Tous les articles par Pavillon Noir

Présentation du blog Propagande.noblogs.org

NdPN : nous avons reçu la présentation d’un site recensant divers visuels bien foutus. Et hop, en favoris ! Cliquer sur l’image  pour visiter le site (faire défiler en bas de chaque page du site en cliquant sur « older posts »).

visuel

Ce blog est né en janvier 2013. Il a pour objet de proposer et d’accueillir du matériel de propagande, en l’occurrence des affiches et des autocollants, afin de participer à la propagation des théories et pratiques des mouvances anti-autoritaires (autonomes, anarchistes, communistes) ainsi que la diffusion des luttes dans lesquelles sont impliquées les personnes et les groupes qui s’y organisent.

Ce qu’il cherche à favoriser, c’est la diffusion d’idées et la mise en relation des individus et des collectifs pour qui une révolution sociale est désirable et/ou nécessaire. Une révolution sociale, qui se traduirait par l’abolition du rapport social capitaliste, de la domination masculine, la lutte contre les institutions et toutes les formes d’exploitation, de domination et de discrimination. Une révolution qui signifierait également la recherche permanente de l’émancipation et de l’auto-détermination individuelle et collective.

Reçu par mail, 10 juillet 2014

Complainte de la goule

Complainte de la goule

Mon corps s’assoupit et se lève selon le livre d’heures que m’imposent ceux qui me vampirisent

Je me nourris promptement de produits cadavériques que je n’ai pas produits et que m’imposent les bornes de ma pitance, aussi pauvres en goût et en nutriments que toxiques à terme, dont l’alchimie savante ravage les sociétés et les mondes

Les résidus de ce que l’on me somme de consommer polluent je ne sais où et enrichissent je ne sais qui, mes selles ne fertiliseront pas la terre

Je respire un air saturé des miasmes du monde productif que l’on m’impose, et me toilette en badigeonnant mon corps d’une inquiétante chimie

Je me vêts et me chausse selon les codes carcéraux de mes geôliers

Les boutons que j’actionne mobilisent d’étranges énergies qui rongent les hommes et la planète

Je suis contraint de me convoyer par des chars de guerre dont les mécanismes et les routes réduisent mon monde en poussière

Je passe une grande partie de mes lunes à obéir à un chef qui me dicte quoi faire

Je passe l’autre partie de mes lunes devant des boîtes noires diffusant d’hypnotiques lueurs

Et la dernière partie de mes lunes à dormir, à moins que ce ne soit tout le temps

Je ne vois plus le monde qu’à travers un écran de fumée

Je ne rencontre plus mes voisins, j’envoie et reçois des bribes et des échos de missives lointaines

Mes rencontres, mes désirs et mes jouissances se plient aux normes que l’on m’a imposées et que j’ai intégrées en atrophiant raisonnablement mes penchants sauvages

Je m’identifie à une caste un certificat un habitat un sexe un hobby une chapelle une idée

Je soigne les séquelles de mes trépignements quotidiens avec des remèdes qui m’affaiblissent toujours plus

Je m’intoxique parfois de substances trépanatives qui enveloppent d’un paisible brouillard le néant angoissant de ma vie

Mes croyances muséifiées ne sont tolérées que comme subordonnées aux cultes de la guerre et de l’or

Seule me valorise la négation de mon enfance lointaine et de ma réalité sensible, je n’ai plus d’émotions esthétiques que dans la nostalgie

Je délègue à d’autres goules le soin de décider à ma place

Le moindre de mes gestes, même le plus intime, suit et renforce des Lois obscures que je n’ai pas choisies mais dont je suis le fidèle marionnettiste

Mes indignations en pensées, en paroles et en actes suivent le rituel et les stances de mes maîtres, venant mourir en vagues mornes dans le marais saumâtre de la désillusion et de l’oubli

Ma force s’est depuis longtemps pacifiée, afin que s’exerce sur moi la violence de mes maîtres

Je dois toujours me hâter davantage pour le labeur, la dévoration, l’information, le butinage et le libertinage, chercher au fond de moi les ultimes armes à mobiliser, pour que l’on reconnaisse enfin ma valeur de soldat parmi la Cité de La Terre Brûlée

Je mesure la reconnaissance à l’aune du Mépris que je reçois, que j’inflige et m’inflige, en châtiments dont j’enseigne les arcanes à ma progéniture

J’agonis et meurs d’une vie que je n’ai pas vécue, absent au monde, aux autres et à moi-même, indifférent, seul,

Sage

Un anonyme

[Brésil] Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

Brésil: Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

La Coupe du monde de la FIFA se termine dans une dizaine de jours. Depuis le match d’ouverture le 12 juin dernier (et même avant…), pas une journée au Brésil ne se passe sans son lot de contestation et de révolte. Les épisodes passés, et à venir, sont à découvrir ici. Ci-dessous, vous trouverez la chronologie pour la période du 26 juin au 2 juillet 2014.

La suite sur squat.net

L’Eglise catholique au diapason du redéploiement capitaliste

Les fidèles cathos qui voyaient naïvement en l’Eglise une opposition au désastre moderne par son ancrage local devront se rendre à l’évidence : l’Eglise n’est qu’une entreprise comme les autres.

