Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Les campeurs du DAL devant le tribunal

Le tribunal correctionnel a jugé, pour rébellion et violences volontaires, cinq jeunes gens qui avaient installé un campement sur le parvis Notre-Dame.

Lundi 2 avril 2012, les « habitants » occasionnels de la place Notre-Dame à Poitiers sont réveillés par la police chargée de faire place nette : tentes, palettes, cabanes doivent disparaître sur ordre du maire. Depuis le week-end, ce groupe de personnes défendait la cause du DAL (Droit au logement). Mais il semblerait que certains participants soient les avocats d’autres causes moins défendables. Ce qui peut expliquer la fermeté de la police pour obtenir l’évacuation des lieux. C’est là que le bât blesse : les jeunes ne se seraient pas laissés imposer cette sortie manu militari.

Cinq prévenus âgés de 20 à 31 ans, demeurant à Bordeaux et à Poitiers, étaient convoqués, hier, à l’audience du tribunal correctionnel de Poitiers. Trois seulement étaient présents. On leur reprochait des rébellions, outrages et menaces à agent dépositaire de la force publique et, pour deux d’entre eux, des violences volontaires sur ces mêmes fonctionnaires.

Un procès dont le dossier « est vide » pour la défense. « Il n’y a aucun témoignage, à l’exception de ceux des policiers, alors qu’il y a du monde ce jour-là sur la place », plaide Maître Ménard. Alors que la partie civile tente de démontrer que la rébellion des jeunes gens relève bien d’une résistance active et de fait constitue l’infraction, Maître Coche s’engouffre dans l’argumentaire de sa consœur pour son client en rappelant que le tribunal a probablement d’autres « chats à fouetter » que ce genre d’histoire relevant davantage « d’un contentieux entre ces gens qui montent des tentes et la police ». L’avocat ajoute que le chef d’inculpation est « trop ténu », « trop faible » pour encombrer les tribunaux. « Il faut arrêter de cristalliser les choses », argumente-t-il. Sauf pour les deux prévenus bordelais, absents à la barre, qui eux sont accusés de violences volontaires commises sur les policiers. Et notamment pour l’un d’entre eux qui a carrément été « allongé d’un coup de poing », a souligné la partie civile.

Le procureur de la République, dans ses réquisitions, retient la rébellion pour tous les prévenus, écarte le fait de réunion et demande de condamner les prévenus à 40 heures de travail d’intérêt général, à de la prison avec sursis, sauf pour un bien connu des services de police. Délibéré mardi 17 juillet.

Didier Monteil, La Nouvelle République, 11 juillet 2012

L’incendie dans le squat jugé demain

Un deuxième rendez-vous judiciaire est programmé dès demain pour les militants de la cause du Droit au logement. Le tribunal correctionnel doit juger Virginie, David et Wilfried, trois personnes poursuivies pour dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance et violation de domicile.

Ils avaient été interpellés dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, à la suite d’un départ de feu survenu dans une vaste habitation vacante située au n° 22 de la rue Jean-Jaurès à Poitiers. Elle était occupée depuis peu par des militants du DAL.

Le feu était parti à cause d’une des nombreuses bougies servant à éclairer les lieux. L’incendie avait entraîné l’intervention des pompiers et de la police… et l’évacuation imprévue du squat juste avant une opération portes-ouvertes.

Une enquête avait également été ouverte, à la suite de la plainte déposée par le maire de Poitiers à qui un tag promettait une corde pour le pendre ! Une personne a été entendue par la police le 14 juin dernier, selon le DAL.

Presse petite-bourgeoise (La Nouvelle République), 11 juillet 2012

[Anti-THT] Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresne.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Retour sur le week-end de resistance au Chefresne

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic.
J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os du genoux, le vagin, le sein, le bras. Le nerf de mon bras droit a été sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses capacités.

