelle en délivrant le message qu’hors de lui, tout ne peut et ne doit être qu’impuissance. La « liberté d’expression » critique des institutions, politique ou artistique, n’est tolérée que si ce sont les institutions qui la sollicitent. Parallèlement à l’art imposé dans l’espace public, aux festivals de rue en forme de soupapes sous contrôle policier, à l’absence de panneaux d’affichage public en centre-ville, et aux manifs citoyennistes bien balisées d’où chacun rentre gros-jean-comme-devant, le projet d’emprise totalitaire sur l’espace vécu réprimera les arts de rue (spectacles subversifs, graffitis ou tags), les fêtes spontanées, l’affichage politique sauvage, les manifestations et rassemblements « illégaux » non-déclarés à la préfecture.

Par sa nature même l’Etat prétend tout contrôler… y compris ses critiques, qui ne doivent provenir que de milieux autorisés, financés par le mécénat public des barons de territoires, à coups de milliers et de millions d’euros. Dans le cas des artistes, il s’agira de produire des oeuvres désespérantes, de terreur, en forme de colonnes trajanes et d’arcs de triomphe, figurant les peuples brisés, l’autonomie populaire anéantie. Si l’art contemporain paraît si nihiliste, c’est parce qu’il exprime la logique marchande d’un monde où tout se vaut et où rien ne vaut rien, d’où toute valeur autre que l’argent a disparu ; c’est que l’art contemporain fait lui-même le vide, pour laisser place à l’omniprésence du pouvoir. Dès lors, l’artiste contemporain subventionné aux mamelles de la louve du mécénat public, de cette République assassine dès ses origines, n’est rien moins que le bouffon nourri par les seigneurs de l’Antiquité et du Moyen-Age, le Poquelin moderne raillant les classes n’ayant pas l’heur d’appartenir à l’aristocratie qui le nourrit, cette élite de brutes qu’il ne critiquera qu’avec des révérences parce que, bon gré mal gré, il la révère. Si l’art est le pouvoir de façonner le réel, les experts-enseignants professionnels en Art Contemporain sont aux artistes de la vie quotidienne, ce que le pouvoir politique de la domination sociale et de l’atomisation est à la réappropriation révolutionnaire du pouvoir social d’agir.

Si de nouvelles communes devaient ébranler l’ordre établi et ses symboles, gageons que leurs cognées sauront de nouveau abattre toutes les manifestations symboliques du pouvoir déchu, laissant place à l’explosion révolutionnaire de mille actes d’art social. A regarder l’entaille béant dans son oeuvre, je me prends à imaginer que c’est peut-être aussi ce dont rêve, secrètement, Didier Marcel.

Juanito, Pavillon Noir, 20 février 2014

Notes :

(1) Broken Obelisk (« Obélisque brisé ») est la plus grande (7,50 m) des sculptures de Barnett Newman. Conçue entre 1963 et 1967, elle figure « un obélisque renversé, dont le sommet repose sur un piédestal pyramidal et dont le pied, pointé vers le haut, est brisé » (Wikipedia). Quatre versions de cette sculpture ont déjà été réalisées et installées dans des espaces publics (aux Etats-Unis, et à Berlin). Ann Temkin, curatrice, explique : « Il y a cette idée d’une élévation de l’aspiration insatisfaite, d’une complainte pour un temps qui n’est plus celui des héros, mais celui des assassinats, des rêves brisés, des déceptions, des espoirs. Je pense que cela reflète les sentiments politiques, démocratiques, fondamentalement populaires de Newman, qui a vivement souhaité inventer là un symbole qui représente tout le monde. » Le monde écrasé ?

(2) Voir l’oeuvre d’Anish Kapoor, Léviathan, un summum de révérence à l’égard du biopouvoir des institutions « culturelles » qui l’ont financée. Là encore, la référence biblique manifeste la dimension fondamentalement religieuse, c’est-à-dire totalitaire, de l’Etat-mécène.

