Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

[Poitiers] Le spectacle de l’insécurité

Pour de nombreuses personnes (étrangers, jeunes, militants, personnes faisant de la récup, ou tout simplement se retrouvant ensemble, etc…), un véritable sentiment d’insécurité « se ressent » avec les patrouilles de flics : contrôles d’identité se multipliant (y compris sur des personnes déjà connues), chasse aux étranger-e-s sans-papiers, pressions grandissantes sur le militantisme…

On pourrait naïvement attendre du soutien de la part de journalistes pour la libre expression, alors même que la diffusion d’un journal militant (L’Epine noire) a été réprimée il y a peu par des flics venus avec six bagnoles (garde à vue, exemplaires confisqués), que celle du Monde Libertaire a été contrôlée par des flics arrivés dans une fourgonnette, que les tractages des libertaires ou d’antirep 86 sont eux aussi quasi-systématiquement surveillés, filmés voire contrôlés par la police, que le campement pacifique des indignés a été évacué à plusieurs reprises avec confiscation de nourriture, de tentes… Il y aurait bien des occasions pour la presse de relater des atteintes graves à la liberté d’expression.

Mais c’est compter sans cette presse aux ordres d’une « république nouvelle », soutenant systématiquement cette ambiance répressive qui s’est installée à Poitiers et ailleurs, n’hésitant pas à relayer carrément des mensonges (comme affirmer à deux reprises qu’un militant « anarchiste » a été condamné à « un mois avec sursis », alors qu’il ne s’agissait que du réquisitoire du procureur et que le militant a été relaxé pour ces faits). Voire à soutenir activement la préfecture (par exemple sur le fichage biométrique des étrangers, traduit en « meilleur accueil« ).

Aujourd’hui encore, on appréciera à juste mesure le « ressenti » de ce gratte-papier, tout empreint d’impartialité journalistique face à tous ces faits préoccupants pour les libertés publiques : 

La délinquance ne fait plus de chiffres

[…]

L’expérience des patrouilleurs de la police nationale a été concluante à Poitiers. Le dispositif a d’ailleurs été étendu à l’ensemble du territoire national. « L’idée est d’augmenter la visibilité des policiers dans la rue, à pied ou à VTT, et dans les bus », explique le commissaire divisionnaire Jean-François Papineau. « Là où la population a besoin de les voir. » L’insécurité ne se mesure pas qu’en chiffres. Elle se ressent aussi.

Leur presse, Nouvelle République, Baptiste Bize, 21 janvier 2012

[Poitiers-Françafrique] 105 bidasses poitevins envoyés en soutien à Tchad-Françafrique

Cent-cinq bidasses poitevins (des « marsouins ») partiront donc à la fin du mois au Tchad, l’un des bastions du pré-carré françafricain. La Nouvelle République nous présente des militaires qui, à côté de simples missions de formation et d’entraînement, vont « découvrir le pays » et aller « à la rencontre des populations », sauvant des ressortissants français et étrangers… comme c’est gentil.

Rappelons que le Tchad est un pays pauvre où une partie de la population crève la dalle et où le pétrole est allègrement pillé par les multinationales. Qu’il est gouverné par le dictateur Idriss déby, connu pour ses pratiques répressives à l’encontre des opposants. Ce personnage peu recommandable est pourtant soutenu mordicus par l’Etat français, à plusieurs niveaux.

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Tout d’abord à un niveau politique et diplomatique (le régime mérite un soutien « sans faille » selon Hervé Morin), notamment lors de plusieurs « élections » fortement contestées sur le plan international, mais dont la France a toujours déclaré la belle régularité. On comprend : la France soutient les campagnes du dictateur (élections législatives, ou présidentielle).

Ce régime répressif est aussi soutenu militairement, par des accords officiels… et secrets. Aussi bien par des livraisons d’armes, autrement plus importantes que « l’aide alimentaire » (dérisoire), que par un dispositif militaire Epervier toujours présent. La participation militaire de la France  a eu lieu à plusieurs reprises, pour réprimer brutalement les rébellions contre le pouvoir. Cerise sur le gâteau, l’armée tchadienne emploierait des enfants soldats… « sans faille » on vous dit.

Autant d’éléments accablants, caricaturaux de la « France-à-fric » que l’on ne trouvera évidemment pas dans cet article de la Nouvelle République. Merci les bidasses, merci les journalistes… la brutale rapacité des Etats complices peut continuer d’opprimer et de piller les populations, en toute sérénité, en toute bonne conscience.

Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste, 19 janvier 2012

Notre triple A : anticapitalisme, autogestion, anarchie

L’agence de notation « Norme et pauvres » a donc dégradé la note de la France – qui en a perdu son fameux « Triple A » – ainsi que celle d’autres pays d’Europe.

Nul doute que dans les mois à venir, la pression étatique et capitaliste va s’accentuer, plus âprement encore, contre les populations. Au prétexte de cette prétendue « dette« , qui n’est que le reflet de leur pouvoir, et de notre esclavage.

Sous les coups de boutoir du profit à tout crin, le vernis des institutions « sociales » dont avaient dû autrefois se parer les Etats pour briser nos solidarités et récupérer nos luttes, tombe chaque jour un peu plus en morceaux – mettant à nue leur véritable nature régalienne : celle d’une institution fondée sur la guerre et le contrôle des populations, sur le pillage social et environnemental, sur l’aliénation politique et idéologique.

