Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Brésil] Pour les émeutes, tapez 2

NdPN : voici bientôt deux semaines qu’un grand mouvement de contestation et d’émeutes secoue le pouvoir brésilien. L’assemblée et le congrès ont été en partie occupés par les manifestant-e-s. Le parti des travailleurs au pouvoir avec Dilma Rousseff est fébrile. Il était déjà tristement célèbre pour sa répression des oppositions des favellas lors des travaux de la coupe du monde, des syndicalistes et des communautés indiennes s’opposant à la construction du barrage de Jirau (un projet mené par GDF Suez, socialement et écologiquement dévastateur), sans parler des meurtres d’indiens Terena du Mato Grosso do Sul lors de leur mouvement d’occupation de la fazenda Buriti.

Voici que ce gouvernement de « gauche », après avoir gardé le silence sur la répression brutale du mouvement par les flics (lacrymos, tirs à balles en caoutchouc) dit vouloir entendre et comprendre les manifestant-e-s… tout en tentant bien évidemment et sans surprise de dissocier les gentils manifestant-e-s des méchant-e-s émeutier-e-s ! Les médias tentent aussi d’infléchir leur discours, tout en dénonçant les « violences » des émeutier-e-s. Mais il semble que cela ne soit pas très concluant (voir article ci-dessous) !

Le gouvernement omet de rappeler que le ministre des sports lui-même a prôné la « tolérance zéro », alors même que la manif pacifique à Rio autour du stade Maracana était réprimée très brutalement…

Solidarité avec les émeutier-e-s !

pour les émeutes, tapez 2

Depuis plus d’une semaine ça chauffe au Brésil. Lundi des manifestations contre la vie chère ont rassemblé plus de 250 000 personnes dans les principales villes du pays. La principale manif a eu lieu à Rio, où elle a réuni plus de 100 000 personnes. La protestation a continué jusqu’à tard dans la nuit, avec de nombreuses scènes d’émeutes dans le centre ville. Un groupe de quelques dizaines de manifestants aurait même pris d’assaut le parlement de l’État de Rio.

C’est dans ce contexte qu’une chaine de télé a eu la bonne idée de soumettre au vote en direct « êtes-vous pour ou contre les manifs ? »…

Résultats: OUI, de manière écrasante. Alors, la chaine de télé change la question : êtes-vous pour les manifs avec des émeutes ?

Et là, surprise, le OUI l’emporte encore largement… L’ensemble de la scène est assez marrante, d’autant qu’on assiste aux tentatives du présentateur pour faire pencher la balance vers la désapprobation des manifs, ou, au moins, lorsque dans un second temps il s’agit d’émeutes, une dissociation… Et non. (La 2e question n’était apparemment pas prévue par la production à l’origine.) Bon, ça ne veux pas dire grand chose, mais le score est encore plus écrasant côté émeutes…

Ci dessous la vidéo de l’émission.

http://youtu.be/7cxOK7SOI2k

Des nouvelles manifs sont prévues dans les prochains jours. Le pouvoir parle déjà de couper internet, pour une durée illimitée, afin de désorganiser les manifestants.

Pour se donner une idée des hausses des prix, disons simplement qu’en mai, les prix des tomates ont grimpé de 96% sur un an, les oignons, de 70%, le riz, de 20% et le poulet de 23%. Côté logement, les loyers ont progressé de 118% depuis 2008.

Dans les hôtels,  le tarif des chambres a explosé de près de 80% à 246,71 dollars en moyenne, ce qui fait de Rio la troisième ville la plus chère du monde.

Vu sur tantquil

[Poitiers] Contribution à la campagne de pub de Logiparc

Après le concours « j’aime mon quartier » organisé par Logiparc, consistant à inviter les locataires à dire tout le bien qu’ils pensent du bailleur social, Logiparc nous refait sa pub avec des photos encadrées de locataires souriants. Avec Logiparc et la mairie PS de Poitiers, c’est plus belle la vie ! La NR relaie avec son ton habituel, empreint de bienveillante neutralité, pour informer sur ce « concours très rigolo ».

Voici la charmante photo des « lauréates » du concours (cheeeese) :

On en a une autre, photo de la NR, pour Logiparc : voici une photo parue il y a quelque temps, où l’on voit les habitant-e-s des Glières, pavillons acquis par Logiparc, où squattaient et squattent encore des familles migrantes sans le sou, en butte à une politique du logement catastrophique de la mairie et de la préfecture. Logiparc a décidé de les expulser sans vergogne, en assignant les familles au tribunal. Elles devront dégager d’ici quelques semaines…

Avec Logiparc, plus belle la vie… à condition d’avoir la bonne apparence qui convient ?

