Archives de catégorie : La rue grogne

[Jaunay-Clan – 86] Les nuisances sonores de la LGV agressent les riverains

Les riverains du chantier de la LGV à Jaunay-Clan sont excédés : ils subiraient quotidiennement un bruit allant « de 92 à 102 db », c’est-à-dire un volume « dangereux » pour la santé… et ce, huit heures par jour.

On sait depuis longtemps que les nuisances sonores engendrent des troubles nombreux chez l’homme, en particulier si l’agression sonore s’étend dans la durée, d’autant plus qu’elle développe chez les victimes le désarroi propre au sentiment d’être privé de liberté, d’être impuissantes face à l’agression. En plus des maladies auditives, on constate ainsi un développement notable de l’irritabilité, de troubles digestifs, de la fatigue et des insomnies, de l’hypertension et de dépressions. Sans parler des effets redoutables sur la faune.

L’association Réaction TGV Jaunay-Clan réagit aujourd’hui dans la Nouvelle République, face au géant Vinci. Mais, si code civil et pénal sanctionnent les nuisances sonores pour les bruits entre particuliers, ils excluent étrangement les nuisances sonores redoutables émises par les infrastructures de l’Etat et du Capital : les « bruits de chantiers » sont ainsi une exception ! Ils n’ont toujours pas de seuils fixés et sont aussi peu sanctionnables que sanctionnés… tant qu’on reste dans « les conditions fixées par les autorités compétentes« … (articles  R 1334-36 et R 1337-6 du Code de la Santé publique). Argument derrière lequel se réfugie apparemment la philanthropique Cosea (filiale de Vinci), qui renvoie la responsabilité aux élus locaux déjà (timidement) inquiets depuis un moment :  en gros le maire n’aurait pas fait son boulot…

Mais tout cela importe peu car, comme on le sait, Cosea crée des emplois … fin du débat. Ces emplois sont eux aussi exposés à des maladies bien connues, liées aux nuisances sonores ; mais qu’est-ce donc, à côté de l’enjeu de la Croissance et du Progrès ?

Pavillon Noir

LGV : des riverains excédés par les travaux

Le président de Réaction TGV Jaunay-Clan dénonce les “ agressions ” que subissent les riverains du chantier de la ligne ferroviaire à grande vitesse.

Le bruit des engins de chantier trouble la quiétude des riverains, dénonce Patrick Lantrès.

LGV, les travaux et les riverains, pourrait être le titre d’une fable de La Fontaine. Mais, selon Patrick Lantrès, président de Réaction TGV Jaunay-Clan, cette « chronique d’une journée ordinaire d’un riverain du chantier » tient plutôt de la tragédie. Voici son témoignage : « Exemple du lundi 20 août : réveil à 8 h au son assourdissant d’une pelleteuse. Le calme revient de midi à 14 h, puis le bruit reprend jusqu’à 18 h. N’oublions pas les camions bennes à raison d’un toutes les 2 minutes maximum. Dit comme cela tout peut paraître une banalité quotidienne. Mais il n’en est rien.

Le bruit qui oscille entre 92 et 102 dB est subi pendant 8 heures à un niveau bien au-delà du supportable raisonnable. […] Nous supportons ce niveau de bruit sans interruption. Et que fait Cosea pour nous ? Rien. Avant de creuser si près des habitations, des merlons acoustiques auraient pu être dressés. Eh bien non ! Les responsables ont répondu qu’ils n’avaient pas les matériaux pour ! Mais selon le dicton, quand on veut on peut… Donc Cosea ne veut pas. Une pelleteuse qui attaque le sol émet périodiquement des vibrations. Nous devons nous y habituer puisque, selon les études, les vibrations sont mineures. Quant à la poussière, lorsque le vent est dans le bon sens… Ce n’est pas le tombereau qui arrose la piste toutes les demi-heures qui fait beaucoup d’effet, au vu des nuages de fumée qui s’élèvent dans le ciel. » « A partir de mardi 21 août, le réveil en fanfare devait se faire à 6 h du matin et le vacarme durer sans interruption jusqu’à 22 heures. C’est du moins ce que Cosea avait promis. Sauf que les engins jouent les prolongations de près d’une demi-heure. L’association Réaction TGV Jaunay-Clan avait prévenu : Cosea aura le même respect pour les riverains que RFF. La démonstration est faite. »