[Montmorillon] Mobilisation contre les carrières : la mairie commence à reculer

NdPN : Pour plus d’infos, voir cet article précédent.

1.480 signatures contre les carrières

A trois jours de la fin de l’enquête publique, l’association des Amis du Chemin des Maçons annonce qu’elle a obtenu 1.480 signatures contre les carrières.

Quel impact l’affaire des carrières aura-t-elle dans les urnes le 23 mars ? Dans l’équipe du maire sortant comme dans les deux concurrentes, on reste encore prudent sur le préjudice et les bénéfices de cette polémique surgie début janvier. Même si dans l’entourage d’Yves Bouloux, on déplore que l’enquête publique n’ait pas été reportée de quelques mois : le dossier a visiblement suivi son cours sur le strict plan de l’urbanisme, sans que soient anticipées les retombées politiques de cette fameuse révision n° 4.

La vente d’une maison annulée

A trois jours de la clôture de l’enquête publique, « les dés sont jetés » a résumé lundi soir Daniel Deparis, président de l’association des Amis du Chemin des Maçons (ACM), créée courant janvier pour fédérer les riverains et opposants. Il a annoncé que leur pétition a recueilli 1.480 signatures. « Dont 765 habitants de Montmorillon », a précisé son épouse Régine. La liste des signataires sera remise vendredi matin au commissaire enquêteur. « Non à la carrière », « Non à la révision du PLU n° 4 », « Non à nos habitations à prix discount » : ces banderoles vont apparaître aux abords de la cité des maçons. Les riverains avaient hésité jusqu’à présent, craignant de stigmatiser leur quartier. Le mal est fait de toute façon constate l’un d’eux : « J’étais en train de vendre ma maison. On avait quelqu’un : on s’était mis d’accord sur le prix et nous allions signer le compromis. Mais la semaine dernière, l’acheteur est venu dans la région, on lui a parlé du projet de carrière, il a tout annulé. » L’association « Montmorillon avec vous » (liste de gauche emmenée par Guy Gévaudan) a par ailleurs pris position. Elle promet d’annuler la modification du PLU si elle prend les rênes de la ville (1) : « L’agrandissement des carrières aura un impact négatif sur la qualité de vie des riverains et la valeur de leurs propriétés en sera fortement diminuée. Ce projet aura des effets néfastes sur l’image de notre ville. » « Montmorillon avec vous » estime que le dossier relève davantage de la communauté de communes, au titre de la compétence économique. Hier, le maire Yves Bouloux nous a indiqué qu’il mettra au vote, ce soir lors du conseil municipal, une modification du zonage des parcelles, afin d’éloigner des habitations la zone exploitable en carrière.

(1) Un engagement similaire a été pris par l’équipe de Christophe Cafardy.

L’ACM organisera une marche le dimanche 16 mars.

Sébastien Kerouanton, Nouvelle République, 19 février 2014

[Notre histoire] A propos des staliniens et de leur répression des anarchistes lors de la révolution espagnole

NdPN : alors que certains historiens « communistes » encensent encore le rôle des staliniens dans la lutte contre Franco lors de la guerre civile espagnole, nous jugeons utile de faire quelques rappels sur le rôle du parti communiste espagnol dans la contre-révolution.

Et notamment sur le rôle de Enrique Líster dans la destruction des collectivités libertaires et la répression brutale de nombreux.euses anarchistes et poumistes.

Rappels importants, à la veille d’une conférence sur l’exil espagnol, qui sera donnée à Poitiers par son fils Enrique Lister Lopez (prof de fac à Poitiers). Or celui-ci considère toujours son père avec admiration, et il a participé avec lui en 1973 à la fondation du PCOE espagnol, prosoviétique, en réaction à un PCE qui prenait ses distances par rapport à l’URSS.