Pavillon Noir, 19 juin 2013

[Poitiers] Toujours solidaires avec les Adamianov

Fitness et step en soutien aux Adamianov

Encore une fois la mobilisation était au rendez-vous dimanche dernier en soutien à la famille Adamianov. Réfugiés en France depuis 2009, ces ressortissants biélorusses ont pu bénéficier de la gentillesse et de la générosité de leurs voisins. Après le vide-greniers de la semaine dernière, c’est un cours de fitness et step que le Comité de Bel-Air a organisé. L’ensemble des fonds récoltés leur était ensuite remis pour leur permettre de payer leur loyer.

«  Sans papiers, nous ne pouvons pas travailler  »

« Puisque nous n’avons pas de papier, il nous est impossible de travailler, explique Rima Adamianov, l’aide des autres familles du quartier nous est donc indispensable ». Déjà menacée d’expulsion en février dernier, la situation reste toujours difficile pour la famille, pourtant extrêmement bien intégrée. « Les enfants (Hamlet, 10 ans, et Varduhi, 7 ans) sont scolarisés à l’école Jean-Mermoz et parlent très bien français, tout comme leur mère », affirme Muriel Cintas, membre du comité de soutien à la famille. Après plusieurs refus de la préfecture, les Adamianov viennent une nouvelle fois de déposer une demande d’asile. « La préfecture refuse de régulariser leur situation au prétexte que la Biélorussie n’est pas un pays où il est dangereux de vivre, explique Muriel Cintas. Si la famille Adamianov y retourne, les parents seront emprisonnés car ce sont des opposants politiques, et les enfants envoyés en orphelinat. Ils n’ont donc aucun avenir en Biélorussie ». Créé en 2011, à la suite de l’expulsion de la famille du CADA (Centre d’accueil de demandeurs d’asile) où elle logeait, le Comité reste surtout centré sur le quartier de Bel-Air, et principalement sur l’école Jean-Mermoz, mais organise des actions partout à Poitiers. Avec une entrée à 5 € pour les adultes et à 2 € pour les enfants, les participants ont pu profiter d’un cours de fitness et d’un cours de step avec deux coaches professionnels, venus également soutenir la famille. Malgré cette forte mobilisation, la situation reste critique pour la famille. « Je ne sais vraiment pas ce qu’on pourrait faire sans leur aide, et surtout grâce à celle des professeurs et des parents des amis de nos enfants », nous confie Rima Adamianov. D’autres manifestations sont prévues dans les prochains mois.

Corr. NR Dorian Antuna Castillo, Nouvelle République, 19 juin 2013

[Turquie] Après les tentatives bidons de « conciliation », l’Etat tombe le masque

Florilège de quelques citations des assassins en costard cravate au pouvoir en Turquie, après un week-end de résistance, dans plusieurs villes de Turquie, aux forces armées de l’Etat :

Le vice-Premier ministre Bülent Arinç, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision A Haber, a martelé que la police « usera de tous les moyens qui lui sont conférés par la loi ». « Si cela ne suffit pas, même les forces armées turques peuvent être utilisées dans les villes sous l’autorité des gouverneurs ».

Que nous vaut ce discours décomplexé du recours tous azimuts à la violence armée, qui frappe déjà les manifestant-e-s depuis plusieurs jours ? C’est qu’une grève générale se profile. La Confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK) et la Confédération syndicale des salariés du secteur public (KESK) ont en effet décidé, comme le 5 juin dernier, de lancer un appel à la grève ce lundi.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées cet après-midi en deux cortèges pour rejoindre la place Taksim, étroitement bouclée par les bidasses et les flics, qui l’ont « nettoyée » (dixit le premier sinistre Erdogan), hier, de ses manifestant-e-s. Dont des gamins. Sous un déluge de canons à eau et de lacrymo, avec 600 arrestations hier à Istanbul et Ankara. Le collectif Solidarité Taksim, a parlé de « centaines » de blessés après le « nettoyage » du parc Gezi. Rappelons que selon le dernier bilan du syndicat des médecins turcs, sans doute très alourdi depuis les événements de ce week-end, 4 personnes sont mortes et 7.500 autres ont été blessées depuis le 31 mai.