« L’internet, ce don de Dieu » dixit le pape

Alors que le capitalisme pousse aujourd’hui toutes les instances de pouvoir à une dynamique de redéploiement majeur, se traduisant par la subordination d’espaces toujours plus vastes à des pôles, avec la métropolisation des territoires et la rationalisation bureaucratique (voir le remaniement des régions), l’Eglise catholique n’échappe pas à la règle… d’autant plus que cette entreprise est pour le moins en perte d’influence sur le marché lucratif du contrôle des esprits. Passée de 600 paroisses à 75 secteurs dans la Vienne, l’Eglise franchit un seuil supplémentaire dans la rationalisation de ses effectifs et de ses rendements, avec une réduction à 28 paroisses en septembre prochain.

A.T., Pavillon Noir, 4 juillet 2014

Relaxe du patron du domaine de Dienné

NdPN : le gouvernement précarise les migrants pour maintenir les prolos de toutes origines dans la situation d’une main-d’œuvre corvéable, soumise et sous-payée. Inversement, quand il s’agit de condamner les patrons qui en font leur beurre…

Domaine de Dienné : le patron relaxé

14 salariés roumains avaient été contrôlés sur un des chantiers du Domaine de Dienné. Le dirigeant et un intermédiaire sont relaxés.

Le patron du site touristique « Le Domaine de Dienné », tout comme Mihail Savoaia, un intermédiaire roumain, sont passés sous les fourches caudines de la présidente du tribunal et du procureur, hier lors d’une audience fleuve. Une affaire qui devait être examinée le 6 mars dernier avant d’être renvoyée en raison de sa complexité. Les faits remontent à la période du 1er janvier 2008 au 11 avril 2011, à la suite d’un contrôle sur le chantier de construction de cabanes en bois montées par des travailleurs roumains.

Faire «  l’interface  » entre les deux entités

Le contrôle va se transformer en enquête diligentée par la gendarmerie de La Villedieu-du-Clain sur ordre du parquet en lien avec les inspecteurs du travail (lire notre édition du 1er mars sur le statut du travailleur détaché).
Selon les faits, il s’avère que Jean-Michel Brunet, à la tête du Domaine de Dienné, commandite un architecte pour penser des chalets en bois et une salle construite en troncs d’arbre. Un appel d’offres est lancé et le choix se porte sur une entreprise roumaine spécialisée dans le travail du bois. Pour faciliter les démarches auprès de cette société SRL Terra Proiect, la société Forbise est créée par Mihail Savoaia et son épouse « afin de faire l’interface » entre les deux entités ; le chantier à Dienné et la société Terra Proiec en Roumanie.
Les deux hommes devaient répondre devant les juges de plusieurs poursuites : prêt de main-d’œuvre illicite, exécution d’un travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, et pour Mihail Savoaia d’avoir bénéficié d’aides à retour à l’emploi et à la formation à la hauteur de 45.976,10 € versés par Pôle emploi.
Tout au long du procès, la question était de savoir quel rôle avait joué chacun des deux hommes. Pour Jean-Michel Brunet, la société roumaine existe bel et bien, il dit même avoir rencontré, en compagnie des époux Savoaia, son directeur en Roumanie et visité les locaux. Par ailleurs, il stipule n’avoir jamais été l’employeur direct des Roumains. Quant à Mihail Savoaia, il répète à la barre avoir agi au nom de la société Terre Proiec via sa société Forbise (société de droits roumains déclarée en Roumanie) par laquelle transitait le paiement des factures entre le Domaine de Dienné et Terra Proiec. Selon Mihail Savoaia, il recevait une commission pour chaque chantier (de 3 % à 18 % exceptionnellement) – le montant total des prestations s’élève à 1,650 M€ –, mais n’était pas le gérant en France de Terra Proiec et ne consacrait qu’une poignée d’heures sur le terrain.
Même si ce dernier précise avoir acheté les caravanes des travailleurs roumains mais aussi posséder une carte bancaire de la société afin de faire des retraits en liquide pour le compte du chef de chantier (ce dernier rémunérait les salariés pour leur quote-part française) sans pour autant toucher de salaire pour effectuer ces tâches.

Un dossier vide

Le procureur ne croit pas la version des deux hommes. Pour étayer ses propos, il distribue aux juges et avocats la photocopie d’une carte de l’Europe présentant les disparités du montant du Smic et des charges sociales (1.430 € en France contre 157 € en Roumanie pour le Smic). Il estime par ailleurs que la responsabilité des salariés reposait bien sur les deux hommes, la société roumaine ne servant qu’à mettre du personnel à disposition comme une société d’intérim.
Les avocats des deux prévenus se sont attachés à démontrer que le parquet essayait de combler « les vides du dossier par un renvoi de charge » sur leurs clients par manque de preuves. « Le parquet s’est obstiné à rechercher une infraction à partir d’une rumeur. »
Le tribunal a relaxé les deux prévenus de tous les chefs de prévention.

Marie-Laure Aveline, Nouvelle République, 4 juillet 2014