Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

[Poitiers] Les bidasses sont de retour !

Les marsouins de retour après quatre mois au Mali

revenez-a8d7dLes 130 soldats du RICM engagés au Mali sont rentrés hier à Poitiers. Ils ont pu retrouver leur famille après une mission éprouvante.

L’attente a été longue pour les familles des 130 soldats du RICM déployés en mission au Mali depuis le mois de janvier. Quatre mois de projection au cœur du conflit où leur engagement a été total. Projetés dans le nord du pays, ils ont vécu de violents combats dans le cadre de l’opération Serval. Hier après-midi, les retrouvailles ont donc été particulièrement émouvantes…

«  On y pense tous les jours  »

Arrivé avant ses hommes, le capitaine Jean-David raconte : « Ce fut une mission intense. Certains hommes ont été blessés mais tout le monde est rentré, c’est le plus important. Nous avons rencontré des conditions climatiques rudes, avec des températures entre 40 et 50 °C. Le terrain désertique a aussi été difficile. Les conditions les plus dures que j’ai connues ». Quelques explications avant de prendre dans ses bras ses deux jeunes enfants.
A 14 h 45, les cars transportant les soldats de retour se sont garés à un peu en retrait. Les hommes ont défilé sur la place d’armes, leur chef de corps, le colonel Loïc Mizon, a salué « leur courage et leur abnégation » puis ce fut la délivrance vers les familles et notamment leur « moitié ». Si Émilie, également engagée au sein du RICM, a trouvé que « le temps est passé assez rapidement même si la mission s’est déroulée dans un contexte particulier, on est toujours très occupé », pour Sofia « Ce fut très long. Tous les jours on y pense. Surtout que je n’ai pas pu joindre mon futur époux (Fredy) au moment des combats. Je ne pouvais que suivre les informations ».
Au bras de son compagnon, Amandine ne cache pas sa joie : « C’est magique. C’est même difficile d’exprimer ce que l’on ressent ». Les 130 marsouins vont maintenant profiter de trois semaines de permission.

Samy Magnant, La Nouvelle République
18/5/2013

Trois pesticides tueurs d’abeilles interdits… parmi d’autres !

La semaine dernière, Bruxelles a interdit trois funestes pesticides néonicotinoïdes , responsables entre autres méfaits du déclin effrayant des abeilles : le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame.

Victoire ? En réalité, cette interdiction ne vaut que pour quatre types de cultures (colza, coton, maïs et tournesol). De plus, elle n’est valable qu’à partir de décembre prochain, et pour deux ans seulement. Ce qui ne résout d’ailleurs en rien la question des résidus… qui attaquent les insectes pollinisateurs durant de longues annés, même après l’interdiction des produits.

De plus, il ne s’agit que de trois substances parmi un grand nombre d’autres pesticides, qui continueront donc à faire leurs ravages sur les humains et l’environnement : en l’occurrence, les abeilles ne sont pas menacées que par ces troix substances toxiques, mais aussi par le chlorpyriphos-éthyl, la cyperméthrine et la deltaméthrine, le fipronil (à l’échelle européenne)…

Disons enfin et surtout que l’interdiction même de tous ces insecticides (on peut toujours rêver) ne suffirait sans doute pas à favoriser le retour des pollinisateurs. Nos chers insectes (les abeilles ne sont pas les seuls pollinisateurs) sont en effet affaiblis par de nombreux autres facteurs, liés aux structures mêmes de la production agro-industrielle. Il faudrait aussi revenir à une véritable biodiversité des biotopes et à des écosystèmes favorables, tels que polycultures, jardins, haies, jachères florales…

Mais c’est compter sans les impératifs du capitalisme, qui hormis le lobbying des monopoles agrochimiques qu’il suscite, imposera toujours un minimim de main-d’oeuvre agricole pour le maximum de profit, sur des monocultures tueuses de biodiversité, avec des sols complètement asphyxiés du point de vue microbiologique.

Nombre d’apiculteurs-trices amateurs dénoncent d’ailleurs, à travers cette décision récente de Bruxelles, une intention sous-jacente de favoriser les grosses fermes apicoles, en laissant crever la masse des abeilles sauvages.