Si nombre de militant.e.s communistes espagnol.e.s (et français) d’hier et d’aujourd’hui sont de sincères militant.e.s, nous ne pouvons éluder une critique sévère de la bureaucratie stalinienne, et jugeons indispensable de leur faire entendre un autre son de cloche !

Pour notre part, nous saluons la mémoire des anarchistes et poumistes espagnol.e.s assassiné.e.s par Franco et les staliniens, comme nous saluons celle des anarchistes de Cronstadt ou d’Ukraine assassiné.e.s par les léninistes.

***

LA MONTEE DES COMMUNISTES

A la veille de la guerre civile, le P.C. espagnol est rachitique : il compte moins de 30.000 membres et n’est pas parvenu à contrôler l’U.G :T. que le Parti Socialiste tient sous sa coupe. D’autre part, il ne peut pas toucher le prolétariat révolutionnaire qui suit la C.N.T.-F.A.I. Pour se développer et contrecarrer les succès anarchistes il ne peut que soutenir une politique réactionnaire de défense de la propriété privée et de respect de la légalité bourgeoise.

Le 17 décembre 1936, la « Pravda » écrit : « En Cata­logne, l’élimination des trotskystes et des anarcho-syndi­calistes a déjà commencé ; elle sera conduite avec la même énergie qu’en U.R.S.S. » A la même époque, Uribe prononce un discours où il assure aux petits proprié­taires individualistes que les fusils du P.C. sont à leur disposition. Dans toutes les villes de l’Espagne républi­caine, le P.C. se manifeste comme l’adversaire principal des milices et de l’autogestion. Fort en outre des livrai­sons d’armes russes, il ne tarde pas à cueillir les fruits de sa politique.

Le P.C. recrute en masse parmi les éléments les plus conservateurs du bloc républicain : personnel militaire et administratif, petits bourgeois et paysans aisés, employés. On voit même, à Valence, adhérer les anciens de la C.E.D.A. (Confédération Espagnole des Droites Autono­mes). Parti de moins de 30.000 membres, le P. C. passe en un an à plus d’un million d’inscrits. Sur ce total, il n’y a que très peu de prolétaires : une statistique montre qu’en 1938, à Madrid, il n’y a que 10.160 syndiqués sur 63.426 inscrits, c’est-à-dire qu’il n’y a que 10.160 per­sonnes pouvant faire partie d’une organisation de classe du prolétariat. Peu à peu, le P.C. s’empare de tous les postes les plus importants de l’Etat républicain. Grâce au commis­saire général Alvarez del Vayo, il parvient à coloniser le Commissariat Politique et, par cet intermédiaire, accroît considérablement son influence dans l’Armée Populaire. Ce sont des communistes qui contrôlent les services de la censure et du chiffre. Déjà ils constituent un Etat dans l’Etat. Et lorsque le S.LM. (Servicio de Investigacion Militar) est créé par un décret du 15 août 1937, les com­munistes, aidés par les « techniciens » de la N.K.V.D.[ancêtre du !KGB, ndCNT-AIT] dépêchés par Staline, n’ont aucune peine à mettre la main dessus. Police politique toute-puissante, disposant de plus de 6.000 agents, de prisons et de camps de concentration, décidant arrestations et exécutions sans enquête ni jugement, le S.LM. rend d’appréciables servi­ces au P, C. en éliminant nombre de ceux qui osent s’opposer à lui.

LES JOURNEES DE MAI

Après la militarisation des milices, après les multiples sabotages dont sont victimes les collectivités autogestion­naires, il est inévitable que monte la tension et que celle-ci dégénère en affrontement armé. De multiples accrochages ont lieu entre communistes et anarchistes. Mais aucun n’atteint la violence que prennent, à Barce­lone, les journées de mai 1937.