Le discours du sinistre de l’Intérieur Muammer Güler est lui aussi très clair : « Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales comme un arrêt de travail et une grève », « cela ne sera pas autorisé ».

Erdogan a affirmé que seraient poursuivi-e-s tou-te-s les « responsables » de la contestation, y compris les médecins et pharmaciens qui ont soigné les manifestants blessés, ou les personnels des hôtels de luxe qui les ont accueillis. « Nous connaissons très bien ceux qui ont protégé ceux qui ont coopéré avec des terroristes », a ajouté cet étron puant d’Erdogan, pour qui tout ce qui s’oppose à sa brutalité de dictateur en herbe est « terroriste », y compris des personnes qui soulagent comme elles le peuvent la souffrance de mômes brûlés par les gaz de sa police immonde.

Soutien total aux manifestant-e-s et aux grévistes. Nous envoyons toutes nos pensées solidaires à nos camarades anti-autoritaires.

Pavillon Noir, 17 juin 2013

[DAL 86] Arnaud et Lydie : OFII, préfecture, Aide Sociale à l’Enfance, Croix Rouge : l’horreur !

Arnaud et Lydie : OFII, préfecture, Aide Sociale à l’Enfance, Croix Rouge : l’horreur !

Lydie 30 ans et Arnaud 15 ans, frère et sœur d’origine congolaise en demande d’asile ont enfin dormi à l’hôtel les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche. Soit 23 jours de galère infligée par les autorités, OFII en tête mais aussi par la préfecture, l’Aide Sociale à l’Enfance et la Croix Rouge et avec la complicité du CCAS et de la municipalité… Toutefois, le compte n’y est pas : n’ayant plus qu’une seule nuit, celle de ce soir, ils ne savent pas ce qu’ils deviendront demain et ils doivent encore se débrouiller pour trouver à manger.

Arrivés à Paris le 22 mai dernier, Lydie et Arnaud qui fuyaient la guerre du Congo et l’esclavage en Angola avec tout leurs lots d’horreurs, ont pris le train pour Angoulême. Arrivés dans cette ville un burkinabé avec qui ils avaient sympathisé à la gare leur a dit qu’il fallait aller voir la Croix Rouge pour être pris en charge. Ce qu’ils ont fait. La Croix Rouge d’Angoulême les a informés à son tour que les demandes d’asile s’effectuant sur Poitiers, il fallait qu’ils se rendent dans cette ville. La Croix Rouge d’Angoulême leur a payé un billet de train pour Poitiers et leur a conseillé de faire le 115 en arrivant.

Poitiers 22 mai 16h : Arnaud, qui parle français beaucoup mieux que sa sœur, appelle le 115 et on lui répond qu’il n’y a pas de place. Ils dorment donc dans la rue près de la gare.

Le lendemain, 23 mai, un noir africain rencontré leur dit d’aller à l’OFII, qui est, comme c’est bizarre, à 3 bons km de la gare et du centre ville, 86 avenue du 8 Mai 1945. Ce qu’il font à pied. Rappelons que du fait des sévices qu’elle a subit, Lydie a du mal à rester debout et à marcher… Arrivés à l’OFII, on leur dit qu’aujourd’hui ils ne reçoivent pas de demandeurs d’asile. Arnaud et Lydie disent qu’ils viennent de dormir dans la rue et on leur répond d’appeler le 115. Arnaud et Lydie disent que c’est ce qu’ils ont fait hier et qu’il n’y avait pas de place. On leur a répondu qu’il fallait encore et toujours appeler le 115. Arnaud et Lydie sont donc retournés à pied à la gare soit 3 nouveaux km. Là, quelqu’un les informe qu’il fallait aller à la préfecture. Mais Arnaud et Lydie ne sachant pas où elle se trouvait, et après avoir appelé le 115 et obtenu une réponse négative, ont couché une nouvelle nuit dans la rue près de la gare.

Bien qu’ayant appelé le 115, ils ont dormi quatre autres nuits dans la rue jusqu’à celle de lundi 27 – mardi 28, ce qui fait six longues nuits d’angoisse dans le froid et sous la pluie. Rappelons que nous avons eu un mois de mai très froid : 22 mai : Max 16° Min 8°; 23 mai : Max 13° Min 5°; 24 mai : Max 10° Min 4° ; 25 mai : Max 14° Min 6° ; 26 mai : Max 18° Min 3° ; 27 mai : Max 20° Min 5° ; 28 mai : Max 15° Min 8° ; 29 mai : Max 16° Min 8°, et qu’il a plu tous les jours du 24 au 30 mai avec de fortes précipitations les 24, 27, 28 et surtout 30 mai. De plus, pour couronner le tout, Arnaud et Lydie n’ont pas mangé ni se sont lavés pendant cinq jours ayant seulement un peu d’eau pour boire obtenue auprès de commerçants.