aller plus loin

 » Des aménagements bien en amont « 

Interrogé par la rédaction sur les nuisances de voisinage provoquées par le chantier de la LGV Tours-Bordeaux, le consortium Lisea-Cosea apporte plusieurs précisions : « Tout d’abord, concernant les nuisances sonores, sur ce genre de projet, il faut savoir qu’un dossier «  bruit de chantier  » est obligatoirement déposé auprès des communes impactées avant qu’elles prennent les arrêtés relatifs aux travaux. Concernant les aménagements antibruit spécifiques, cela a pu être réalisé par endroits, à la demande des communes. Comme à Fontaine-le-Comte, où un merlon a été édifié avant le chantier. Mais tout cela a été décidé bien en amont lors des nombreuses discussions préparatoires. Maintenant que le chantier est passé dans une phase opérationnelle, c’est plus difficile à mettre en place. Même si on peut discuter d’aménagements à la marge… Enfin, sur l’amplitude horaire, on peut effectivement être sur du 6 h-22 h quand on travaille avec deux équipes, mais c’est surtout l’été. Les jours raccourcissant, on va plutôt revenir sur un poste en 8 h-16 h. »

Nouvelle République, 9 septembre 2012

[Québec] La lutte paye

Québec : le printemps érable l’emporte

La nouvelle chef du gouvernement québécois, Pauline Marois, a annoncé mercredi l’annulation de la hausse des frais de scolarité et le retrait de la loi spéciale 78, limitant le droit à manifester. Membre du Parti Québéquois (PQ) et élue ce mardi 4 septembre, elle avait fait campagne sur ces sujets.

Rassurés Une annonce qui rassure les étudiants québécois. Pauline Marois n’ayant pas remporté la majorité, elle avait d’abord laissé entendre que ces deux engagements seraient durs à tenir.

DÉCRET Pour éviter cette difficulté, la chef de gouvernement n’est pas passée par le Parlement. Elle a donc annulé la hausse des droits de scolarité… par décret ministériel.

Paola Schneider, Streetpress, 6 septembre 2012

NdPN : En parallèle, Léo Bureau-Blouin devient quant à lui, à 20 ans, député de l’assemblée nationale pour le PQ (parti québécois). Il se propose de  » ramener la paix sociale au Québec, ramener le consensus« , tiens donc…

On constate qu’une fois de plus la bourgeoisie, face à un mouvement social qui la déborde et qui se radicalise, adopte une position de « décompression », pour employer le mot de Vaneigem. D’une part, faire des concessions (ici sur la revendication initiale principale du mouvement), pour ne rien avoir à lâcher sur les revendications plus radicales nées du mouvement. D’autre part, mettre sur les rails de la cogestion et du pouvoir des « leaders » identifiés appelant au retour au calme, afin d’étouffer le mouvement lorsqu’il devient trop menaçant pour le pouvoir lui-même.

Les revendications n’aboutissent, une fois de plus, que par une lutte déterminée et un rapport de force réel. Reste, et c’est là tout le rôle des organisations anarchistes, à rappeler que le pouvoir a toujours été et sera toujours le tombeau des mouvements révolutionnaires.

[Poitiers] La colère des Vitalis

NdPN : Le syndicat Sud a annoncé 70% de salariés Vitalis en débrayage (la direction en annonce 50%) !

Nouveau débrayage ce mercredi matin

Au dépôt de Vitalis pendant le débrayage, les conducteurs expriment leur colère : « On aurait voulu voir le directeur, M. Wischnewski. Il n’est pas venu. On n’a pas vu non plus les élus. Ni M. Claeys. Ni M. Guérin, vice-président des transports. » Dominique Malvé, délégué syndical CGT, et Joël Guilloteau, du syndicat Sud-Solidarité, sont particulièrement remontés. « On ne veut pas embêter les usagers, mais aujourd’hui on est à bout. La dégradation des conditions de travail, les sanctions, les pressions… on est fatigué. On ne peut pas continuer comme ça. »

Avertisseurs sonores au maximum

Ils accusent leur directeur d’être à l’origine des mauvaises relations sociales dans l’entreprise. Les accusations « d’incompétence », pleuvent. Serge Rivet, délégué CFDT, met en avant « le harcèlement au travail » dont serait victime le personnel. A 8 h 40, les conducteurs remontent dans leur bus, avertisseurs sonores poussés au maximum. Dominique Malvé : « Notre colère est proportionnelle au bruit. » La sortie est réglée par des feux tricolores : il faudra près d’un quart d’heure pour que tous les bus quittent le dépôt. La reprise du travail a donc été progressive. Et maintenant ? Serge Rivet : « Lundi, nous avons demandé une réunion extraordinaire du comité d’entreprise avec le CHSCT, l’inspecteur du travail, la médecine du travail et la préfecture. Pas de réponse. Grand Poitiers nous annonce une enquête psychosociale que nous demandons depuis deux ans. Faut-il y croire ? » Hier à l’issue du débrayage de 55 minutes, la situation semblait sans issue. Avec un nouvel appel à cesser le travail ce mercredi entre 7 h 45 et 8 h 40. A 18h, Thierry Wischnewski annonçait la tenue d’un comité d’entreprise extraordinaire ce mercredi après-midi, répondant ainsi au vœu des syndicats. Mais sans entamer la détermination de ces derniers à appeler à débrayer à nouveau ce matin.