Le 3 mai 1937, un commissaire communiste, Rodriguez Salas, se présente au Central Téléphonique de Barcelone avec trois camions chargés de gardes. Il tente d’arrêter les militants anarchistes qui occupent et font fonctionner le Central, mais la colère populaire, une nouvelle fois provoquée, explose : aussitôt la grève générale s’abat sur Barcelone qui se couvre de barricades. On tire de tous côtés. Il faut l’intervention des ministres anarchistes, prisonniers de leur politique, pour que le calme revienne le 6 mai. Les communistes ont pu constater la puissance que conservent les anarchistes, mais ceux-ci ont laissé échapper l’occasion de renverser une situation qui ne cesse d’évoluer à leur désavantage.

Le bilan officiel des combats (certainement très au­ dessous de la vérité) s’élève à 500 tués et 1.000 blessés. Parmi les victimes, on trouve le cadavre de Camillo Berneri : enlevé chez lui par un commando communiste, il a été abattu de sang-froid pour ses idées révolution­naires. Sa mort apparaît comme le symbole de la déroute anarchiste devant le machiavélisme communiste. On se rend compte que la prédiction du 17 décembre de la « Pravda » n’était pas un vain mort.

L’ATTAQUE DES COLLECTIVITES

Mais l’entreprise insensée d’écrasement de la révolu­tion que les communistes ont commencée ne va pas s’arrêter là. En août 1937, une attaque de grande enver­gure est déclenchée contre l’Aragon, région entièrement organisée par les anarchistes.

C’est d’abord un décret gouvernemental qui dissout le Conseil d’Aragon. Immédiatement, la 11e division du com­mandant communiste Enrique Lister (qui s’était déjà signalé par sa hargne contre les collectivités de Castille), appuyée par des tanks, passe à l’action contre les collec­tivités aragonaises : des centaines de militants anar­chistes sont arrêtés, les locaux de la C.N.T : F.A.I. sont détruits et ses journaux locaux interdits, les greniers sont pillés. 30 % des collectivités sont entièrement détruites, bâtiments incendiés, collectivistes en fuite, en prison ou morts. Sous la menace, Lister contraint les paysans à se partager les terres et à signer des actes de propriété. Dans le Levant et en Castille, des attaques similaires sont perpétrées contre les collectivités, quoique sur une moins grande échelle, moins « scientifiquement ».

Pourtant, dès que les tanks communistes repartent, mal­gré les risques qu’ils courent, les paysans aragonais brû­lent les actes signés sous la contrainte et parviennent à reconstituer, avec ce qu’ils peuvent sauver de cette tragédie, 70 % des anciennes collectivités. Cette fidélité à la collectivisation montre à quel point les paysans ont su acquérir une conscience socialiste.

Il n’en reste pas moins que l’économie collectiviste a été rudement touchée. Si les collectivités autogérées continuent à vivoter, surtout dans l’agriculture, la réaction bourgeoise intérieure au camp républicain a cette fois bel et bien triomphé. L’Etat Républicain a recouvré ses anciennes prérogatives. Le Parti Communiste est tout puissant. De nombreux propriétaires, jusqu’alors à l’étran­ger, reviennent récupérer leurs biens. La bureaucratie s’introduit partout. Les anarchistes, égarés dans leur poli­tique ministérialiste, ne peuvent plus renverser la vapeur.

Désormais, il n’est plus question d’une Révolution Sociale en Espagne, mais seulement d’une Guerre Civile. Et ceux qui se sont montrés si efficaces dans l’écrase­ment de la Révolution seront incapables de gagner la Guerre. La Révolution était le nerf de la Guerre, et ils l’ont coupé…

GROUPE EUGENE-VARLIN – O.R.A. – NICE Première édition : Espoir CNT-AIT, Toulouse, sans dates (lire l’article complet ici)

***

Fernando Malverde doit savoir que « la guerre civile dans la guerre civile » ne gêna guère les communistes espagnols, largement épaulés par une armada de « conseillers » soviétiques, dans cette tâche immonde que le journal la Pravda, de Moscou, annonçait en ces termes dès le 17 décembre 1936 : « En Catalogne, l’élimination des trotskistes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé ; elle sera conduite avec la même énergie qu’en URSS. »

Comment qualifier, en effet, la tentative de « coup d’Etat » stalinien qui donna lieu aux sanglantes « journées de mai » 1937 ; les enlèvements et assassinats du militant anarchiste italien Camilo Berneri et des dirigeants du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM), entre autres ; l’élimination physique de nombre d’adhérents de cette même organisation ; l’abandon du front de guerre, par les nervis communistes du sinistre Enrique Lister, pour se livrer à la destruction des collectivisations libertaires d’Aragon ?

