[Poitiers] Le pauvre petit plan comm’ des « identitaires »

Ce samedi matin et jusqu’à 13 heures, 60 fachos de « génération identitaire » (émanation jeunesse du Bloc Identitaire, faisant suite à « Une autre jeunesse » qui avait fait un flop), ont investi la mosquée de Poitiers. Ces militants racistes d’extrême-droite, venus de l’extérieur, ont scandé des tirades pitoyables contre le « multiculturalisme » auquel ils déclarent la « guerre », à coups de fumigènes et de banderoles débiles. On reconnaît bien là le légendaire courage des ces adeptes du « saucisson pinard » : s’en prendre aux « étrangers » plutôt qu’aux exploiteurs et aux puissants.

Les flics poitevins, le célèbre Papineau en tête, ont « négocié » avant de les laisser partir pépères. Trois gardes-à-vue seulement… Contraste saisissant avec les discours fermes et indignés des sinistres Valls et Ayrault contre cette action – n’ayant rien à voir avec leur zèle républicain à expulser les étrangers, à agiter la « menace islamiste » et à démanteler des camps de Roms.

Contraste aussi avec la répression des flics contre les militants de sensibilité libertaire. Qu’on se rappelle le squat contre Vinci, qui avait mobilisé à Poitiers, voilà un an, un nombre ahurissant de flics. Intervention rapide et brutale, la totalité des militants embarqués en garde à vue. Ici rien à voir : les petits fachos repartent tranquilles, contents de ce petit plan de comm’, sous l’oeil placide des flics. Bingo : les médias ont amplement relayé, comme à leur habitude. Voilà de quoi redonner un semblant de poids à cette organisation déliquescente, minée par de récentes scissions.

Mais revenons à leur bannière « 732 : génération identitaire », référence grossière à Charles Martel et à la bataille dite de Poitiers, vieux dada nationaliste. Le BI Poitiers appartient au BI Aquitaine qui se prétend « anti-jacobiniste » et « régionaliste »… et qui semble ignorer que la bataille de Poitiers a été l’occasion pour le royaume franc… d’asservir durablement l’Aquitaine, préalablement ennemie jurée de Charles Martel. Elle avait jusque là passé des alliances avec des potentats… musulmans, avant de demander l’aide de Martel. Ces « régionalistes » du BI Aquitaine ignorent-ils l’histoire de leur chère contrée ? Ils ne sont pas seuls. Voyons Philippe Vardon (un leader du BI), présent lors de l’action, défendant « l’identité » de la Provence. Or Charles Martel a perpétré des horreurs en Provence, en Occitanie et Berry. Son surnom de « marteau », selon l’historien Karl Werner, lui viendrait de ces exactions en Provence, et non de sa victoire de Poitiers. Mais ça n’empêche pas ce pauvre Vardon de se revendiquer de Charles Martel. Difficile de demander à des abrutis surfant sur les mythes d’un « jacobinisme » prétendument dénoncé, d’avoir un peu de culture historique.

Ce lundi 22 octobre aura lieu, au centre culturel de Beaulieu à 20H30 (Poitiers), une réunion contre l’extrême-droite, afin de discuter de tout cela et de réagir comme il se doit à cette propagande raciste. Les extrêmes-droites ont toujours profité des crises du capitalisme pour répandre leur discours nauséabond, pour détourner la colère des populations contre des boucs-émissaires. Opposons à ces fachos une lutte anticapitaliste et anti-étatique.

Pavillon Noir, 20 octobre 2012

 

[Nantes] 1500 personnes manifestent contre l’ayrault-port

NdPN : Déjà annoncé mais pas grave on le redit : mercredi prochain 24 octobre, à 18H, rassemblement à Poitiers, devant le parvis de Notre-Dame, contre l’ayrault-port Vinci !

Ce projet ruineux, socialement et écologiquement dévastateur, est l’un des exemples de ces « partenariats public-privé » (comprendre argent public – profits privés) entre l’Etat et Vinci, comme d’autres (dont la LGV à Poitiers, ou coeur d’agglo…), et ça nous concerne tou-te-s. C’est le moment d’enfoncer le coin.

Ce samedi a été plus calme pour les habitant-e-s de la ZAD, il faut dire que les effectifs de flics étaient concentrés sur Nantes où a eu lieu une belle manif contre l’ayrault-port et l’occupation militaire de la zone.

Nantes. Les anti-aéroport s’installent en centre-ville

[NdPN : voir la vidéo sur le site]

1 500 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont manifesté dans les rues de Nantes, samedi matin.

À 13 h ce samedi, les anti-aéroport terminent leur manifestation à travers les rues de Nantes. Partis du Pont-Morand, près de la préfecture, le cortège a descendu la rue de Strasbourg. Les accès au secteur de la mairie étaient bouclés par des forces de police et de gendarmerie.

Les 1 500 manifestants, précédés par sept tracteurs de la Confédération paysanne, sous la surveillance de nombreux policiers en civil, ont prévu de s’installer square Daviais. C’est là que s’était déroulée, au printemps une grève de la faim.

