[Chasseneuil-du-Poitou] Débrayage chez Schneider Electric

Débrayage chez Schneider Electric

 Chasseneuil-du-Poitou, hier : l’équipe du matin a manifesté son désaccord sur l’augmentation imposée.

Montrer leur mécontentement suite à des négociations infructueuses, tel était l’objectif des salariés du groupe Schneider Electric, qui ont manifesté sur tous les sites de France ce mercredi. A Chasseneuil 90 % des deux cent vingt six salariés ont débrayé (deux heures le matin et deux heures l’après-midi) afin de dénoncer l’autoritarisme de la direction centrale qui propose une augmentation générale de 0,8 % et un budget de 0,6 % d’augmentation individuelle. « On pourrait comprendre que ce faible budget s’apparente à la crise » soulignait hier Franck Parnaudeau, délégué syndical FO du site chasseneuillais, « sauf que le groupe a fait un chiffre d’affaires de 22 milliards d’€ sur l’exercice 2012, un résultat d’exploitation de 14 % et un bénéfice de quelque 2 milliards d’€. Il serait normal » a poursuivi le délégué syndical, « que le salarié français, qui a contribué à ce résultat, soit récompensé à la hauteur des efforts fournis, sachant que tous les ans 7 % de productivité supplémentaire sont demandés. Au delà du fond c’est la forme qui nous interpelle » a dénoncé Franck Parnaudeau, « en réunion on nous a dit, c’est comme ça et c’est pas négociable…. » Les syndicats ont donc décidé de mobiliser les salariés afin de dénoncer cette forme d’augmentations imposées et que leur désaccord soit entendu au plus haut niveau de l’entreprise lors de la réunion de la dernière chance qui s’est tenue hier.

Alain Chauveau, Nouvelle République, 24 janvier 2013

[Saint-Nazaire] Compte-rendu du procès de Camille par Camille

NdPN : ce compte-rendu fait suite au procès que nous avions déjà annoncé ici.

Salut salut,

Le TGI de Saint-Nazaire s’est déclaré territorialement incompétent, renvoyant le parquet à mieux se pourvoir. En effet, le tribunal de Saint-Nazaire ne correspond ni à la juridiction de mon domicile ni à celle du lieu où le délit à été commis. L’affaire pourrait être renvoyé au tribunal de Nantes ou encore à celui de la Rochelle. Cependant, au regard de l’argumentation que l’avocat a eu le temps de développer (un peu à l’oral mais surtout par écrit, dans un document faxé au parquet), il n’est pas certain que le parquet maintienne les poursuites, pour ne pas risquer de perdre la face en cas de relaxe (qui risque d’être prononcée par n’importe quel tribunal autre que celui de Saint-Nazaire).

Pour les deux autres qui passaient ce jour-là, l’un aura son verdict en février et l’autre écope d’une amende de 100 € avec sursis.

L’assistance, mon avocat et moi-même, avons beaucoup ri d’apprendre, de  la bouche de la procureure, que je n’existais pas, ni aux fichiers de la CNI, ni au casier judiciaire, ni à la mairie de Paris « où [je prétends] être né ». Il est probable qu’elle se soit tout simplement trompée à cause de mon nom de famille à rallonge. Ravi d’apprendre que je n’existe pas, je vous demanderai à l’avenir de m’appeler M. X.

Salutations zaddistes.

Camille.

Mail du 23 janvier 2013

[DAL 86] Pour un 115 digne de ce nom

Pour un 115 digne de ce nom

Laurence Brunet, la directrice du centre communal d’action sociale de Poitiers a réagi dans la Nouvelle République du 15 janvier 2013  à l’article sur l’accueil d’une famille arménienne avec deux jeunes enfants, dimanche soir (Centre presse et Nouvelle République 14 janvier 2013). « Toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115. Il y a des places. En priorité d’ailleurs pour les femmes et les enfants. Y compris, s’il le faut, avec des solutions d’appoint comme les nuitées d’hôtel. »

Il est clair qu’en ce moment, puisque le plan grand froid à été déclenché, il semblerait que « toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115 ». Mais la directrice du CCAS de Poitiers va bien au-delà en disant : « L’hébergement au gymnase des Écossais, c’était la solution de facilité mais dans tous les cas une solution aurait été trouvée sans le déclenchement du plan grand froid et cette famille n’aurait pas dormi dehors ». Ce qui est un gros mensonge. Les principaux intéressés et les associations le savent très bien, d’habitude, il n’y a pas de place au 115. Il suffit de téléphoner pour s’en apercevoir…

La première fois que des militants du DAL86 ont assisté à un appel au 115 c’était le 9 avril 2012. Le standardiste du 115 à répété plusieurs fois que « sur Poitiers il n’y a aucune solution ». VOIR

La dernière fois que des militants du DAL86 ont assisté à l’appel au 115 de personnes à la rue, c’était le 22 décembre dernier au milieu de l’après-midi. Il s’agissait de trois familles, une mère et sa fille de 13 ans, un couple avec un enfant de 9 mois et un autre couple dont la femme de 18 ans était enceinte de 3 mois. La personne du standard du 115 a pris leurs noms et leur a dit qu’il n’y avait pas de place. L’un des militants du DAL86 a alors pris le téléphone et a insisté en appuyant sur le fait qu’il y avait un enfant de 9 mois, un autre de 13 ans et une femme enceinte qui étaient à la rue. La personne du standard du 115 a alors répondu qu’elle allait se renseigner et qu’il fallait rappeler dans une heure. Quand les personnes ont rappelé, la personne du standard du 115 leur a dit qu’il y avait des places mais à 20 km de Poitiers…