Tous les Malverde de la terre auront beau continuer à s’abreuver aux sources du mensonge, tous ces faits, désormais connus, ne pourront plus être tus ou trafiqués comme ils le furent durant la période de toute-puissance stalinienne. Et s’il est d’autres vérités à découvrir dans l’histoire de cette révolution trahie, nul doute qu’elles ne seront guère à l’avantage de ces assassins d’hier et de ceux qui les défendent encore aujourd’hui.

Floréal, 5 janvier 2013, sur son blog

***

Oubli du rôle du Psuc stalinien en mai 1937 à Barcelone : véritable guerre civile dans la guerre civile pour mettre au pas les anarchistes et leur révolution. L’attaque du central téléphonique n’était qu’une provocation de plus ; à Moscou la Pravda l’avait annoncé sans ambiguïté dès décembre 1936 : « En Catalogne, l’élimination des trotskistes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé ; elle sera conduite avec la même énergie qu’en URSS. »

Oubliés, aussi, les arrestations et assassinats de militants anarchistes comme Berneri, ou poumistes comme Nin. Quand les révolutionnaires interrogeaient sur les murs de Barcelone « ¿ A donde está Nin ? » (Où est Nin ?), l’agit-prop stalinienne répondait « En Burgos o en Berlín » (à Burgos ou à Berlin), c’est-à-dire chez Franco ou chez Hitler. Le torturer, le tuer ne suffisait pas, il fallait aussi le calomnier.

Oubliée, la destruction, par le stalinien Enrique Lister, des collectivités d’Aragon et l’élimination physique des membres de leur conseil (tous anarchistes).

Oubliée, la fourniture savamment orientée de l’armement livré par les soviétiques : généreusement dirigé vers les bataillons sous commandement communiste, et seulement promis aux milices anarchistes à condition qu’elles acceptent la militarisation.

Oublié… Arrêtons-là cette liste. Côté républicain, tous les combattants de base du Parti communiste n’étaient certes pas des salauds, mais leurs dirigeants si ! Pas vraiment traîtres puisque, dès le départ, ils l’avait annoncé : ils ne voulaient pas d’une révolution, mais simplement d’une république bourgeoise (première étape vers le socialisme suivant le schéma classique marxiste-léniniste). Les exactions contre les autres forces antifascistes ? Ils ne savaient pas ? (L’ouverture des archives à Moscou leur a un peu rafraîchi la mémoire, surtout en ce qui concerne l’assassinat de Nin) C’était la faute aux méchants conseillers du NKVD ? Ah bon ? Mais alors Staline donnait vraiment ses ordres au PCE ? Ben merde alors, c’est pas avec le PCF de Thorez que ça serait arrivé, ça !

Quoi ? Les anarchistes n’oublient pas ? Ce n’est pas être rancuniers, c’est juste avoir de la mémoire.

extrait d’un article de Ramon Pino, dans le Monde Libertaire n°1693 (janvier 2013)