Lundi 27 mai : Arnaud et Lydie vont à pied à la Croix Rouge, qui est, comme c’est bizarre ! à 4 bons km du centre ville, 9 rue Lavoisier. La Croix Rouge leur a donné à manger, a envoyé une fiche de « recueil des informations préoccupante » à l’ASE, Arnaud étant mineur, et leur a donné l’adresse de la préfecture. Et comme le froid avait provoqué un torticolis à Arnaud, la Croix Rouge leur a conseillé de demander des couvertures au 115 s’ils avaient un refus et les a orientés vers le Relais Charbonnier pour qu’ils voient un médecin et qu’ils prennent une douche. Une personne de la Croix rouge les a amenés en voiture au Relais Charbonnier où ils se sont lavés pour la première fois depuis longtemps, ont vus un médecin et ont eu des médicaments. Ils ont aussi vu une assistante sociale. Arnaud et Lydie bien qu’ayant appelé le 115 ont dormi une nouvelle fois dans la rue le soir. Lorsqu’ils ont demandé des couvertures, le 115 leur a dit de venir les chercher au CHUS. Ils ont dormi dehors, sous la pénétrante pas loin du CHUS comme ça le lendemain matin, ils pliaient leurs couvertures, sonnaient au CHUS et les leur rendaient…

Mardi 28 mai : Arnaud et Lydie ont enfin trouvé la préfecture et s’y sont rendus le matin. On leur a donné un rendez-vous pour leur démarches le… 28 juin, soit un mois plus tard ! Arnaud et Lydie leur ont dit qu’ils étaient à la rue mais la personne de la préfecture leur a répondu qu’elle ne pouvaient rien pour eux et leur a donné les adresses du Toit du Monde et de la Croix Rouge.

L’après-midi, Arnaud et Lydie se sont rendus une nouvelle fois à l’OFII où ils ont obtenu un rendez-vous pour le… 19 juin, soit 22 jours plus tard ! Arnaud et Lydie ont encore parlé de leur situation difficile, qu’ils dormaient dans la rue et n’avaient rien à manger. mais l’OFII leur a simplement répondu qu’il fallait appeler le 115 tous les jours. Arnaud et Lydie ont demandé aussi des tickets de bus et l’OFII leur a répondu qu’ils n’en avaient pas. Ils sont donc repartis à pied soit 3 autres km… Ils ont fait la manche et demandé de l’eau aux commerçants du centre-ville. Puis ont appelé le 115 et là miracle, on leur a dit qu’il y avait de la place pour eux. Ils ont eu du pain à manger et des spaghettis et ont pu enfin dormir au chaud et au sec.

Le lendemain mercredi 29, le CHUS leur a donné des tickets pour manger au Relais Charbonnier et ils sont sortis. Lorsqu’ils ont appelé le 115, on leur a dit qu’il n’y avait pas de place pour eux et le 115 leur a donné des couvertures et ils ont dormi pour la septième nuit sous la pénétrante.

Jeudi 30 mai matin : Arnaud et Lydie se rendent au Toit Du Monde qui, après avoir pris des renseignements auprès de la Croix Rouge, fait un nouveau signalement à l’ASE. En effet, puisque Arnaud est mineur et que sa sœur n’est pas son représentant légal, le CHUS dit ne pas pouvoir l’héberger. Et d’un autre côté l’Aide Sociale à l’Enfance refuse car ce n’est pas un mineur isolé et ils ne veulent pas héberger sa sœur. Devant l’impasse et après avoir un nouvelle fois téléphoné au 115 et essuyé un refus, pour ne pas qu’Arnaud et Lydie dorment dans la rue une nouvelle fois, le Toit Du Monde a contacté le DAL86 pour trouver une solution au squat l’Etape. Arnaud et Lydie ont toutefois appelé le 115 et comme ils avaient encore un refus, lorsqu’ils ont demandé des couvertures, on leur a dit qu’ils n’en auraient pas et qu’il fallait qu’ils voient avec l’ASE.

