[Poitiers] Vitalis : émouvant soutien du maire au directeur

NdPN : Nous mettons en gras les morceaux les plus émouvants de cet article de la Nouvelle République, sur la belle solidarité du maire avec le directeur de la régie de bus Vitalis. Ce dernier a été éprouvé par un rude conflit social, l’accusant injustement de harcèlement. Fort heureusement tout est rentré dans l’ordre : les salariés repentis travailleront désormais avec la direction dans l’ambition et l’enthousiasme. Les seuls malheureux dans cette affaire sont ces quatre salariés contraints de partir à la retraite après des années de joie au travail, mais le maire et le directeur ont eu une attention chaleureuse. Avec Vitalis, plus belle la vie !

Vitalis : les leçons d’un conflit

Poitiers. A l’occasion d’une cérémonie de départs à la retraite, Alain Claeys est revenu sur le conflit social qui a secoué la régie des transports poitevins.

Vingt-quatre heures après l’annonce des résultats du comité d’entreprise mettant fin aux deux jours de débrayage à la régie des transports poitevins (NR de jeudi), l’heure était beaucoup plus joyeuse jeudi soir. On fêtait le départ à la retraite de quatre employés de Vitalis.

Ce fut l’occasion pour Alain Claeys, président de Grand Poitiers, la collectivité qui organise les transports sur la communauté d’agglomération, de tirer les leçons du conflit social. Il a reprécisé les rôles de chacun. Aux élus les orientations stratégiques. Au directeur Thierry Wischnewski et à ses collaborateurs la gestion des transports. « Il se peut qu’il y ait des difficultés, mais il importe de respecter le dialogue social », a dit Alain Claeys, soulignant qu’il était très peu intervenu dans le conflit. « Il y a une convention collective ; elle doit être respectée. Pour les cas individuels, il existe également des instances créées pour cela. » Manière de dire qu’il est excessif d’ouvrir un conflit dans toute une entreprise quand il s’agit de régler un cas personnel. Le président de Grand Poitiers a ensuite invité les salariés à s’exprimer devant l’ARACT, l’organisme paritaire à qui il est fait appel pour entendre les doléances de chacun avant de dresser d’ici trois mois un bilan social de Vitalis. Sur les accusations portées contre le directeur « que je soutiens », Alain Claeys a été très clair : « On ne peut pas accuser tel ou tel de harcèlement ; il faut apporter des preuves. Le mot a une signification pénale bien précise. Est-ce qu’il y a eu des plaintes ? » Le maire a posé la question aux organisations syndicales. Il n’a pas eu de réponse. « Dès lors, je pense que le mot a dépassé la pensée de ceux qui l’ont prononcé. » Puis Alain Claeys a invité son auditoire, majoritairement composé d’anciens salariés et de représentants de l’encadrement, « à être porteurs d’une politique ambitieuse en matière de transports : le bus à haut niveau de service. Les usagers nous regardent ; ils se tournent vers les transports en commun. Il faut que nous soyons à l’écoute. » Et de rappeler au respect, à l’esprit de responsabilité et à l’implication dans la vie de l’entreprise, tout en reconnaissant que la hausse des rémunérations est limitée. Thierry Wischewski est ensuite brièvement intervenu : « Depuis trois ans, nous avons beaucoup travaillé pour préparer cette rentrée avec enthousiasme. Les clients nous attendent. Je compte sur vous. Travaillons dans la même direction. ».

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 10 septembre 2012

[Jaunay-Clan – 86] Les nuisances sonores de la LGV agressent les riverains

Les riverains du chantier de la LGV à Jaunay-Clan sont excédés : ils subiraient quotidiennement un bruit allant « de 92 à 102 db », c’est-à-dire un volume « dangereux » pour la santé… et ce, huit heures par jour.

On sait depuis longtemps que les nuisances sonores engendrent des troubles nombreux chez l’homme, en particulier si l’agression sonore s’étend dans la durée, d’autant plus qu’elle développe chez les victimes le désarroi propre au sentiment d’être privé de liberté, d’être impuissantes face à l’agression. En plus des maladies auditives, on constate ainsi un développement notable de l’irritabilité, de troubles digestifs, de la fatigue et des insomnies, de l’hypertension et de dépressions. Sans parler des effets redoutables sur la faune.

