Journée des droits des femmes, Louise Michel à l’honneur ?

Pour la journée des droits des femmes à Poitiers, le collectif pour le 8 mars a choisi pour thème « les femmes publiques », appelant à ce que les femmes participent davantage au pouvoir politique. A cette occasion, la figure de Louise Michel est invoquée.

Voilà qui a de quoi surprendre : pour rappel, Louise Michel était anarchiste et s’opposait à la dictature républicaine bourgeoise, rejetant le pouvoir représentatif avec une détermination farouche. Si elle dénonçait le sexisme, elle estimait que seule l’action directe des opprimé.e.s était légitime, et n’a pas hésité à prendre les armes. Et de fait, les droits des femmes ne se sont jamais conquis dans les urnes, mais dans des luttes résolues contre le pouvoir.

Il est donc pour le moins consternant, pour ne pas dire honteux, de voir aujourd’hui la mémoire de Louise Michel récupérée par des partis de la gauche habitués aux ors et aux trahisons de la république bourgeoise, citant son nom sans vergogne à la veille d’élections. Depuis quelque temps déjà, on parle aussi de transférer ses restes au Panthéon ! Nul doute que l’humble Louise, qui s’est battue pour l’égalité auprès des communard.e.s assassinées par la République, aurait peu goûté de figurer dans un monument aux « grands hommes ».

Pour notre part, nous nous revendiquons toujours du drapeau noir, que Louise, fondatrice du journal Le Libertaire (ancêtre du Monde Libertaire) brandissait il y a déjà plus d’un siècle. Terminons sur ces paroles lucides de l’éternelle camarade :

« Le pouvoir est maudit, c’est pour cela que je suis anarchiste »

« Tout plébiscite, grâce à l’apeurement, à l’ignorance, donne toujours la majorité contre le droit, c’est-à-dire au gouvernement qui l’invoque. »

Pavillon Noir, 6 mars 2014

[Poitiers] Rassemblement pour Radu et contre toutes les expulsions

Soutien à Radu menacé d’expulsion

Une cinquantaine de membres actifs du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » étaient réunis, hier en fin d’après-midi, devant le Palais de justice. Comme tous les premiers mercredis de chaque mois, ils se rassemblent pour dénoncer « une politique répressive qui vise aussi des personnes insérées », explique Yvon Plaçais, porte-parole du collectif. Hier, c’est surtout le cas de Radu, père de famille Rom de deux enfants scolarisés, qui a provoquée la mobilisation. « Il risque d’être expulsé à la fin de la semaine ». Sous le coup d’une OQTF, Radu est placé dans le centre de rétention de Bordeaux depuis vendredi dernier. Son épouse Radazina est enceinte de 6 mois. « C’est une situation qui ne se règle pas, c’est la 4e fois en 22 mois que Radu est expulsé ». Le collectif rappelle également la situation de Mamadou Camara, qui après mobilisation, a obtenu un titre de séjour. Plus récemment, Karen Abgaryan « régularisable selon la circulaire de Valls », est également retenu au centre de rétention de Bordeaux.Une cinquantaine de membres actifs du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » étaient réunis, hier en fin d’après-midi, devant le Palais de justice. Comme tous les premiers mercredis de chaque mois, ils se rassemblent pour dénoncer « une politique répressive qui vise aussi des personnes insérées », explique Yvon Plaçais, porte-parole du collectif. Hier, c’est surtout le cas de Radu, père de famille Rom de deux enfants scolarisés, qui a provoquée la mobilisation. « Il risque d’être expulsé à la fin de la semaine ». Sous le coup d’une OQTF, Radu est placé dans le centre de rétention de Bordeaux depuis vendredi dernier. Son épouse Radazina est enceinte de 6 mois. « C’est une situation qui ne se règle pas, c’est la 4e fois en 22 mois que Radu est expulsé ». Le collectif rappelle également la situation de Mamadou Camara, qui après mobilisation, a obtenu un titre de séjour. Plus récemment, Karen Abgaryan « régularisable selon la circulaire de Valls », est également retenu au centre de rétention de Bordeaux.

Nouvelle République, 6 mars 2013

Au moins 453 SDF morts en France en 2013

NdPN : des gens meurent au quotidien parce qu’il faut que les riches restent riches. Le capitalisme n’est pas une civilisation de l’abondance, mais de la pénurie délibérée, de l’empêchement de l’usage. Rien qu’à Poitiers, on compte des milliers de logements vides… et pas seulement des résidences de particuliers plus friqués que d’autres. Agences immobilières, banques et institutions publiques laissent vacants des lieux qui pourraient nous permettre de vivre et de nous organiser. Cette privation est délibérée, organisée, légitimée par la classe des dominants, à coups d’écritures symboliques (actes, titres, circulaires…). Ce n’est pas à l’aide de leurs lois et de leurs tribunaux, même s’il est parfois tactiquement intéressant d’y avoir recours pour mettre l’Etat face à son hypocrisie, que nous obtiendrons des logements pour tou.te.s. Encore faudrait-il pour cela nous débarrasser de la révérence craintive que nous éprouvons pour les symboles de la dépossession.

