Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Homophobie tranquille dans une ville bonhomme

Aujourd’hui à Poitiers, un millier de manifestant-e-s environ se sont rassemblé-e-s, venant de tout le département de la Vienne, contre le mariage pour tou-te-s. Ces personnes dénient ainsi l’égalité des droits des homosexuel-le-s en termes juridiques (droits de succession, questions de parentalité), et refusent la reconnaissance de situations déjà existantes d’homoparentalité, maintenant jusqu’à présent les enfants concernés dans une situation de déni social (en arguant qui plus est avec cynisme que ce serait pour le bien des enfants).

70 contre-manifestant-e-s ont répondu présent, militant-e-s homos, militant-e-s d’organisations politiques, et un certain nombre d’anti-autoritaires, malgré le relai très faible car tardif de l’information dans les réseaux militants (voir notre appel ici).

Plusieurs choses à noter :

– Comme d’hab, les flics ont empêché les contre-manifestant-e-s de s’approcher, faisant un cordon et discutant avec le service d’ordre des réacs. Comme d’hab, ils nous ont filmé-e-s avec insistance (notamment les anti-autoritaires). Comme d’hab, ils nous ont menacé-e-s quand nous tentions de nous approcher. En revanche, ils ont laissé sans problème passer des gens du rassemblement homophobe, venant tenter de nous convaincre.

– Les manifestant-e-s contre le mariage homo ont tenu des propos sexistes à répétition, affirmant la différence de l’homme et de la femme, qui auraient des rôles « complémentaires », reniant ainsi le fait évident que les genres sont des constructions culturelles. Ils ont aussi bien évidemment tenu des propos homophobes inacceptables. Entre autres slogans entendus, à plusieurs reprises : « Mariage homo, mariage OGM ». Quand on sait que l’homosexualité a longtemps été considérée comme une maladie, subir de tels propos se référant à un fléau social d’une part et à la génétique d’autre part, aujourd’hui sur la place publique, sous l’oeil bienveillant des autorités, a de quoi nous mettre en rage.

– Les manifestant-e-s contre le mariage homo ont disposé d’une véritable tribune, avec micros, table sono et enceintes crachant leurs propos déplorables… sur le parvis même de la mairie, à hauteur de la porte de la mairie. Le bâtiment communal avait à ses pieds une foule d’un millier de personnes déblatérant leur homophobie avec une grosse sono en plein coeur de la ville. De fait la préfecture et la mairie (cette dernière se prétendant pourtant « socialiste » et en tout cas favorable à l’adoption du mariage pour tou-te-s), ont offert éhontément, aujourd’hui, une tribune à la haine homophobe.

Il n’est hélas guère étonnant, dans un système marchand où tout se vaut, que ce gouvernement considère qu’il est « légitime de débattre de façon citoyenne »… entre égalité des droits d’une part et homophobie d’autre part. Un peu comme lorsque des cathos intégristes manifestent contre le droit à l’avortement sous la protection des flics, en comparant publiquement l’avortement à un génocide, au nom d’une « liberté d’expression » à sens unique, où ce sont les contre-manifestants défendant les libertés qui sont filmés, repoussés et parfois réprimés (voir aussi la répression récente de manifestant-e-s antifascistes, lors de la pièce de Castellucci).

Cette triste manifestation de haine sur la place publique par des gens prétendant nous interdire quoi faire de nos vies montre une fois de plus que nous n’avons rien à attendre de quelque gouvernement que ce soit contre la domination patriarcale, et que nous devons nous organiser. Les libertés ne se demandent pas, elles se prennent.

Pavillon Noir, 2 février 2013

NdPN : vidéo de la NR ici, article ici sur les autres manifs ayant eu lieu dans des villes proches.

[Poitiers] Procès en appel de trois militants pour le droit au logement, suite à l’expulsion du campement de la place Notre-Dame

NdPN : un compte-rendu du procès sera bientôt diffusé par le DAL 86.