« En colère »

La semaine dernière, à la demande du groupe Vinci et de l’Etat, des centaines de gendarmes et CRS ont commencé une grande opération d’expulsion de militants qui s’étaient installés depuis trois ans dans des maisons vides, ou dans la forêt.

Avant le départ de la manifestation, une habitante a déversé sur le sol plusieurs sacs de carcasses de grenades lacrymogènes envoyées mercredi soir dans le potager du Sabot.

La coordination des opposants a exprimé sa « colère ». Elle estime que l’esprit du texte, qui avait été signé avec les collectivités, pour mettre un terme à la grève de la faim des opposants, n’est pas respecté. Pas plus que la volonté de dialoguer alors prônée par François Hollande.

« Il ne manque plus que les grillages et les miradors », s’est emporté Dominique Fresneau, l’un des responsables de la coordination, en décrivant le secteur de Notre-Dame-des-Landes.

Nouvelle manifestation à 16 h

Affirmant sa solidarité avec les jeunes occupants de la zone, la coordination appelle à venir sur place. « Venez, mais ne faites pas n’importe quoi sur place. Soyez prudents. »

Rendez-vous a été donné ce samedi, à 16 h, sur le site, à la Paquelais (Vigneux-de-Bretagne) d’où il est prévu de gagner Le Sabot, désormais lieu symbolique de la résistance dans la zone. Les personnes présentes ont pu accéder sans problème au maraîchage tenu par des jeunes sans terres qui s’étaient installés là il y a un an. Il n’y avait pas de forces de police ou gendarmerie.

Ce week-end, CRS et gendarmes étaient surtout présentes à Nantes, où se déroulaient plusieurs manifestations.

Les opérations dans la zone de Notre-Dame-des-Landes doivent reprendre la semaine qui vient.

Daprès le préfet, qui a fait un premier bilan, vendredi, sept maisons squattées ont été vidées de leurs occupants, deux ont été détruites, et des cabanes rasées.

«Petit à petit les capacités de séjours illégaux sont neutralisées», affirme le colonel du groupement de gendarmerie.

Sud-Ouest, 20 octobre 2012

NdPN : voir une autre vidéo de la manif ici

[Loudun – 86] Débauche d’argent public pour Center Parcs

15 – c‘est en millions d’euros ce que l’État apportera au projet Center Parcs, selon un courrier que Nicolas Sarkozy avait adressé à Jean-Pierre Raffarin en novembre 2011. Un an plus tard, même si le locataire de l’Élysée a changé, on peut penser que cette promesse tient toujours. En revanche, ce qui interroge les élus de gauche du conseil général, c’est de savoir dans quelle ligne budgétaire l’État va puiser cette somme, alors que la tendance est plutôt aux économies. « On imagine que ça prendra la forme d’une augmentation de la dotation d’équipement des territoires ruraux (NDLR : la DETR est fixée par la loi de finances), explique Jean-Daniel Blusseau. Mais on n’a pas de certitude pour l’instant. »

Le Département sûr de ses choix

Le conseil général de la Vienne s’est-il engagé à la légère au côté du groupe Pierre & Vacances pour soutenir financièrement l’installation de Center Parcs ? C’est ce que semble vouloir indiquer la chambre régionale des comptes en rappelant qu’un protocole d’accord a été signé fin 2010 « en l’absence d’étude objective préalable évaluant les risques potentiels et les retombées attendues ». Dans un rapport sur la gestion du conseil général, les magistrats font remarquer que deux documents ont bien été élaborés mais après la signature des engagements financiers et sans réelle objectivité : une étude de marché commandée par l’investisseur privé et une présentation rédigée par le conseil général et Pierre & Vacances. « Aucun de ces deux documents ne mentionne des données et des analyses des retombées potentielles et des risques encourus provenant d’un organisme extérieur », précise le rapport. Pour la chambre régionale des comptes, « l’architecture du projet fait assumer au département une charge financière d’emprunt dont la compensation n’est pas encore pleinement assurée et un risque potentiellement déséquilibré par rapport à l’exploitant en cas de graves difficultés commerciales ».

Retour d’expérience

Il n’empêche que le projet fait l’unanimité parmi les élus de la Vienne. Pour Guillaume de Russé, le vice-président du conseil général, les remarques de la chambre sont infondées. Et pas seulement parce que le montant de l’emprunt contracté par la collectivité sera de 68 et non de 90 M€ comme initialement envisagé. « L’emprunt courant sur vingt ans, nous avons obtenu du Pierre & Vacances une garantie de loyers de 20 ans contre 18 ans prévus au départ », explique l’élu. Quant à l’absence d’étude préalable, Guillaume de Russé, la relativise : « Nous avons considéré qu’il n’était pas utile de dépenser de l’argent public sur une étude de 300.000 euros dont nous connaissions déjà le résultat. Nous avons regardé ce qui se passait autour des autres Center Parcs, notamment en Sologne et en Moselle, et le retour d’expérience était convaincant. »

Nouvelle République, 20 octobre 2012

[Ingrandes – 86] Grève à Coop Atlantique contre la fermeture probable du site

Coop Atlantique : les salariés redoutent la fin

Après le dernier CCE du groupe Coop Atlantique, la CGT est persuadée que le site d’Ingrandes-sur-Vienne va fermer. Les salariés se sont mis en grève hier.