L’association Réaction TGV Jaunay-Clan réagit aujourd’hui dans la Nouvelle République, face au géant Vinci. Mais, si code civil et pénal sanctionnent les nuisances sonores pour les bruits entre particuliers, ils excluent étrangement les nuisances sonores redoutables émises par les infrastructures de l’Etat et du Capital : les « bruits de chantiers » sont ainsi une exception ! Ils n’ont toujours pas de seuils fixés et sont aussi peu sanctionnables que sanctionnés… tant qu’on reste dans « les conditions fixées par les autorités compétentes« … (articles  R 1334-36 et R 1337-6 du Code de la Santé publique). Argument derrière lequel se réfugie apparemment la philanthropique Cosea (filiale de Vinci), qui renvoie la responsabilité aux élus locaux déjà (timidement) inquiets depuis un moment :  en gros le maire n’aurait pas fait son boulot…

Mais tout cela importe peu car, comme on le sait, Cosea crée des emplois … fin du débat. Ces emplois sont eux aussi exposés à des maladies bien connues, liées aux nuisances sonores ; mais qu’est-ce donc, à côté de l’enjeu de la Croissance et du Progrès ?

Pavillon Noir

LGV : des riverains excédés par les travaux

Le président de Réaction TGV Jaunay-Clan dénonce les “ agressions ” que subissent les riverains du chantier de la ligne ferroviaire à grande vitesse.

Le bruit des engins de chantier trouble la quiétude des riverains, dénonce Patrick Lantrès.

LGV, les travaux et les riverains, pourrait être le titre d’une fable de La Fontaine. Mais, selon Patrick Lantrès, président de Réaction TGV Jaunay-Clan, cette « chronique d’une journée ordinaire d’un riverain du chantier » tient plutôt de la tragédie. Voici son témoignage : « Exemple du lundi 20 août : réveil à 8 h au son assourdissant d’une pelleteuse. Le calme revient de midi à 14 h, puis le bruit reprend jusqu’à 18 h. N’oublions pas les camions bennes à raison d’un toutes les 2 minutes maximum. Dit comme cela tout peut paraître une banalité quotidienne. Mais il n’en est rien.

Le bruit qui oscille entre 92 et 102 dB est subi pendant 8 heures à un niveau bien au-delà du supportable raisonnable. […] Nous supportons ce niveau de bruit sans interruption. Et que fait Cosea pour nous ? Rien. Avant de creuser si près des habitations, des merlons acoustiques auraient pu être dressés. Eh bien non ! Les responsables ont répondu qu’ils n’avaient pas les matériaux pour ! Mais selon le dicton, quand on veut on peut… Donc Cosea ne veut pas. Une pelleteuse qui attaque le sol émet périodiquement des vibrations. Nous devons nous y habituer puisque, selon les études, les vibrations sont mineures. Quant à la poussière, lorsque le vent est dans le bon sens… Ce n’est pas le tombereau qui arrose la piste toutes les demi-heures qui fait beaucoup d’effet, au vu des nuages de fumée qui s’élèvent dans le ciel. » « A partir de mardi 21 août, le réveil en fanfare devait se faire à 6 h du matin et le vacarme durer sans interruption jusqu’à 22 heures. C’est du moins ce que Cosea avait promis. Sauf que les engins jouent les prolongations de près d’une demi-heure. L’association Réaction TGV Jaunay-Clan avait prévenu : Cosea aura le même respect pour les riverains que RFF. La démonstration est faite. »

aller plus loin

 » Des aménagements bien en amont « 

Interrogé par la rédaction sur les nuisances de voisinage provoquées par le chantier de la LGV Tours-Bordeaux, le consortium Lisea-Cosea apporte plusieurs précisions : « Tout d’abord, concernant les nuisances sonores, sur ce genre de projet, il faut savoir qu’un dossier «  bruit de chantier  » est obligatoirement déposé auprès des communes impactées avant qu’elles prennent les arrêtés relatifs aux travaux. Concernant les aménagements antibruit spécifiques, cela a pu être réalisé par endroits, à la demande des communes. Comme à Fontaine-le-Comte, où un merlon a été édifié avant le chantier. Mais tout cela a été décidé bien en amont lors des nombreuses discussions préparatoires. Maintenant que le chantier est passé dans une phase opérationnelle, c’est plus difficile à mettre en place. Même si on peut discuter d’aménagements à la marge… Enfin, sur l’amplitude horaire, on peut effectivement être sur du 6 h-22 h quand on travaille avec deux équipes, mais c’est surtout l’été. Les jours raccourcissant, on va plutôt revenir sur un poste en 8 h-16 h. »

Nouvelle République, 9 septembre 2012

[Poitiers] Communiqué DAL86 : le point de vue du Dal86 sur la question de l’ex-lycée des Feuillants

COMMUNIQUE : le point de vue du Dal86 sur la question de l’ex-lycée des Feuillants

Suite à l’article « Cité judiciaire des Feuillants : le projet suit son cours » Nouvelle République – Centre Presse 03/09/2012. http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2012/09/03/Cite-judiciaire-des-Feuillants-le-projet-suit-son-cours

D’après nos informations, les locaux de l’ex lycée des Feuillants ont été rachetés 3 millions d’euros (1,5 million venant de la municipalité de Poitiers et 1,5 million du Conseil général). Ce qui a bien aidé le nouveau lycée privé Isaac de l’Etoile qui avait besoin de vendre ses anciens bâtiments pour se créer. Ces locaux ont ensuite été rétrocédés à l’Etat gracieusement pour construire la Cité judiciaire à partir de… 2012 ? Mais l’Etat n’ayant pas les moyens de faire les travaux, ces locaux ne seront pas occupés avant, nous l’apprenons ici dans l’article, 2017 !

