Salut à toi Comès

C’est avec un gros chagrin que j’apprends la mort de Comès, mercredi dernier, à 71 ans.

Cet artiste hors du commun, maître du noir et blanc, avait produit de nombreuses bandes dessinées autour du thème de la magie et de la ruralité, mais aussi de l’injustice sociale et de la difficulté de s’intégrer à ce monde violent, policier, raciste et sexiste…

Il parlait de vengeance.

Il parlait d’amour.

silence 1

silence 2

silence 3

Trois planches de Silence, dont la première… et la dernière.

Juanito, Pavillon Noir, 9 mars 2013

[86] Quand les institutions surfent sur la journée de la femme

Nos chères institutions n’en ratent décidément pas une quand il s’agit de faire les louanges de la LGV Tours-Bordeaux, ou plus généralement de l’esclavage salarial. Relayées comme il se doit par notre chère presse locale (pour changer). Deux articles de la Nouvelle République évoquent ainsi deux événements médiatiques surfant sur « la journée de la femme », avec des femmes… de pouvoir.

L’un avec la nouvelle préfète de la Vienne, rencontrant la responsable de la comm de Lisea (filiale de Vinci), vantant les mérites de la mixité pour construire la LGV Vinci. Après l’argument de l’emploi, et les enfants handicapés, la promotion des femmes ! L’Etat et Vinci ne reculent devant rienpour imposer leur chantier en forme de désastre social et écologique.

L’autre d’une eurodéputée « socialiste », qui propose une « carte professionnelle européenne », non sans une vibrante tirade : « aujourd’hui, c’est la journée des femmes. Le poète dit que la femme est l’avenir de l’homme, moi je rajoute que la jeunesse est l’avenir de l’Europe »

PS : Rien à voir, mais hier a eu lieu à Paris une manif à l’occasion de la journée de la femme. La Fédération Anarchiste avait appelé à constituer un cortège libertaire, pour défendre l’autonomie des luttes antipatriarcales, contre les récupérations institutionnelles. Le service d’ordre du PCF, sans doute pour fêter à son humble mesure les 60 ans du regretté Staline, a gazé le cortège anarchiste au départ de la manif (à Stalingrad, ça ne s’invente pas). Compagnons et compagnes ont été visé-e-s : il faut bien défendre la parité… un communiqué fédéral suivra bientôt.

Pavillon Noir, 9 mars 2013

[DAL 86] Pour un centre d’hébergement dans l’ex-Lycée des Feuillants

Pour un centre d’hébergement dans l’ex-Lycée des Feuillants

Suite à l’article La cité judiciaire rattrapée par la justice NR 08/03/2013 rappelons que la situation de nombreuses familles et personnes est dramatique sur Poitiers. En ce moment le Dal86 soutient plus d’une dizaine de familles — soit une cinquantaine de personnes dont quand même la moitié d’enfants -, et une dizaine de personnes seules qui n’ont pas de logement et qui sont dans la galère.

Sauf en période de “plan grand froid” le 115 n’a pas de place. Et quand il y en a, l’hébergement n’est pas continu comme la loi y oblige. Ce sont plutôt les femmes et les enfants qui sont prioritaires. Alors, rappelons-le, que l’hébergement d’urgence est un DROIT FONDAMENTAL en France, alors que la Convention internationale des droits de l’enfant impose de prendre en compte “l’intérêt supérieur de l’enfant”, les pères de familles sont hébergés au mieux par périodes : deux trois jours puis à la rue pendant une semaine, puis deux trois jours et ainsi de suite.

Exigeons que la préfecture et les autorités respectent les lois qu’elles se sont données elles-mêmes.

Exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les autorités, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui n’existe pas sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite »  ; un accueil «  conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

L’ex-Lycée des Feuillants, en particulier les parties gardées par la Mairie qui contiennent l’ancien internat, serait un lieu bien adapté pour héberger les gens qui sont dans le besoin.

Même pas besoin que le maire exerce son pouvoir de réquisition puisque ça lui appartient. Il suffirait qu’il prête les lieux à la préfecture pour qu’elle respecte la loi en hébergeant les gens qui le nécessitent. Il pourrait même les lui donner comme il a donné le reste de la bâtisse au ministère de la justice.

DAL86 www.dal86.frdal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 9 mars 2013

Visages de victimes d’un bourreau mort il y a 60 ans

Tamara Litsinskaya. Née en 1910 à Moscou. Affiliée à aucun parti. Étudiante. Adresse inconnue. Arrêtée le  8 février 1937. Condamnée à mort le 25 août 1937 et fusillée le jour même. Motif de la condamnation inconnu. Photo prise par le NKVD, archives de la Loubianka.

Source : http://zakhor-online.com/?p=3864

Portraits de personnes arrêtées pour des crimes présumés, puis exécutées et enterrées dans des fosses communes en des lieux secrets entre 1937 et 1938 en URSS. Pendant quatre années, Tomasz Kizny, photographe polonais, a réalisé en Russie une vaste enquête sur « La grande Terreur en URSS ». En moins de deux ans (1937 et 1938), la propagation de la répression massive à travers toute l’Union soviétique entraîna l’arrestation de 1,7 million de personnes pour des crimes présumés contre l’État. 700 000 d’entre eux furent exécutés et enterrés dans des fosses communes en des lieux secrets. Tomasz Kizny va réussir à obtenir un accès limité mais exceptionnel aux dossiers secrets de la NKVD et à photographier les portraits de milliers de victimes initialement réalisés à des fins d’identification lors des exécutions. En parallèle, il va réaliser le portrait de témoins survivants et documenter plusieurs lieux des massacres.

Source : Le Monde.

L'huma

Une de l’Humanité, mars 1953