***

C’est au nom de la défense de la propriété privée que la 11e division du commandant communiste Enrique Lister, appuyée par des chars, secondée par la 27e division « Karl-Marx », entre en Aragon pendant l’été 1937 et tente de liquider par la terreur les collectivités agricoles libertaires pour les remettre aux anciens propriétaires : 30 % des collectivités furent ainsi détruites. Le coup porté contribua grandement à la rupture du front quelques mois plus tard. Des attaques identiques furent portées contre les collectivités du Levant et de la Castille. Plutôt que de se battre sur le front, les troupes communistes « semèrent la terreur dans l’arrière aragonais, non loin des fronts où les divisions confédérales 25, 26, et 28 contenaient l’ennemi. On procéda à l’occupation militaire des villages et à l’assaut des locaux de la CNT-FAI et des Jeunesses libertaires, ainsi qu’à la destruction des collectivités et à la dissolution des conseils municipaux. » (Félix Carrasquer, Les collectivités d’Aragon, Espagne 36-39, éditions CNT-Région parisienne.)

C’est Lister lui-même qui explique le plus clairement le sens de sa mission : convoqué par Indalecio Prieto, le ministre de la défense, il le rencontre le matin du 5 août 1937 : « Il m’expliqua que le Gouvernement avait décidé de dissoudre le Conseil d’Aragon mais qu’il craignait que les anarchistes refusent d’obéir à cet ordre et comme, en plus des forces de police du Conseil, ils avaient là-bas trois divisions de l’Armée, il avait proposé au Conseil des Ministres et celui-ci l’avait accepté, d’envoyer là-bas une force militaire capable d’assurer l’accomplissement de la décision gouvernementale. […] Il me déclara qu’il n’y aurait aucun ordre écrit pour la mission dont on me chargeait, ni communiqués sur l’accomplissement de celle-ci ; qu’il s’agissait d’un secret entre le Gouvernement et moi, que je devais liquider sans hésitations, ni démarches bureaucratiques ou légalistes, tous ceux que je considérerais utile de liquider, que j’avais derrière moi tout le Gouvernement » (Enrique Lister, Nuestra Guerra, éditions Ebro, Paris, p. 152.)

Extrait de Mai-juin 1937 : Contre-révolution stalinienne en Espagne, de René Berthier (lire le texte intégral sur Monde Nouveau)

[Châtellerault] Sur l’enfer du travail

Quand la vie au travail devient enfer

Avec une thématique sur le monde du travail et ses difficultés, Jérôme Montchal, directeur des 3T, n’a pas versé dans la facilité. « Contractions » a donné le ton le 30 janvier, « Très nombreux chacun seul » apportait un nouveau complément au sujet vendredi au Nouveau Théâtre.

Jean-Pierre Bodin, seul en scène, y raconte l’histoire de Philippe Widdershoven, directeur informatique et délégué du personnel chez Deshoulières à Chauvigny, qui s’est suicidé en 2009. Comment en arrive-t-on là ? Comment le monde du travail, autrefois ascenseur social, peut conduire à de tels actes ? C’est cette transformation que sonde Jean-Pierre Bodin au travers de cette histoire mais aussi de multiples témoignages qu’il a recueillis auprès d’anciens ouvriers de Châtellerault et qu’il donne comme des brèves de comptoirs. Et que dire des interventions par caméra interposée de Christophe Dejours, chercheur psychiatre, qui dissèque le cas de Philippe Widdershoven. Le harcèlement, rappelle-t-il, est renforcé par la trahison de tous, dans une entreprise où s’instaure une forme de totalitarisme que chacun contribue à faire fonctionner. Glaçant.

L.G., Nouvelle République, 17 février 2013

La France aime les étrangers… qui ont du fric

NdPN : alors que le sinistre de l’intérieur Manuel Valls se flattait récemment d’avoir expulsé beaucoup plus d’étrangers que la droite, la sinistre du commerce extérieur Nicole Bricq annonce que les visas pour les capitalistes étrangers seront grandement facilités… et le sinistre Moscovici a des arguments de choc pour leur plaire, à savoir que le gouvernement fait beaucoup pour baisser les rémunérations des salarié.e.s et les précariser par une destruction du droit du travail, et pour baisser les impôts sur les entreprises…

Attractivité : des visas plus rapide pour les hommes d’affaires étrangers venant en France

Ce devrait être l’une des mesures nouvelles annoncées au Conseil stratégique de l’attractivité qui se tient ce lundi à l’Elysée. Un visa « Bienvenue en France » pour les hommes d’affaires étrangers avec des délais d’obtention plus réduits, affirme la ministre du Commerce extérieur.