J’écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut savoir sait.
J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit.
J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie … disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent, et même pire…
Ecrire parce qu »à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande.
Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et d’impuissance face au système policier.
Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte.
Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un mensonges meurtrier.
Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression, sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255 )
Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits, pas qu’en France, pas qu’ailleurs .
Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions pour les bourreaux légitimes.
Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus, des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la justice.
Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population en meme temps que celui des frontières.
J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude.
bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies. Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer, j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système sans flics, sans pouvoir.
Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite, de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps, avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés. Il avait été formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre, tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de presse sur : http://www.percysoustension.fr )et de leur démarche.
En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une résistance concrète et de terminée sur les infrastructures.
« Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance; http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande, le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel.
Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.)
Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était presente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse. Il semble important de questionner nos mode de prise de descision dans des moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Etre transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».
Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou souffrants. Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et m’a sortie de là.
A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever, d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé. On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas, quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que c’est ». J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU). Je répète, je dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats, pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi.
Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la condition de notre survie physique.
Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.
Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à qui elle sert.
C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientot

source : Indymedia Nantes

[Campement Sanitas à Tours] Manif et suite

Ce matin, la police du changement est venue expulser sur ordre de la Mairie de Tours, qui la veille organisait des parrainages Républicains sous la pression du Réseau Éducation Sans Frontière, le campement de la place Meffre au Sanitas.

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Départ de manif après l’expulsion du campement du Sanitas

Une fois de plus, plutôt que de trouver une solution politique pérenne, les forces du désordre sont envoyées pour pourrir et continuer la persécution des migrants et des migrantes.

Cette intervention policière, la situation plus que précaire, les menaces des huissiers les jours précédents n’ont eu d’autres conséquences que de motiver des individus et des familles à se mettre en lutte.

Partant du local de Chrétiens Migrants à 14h30, une parade armée de joie et de banderoles a déambulé dans le Sanitas, avant de faire une première pause dans la cour intérieure de la mairie de Tours.

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Occupation devant la mairie de Tours

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Mairie de Tours responsable de l’expulsion

Seule réponse de celle-ci : la présence massive de policiers nationaux, municipaux, et des vigiles, comme d’habitude.

La parade a donc repris son élan, s’élançant au cœur du spectacle, dans l’œil du cyclone : la permanence du député socialiste, Jean-Patrick Gille.

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Occupation du siège du PS

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Jean-Patrick Gille dans sa permanence, confronté à la réalité

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Alors que JPG est interpelé par les personnes expulsées ne propose aucune alternative, la présence d’un journaliste de france 3 en pleine séance shopping, le force à prendre en apparté un/une militantE

Dans un mouvement identificatoire massif, happé subitement par la spirale de la misère sociale, et surtout, après deux heures d’occupation, le député a souhaité découvrir le fonctionnement du 115 (hébergement d’urgence), en nous invitant à quitter son local pour… aller au CASOUS (gestionnaire du 115).

Et rien ne serait fait sans que nous quittions tous et toutes ce lieu dans lequel nous faisions taches.

Concernant la politique du logement et de l’immigration, le seul changement notoire pour notre jospiniste local de la première heure, c’est son brushing.

En effet, l’incurie du 115, aux ordres et saturé par les demandes d’hébergement, laisse tous les soirs sur le carreau des dizaines de personnes, qui pour certaines d’entre elles, se retrouvaient sur le campement du Sanitas.

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C’est avec l’arrivé du directeur de la cohésion sociale qu’une maigre solution est trouvée pour les familles à la rue, ce n’est que partie remise

Refusant ce chantage tout à fait foireux, nous avons nous-mêmes appelé notre bien aimé préfet-médecin-pharmacien-directeur-départemental de la cohésion sociale : monsieur Viard.

À moins que ce soit un petit coup de fil de Jean-Patrick à Marisol (Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé) puis de Marisol au préfet d’Indre-et-Loire, qui aie décidé monsieur Viard à venir, grand seigneur, à notre rencontre.

Fin de cet épisode burlesque : 15 places obtenues pour 25 personnes, la possibilité de réinvestir le lieu expulsé le matin même (place Meffre), et la promesse de l’ouverture (à partir du 6 juillet) d’un internat pouvant accueillir 30 personnes au moins, jusqu’au 13 juillet.

Que devons-nous penser de cette discussion surréaliste avec les plus hauts représentants de l’État et de la représentation Nationale ?

Seule la lutte, permet d’obtenir ce qu’on veut.

« Nos défaites ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu à lutter contre l’infamie. »

COMMANDO ROSE-MARIE M., pour la destruction de toutes les frontières

Reçu à l’Agent Da, 6 juillet 2012 / Photos MediaTours

Jura Libertaire, 6 juillet 2012

[Anti-THT] Normandie : un été sous haute tension (article du Canard Enchaîné)

Normandie : un été sous haute tension – Article « Le Canard enchaîné » du 4 juillet 2012

Préfet survolté, gendarmes nerveux, agriculteurs en colère et déboulonneurs à l’ouvrage, l’installation de la ligne à très haute tension fait des étincelles.

