Archives de catégorie : Propagande marchande

[Routine du désastre] La France compte plus d’1,3 million de mètres cubes de déchets nucléaires

Un employé de l’Andra sur le chantier de forage d’un site expérimental de stockage de déchets nucléaires, à 500 mètres de profondeur près de Bure, le 11 juin 2012. (Photo Vincent Kessler. Reuters)

Ce volume pourrait doubler d’ici 2030, selon l’agence publique chargée de les gérer.

Plus de 1,3 million de mètres cubes de déchets nucléaires en tous genres étaient recensés en France fin 2010, un volume appelé à doubler d’ici 2030, selon l’inventaire publié mercredi par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Ces déchets radioactifs proviennent principalement des centrales nucléaires (59%) mais aussi de laboratoires de recherche (26%), des activités militaires (11%), de l’industrie non nucléaire (3%) et du secteur médical (1%), selon le dernier inventaire de l’Andra.

De 1,32 million de mètres cubes fin 2010, ce volume devrait atteindre 2,7 millions de mètres cubes en 2030, selon les nouvelles prévisions.

«En France, la production de déchets radioactifs représente l’équivalent de 2 kg par an et par habitant», souligne l’Andra dans son rapport.

Disponible sur le site de l’Andra, cet inventaire est «un outil de gestion» et un moyen «d’anticiper les besoins de stockage» pour l’avenir mais aussi une source d’informations précises pour le citoyen, a souligné devant la presse son président, François-Michel Gonnot.

Des déchets d’origine et de nature extrêmement diverses, qui ne présentent pas tous les mêmes risques, insiste l’organisme public, chargé de concevoir des solutions pour les stocker en toute sécurité.

Les plus dangereux sont les déchets dits «de haute activité», issus pour l’essentiel du traitement des combustibles usés dans les réacteurs nucléaires de l’Hexagone.

Fin 2010, ces déchets HA représentaient 2 700 m3, soit seulement 0,2% du total déjà produit. Mais ils contiennent à eux seuls 96% de la radioactivité totale des déchets nucléaires, à raison de plusieurs milliards de becquerels par gramme.

Durée de vie très variable

Ils peuvent être à vie courte ou très longue, comme le neptunium 237 dont la période radioactive (temps nécessaire pour que la radioactivité diminue de moitié) dépasse deux millions d’années.

Leur volume devrait doubler d’ici 2030, 5 300 m3.

Viennent ensuite les déchets de «moyenne activité à vie longue» (MA-VL), dont la période radioactive dépasse 31 ans. Ces déchets (40 000 m3 fin 2010, 3% du total), sont surtout issus des gaines entourant les combustibles nucléaires.

Les déchets HA et MA-VL ont vocation à être enfouis à grande profondeur dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à l’étude par l’Andra, qui devrait ouvrir en 2025 à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne. En attendant, ils sont entreposés sur les sites où les colis de déchets sont produits, à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard).

La majeure partie des stocks français est constituée de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (63% du volume total pour 0,02% de la radioactivité). Ils sont liés à la vie des installations nucléaires ou produits par les laboratoires de recherche ou médicaux.

Après avoir été stockés dans la Manche, un centre ouvert en 1969 et désormais fermé, ils sont pris en charge dans l’Aube depuis 1992.

Issus du démantèlement des premières centrales au graphite ou de l’ancienne industrie du radium, les déchets de faible activité à vie longue constituent 7% du volume total et environ 0,01% de la radioactivité. Ils sont le plus souvent entreposés sur les sites qui les ont produits, faute de solution définitive.

Ils incluent également des milliers d’objets radioactifs anciens (fontaines au radium, paratonnerre au radium, vieux détecteurs d’incendie, etc.).

Le reste est constitué de ferrailles, béton et gravats produits par l’industrie ou le démantèlement des installations nucléaires, soit 360 000 m3 de déchets dits «à très faible activité» (TFA). Le volume de TFA, stockés en surface dans l’Aube depuis 2003, devrait atteindre 1,3 million de m3 en 2030.

Plus anecdotique, l’Andra a également répertorié en France 43 sites marqués par une pollution nucléaire. Pour la plupart réhabilités ou en voie de l’être, ils correspondent à des locaux où du radium était produit ou stocké au début du XXe siècle.