Pour sauver les pollinisateurs, indispensables à 35% de la production de nourriture mondiale pour les êtres humains, cette mesurette ne suffira donc évidemment pas. Les luttes et les pratiques alternatives doivent aller au-delà du seul cadre de l’obtention de rustines juridiques qui, lorsqu’elles sont concédées par le système capitaliste, ne sont de toute évidence destinées qu’à valider la perpétuation de son ravage structurel des terres et des humains.

Juanito, Pavillon Noir, 7 mai 2013

[Poitiers] Non à la bidasse parade

Régulièrement, le pouvoir tombe le masque et exhibe ce qui le fonde, au coeur de l’espace vécu qu’il colonise : la coercition armée.  En l’occurrence, va aujourd’hui s’exhiber au coeur même de Poitiers (place d’armes pour une « prise d’armes », ça ne s’invente pas) une troupe de combat de choc, qui se désigne encore comme « coloniale » et a pour slogan « semper et ubique », à savoir « toujours et partout ». Cette troupe a participé à la guerre au Mali.

Les discours lénifiants et grotesques des médias sur le rôle prétendument humanitaire et pacifiste de l’armée française ne peuvent réprimer le frisson et le dégoût qui nous saisissent à la vue de tous ces engins de mort, et de ces êtres humains engoncés dans l’uniforme – payés pour obéir à des ordres mettant en jeu la vie et la mort des populations et d’eux-mêmes, c’est-à-dire renoncer à leur liberté et à leur humanité.

L’institution militaire est le fondement de l’organisation autoritaire et violente de la société. Militaires de tout poil, hors de nos villes hors de nos vies !

Pavillon Noir, 4 mai 2013

NB : pour information, voici ce qu’on peut lire sur wikipedia, à propos de la dernière guerre au Mali :

Accusations contre l’armée française

Selon le journal britannique The Independent, 12 civils maliens, dont trois enfants, ont été tués par des bombardements français lors de la bataille de Konna. Selon Amnesty International au moins 5 civils dont 3 enfants ont été tués dans les bombardements du 11 janvier à Konna. En mars 2013, lors de la bataille de l’Adrar de Tigharghâr‎, Ansar Dine accuse les armées françaises et maliennes d’avoir utilisé des bombes d’uranium appauvri et d’avoir empoisonné les puits dans des zones proches de l’Adrar des Ifoghas.

20 janvier. Un soldat français porte un masque du jeu vidéo «Call of Duty» à Niono au Mali. (Photo Issouf Sanogo. AFP)
20 janvier. Un soldat français porte un masque du jeu vidéo «Call of Duty» à Niono au Mali. (Photo Issouf Sanogo. AFP)

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Des anniversaires célébrés aujourd’hui

Comme nous l’annoncions dans notre édition du jeudi 2 mai, la 9e brigade d’infanterie de Marine célèbre ses anniversaires, ce samedi, au cœur de Poitiers. À l’honneur, les 70 ans de la 9e division d’infanterie coloniale et les 50 ans de sa recréation en 9e brigade. De 9 h à 18 h, les militaires poitevins vont exposer leur savoir-faire et leur matériel. Au programme, des animations musicales et militaires, la fanfare et la présentation des cinq régiments de la 9e BIMa suivis d’une prise d’armes nocturnes à 20 h 30, place de l’Hôtel de ville.

extrait d’un article de la Nouvelle République, 4 mai 2013

[86] Le CICE, nouveau cadeau de l’Etat PS aux capitalistes

NdPN : mesure du PS passée discrètement : le « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi », c’est encore de l’argent public directement balourdé par l’Etat PS au Capital !

Illustration dans la Vienne.

L'Etat PS, c'est toujours plus d'austérité pour les pauvres, et de cadeaux pour leurs exploiteurs.
L’Etat PS, c’est toujours plus d’austérité pour les pauvres, et de cadeaux pour leurs exploiteurs.

PME, besoin d’argent ? C’est maintenant !