Alors que le chantier de l’EPR de Flamanville accumule les retards, les travaux de la ligne à très haute tension (THT) chargée d’acheminer l’électricité qu’il fournira (normalement) en 2017 ont commencé à marche forcée au début de l’année. Plus de 160 km ! Un pylône tous les 400 mètres environ ! Dans une région qui compte déjà trois lignes de 400000 volts ! Visite au pays des pylônes flambant neufs.

Pylônes 102-105 , poste de transformation de Taute. Le chantier de la ligne démarre ici, à 60 km de Flamanville. Au pied d’un pylône, une équipe d’ouvriers fait une pause. A peine l’envoyé du « Canard » leur a-t-il posé une question que surgissent les gendarmes : « Vos papiers ! » Après un contrôle d’une demi-heure, le voilà invité à déguerpir…

Pylône 108. A la suite d’un « déboulonnage » symbolique de pylône à Saint-Martin-d’Aubigny, Michel Houssin, président de l’association Marais sous tension, a été jugé le 19 juin. RTE, filiale d’EDF chargée du transport de l’électricité, demande 5000 euros de dédommagement : les 14 boulons devaient être de qualité. Tout au long de la ligne, élus et associatifs ont déposé des recours en justice par dizaines (dont six devant le Conseil d’Etat), pour des raisons sanitaires et environnementales. Les blocages s’étant multipliés, depuis fin mars le tribunal de Coutances, sur requête de RTE punit tout rassemblement sur le chantier d’une astreinte de 2000 euros par heure et par personne. Du coup, les sabotages nocturnes ont pris le relais : pylônes sciés, sacs de ciment crevés, sables dans les réservoirs des engins… Sur le chantier, RTE met les bouchées doubles pour avoir fini à la fin de l’année.

Pylône 205. Au Guislain, village de 117 habitants, c’est plus calme. « On ne peut pas s’opposer à l’Etat. L’argent est là, il faut le prendre », explique le maire. Sa commune qui reçoit cinq pylônes, touchera pas moins de 177000 euros. Rappel : la construction de la ligne coûte 200 millions ; les « mesures compensatoires » s’élèvent à 100 millions. D’où son surnom : la « ligne t’es acheté ».

Pylône 207. Une ferme de Maupertuis. « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’argent, c’est la santé et le paysage ! » témoigne un éleveur qui écopera bientôt d’un pylône dans son paturage. Voilà quatre ans, les associations du coin ont fait réaliser une étude sur les rayonnements électromagnétiques qui montre, chez les riverains vivant à moins de 300 mètres d’une THT, une nette augmentation des états dépressifs, vertiges et insomnies ; le bétail, lui, souffre d’agressivité, de troubles de la croissance et d’infections mammaires. L’électricien reconnaît tacitement ces nuissances : il rachète les maisons (plus d’une centaine) se trouvant dans la bande des 100 mètres de part et d’autre de la ligne. Et, quand les éleveurs se plaignent que leurs bêtes sont malades, il leur fait signer des protocoles de recherche confidentiels. Si ça ne s’arrange toujours pas, l’électricien signe de gros chèques : en 2007, Dominique Vauprès, éleveur de bovin particulièrement remonté, a reçu plus de 74000 euros d’indemnités. « Le plus souvent, quand un éleveur se plaint, explique Dominique Fourmont, éleveur et membre de l’association Monderbréal, RTE dépêche un véto, qui examine l’élevage et accuse d’abord le paysan de mal s’occuper de ses bêtes. » Oh, les vaches !

Pylônes 220-223. Colline de Montabot. Deux hélicoptères se relaient sur le chantier : l’un sert à monter les pylônes hauts de 50 mètres, l’autre à surveiller les regroupements d’opposants. Dimanche 24 juin, quelques 500 manifestants antinucléaires ont été dispersés par autant de CRS à coups de Flash-Ball, lacrymo et grenades. Bilan : 25 blessés.

Pylône 226. Début juin, brandissant un arrêté municipal interdisant les travaux sur sa commune, Jean-Claude Bossard, maire du Chefresne, tente de s’opposer au chantier de terrassement. Il est placé en garde à vue. Il démissionne pour protester, suivi par le conseil municipal. Ils devront être réquisitionnés pour tenir le bureau de vote lors des législatives. Cerise sur le pylône : l’association pour les espaces verts bio créée par Bossard a été privée de subventions.