L’après midi 16h15 : arrivée d’Arnaud et Lydie au squat l’Etape. Le ménage est fait dans une pièce au rez-de-chaussée, on trouve des matelas et des couvertures, et comme ils n’avaient pas mangé depuis le bout de pain et les spaghettis de la veille, les habitants du lieu qui n’ont déjà pas assez pour eux-mêmes, les roms les premiers, leur font à manger et leur offrent le café. A partir de ce moment, ils seront systématiquement pris en charge par la communauté jusqu’à ce que certains leur montrent comment se débrouiller pour trouver de la nourriture aux Secours catholique et populaire, avec la maraude, dans les poubelles… Le Dal86 fera un communiqué dans la soirée pour dénoncer cette situation kafkaïenne inadmissible Squat l’Étape : Tous au tribunal d’instance le 31 mai à 10h45 pour soutenir les assignés « De qui se moque-t-on ? Écrivait-on. Il faut que la Croix Rouge et l’Aide Sociale à l’Enfance arrêtent de balader les gens ainsi et de les exposer à de graves dangers. Surtout que l’OFII leur a donné un rendez-vous pour examiner leur situation le… 19 juin et la préfecture le… 28 juin. Vingt-huit long jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à l’OFII et trente sept longs jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à la préfecture, et ce pour un mineur de 15 ans, c’est carrément criminel ! »

Lundi 3 juin : Sur conseil du Dal86, Arnaud et Lydie envoient à la préfète de région par lettre recommandée une demande d’accès à la veille sociale en vue d’un hébergement d’urgence et le Dal8-86 une demande de prise en charge par le dispositif de veille sociale. La Nouvelle République parlera de ce scandale dans son édition du jour : POITIERS Squat de l’Étape : délibéré le 28 juin NR 03-06-13 « Cette adresse [le squat l’Etape] est devenue une sorte de 115 bis, le point de chute des refoulés de l’hébergement d’urgence, ceux qui ne trouvent pas de proposition d’hébergement lorsqu’ils contactent le 115. Ainsi, la semaine dernière, c’est le cas d’une Congolaise et de son frère mineur qui a ému et choqué plusieurs associations. « Ils dormaient sous les ponts de la Pénétrante, raconte la Cimade. Le 115 disait ne pas pouvoir prendre une majeure et un mineur, le service de l’aide sociale à l’enfance disait qu’ils ne prennent que les mineurs isolés et comme il a une sœur majeure, il n’est pas isolé ! On a fini par leur donner l’adresse du squat. » On en parlera même au Conseil municipal du soir quand Maryse Desbourdes interpellera la maire de Poitiers concernant l’assignation au Tribunal administratif qu’il a faite aux habitants du squat : « Je suis intervenue contre les expulsions des squats, CLAEYS ne s’est pas énervé, il a fait sa réponse habituelle, on ne peut pas laisser des gens dans des locaux insalubres et je n’accepte pas que des associations instrumentalisent des gens en précarité, ensuite JF MACAIRE et BERTHIER ont repris la même argumentation. J’ai repris la parole pour leur demander ce qu’ils allaient faire pour ces familles, pour que le 115 réponde positivement aux demandes d’urgences, je n’ai pas eu de réponse. Ils parlent des actions du DAL sans jamais le nommer et se retranche derrière la sécurité pour laisser pourrir la situation. LAMENTABLE ! C FRAYSSE a pris la parole mais s’est fait “vertement ” rabrouée. Le message : ne soutenez pas des associations qui manipulent, elle n’a pas insisté. » SITE DU NPA86Voir l’article de fond de Centre presse du 7 juin : Les familles de Roms sont-elles instrumentalisées? Centre Presse 07-06-13

Mardi 4 juin : Sur conseil du Dal86, Arnaud et Lydie, prennent un avocat en vue de faire un référé liberté. L’avocate sera en contact étroit avec le Toit Du Monde. Personne ne voulant qu’Arnaud et Lydie soient séparés, Arnaud risquant d’être placé et Lydie d’être prise en charge au CHUS, leur équilibre psychologique risquant d’être très affecté.