Presse radioactive (liberation.fr), 11 juillet 2012

« On croyait que ça allait s’arranger avec la préfecture pour les étrangers, mais c’est pire qu’avant ! »

Une fois par mois, les associations de soutien aux sans-papiers de retrouvent devant le palais de justice. Mercredi soir, Yves Judde, de la Cimade 86, et les représentants des autres associations se sont étonnés que rien ne bouge. Au contraire.

« On attendait de voir ce qui allait se passer avec le nouveau gouvernement et la préfecture. De ce côté-là, c’est pire qu’avant, notamment avec la responsable du service des étrangers. » Et de citer plusieurs cas jugés emblématiques que la mauvaise foi ambiante. Notamment celui d’un Camerounais. « On lui a dit qu’il ne figurait pas dans la liste des métiers en tension. Il travaille pourtant dans la restauration, c’est n’importe quoi ! La préfecture lui a répondu que pizzaïolo, ce n’était pas de la restauration ! »

Presse préfectorale (La Nouvelle République), 7 juillet 2012

[Poitiers] Les campeurs du DAL devant le tribunal

Le tribunal correctionnel a jugé, pour rébellion et violences volontaires, cinq jeunes gens qui avaient installé un campement sur le parvis Notre-Dame.

Lundi 2 avril 2012, les « habitants » occasionnels de la place Notre-Dame à Poitiers sont réveillés par la police chargée de faire place nette : tentes, palettes, cabanes doivent disparaître sur ordre du maire. Depuis le week-end, ce groupe de personnes défendait la cause du DAL (Droit au logement). Mais il semblerait que certains participants soient les avocats d’autres causes moins défendables. Ce qui peut expliquer la fermeté de la police pour obtenir l’évacuation des lieux. C’est là que le bât blesse : les jeunes ne se seraient pas laissés imposer cette sortie manu militari.

Cinq prévenus âgés de 20 à 31 ans, demeurant à Bordeaux et à Poitiers, étaient convoqués, hier, à l’audience du tribunal correctionnel de Poitiers. Trois seulement étaient présents. On leur reprochait des rébellions, outrages et menaces à agent dépositaire de la force publique et, pour deux d’entre eux, des violences volontaires sur ces mêmes fonctionnaires.

Un procès dont le dossier « est vide » pour la défense. « Il n’y a aucun témoignage, à l’exception de ceux des policiers, alors qu’il y a du monde ce jour-là sur la place », plaide Maître Ménard. Alors que la partie civile tente de démontrer que la rébellion des jeunes gens relève bien d’une résistance active et de fait constitue l’infraction, Maître Coche s’engouffre dans l’argumentaire de sa consœur pour son client en rappelant que le tribunal a probablement d’autres « chats à fouetter » que ce genre d’histoire relevant davantage « d’un contentieux entre ces gens qui montent des tentes et la police ». L’avocat ajoute que le chef d’inculpation est « trop ténu », « trop faible » pour encombrer les tribunaux. « Il faut arrêter de cristalliser les choses », argumente-t-il. Sauf pour les deux prévenus bordelais, absents à la barre, qui eux sont accusés de violences volontaires commises sur les policiers. Et notamment pour l’un d’entre eux qui a carrément été « allongé d’un coup de poing », a souligné la partie civile.

Le procureur de la République, dans ses réquisitions, retient la rébellion pour tous les prévenus, écarte le fait de réunion et demande de condamner les prévenus à 40 heures de travail d’intérêt général, à de la prison avec sursis, sauf pour un bien connu des services de police. Délibéré mardi 17 juillet.

Didier Monteil, La Nouvelle République, 11 juillet 2012

L’incendie dans le squat jugé demain

Un deuxième rendez-vous judiciaire est programmé dès demain pour les militants de la cause du Droit au logement. Le tribunal correctionnel doit juger Virginie, David et Wilfried, trois personnes poursuivies pour dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance et violation de domicile.

Ils avaient été interpellés dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, à la suite d’un départ de feu survenu dans une vaste habitation vacante située au n° 22 de la rue Jean-Jaurès à Poitiers. Elle était occupée depuis peu par des militants du DAL.

Le feu était parti à cause d’une des nombreuses bougies servant à éclairer les lieux. L’incendie avait entraîné l’intervention des pompiers et de la police… et l’évacuation imprévue du squat juste avant une opération portes-ouvertes.

Une enquête avait également été ouverte, à la suite de la plainte déposée par le maire de Poitiers à qui un tag promettait une corde pour le pendre ! Une personne a été entendue par la police le 14 juin dernier, selon le DAL.