Pylône 227. Vision ubuesque : des gendarmes munis de longues-vues montent la garde au somment du château d’eau du Chefresne. Loué par la municipalité aux opposants, ce bâtiment désafffecté leur servait de QG jusqu’à ce que , le 20 juin, Adolphe Colrat, préfet de la Manche, prenne un arrêté d’expulsion prétextant des « raisons de sécurité ». A 5 heures du matin, les gendarmes défoncent la porte à coup de bélier et chassent les occupants. Subtilité : l’arrêté devant être affiché en mairie avant l’expulsion, les gendarmes avaient pris soin d’aller casser la vitrine municipale au milieu de la nuit pour y glisser le document… Deux plaintes ont été déposées par le maire, l’une contre l’Etat, pour « excès de pouvoir », l’autre contre le préfet et le commandant de gendarmerie, pour destruction de biens, effraction et atteinte à la liberté de réunion.

Pylônes 547-552. Forêt du Pertre, Ille-et-Vilaine. Pas de chance, ces pylônes vont être construits sur le périmètre du captage d’eau de Vitré, 16000 habitants. Le 20 mars, l’Agence régionale de santé (ARS), décelant « un risque pour la ressource en eau », s’oppose à la construction du pylône 547, à cheval sur un drain. Une semaine plus tard, arrière toute ! L’ARS rend un avis favorable. La fée électricité fait de ces miracles… La mairie de Vitré qui a déposé un recours pour excès de pouvoir, a été débouté au nom de l’ « intérêt public ». Le plus simple serait en effet que les Vitréens déplacent leur ville.

Base d’aménagement, Saint-Martin-des-Champs. Rendez-vous téléphonique est pris avec le cerveau de la ligne THT, Jean-Michel Ehlinger. Mais l’envoyé spécial du « Canard » étant dans le coin, il décide de faire un saut au quartier général de RTE, dont une brochure vante la façon dont elle « s’inscrit dans la continuité de la concertation de terrain ». Le hic, c’est qu’il n’existe aucune adresse, juste une boite postale. Nous entrons au Grand Chien, modeste bar-pizzeria au bord de la route. Incroyable mais vrai : le QG de RTE se trouve ici même, au premier étage du bar, auquel on accède par une porte dérobée. La chargée de com’ commence par essayer de nous enfumer : « La ligne servira à l’éolien offshore… » Voyant notre scepticisme, Ehlinger met fin à l’entrevue : « RTE ne communique plus. » Décidément, le courant a du mal à passer…

Professeur Canardeau, Le Canard Enchaîné, 4 juillet 2012

[Poitiers] Rassemblement de solidarité avec les personnes expulsables

Le nouveau sinistre de l’intérieur Valls a confirmé que le changement, c’est du flan :

– dans la Vienne comme ailleurs, les OQTF (obligation de quitter le territoire français) se poursuivent. Avec leur lot de vies plongées dans l’angoisse de l’arrestation, la perte d’emploi et des revenus, le déchirement de familles.

– Le chiffre des régularisations (environ 30.000 par an sous Fillon) ne sera même pas revu à la hausse … les « critères » demeurent de fait les mêmes que sous la droite.

– Aucun des centres de rétention administrative, créés par la gauche en 1981 pour « humaniser » la rétention des étrangers, ne sera fermé. Jugés « nécessaires », ils seront juste « modernisés ».

– Le projet d’un titre de séjour prétendu « intermédiaire » de trois ans, qui remplacerait celui d’un an renouvelable, pourrait surtout remplacer peu à peu dans la pratique la carte de résident de dix ans, ce qui constitue clairement une nouvelle attaque.

Comme nous l’avons toujours dit, ce n’est évidemment pas sur quelque gouvernement que ce soit, fût-il paré d’une auréole de « gauche », qu’il nous faut compter. L’enfermement d’êtres humains dans des frontières et des taules n’a pas à être « humanisé » : il répond aux exigences morbides du profit capitaliste et du maintien de l’Etat, dispositifs dont la gauche se veut elle aussi la fidèle gestionnaire.

Pour la régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention, l’abolition des lois discriminatoires à l’encontre des étrangers, nous ne pouvons compter que sur la lutte et sur une solidarité déterminées.

Ce mercredi devant le palais d’injustice, comme chaque premier mercredi du mois à 18H, rassemblons-nous pour soutenir les migrant-e-s expulsables !

Groupe Pavillon Noir, 4 juillet 2012