Mais revoilà la vieille lune électoraliste. Elire les administrateurs d’un système par essence totalitaire, fondé sur le profit, la concurrence et la hiérarchie ? Comme si l’on pouvait « humaniser » la rapine capitaliste, comme si l’on pouvait « démocratiser » la servitude généralisée ! Ce vieil attrape-nigaud historiquement élaboré par la bourgeoisie pour nous enfumer, et qui conduit une fois de plus les électeurs et électrices d’hier (et peut-être de demain) à embrasser le discours nauséabond de la droite, ou les promesses ridicules de la gauche. Cette urne funéraire de nos rêves qui, en des temps de crise du capitalisme pas si reculés, a conduit aux drames les plus atroces en détournant l’humanité des luttes, laissant libre cours à tous les fascismes.

Ce n’est qu’en nous mobilisant, en autonomie de toute prétendue représentation, en fédérant librement nos luttes et nos alternatives, que nous pourrons riposter aux attaques conjointes de l’Etat et du capital, que nous pourrons inventer et construire ensemble un monde libre et solidaire, qui soit enfin le nôtre, à nous tous et à nous toutes !

Organisons-nous dès maintenant.

Notre triple A, c’est anticapitalisme, autogestion, anarchie !

Groupe Pavillon Noir, 13 janvier 2012

pavillon-noir [arobaz] federation-anarchiste [point] org

[Haïti] L’argent de la reconstruction… est parti dans les poches des Etats, des ONG et des entreprises

Mais où diable est passé l’argent de la reconstruction ?

Deux ans après le séisme de janvier 2010, le pays est loin de s’être remis debout. Peut-être est-ce parce qu’il a à peine vu la couleur des dons promis ? L’enquête du site américain CounterPunch détaille dans quelles poches sont tombées les sommes versées par Washington

n Haïti, on dirait que le tremblement de terre a eu lieu il y a deux mois, et non il y a deux ans. Plus de 500 000 personnes n’ont toujours pas de logement et vivent dans des camps informels ; le sol est encore jonché de tous les débris des bâtiments en ruine, et le choléra a été introduit dans le pays et s’est transformé en une épidémie meurtrière qui a déjà tué des milliers de personnes et continue d’en toucher des milliers d’autres.

La vérité, c’est que pratiquement aucun don du public n’a directement été envoyé en Haïti. Les Haïtiens n’ont à peu près aucun contrôle sur cet argent, mais si l’on en croit l’Histoire, il est probable qu’on leur reprochera ces échecs – un petit jeu appelé : « Accusons la victime ».

Comme beaucoup d’autres personnes dans le monde, les Haïtiens se demandent où est passé l’argent. Voilà sept endroits où les dons sont ou ne sont pas allés.

La suite de l’article ici

Courier international, 12 janvier 2012

Voir aussi l’article de John Rackham (groupe Pavillon Noir, FA 86), « Haïti ou la répression permanente »

[Poitiers] B.A.C à poubelle ! – Appel à soutien au procès d’une récup

Les 2 inculpé-e dans l’affaire de la récup’ au spar de Saint-Benoît à la fin du mois dernier ont produit un petit texte en vue de leur procès qui aura lieu le 23 janvier prochain.

Rappelons que l’affaire avait été relatée de façon lamentable par le torchon local qui, en plus de répéter la version volaillère, en profitait pour réitérer des salades sur l’un des inculpé-e : la personne en question n’ayant été condamnée ni à un mois de sursis ni à des TIG dans l’affaire citée par le journal…

Face à la répression policière, judiciaire et merdiatique, soyons nombreux-ses le jour du procès !

 

B.A.C à poubelle !

Il est environ 23h le 28 décembre, nous nous trouvons sur le parking du nouveau Spar de Saint-Benoît. Ces poubelles ne nous ont jamais trahi sur l’abondance de nourriture, encore tout à fait consommable, qu’elles contiennent. Triste constat du consumérisme ambiant, mais grande réjouissance face à la semaine de survie qu’elles nous offrent.

Un seul détail nous échappe : ces poubelles sont privées. Alors, au même titre que de se servir dans les rayons sans payer, se servir dans les poubelles, c’est du vol. On ne voulait pas y croire, mais les flics, eux, ont bien profité de l’occasion. Une voiture de la BAC (Brigade Anti Criminalité) nous intercepte donc sur le parking nous ayant vu, de loin, garés près du local à poubelle. « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de notre travail ». Nous n’avons pas nos papiers sur nous, mais ce n’est plus qu’un détail. Ils nous connaissent bien ce qui suffit largement pour nous emmener au poste après recherche d’éventuelles traces d’effraction de notre soi-disant introduction dans le local. La voiture est emmenée au commissariat, le chien à la SPA et nous deux en cellule.

Pas d’effraction. Mais ils ne nous lâcheront pas comme ça. C’est un beau délit qu’ils ont intercepté ce soir-là : vol en réunion avec ruse ! Les flics ne manquent pas de nous le mentionner : « votre physique le permet…». On se serait donc faufilés, mais quelle ruse !

Après une quinzaine d’heures de garde à vue, nous sommes présentés au tribunal. Comparution immédiate, nous la refusons. Le procureur, M. CASASSUS-BUILHE, demande notre placement en détention provisoire. Est-ce encore une ruse pour nous empêcher de réitérer cet abominable délit ? Après 20 minutes de délibéré, le juge nous laisse libre avec une convocation au tribunal le 23 janvier 2012 à 14h. Un peu plus et une poubelle nous emmenait à Vivonne !

La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…

Si comme nous vous trouvez cette répression totalement injustifiée, venez nous soutenir le 23 janvier 2012 à 14h au palais de justice à Poitiers.