J.-J. B., Nouvelle République, 5 septembre 2012

MàJ (6 septembre) : accord trouvé entre la direction et les dirigeants syndicaux.

[Poitiers] Grève des Vitalis à la rentrée

86 –  Poitiers : préavis de grève chez Vitalis pour le jour de la rentrée scolaire

Chez Vitalis, une grève unitaire se profile pour le jour de la rentrée scolaire, un choix stratégique qui semble démontrer un profond malaise. C’est le syndicat « Solidaire transport Vitalis » qui, le premier, a annoncé hier le préavis de grève de 55 minutes prévu pour le mardi 4 septembre, de 7 h 45 à 8 h 40. Reconductible, ce mouvement répond à quatre revendications : le climat social, les conditions de travail dans tous les services (conducteurs, administratifs, atelier), les salaires et les accords pour les plus de 55 ans. Une demande de rendez-vous avec Alain Claeys, président de Vitalis, a par ailleurs été envoyée.
Nouvelle République, 22 août 2012

La grève de la faim des détenus basques s’étend dans les prisons françaises

Quinze prisons françaises étaient touchées, mardi 14 août, par des grèves de la faim ou « refus de plateau » de détenus membres du groupe armé basque ETA, en solidarité avec un prisonnier en Espagne qui réclame sa libération conditionnelle pour raisons de santé, selon l’administration pénitentiaire.

Selon Gabi Mouesca, porte-parole d’Herrira – un mouvement né en février en Espagne et en France pour la libération des prisonniers politiques basques et le retour des réfugiés dans le cadre du processus de paix –, « quatre-vingt-onze prisonniers basques étaient mobilisés lundi dans vingt-trois prisons françaises ».

Le mouvement a commencé la semaine dernière dans des prisons d’Espagne et de France. Les détenus veulent montrer leur solidarité avec Iosu Uribetxeberria, condamné en 1998 à trente-deux ans de prison pour l’enlèvement d’un fonctionnaire pénitentiaire espagnol, qui avait été retenu en otage pendant cinq cent trente-deux jours. Iosu Uribetxeberria, qui est détenu en Espagne et souffre d’un cancer, a entamé une grève de la faim mercredi pour obtenir une libération conditionnelle « en raison de la gravité de son état », selon Herrira.

SITUATION DE FIN DE VIE

Le mouvement de détenus revendique désormais la remise en liberté de quatorze prisonniers incarcérés en Espagne dont le pronostic vital est engagé. « Nous ne demandons que l’application de la loi. Les textes pour gérer ce genre de situation de fin de vie existent en droit français, en droit espagnol et en droit européen. Ils prévoient la libération des prisonniers dont le processus vital est engagé et dont les conditions de détention sont incompatibles avec leur état de santé », ajoute M. Mouesca, un ancien membre d’Iparretarrak, emprisonné pendant dix-sept ans pour activités terroristes au Pays basque français, et président de 2004 à 2009 de l’Observatoire international des prisons (OIP).

Colette Capdevielle, député (PS) des Pyrénées-Atlantiques et membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale, a indiqué qu’elle entendait « demander des explications aux autorités espagnoles sur la situation de ce détenu. (…) Il faut qu’il y ait une juste proportion entre la maladie et la détention à partir du moment où il n’y a pas de risque de trouble à l’ordre public », a ajouté cette avocate de profession.

Frédérique Espagnac, sénatrice (PS) des Pyrénées-Atlantiques, a quant à elle déclaré qu’en tant que participante aux discussions d’Aiete – conférence internationale d’octobre 2011 pour une résolution de paix au Pays basque –, elle demande « que soit prise en compte la situation de Iosu Uribetxebarria ».

LES AMNISTIES, CONDITIONS DU DÉSARMEMENT

Des rassemblements à l’appel d’Herrira se tiendront mercredi en milieu de journée à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) et à Saint-Sébastien (Espagne), auxquels doivent participer des députés français et espagnols.

Euskadi Ta Askatasuna (ETA, « Pays basque et liberté » en basque) avait annoncé le 20 octobre 2011 qu’il mettait fin définitivement à la violence. Mais il fait de l’amnistie pour les prisonniers la condition d’un éventuel calendrier de désarmement, qu’il se refuse à envisager pour le moment. Les gouvernements espagnol et français, au contraire, réclament la dissolution sans conditions du groupe.

ETA est tenu pour responsable de la mort de huit cent vingt-neuf personnes, durant plus de quarante années de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre.

Presse carcérale (lemonde.fr), 14 août 2012