Nous pourrions multiplier les exemples mais ce n’est pas utile car la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale) a publié son « Baromètre hivernal du 115 – décembre 2012 »  dans lequel elle précise que la dégradation de l’urgence sociale se poursuit. Poitiers serait-elle la seule ville en France qui y échapperait ? Malheureusement non. Car nous apprenons sur la carte de la page 4 du rapport qu’en décembre dans le département de la Vienne entre 30% et 60% des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement pour «Absence de places disponibles»… Nous ne savons pas comment est obtenu ce pourcentage et s’il est plus proche de 60% ou de 30%, nous ne savons pas où la directrice du centre communal d’action sociale de Poitiers a pris ses informations, mais en tout cas il est certain que ce n’est pas zéro pour cent et donc que : Toute personne débarquant à Poitiers NE peut PAS être hébergée.

Nous sommes donc en présence d’un gros mensonge. Pourquoi ? Le DAL86 pense que c’est pour occulter ce qui se passe VRAIMENT au 115. Outre l’accueil inconditionnel qui n’est pas assuré, nous pouvons lister en vrac toute une série d’éléments qui dissuadent les gens d’y faire appel : les règlements et horaires strict voire absurdes, l’arbitraire et l’irrégularité de l’accueil, l’abus de pouvoir et les pressions du personnel, l’impossibilité d’y être avec son chien, l’impossibilité d’y manger, la vie en dortoirs, la séparation des couples et des familles, et, quand il existe, l’accompagnement social qui est un véritable flicage…

Nous exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les autorités, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui n’existe pas sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite »  ; un accueil «  conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom: « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

Pour finir, admettons qu’en ce moment « Toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115 » mais nous serons très vigilants. D’après la loi du 25 mars 2009, toute personne hébergée doit l’être jusqu’à son relogement « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite ». Et il commence à y avoir une jurisprudence. En référé liberté, le tribunal administratif de Paris a rendu vendredi 11 janvier en fin d’après midi, un jugement, ordonnant au Préfet de région Ile de France, de reprendre le financement de l’hébergement hôtelier d’un père de famille et ses trois enfants, pour lesquels le 115 du Val d’Oise avait suspendu le financement depuis 3 jours.Selon le Tribunal, “… cette prise en charge ayant cessé …  l’État a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de Mr B. de se maintenir comme il en avait  exprimé le souhait, dans une structure d’hébergement d’urgence … Le tribunal ordonne donc : “Il est enjoint au Préfet de région Ile-de-France et de Paris, de proposer une orientation à Mr M.B. Dans un délai de quinze jours, à compter de la notification de l’ordonnance, au sens des dispositions de l’article L. 345-2-3 du code de l’action sociale et des familles.” VOIR

Il faut que les autorités, préfecture, Conseil général, mairie… se donnent les moyens de respecter les lois qu’elles se sont données à elles-mêmes. C’est-à-dire, au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, de mettre en place un véritable service d’hébergement et de logement comme la loi le stipule.

DAL 86, 22 janvier 2013

[Saint-Genest-d’Ambière – 86] Au comptoir de la confiserie, les salaires n’augmentent pas pour tout le monde

Grogne au Comptoir de la Confiserie

A la veille d’une négociation salariale annuelle, aujourd’hui au siège du groupe à Rungis, des débrayages étaient organisés, hier, au Comptoir Européen de la Confiserie (1) à Saint-Genest-d’Ambière, à l’appel de la CGT et de la CFDT. Des actions identiques avaient lieu dans douze des seize sites français du groupe, selon la CGT. En fin de matinée, une vingtaine de salariés étaient rassemblés sur le parking de l’usine locale. Les syndicats contestent le niveau de hausse annuelle (+ 0,6 % en mars et + 0,5 % en octobre), proposé par la direction (2). La CGT réclame une augmentation générale de 150 € du salaire de base, plus une revalorisation de la prime de vacances de 150 € et un départ anticipé à 57 ans. La CFDT demande pour sa part une hausse des salaires de 3,5  %. Les deux syndicats sont d’accord par contre pour dénoncer la situation faite aux agents de maîtrise dont une part de la revalorisation salariale sera déterminée au mérite. « 500 dollars d’actions ont été distribués en fin d’année aux cadres de toute l’Europe et nous, on se retrouve avec des miettes », commentait hier Thierry Pasquinet de la CGT avec son collègue de la CFDT Jean-François Morel. « Le groupe a augmenté son chiffre d’affaires de 4 % en France. Ce n’est pas la crise pour tout le monde », indiquait de son côté, Mickaël Amadis, représentant CFDT au niveau du groupe.

(1) Usine de 200 salariés du groupe Kraft Foods, devenu depuis octobre dernier Mondelez International. (2) Jointe, elle n’a pas fait de commentaire.

F.B., Nouvelle République, 22 janvier 2013