Au moins 453 SDF morts en France en 2013

Le collectif Les Morts de la rue a annoncé lundi 3 mars avoir recensé au moins 453 SDF morts en 2013 en France, dans un livret à leur mémoire. elle s’achever» s’interroge le collectif dans son Livre des morts de la rue.

Tous les disparus recensés y sont listés par un prénom, un nom, un surnom ou une initiale. Certains n’ont pu être identifiés : ils sont alors mentionnés comme « un homme », « une femme ». Quelques mots, issus d’informations fournies par les services sociaux ou la police, résument leur disparition. « De nombreux décès restent inconnus. Cette liste n’est pas exhaustive » précise le document.

Depuis plus de dix ans, le collectif Les Morts de la rue dénonce la mort prématurée de personnes sans domicile fixe, dont l’âge moyen n’excède pas 50 ans, alors que l’espérance de vie en France est de 81,5 ans. Un rassemblement en leur mémoire a par ailleurs été organisé le mardi 18 mars place de la République, à Paris.

Le Monde, 3 mars 2014

[Poitiers] Soutien à Radu !

NdPN : voir aussi le communiqué du DAL 86, relayé sur notre blog.

Mise à jour 4 mars 2014 : Radu est passé devant le JLD ce matin, qui a confirmé la détention. Il risque maintenant d’être rapidement expulsé en Roumanie. Soyons nombreux-euses à soutenir Radu et sa famille, demain 5 mars à 18h devant le Palais de justice !

Roms : soutien à un père de famille menacé d’expulsion

Poitiers. Radu, Rom et père de famille, est menacé d’expulsion. Il est retenu  à Bordeaux. Les associations se mobilisent autour de son épouse enceinte.

Les jours se suivent et les mobilisations se ressemblent. La semaine dernière, la Cimade (association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile), le Dal 86 (Droit au logement pour tous), RESF (Réseau école sans frontière) et de « simples » citoyens se réunissaient autour d’un père d’origine arménienne, placé en centre de rétention.

Hier, les membres de ces mêmes associations ainsi que la représentante de Romeurope ont manifesté leur soutien, dans les locaux de la Maison de la solidarité, à une famille rom, dont le père Radu – déjà sous le coup d’une OQTF (*) –, après une garde à vue de 48 heures, a été placé dans le centre de rétention (CRA) de Bordeaux, vendredi matin.

Expulsé 4 fois en 22 mois

Les faits. Ballottés de squats en relogement en hôtel, Radu, son épouse Radazina enceinte de 6 mois et ses deux enfants, Rada (6 ans) et Ghiocel (4 ans), tous les deux scolarisés depuis la rentrée à l’école de la Grange-Saint-Pierre (Poitiers-Ouest), ont rejoint des membres de leur famille dans un petit logement aux Trois-Cités. Onze personnes s’y entassent. C’est au pied de l’immeuble que Radu a été arrêté par les policiers qui, selon les propos de son épouse, le soupçonnaient « d’avoir volé une remorque d’inox ». Si, au final, ce vol ne lui est pas imputé, il est néanmoins conduit au CRA de Bordeaux, en vue d’une expulsion vers son pays d’origine. « C’est toujours le même scénario, dénoncent les représentants des associations. Il a déjà subi 4 expulsions en 22 mois et il est revenu. Il est le pilier de la famille, apprend le français, recherche activement un emploi ; à chaque fois, il faut tout recommencer à zéro. » « En plus, son épouse doit rester aliter jusqu’à la fin de sa grossesse. Qui va s’occuper des deux enfants ? Et le regroupement familial ? » tempêtent-ils avant d’appeler à un rassemblement.

(*) A la suite de la fermeture du squat du Plateau-des-Glières, au mois de juin 2012, Radu ainsi que son épouse Radazina, entre autres, ont fait partie des personnes expulsables. Le recours demandé après du tribunal administratif a entériné, il y a une quinzaine de jours, l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’avocate qui suit le dossier a fait appel de cette décision, notamment au vu des examens médicaux de Radazina.

bon à savoir

Les membres du collectif d’associations demandent que « Radu revienne, soit accueilli dignement et qu’avec sa famille, ils accèdent aux vrais droits communs ». Ils organisent un rassemblement de soutien (comme tous les 1ers mercredis du mois pour les sans-papiers) devant le tribunal, mercredi 5 mars à 18 h, sur la place du palais de justice de Poitiers.