Bienvenue en France aux business men étrangers ! La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a indiqué dimanche lors du Grand rendez-vous Europe 1/iTélé/Le Monde que la France allait réduire les délais d’obtention de visas pour les hommes d’affaires étrangers, à quelques jours contre plusieurs semaines actuellement.

« Un homme d’affaires chinois qui veut venir en France, il lui faut huit semaines pour avoir un visa. Un homme d’affaires russe qui veut venir en France, il lui faut trois semaines », a dit la ministre. « On pense qu’on peut le faire beaucoup plus rapidement et plus parler en semaine mais en journée », a-t-elle dit.

Nicolas Bricq a précisé que le ministère des Affaires étrangères « a déjà donné des ordres très précis pour traiter cela en heures » dans certains consulats. La France a déjà mis en place depuis le 27 janvier la délivrance de visas en 48 heures pour les touristes chinois, une promesse faire dans le cadre des célébrations des 50 ans de relations diplomatiques entre la France et la Chine populaire.

Ce type de mesures sur les visas pour les entrepreneurs étrangers entrent dans le cadre du Conseil stratégique de l’attractivité que doit présider lundi François Hollande. Ce conseil « n’avait pas été réuni depuis quelques années », a rappelé la ministre, qui entend « donner un certain nombre de garanties aux investisseurs ».

Un diner réunissant la trentaine de dirigeants conviés à la réunion du comité se tient ce dimanche à Matignon. Vendredi, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, a affirmé que le conseil stratégique de l’attractivité a pour but de convaincre les patrons étrangers « que la France est un pays où l’on peut investir ».

François Hollande présidera exceptionnelement [NdPN : sic] lui-même ce lundi à partir de 8h30 à l’Elysée le « Conseil stratégique de l’attractivité », où sont attendus des dirigeants de 30 entreprises internationales, aux côtés de ministres et du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Le chef de l’Etat prendra la parole à l’issue de la réunion à la mi-journée.

« C’est une réunion avec les patrons qui viennent de l’ensemble du monde, qui pèsent 850 milliards d’euros, pour les convaincre que la France est un pays où l’on peut investir, où il faut investir, qui est un pays attractif », a expliqué devant la presse M. Moscovici, à la sortie du Conseil des ministres.

L’objectif est de « leur expliquer tout ce que nous faisons sur la compétitivité, sur la simplification, sur l’amélioration de l’environnement réglementaire et fiscal, parce les investissements étrangers en France, c’est aussi une source de création d’emplois », a-t-il dit. « Dans l’industrie, un investissement sur trois vient de capitaux étrangers », a-t-il dit. Selon Pierre Moscovici, le message de François Hollande, qui a été celui de sa visite aux Etats-Unis, est de dire que « la France est un pays dans lequel on peut avoir confiance ».

L’un des enjeux de cette rencontre sera aussi d’attirer plus les investissements des pays émergents ou encore qu’elle « déclenche un dynamique », a -t-on précisé dans l’entourage du chef de l’Etat. Selon l’Elysée, 20.000 entreprises étrangères et leurs filiales sont installées en France, aujourd’hui , où elles emploient environ deux millions de salariés. Les investissements en France viennent à 75% d’Europe, 20% des USA-Canada-Japon

Parmi les dix ministres participants à ce comité figurent, outre Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, Pierre Moscovici, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Bernard Cazeneuve ou encore Fleur Pellerin.

Chez les entreprises, sont attendues par exemple Volvo, Bosch, General Electric, mais aussi des fonds (Koweit ou Qatar) et des entreprises de pays émergents.

Vu sur La Tribune, 16 février 2014