Procès en appel de trois membres du DAL ajourd’hui à Poitiers, accusés de rebellion par la police

Après des mois de procédures, trois militants du DAL (Droit Au Logement) 86 ont comparu devant la Cour d’Appel de la Vienne. Il leur est reproché des comportements violents à l’égard des policiers venus les déloger de leur campement le 2 avril 2012.

Cinq militants du DAL 86 ont été condamnés en juillet 2012 pour rebellion : deux fois deux mois de prison fermes, deux mois avec sursis, 1500€ d’amendes, 1200€ de dommages et intérêts et 480€ de frais. Trois des cinq ont fait appel de ces condamnations et se retrouvaient ce vendredi devant un ministère public particulièrement virulent à leur égard.
Une première fois en novembre 2012, leurs avocats avaient démontré que l’évacuation de leur campement devait répondre à un trouble de l’ordre public réel, et qu’aucune décision de justice n’avait demandé à la police de les déloger du campement qu’ils avaient installé devant l’église Notre-Dame à Poitiers.
Les trois militants du DAL 86 espèrent éviter la prison ferme. Ils ont été accompagnés dans leur démarche par Mgr Jacques Gaillot, qui avait fait le déplacement pour les soutenir, comme il le fait régulièrement depuis le début de cette affaire.
Pour en savoir davantage sur les enjeux de ce procès voici le reportage de Maylis Chauvin et Luc Barré

http://www.youtube.com/watch?v=hgwP3viRjYQ&feature=player_embedded

France 3, Bernard Dussot, 1er février 2013

Les campeurs du DAL en appel

La chambre des appels correctionnels de la cour d’appel de Poitiers a examiné à son tour, hier, les circonstances de l’évacuation, le 2 avril 2012, du campement improvisé qui avait été installé sur la place Notre-Dame par un groupe de personnes agissant en soutien à la cause du Droit au logement (DAL).
Son porte-parole national Jean-Baptiste Eyrault a d’ailleurs assisté à l’audience au côté de Mgr Jacques Gaillot, venus soutenir les trois militants qui se sont expliqués devant la cour.
Ils ont fait appel du jugement du tribunal correctionnel qui les avait condamnés en juillet dernier, à deux mois de prison ferme pour l’un d’entre eux (rébellion, outrage et menace en récidive), et à des peines d’amende de 300 et 400 € pour les deux autres (rébellion).
Comme devant les premiers juges, ils ont contesté les faits de rébellion, disant avoir résisté de façon pacifique. Des paroles de militants contredites par le représentant de la police, également partie civile, qui est revenu sur les faits consistant en une occupation illicite du domaine public. « On a fait notre devoir », a-t-il assuré. « J’ai l’impression qu’il y a les gentils militants, et puis les violents, les méchants policiers… » s’est étonné le représentant du ministère public, par la voix de Frédéric Chevallier, pour qui il y a eu résistance active à un acte d’interpellation. « Ce n’est pas en étant voyou qu’on fait avancer la cause », a-t-il ajouté en demandant la confirmation en grande partie du jugement.
Côté défense, les avocats ont soulevé des questions sur la légalité de l’intervention policière, estimant qu’elle n’était pas légitime. Ils ont également mis l’accent sur des contradictions relevées dans les PV de police, plaidant la relaxe au bénéfice du doute. « C’est sans déshonneur pour personne », a précisé l’un des défenseurs.
L’arrêt sera rendu le 22 mars prochain.

Nouvelle République, 2 février 2013

Communiqué suite au pique-nique chez Pinault

Communiqué suite au pique-nique chez Pinault

François Pinault est depuis 2006 le 2ème actionnaire du groupe VINCI. Sa holding Artémis, également actionnaire de Bouygues, autre géant du BTP bien connu, a acquis près de 12 millions de titres du bétonneur de Notre-Dame-des-Landes ! Alors quand on a appris que Pinault représentait à lui seul 5% du capital de Vinci, on s’est dit que ça méritait bien un pique-nique sur la pelouse de son château !