M.-L. A., Nouvelle République, 2 mars 2014

[DAL 86] Libération immédiate de Radu envoyé au CRA de Bordeaux !

Libération immédiate de Radu envoyé au CRA de Bordeaux !

Les semaines se suivent et se ressemblent. Par deux fois la préfecture a tenté une infâme manœuvre. Il y a quinze jours, nous apprenions qu’elle avait donné une OQTF à Mamadou Camara, scolarisé au lycée Aliénor d’Aquitaine en 1ère STL . La semaine dernière c’était le tour de Karen Abgaryan un père de famille qui est tombé dans un véritable traquenard tendu par la police. Il est arrêté et, alors qu’il est régularisable puisqu’il entre très clairement dans le cadre de la circulaire Valls, la préfecture lui a donné une OQTF, puis la police le conduit au centre de rétention (CRA) de Bordeaux. VOIR et VOIR

Par deux fois la préfecture a subit un revers. Par deux fois une mobilisation de soutiens, d’amis, de sympathisants… a forcé la préfecture à reculer. Face à un mouvement de lycéens qui menaçait de se mettre en place, la préfecture a dû annuler l’OQTF de Mamadou Camara et l’a forcée a lui donner un titre de séjour. Face à la mobilisation de personnes qui n’ont pas l’habitude de réagir ainsi, la préfecture a dû annuler l’OQTF de Karen Abgaryan et a été forcée de le libérer. VOIR : Le papa arménien entendu NR 27/02/2014

C’est aujourd’hui le tour de Radu, un père de 2 enfants dont la femme est enceinte de 4 mois et dont la grossesse se passe mal. Arrêté mercredi soir devant chez lui alors qu’il allait vérifier que la porte de sa voiture était bien fermée – les policiers cachés l’attendaient et lui sont tombés dessus-, pour une très curieuse affaire de vol de remorque remplie d’inox. Il a été mis en garde à vue puis conduit au CRA de Bordeaux tôt ce matin vendredi 28/02/2014.

Radu fait partie de cette famille élargie dont les membres vivent ensemble depuis toujours et dont les hommes subissent un acharnement administrativo-judiciaro-policier continu. Contrôles à répétition, arrestations, placements en garde à vue, confiscation de papiers d’identité, procès, placements en CRA, expulsions en Roumanie… tout le parfait arsenal répressif inefficace mais pénible de la préfecture pour dissuader les roms et autres indésirables de rester sur Poitiers. Depuis début avril les 25 personnes composant cette famille élargie vivaient au squat des Glières ou l’acharnement administrativo-judiciaro-policier s’était fortement accentué puisqu’elles avaient osé relever la tête et demandaient le respect de leurs droits. Elles en ont été expulsées le 23 octobre dernier et l’acharnement s’est encore une fois fortement accentué au point de devenir particulièrement inhumain. VOIR

Nous sommes donc en présence d’un travail de sape systématique de la part de cette préfecture revancharde dont le but est de montrer que, comme le claironnait Monsieur Valls le ministre de l’intérieur : « les roms ne veulent pas s’intégrer ». Or, sur Poitiers, nous avons clairement démontré qu’il se trompait et que pour s’intégrer, il faut d’abord être accueilli.

Comment donc Radu qui en est à sa troisième ou quatrième OQTF et à sa troisième ou quatrième expulsion, on ne compte plus, qui est constamment contrôlé, arrêté, régulièrement mis en garde à vue, quelques fois traîné au tribunal pour des futilités comme le vol de déchets, qui n’a que 250€ par mois pour vivre lui, sa femme et ses enfants, qui a été forcé de quitter l’hôtel trop loin de l’école de ses enfants et du reste de sa famille, qui n’est pas accompagné sérieusement par des travailleurs sociaux, qui arrive à peine à survivre, peut-il s’intégrer ?

Non , nous exigeons que la préfecture arrête immédiatement sa politique de sabotage qui consiste en manigances honteuses. Nous exigeons que la préfecture cesse immédiatement ses atteintes aux droits fondamentaux et respecte la vie privée et familiale de Radu et de sa famille. Annulation des OQTF, arrêt des poursuites, des récépissés d’un an pour tous !

Conférence de presse de sa femme Rada accompagnée de leurs soutiens, samedi 1er mars 2014 à 14h à la Maison De la Solidarité, 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS.

Venez tous soutenir Radu et sa famille mercredi 5 mars à 18h devant le Palais de Justice place Lepetit lors du rassemblement mensuel pour la régularisation de tous les sans papiers.

DAL 86, 28 février 2014