Presse petite-bourgeoise (La Nouvelle République), 11 juillet 2012

[Bâtisseurs de ruines] La France pourrait renoncer à certaines nouvelles lignes de TGV

Le gouvernement français pourrait renoncer à de nouvelles liaisons ferroviaires à grande vitesse afin de contribuer aux économies nécessaires pour restaurer l’équilibre des finances publiques, a dit, mercredi 11 juillet sur France 2, le ministre délégué au budget Jérôme Cahuzac.

La Cour des comptes, dans son audit (PDF) rendu public le 2 juillet, pointe du doigt les projets d’infrastructures de transport du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont le coût cumulé est de 260 milliards d’euros, dont un tiers à la charge de l’Etat et plus d’un autre tiers pour les collectivités locales. La Cour a mis notamment en cause les 14 lignes nouvelles de TGV promises d’ici à 2020.

« UN EFFET D’AFFICHAGE »

Jérôme Cahuzac a mis en cause l’ancienne majorité de droite. « L’Etat et ceux qui le dirigeaient en son nom ont prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement. Il y a eu un effet d’affichage », a-t-il dit. « Il faudra, je crois que la Cour des comptes a raison, élaguer dans les projets qui ont été proposés. (…) Le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de renoncer à certaines des options qui ont été privilégiées », a-t-il ajouté.

Il a estimé que la SNCF devrait plutôt se concentrer sur d’autres missions et a mis l’accent sur certains épisodes récents de retards importants sur les lignes traditionnelles. « On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l’entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup », a-t-il dit dit.

Cet entretien a fait défaut et cela « explique en très grande partie les retards considérables et le manque de fiabilité de ces dernières années », a-t-il ajouté.

Presse à Grande Vitesse (lemonde.fr), 11 juillet 2012

[Bâtisseurs de ruines] Vinci ne chercherait pas à s’acheter une virginité

En introduction du 10 e anniversaire de la Fondation Vinci Cité Jean-Michel Dédome a souligné que son groupe paye ses impôts en France.

Huit cent soixante-huit millions d’euros : c’est le montant en impôts que le puissant groupe Vinci aurait versé en France au terme de son dernier exercice comptable. C’est ce que Jean-Michel Dédome, le directeur régional de Vinci Énergie sur la région Ouest a annoncé la semaine dernière à Niort devant une quinzaine d’heureux bénéficiaires de la Fondation éponyme.

«  Notre action à la fondation est empreinte d’humanité  »

« Nous sommes au cœur des cités. Vous avez tous un jour ou l’autre vu un chantier dans votre ville ou votre commune réalisé par une des sociétés de notre groupe », a lancé le cadre dirigeant en introduction de ce qui devait fêter le 10e anniversaire de la Fondation « Vinci pour la Cité ». Parmi toutes ses industries fleurons dans le bâtiment, Vinci compte Eurovia ou encore ASF pour les Autoroutes du Sud de la France.

« Certains disent que nous nous achetons une virginité avec notre fondation. Or nous travaillons dans le monde entier et payons nos impôts en France. 868 millions d’euros cette année. Je connais notre président. Vinci n’a pas créé une fondation pour donner une virginité au groupe. L’idée part d’un sentiment profond. L’équipe de la fondation est empreinte d’humanité. »

Le groupe Vinci a été l’objet de vives critiques récemment à l’occasion de nouvelles enquêtes sur le prix réel des concessions autoroutières cédées en 2005 par l’État à Vinci à des prix très inférieurs à leur valeur réelle selon ces mêmes critiques. Jean-Michel Dédome n’a pas évoqué ce sujet. Il a surtout insisté sur le soutien de la fondation aux projets, via le monde économique social et solidaire, à la réinsertion des salariés en difficulté. Cette politique est maintenue pour les années à venir. L’entreprise thouarsaise Le Relais qui fabrique des palettes en bois et qui s’est fixé pour objectif d’offrir des postes de travail à des publics en difficulté d’insertion professionnelle a pu présenter ses projets à venir.

La Fondation Vinci pour la Cité possède un budget annuel de 2,5 millions d’euros et offre un soutien moyen de l’ordre de 18.000 euros par projet retenu chaque année.
Outre les fleurons de l’industrie mondiale que regroupe Vinci, Jean-Michel Dédome a souligné le réseau de PME modestes que son groupe rachète au fil des ans. Exemples : Fradin-Bretton à Bressuire qui parraine l’entreprise de réinsertion le Relais à Thouars.

Philippe Engerbeau, La Nouvelle République, 10 juillet 2012