L’ambiance était à l’image du temps hier matin à la Coop Atlantique d’Ingrandes-sur-Vienne : plombée.

Les salariés étaient appelés à débrayer dès 9 h, suite au comité central d’entreprise de la veille, tenu au siège du groupe à Saintes (Charente-Maritime). Plus de 80 salariés étaient présents pour entendre le compte rendu du secrétaire CGT du CE Christian Triphose. Et les nouvelles ne sont pas bonnes selon le syndicaliste. Rappel des faits : depuis le 1er janvier dernier, la Coop Atlantique a cessé son partenariat avec Carrefour pour s’associer avec Super U. Dans la foulée, le groupe a décidé de réorganiser sa logistique. Ingrandes (154 salariés) figure parmi les entrepôts concernés.

«  Ingrandes est mort  »

Le CCE de jeudi, « où un expert logistique a commenté les conséquences possibles des différents scénarios envisageables sans préconisation de celui qui pourrait être retenu », selon, un communiqué du directoire de Coop Atlantique, n’aurait fait pourtant que renforcer les craintes de fermeture du site local « Il ne manquait que trois mots lors la réunion : «  Ingrandes est mort  », clamait hier matin Christian Triphose. Toutes les études ont été faites sur la même base : on garde les entrepôts de Saintes et de Limoges. Le seul scénario où on garde les trois avec Ingrandes, sans synergie avec Super U Ouest, est le plus coûteux ». Logique comptable.

Décision fin novembre

Les membres du CCE ont finalement choisi d’exercer leur droit d’alerte. Un expert extérieur sera chargé d’examiner la situation de l’entreprise et les solutions avancées. Il devra remettre son rapport dès le 21 novembre. Selon la CGT, la décision finale serait rendue « fin novembre pour une application au 2e semestre 2014 ». Et visiblement personne ne se fait d’illusion. Du coup, le débrayage d’hier matin s’est transformé en mouvement de grève pour la journée. Une rencontre avec le directeur logistique de Coop Atlantique Thierry Fockedey a eu lieu en fin de matinée, sans plus d’avancée. Dans son communiqué, le directoire du groupe dit « (entendre) les inquiétudes du personnel […] » et assure qu’aucune « précipitation ne doit être de mise dans cette réflexion ». Pas sûr que les salariés d’Ingrandes soient rassurés.

Voir la vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

Franck Bastard, Nouvelle République, 20 octobre 2012

[Toulouse] Action clownesque de solidarité avec la ZAD contre Vinci

NdPN : Cinquième jour de résistance sur la ZAD : compte-rendu heure par heure sur le site zad.nadir.org.

Ce matin à Poitiers, un tractage en solidarité aux habitant-e-s de la ZAD contre le nouvel aéroport Vinci, reprenant le communiqué de collectifs et orgas de Poitiers, et annonçant un rassemblement ce mercredi 24 octobe à 18H devant le parvis de Notre-Dame. Venez nombreux-euses !

Et une action de solidarité clownesque à Toulouse !

VINCI visé à Toulouse en soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes

« vous avez été mutés au nouvel aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, embarquement immédiat ! »

L’action a commencé dans les bureaux feutrés de VINCI : les stewards et hôtesses de la compagnie « AIR ZAD » sont venus évacuer les locaux en annonçant au personnel récalcitrant : « vous avez été mutés au nouvel aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, embarquement immédiat ! »

L’action a commencé dans les bureaux feutrés de VINCI : les stewards et hôtesses de la compagnie « AIR ZAD » sont venus évacuer les locaux en annonçant au personnel récalcitrant : « vous avez été mutés au nouvel aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, embarquement immédiat ! »

Des militants ont pris le temps d’expliquer que si les expulsions de la ZAD continuaient, les actions contre VINCI se multiplieraient partout en France. L’ignorance du personnel concernant le projet d’aéroport était consternante.

Un salarié Vinci devenu assez rapidement brutal a tout d’abord voulu séquestré les clowns et le journaliste qui étaient à l’intérieur avant de devoir céder et laisser repartir tout le monde : juste le temps pour une de ses collègues de casser l’appareil photo du journaliste en fermant la porte d’entrée.

Départ avant l’arrivée de la police, probablement plus préoccupée par la sécurité du ministre de l’Intérieur en visite à Toulouse, et poursuite de l’action à l’agence VINCI IMMOBILIER installée à quelques rues des bureaux. Certainement prévenu que les clowns allaient arriver pour expulser l’agence, le personnel avait malencontreusement fermé cette dernière. Les clowns dépités ont donc trouvé le rideau baissé avec de drôles de messages de soutient aux défenseurs de la ZAD. Ils ont eu beau tenté d’effacer les horribles écritures (photos à l’appui), rien y a fait.

Là aussi, 10 minutes après le départ, la police est arrivée et a constaté, comme les clowns, que la serrure de l’agence avait été bloquée.

Un clown parti seul à vélo subira une heure de contrôle d’identité.

collectifclownlibre@voila.fr

Indymedia Nantes, 18 octobre 2012