Vendredi 7 juin : article de Centre presse : Les familles de Roms sont-elles instrumentalisées? Centre Presse 07-06-13 « Alain Claeys s’adressant à Maryse Desbourdes: « Arrêtez d’emmener les gens dans des lieux dangereux! ». Cette dernière rappelle pourtant l’histoire de cette Congolaise et de son frère mineur: « Ils dormaient sous la pénétrante la semaine dernière. Faute de place dans un hébergement d’urgence, les associations ont donné l’adresse du squat ». Pour l’élue du NPA, un toit c’est mieux qu’un pont. « Et vous Monsieur le maire, vous dormiriez sous un pont? » »

Mercredi 12 juin : Le Toit Du Monde appelle une Assistante Sociale de la Maison De la Solidarité et conseille à Arnaud et Lydie d’aller la voir. Entretien constructif, l’AS en réfère à son chef et à l’ASE. On sent que ça va bouger…

Jeudi 13 juin : quand ils ont appelé le 115 à 16h18, on a dit à Arnaud et Lydie qu’il fallait qu’ils aillent de suite à l’OFII. Ils y sont allés à pied et y sont arrivés vers 17h30. On leur a dit de repasser le lendemain. Lorsqu’Arnaud et Lydie ont dit qu’ils étaient venus à pied (soit 6 km aller-retour!) et que le lendemain ce serait pareil (soit 6 autres km aller-retour!) l’OFII a appelé Vitalis qui n’a pas voulu leur donner de tickets…

Vendredi 14 juin : Arnaud et Lydie sont repartis à l’OFII à pied le matin. Ils sont arrivés à 11h devant l’OFII et ont attendu 14h30, l’heure de leur rendez-vous, pour entrer. Ils sont reçu et alors qu’il étaient en train d’expliquer leur situation, le Toit Du Monde les appelle sur leur portable et leur demande s’ils ont des nouvelles de leur avocate. Et là, la personne qui les reçoit devient inquisitrice et semble même se fâcher. Mais qui vous a donné ce téléphone ? Le Dal, répond Arnaud. C’est quoi cette histoire d’avocat ? Pourquoi vous êtes allés si vite ? Elle a ensuite demandé de lui passer le téléphone pour parler au Toit du Monde. Après, l’interrogatoire inquisiteur a continué. Où est-ce que vous couchez ? Au squat l’Etape, répond Arnaud. Mais c’est dangereux leur dit-elle. Ce qu’elle répétera à l’Assistante sociale qui a appelé : ce n’est pas prudent de dormir dans le squat, lui a-t-elle dit. Ce à quoi l’assistante sociale a répondu que c’était mieux que de dormir dans la rue. Après, ils se sont bougés. Ils ont appelé les services, ont obtenu un rendez-vous à la préfecture pour le 20 juin, ont trouvé l’hôtel jusqu’à dimanche Et leur ont donné un nouveau rendez-vous lundi 17 juin à 9h30. Ils ont aussi donné 4 tickets de bus, 2 pour revenir au centre-ville et 2 pour y aller lundi…

Alors qu’il y avait un mineur en grand danger, du 22 mai au 14 juin il s’est écoulé 23 jours durant lesquels rien ou presque n’a été fait. Pire, la prise en charge, limitée et partielle rappelons-le puisqu’ils sont à l’hôtel seulement trois nuits et n’ont pas à manger, est intervenue 15 jours après que la Croix Rouge, le Toit du Monde et le Dal aient tiré les sonnettes d’alarme. Dans un précédent communiqué nous faisions l’hypothèse que les mauvais traitements infligés aux migrants : l’expulsion des squats, l’indignité et les carences du CHUS, l’impuissance du SIAO, le défaussement du social sur le caritatif, – nous pourrions rajouter maintenant les rendez-vous lointains, le dépaysement des administrations et associations d’aide et le fait de se renvoyer la balle entre institutions – mais aussi la violation des droits élémentaires des personnes, les discriminations, les procédures administratives ubuesques et les « dysfonctionnements » des services de la préfecture, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant, au mieux, de ne pas faire un appel d’air, au pire de passer la patate chaude.

L’histoire d’Arnaud et Lydie est emblématique. L’inhumanité de cette entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables, même si elle est connue des associations de soutien, n’est apparu jamais aussi clairement à la vue de tous que dans leur dossier.

Vu le traitement lamentable de ce dossier, nous exigeons que Lydie et Arnaud soient pris en charge TOTALEMENT et de manière CONTINUE. Nous exigeons qu’ils ne soient pas séparés, il faut arrêter les dégâts !

Nous exigeons que les autorités (et leurs sbires) arrêtent IMMEDIATEMENT leur entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Halte aux traitements dégradants et inhumains. Respect des lois et de la dignité des personnes !

Annulation des procédures d’expulsions des squats – Un logement pour tous !

Annulation des procédures d’expulsions – Régularisation de tous les sans papiers.

Nous ne lâcherons rien !

Vu sur Dal 86, 16 juin 2013