Sans attendre d’y être invitéEs, nous nous sommes renduEs à quelques unEs sur le domaine de la Mormaire et, profitant d’une porte ouverte, nous sommes dirigéEs vers le parvis du château où nous avons déployé une banderole, avant de partager quelques morceaux de quiche et quelques bières artisanales made in ZAD.

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Pour dire toute la vérité, nous ne nous sommes pas attardéEs. Après avoir expliqué l’objet de notre présence aux employéEs du (multi)milliardaire (sa fortune personnelle est de 8,1 milliards d’euros, soit 472 000 années de SMIC), nous sommes très vite repartiEs en criant quelques slogans bien à propos : « Pinault, pollueur, voleur, expropriation ! » Rien de bien méchant en somme…

Pinault et ses acolytes de Vinci, eux, ne se gênent pas pour projeter la destruction de 2000 hectares de bocages et de terres agricoles pour y construire un aéroport inutile et coûteux. Ils ne s’offusquent pas non plus du fait que des centaines d’hommes en uniforme violent quotidiennement les propriétés des habitants de la zone pour les en exproprier par la force. Ils ne sont pas gênés, de manière générale, du fait qu’ils contribuent au désastre écologique et à la destruction lente et irrémédiable de nos espaces de vie et de notre atmosphère.

Nous, pique-niqueur/euses du dimanche, résistantEs en bottes crasseuses, hordes indisciplinées et fières de l’être, revendiquons notre impertinente intrusion sur la modeste propriété du patron de Pinault-Printemps-Redoute.

Pour autant, nous regrettons que de jeunes randonneur/euses aient eu à subir la répression à notre place. En effet, 16 personnes de 17 à 20 ans ont été interpelléEs (info AFP reprise par divers média) sur un chemin de campagne et maintenues en garde-à-vue durant 45 heures, subissant auditions et relevés d’empreintes digitales et génétiques.

InculpéEs pour « violation de domicile » et « menaces de mort », ainsi que pour « refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques » et « refus de se soumettre aux prélèvements biologiques » pour certainEs, ils et elles comparaîtront les 28 février 2013 à 9h30 devant le Juge des Enfants au TGI de Paris (1 personne) et le 11 mars 2013 à 14h devant la 7ème chambre D du TGI de Versailles (15 personnes).

Nous, militantEs de tous âges, agissant en conscience et en accord avec nos principes, exprimons toute notre solidarité avec les inculpéEs et appelons chacunE à nous rejoindre dans notre lutte déterminée contre Vinci et son monde, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre tous les autres Grands Projets Inutiles et Imposés !

Des personnes du collectif parisien de soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Vu sur Indymedia Paris, 1er février 2013

[86] Aurevoir Monsieur le Préfet

Le préfet de la région Poitou-Charentes, Yves Dassonville, s’en va donc en retraite…. après une dernière décision en faveur de Vinci. A ce sujet, la Nouvelle République évoque « la dernière de ces missions [qui] l’aura notamment conduit à coordonner le chantier de la LGV Tours – Bordeaux. « Une bataille de tous les jours pour que ce chantier avance en respectant les procédures. C’est une mécanique énorme, une mécanique de précision. Si elle s’enraye, le chantier est arrêté et ce sont des millions de perte. Un vrai défi pour l’administration. » Il est vrai que monsieur le préfet n’a jamais caché faire sa « priorité » du glorieux chantier de la LGV Tours-Bordeaux.

Et du « maintien de l’ordre« , ce pilier régalien ainsi qu’il le dit lui-même. Et ce, dans la droite ligne de son précédent service de l’Etat en Nouvelle Calédonie : après y avoir choisi la répression contre les manifestations, il s’était particulièrement illustré par ses actions et ses propos contre les syndicalistes de l’USTKE, allant jusqu’à parler de « méthodes de voyous » (Nouvelles Calédoniennes, 18/01/2008). Il y avait aussi interdit pour un temps, dans Nouméa, la vente d’alcool à emporter le week-end.