[…]C’était l’objet d’une réunion d’information, organisée à l’initiative de la sous-préfet de Châtellerault, Véronique Shaaf-Lenoir, en début de semaine à Lencloître, devant de nombreux patrons de PME. Réunion qui s’est tenue dans des conditions similaires à Montmorillon ce mardi.
Parmi les 35 mesures du pacte, figure le (fameux) crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Alors, besoin d’argent ? C’est maintenant ![…]

Mesure phare du plan, le CICE, « ce n’est pas un dispositif gadget », comme le souligne Robert Monniaux, directeur régional des Finances publiques. Pour être clair, il s’agit d’un allégement direct des charges fiscales, un crédit versé à l’entreprise. Du sonnant et trébuchant.[…]

Le CICE concerne tous les secteurs et toutes les entreprises dès lors qu’elles versent des salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Le crédit se chiffre à 4 % des rémunérations payées en 2013 et à 6 % à partir de 2014. Il est censé contribuer à financer pêle-mêle l’innovation, la formation, le recrutement, la prospection de nouveaux marchés, les besoins en fonds de roulement… En sachant que, selon Robert Monniaux, « l’utilisation du crédit d’impôt ne sera pas contrôlée par l’administration fiscale », c’est cadeau.[…]

Selon Oséo, 82 demandes ont été satisfaites jusqu’à présent en Poitou-Charentes pour un montant de 2,7 M€. Pour la Vienne, de même source, 26 demandes ont été enregistrées pour 860.000 € attribués. « 4 à 5 demandes arrivent par jour », indique la banque publique. La moyenne des versements constatés est de 1.000 € par salarié.[…]

La Société Thermale de La Roche-Posay (*) a été officiellement la première entreprise de la Vienne à bénéficier du crédit d’impôt. En l’occurrence, 75.000 € en préfinancement, versés « en moins de trois semaines », comme en témoigne Frédéric Boudier, son P-DG.[…] Le patron des thermes de La Roche-Posay ne verse pas pour autant dans l’angélisme… « Malgré tout, il y a une contrepartie, c’est l’augmentation future de la TVA. Moi, j’ai des tarifs encadrés dans mon activité donc je perdrai directement de la marge. Il n’empêche qu’il faut en profiter sans dogmatisme, c’est une vraie aide directe et c’est du cash ! Ne pas prendre cet argent serait une erreur ».

Crédit d’impôt : tout compte fait

[…] le cabinet d’expertise comptable Duo Solutions s’est pour sa part livré à quelques calculs. Il a évalué le montant de crédit d’impôt pour 906 entreprises de la région qui sont ses clientes et emploient 3.846 équivalents temps pleins.[…]

« Cela représente une moyenne générale de 912 euros par salarié en équivalent temps plein et de 3.872 euros par entreprise », conclut le cabinet comptable : « Bien entendu, les chiffres sont plus dispersés que cela puisque le plus faible crédit d’impôt emploi compétitivité serait de 7,15 euros et le plus élevé de 63.314 euros ! Globalement le CICE représente, pour les salaires concernés, une baisse des charges sociales patronales de 10,12 % et une diminution du coût global des salaires et charges sociales (coût du travail) de 2,72 % »

Nouvelle République, 2 mai 2013

[Poitiers] La piteuse baudruche de la « démocratie participative »

Nouvelle illustration à Poitiers du badigeonnage « participatif » de la tyrannie des institutions, à propos des décisions concernant les habitant-e-s. Les subventions des conseils de quartier, déjà minables, ont été divisées par deux. Et sur 40 projets, seuls 5 ont été retenus par les élu-e-s. Bornes toutounets, rénovation des poubelles… ce qui est concédé est à l’image du mépris éhonté des « représentant-e-s du peuple » à l’égard des habitant-e-s.

baudruche

Le nombre de participant-e-s au conseil de quartier montre bien d’ailleurs, s’il en était besoin, que personne ne croit à cette farce de la démocratie participative. Pour décider vraiment de nos vies, il faudrait avoir réellement les moyens de décider ensemble de l’usage des espaces et des moyens de production, d’échange et de distribution – et ce type d’organisation sociale s’appelle l’anarchie.

Cela ne viendra évidemment pas du système de la « démocratie représentative » : ni les patrons ni les « élus » ne sont prêts à concéder gracieusement les prérogatives qu’ils ont accumulées par des siècles d’exactions vis-à-vis des populations qu’ils dominent.

Cela ne pourra venir que de nos luttes !

NB : voir aussi notre précédent article sur ce sujet.

Pavillon Noir, 2 mai 2013