Le fidèle serviteur de l’Etat français a aussi, entre autres hauts faits d’armes, poursuivi une fois débarqué dans le Poitou-Charentes, une politique ferme méhumène vis-à-vis des migrant-e-s : « Pour intégrer les gens en situation régulière, ceux qui partagent nos valeurs, il faut renvoyer ceux qui ne le sont pas ». Quant à l’arrestation à la sortie de la préfecture d’un lycéen tentant de régulariser sa situation : voilà du travail propre et sans fioritures. La politique du chiffre, ça ne se discute pas.

Le préfet, en bon responsable des forces de police nationale, protège aussi les bons citoyens contre les « marginaux » susceptibles de faire fuir les clients du centre-ville de Poitiers, lors de réunions avec les commerçants et la mairie. Et contre les militant-e-s qui perturbent le train-train quotidien avec leurs dangereuses banderoles ou écrits. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les chroniques de la répression depuis juillet 2011, sous l’autorité bienveillante de Monsieur le Préfet : évacuations de squats, arrestations ou contrôles d’identité lors de la diffusion de journaux, et bien sûr encadrement très étroit des manifs (souriez, vous êtes filmé-e-s).

Répression des militant-e-s donc, mais à géométrie variable : alors que 100% de la quarantaine de vilains gauchistes occupant une maison vide contre Vinci sont arrêtés fin 2011 et emmenés au poste, on négociera en revanche avec les fachos qui occupent en octobre 2012 le toit d’une mosquée avec des slogans racistes : quelques fachos arrêtés sur 70 qui repartent tranquillement après négociation. Soyons fermes, mais humains…

Ce fut enfin un fervent partisan du libéralisme. Les services publics coûtent trop cher en milieu rural ? On peut les maintenir « à moindre coût » : pourquoi pas remplacer une poste par un commerçant offrant des services postaux ? « Cela se fait depuis longtemps en Grande Bretagne » : il suffisait d’y penser… et puis, il faut bien « qu’on fasse rentrer dans la logique de l’Etat la notion de performance, de service du public, d’économie« .

Un fidèle serviteur de l’Etat donc, qui a bien mérité de prendre une retraite confortable aux frais des contribuables. Gageons qu’il sera vite remplacé par un autre préfet tout aussi humaniste mais ferme : les bons citoyens paisibles peuvent dormir tranquilles.

Pavillon Noir, 30 janvier 2013

Des militant-e-s anti-aéroport en procès au TGI de Versailles

Appel à soutien au tribunal : 14 personnes comparaissent après une action de soutien à Ndl

Appel à soutien au tribunal : 14 personnes comparaissent après une action de soutien à Notre Dame des Landes Suite à une action menée en soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 14 personnes ont été placées en garde à vue depuis dimanche 27 janvier à 14h30.

Il s’agissait d’une action clownesque : un pique-nique solidaire dans le jardin du second plus gros actionnaire du groupe VINCI, François Pinault.

Accusés de violation de propriété privée et de menace de mort, ils comparaissent demain devant le procureur au Tribunal de Grande Instance de Versailles.

Nous dénonçons des mesures disproportionnées à l’encontre des militants solidaires de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Après des détentions de 62 h pour deux militants en novembre dernier et de 68h pour deux autres le 19 janvier, ce sont 14 personnes, dont une mineure, qui sont mises en garde à vue durant 43h avant de comparaître.

Cette privation de liberté de 48h est totalement démesurée au vu du type d’action menée et rappelle le traitement que plusieurs opposants au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont subi depuis le début de ce dossier.

Allons-y  nombreux.euses pour dénoncer un procès politique insensé et montrons à nos ami-e-s notre solidarité et notre détermination.

Rendez-vous à 8h45 devant le palais de justice de Versailles (TGI) :

5, Place André Mignot

Depuis Paris prendre la Ligne L du transilien à Gare Saint-Lazare à 7h59. Arrêt : Versailles Rive droite.

Les horaires du train :

http://www.transilien.com/itineraire/ligne/init?codeLigne=L

Vu sur Indymedia Paris, 29 janvier 2013

NdPN : dès qu’on a des infos on fait une mise à jour de ce post.