Malgré que la municipalité clame à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de problèmes de logement sur Poitiers, d’après nos estimations, il y aurait au moins 250 personnes par an à la rue et plus de 5000 personnes mal logées à Poitiers VOIR. La situation est dramatique car les centres d’hébergement d’urgence et sociaux sont bondés.

Pourquoi laisser vides ces locaux de plusieurs milliers de m² durant si longtemps alors qu’il y a de réels besoins d’hébergement et de logement ? Nous savons qu’il y a des chambres d’internat, une cuisine et un réfectoire. Pourquoi, en attendant que la justice se rende en ces lieux ne pas faire qu’il y ait moins d’injustices c’est-à-dire créer dès à présent un centre d’hébergement et d’accueil géré par les intéressés eux-mêmes.

L’argument de la Chancellerie : de faire garder ses locaux afin d’« éviter les désagréments rencontrés naguère à Versailles où ses locaux avaient été investis par des squatters qu’elle a eu les pires difficultés à faire évacuer », ne tient pas. Signer une Convention d’occupation précaire avec un collectif ou une association permettrait à la Chancellerie de pouvoir récupérer les locaux quand la situation transitoire de l’immeuble cesserait. Les « squatters » qui semblent si redoutés étant alors officiellement logés, cela permettrait de cesser le gaspillage de fonds dans le gardiennage et, éventuellement, de les réinvestir pour financer le projet d’hébergement.

Si vous êtes révoltés par ce scandale immobilier, si vous êtes révoltés par le fait de laisser vides des locaux alors qu’il y a des gens à la rue, nous vous invitons à une réunion le mardi 25 septembre 2012 à 18h30 à la Maison De la Solidarité. Toutes les orgas et toutes les personnes intéressées pour élaborer ensemble ce projet sont les bienvenues. Si vous ne pouvez pas être présent à cette réunion et que néanmoins vous êtes partant, merci de nous prévenir.

Dal86, mail du 8 septembre 2012

[Québec] La lutte paye

Québec : le printemps érable l’emporte

La nouvelle chef du gouvernement québécois, Pauline Marois, a annoncé mercredi l’annulation de la hausse des frais de scolarité et le retrait de la loi spéciale 78, limitant le droit à manifester. Membre du Parti Québéquois (PQ) et élue ce mardi 4 septembre, elle avait fait campagne sur ces sujets.

Rassurés Une annonce qui rassure les étudiants québécois. Pauline Marois n’ayant pas remporté la majorité, elle avait d’abord laissé entendre que ces deux engagements seraient durs à tenir.

DÉCRET Pour éviter cette difficulté, la chef de gouvernement n’est pas passée par le Parlement. Elle a donc annulé la hausse des droits de scolarité… par décret ministériel.

Paola Schneider, Streetpress, 6 septembre 2012

NdPN : En parallèle, Léo Bureau-Blouin devient quant à lui, à 20 ans, député de l’assemblée nationale pour le PQ (parti québécois). Il se propose de  » ramener la paix sociale au Québec, ramener le consensus« , tiens donc…

On constate qu’une fois de plus la bourgeoisie, face à un mouvement social qui la déborde et qui se radicalise, adopte une position de « décompression », pour employer le mot de Vaneigem. D’une part, faire des concessions (ici sur la revendication initiale principale du mouvement), pour ne rien avoir à lâcher sur les revendications plus radicales nées du mouvement. D’autre part, mettre sur les rails de la cogestion et du pouvoir des « leaders » identifiés appelant au retour au calme, afin d’étouffer le mouvement lorsqu’il devient trop menaçant pour le pouvoir lui-même.

Les revendications n’aboutissent, une fois de plus, que par une lutte déterminée et un rapport de force réel. Reste, et c’est là tout le rôle des organisations anarchistes, à rappeler que le pouvoir a toujours été et sera toujours le tombeau des mouvements révolutionnaires.

[Poitiers] La colère des Vitalis

NdPN : Le syndicat Sud a annoncé 70% de salariés Vitalis en débrayage (la direction en annonce 50%) !

Nouveau débrayage ce mercredi matin

Au dépôt de Vitalis pendant le débrayage, les conducteurs expriment leur colère : « On aurait voulu voir le directeur, M. Wischnewski. Il n’est pas venu. On n’a pas vu non plus les élus. Ni M. Claeys. Ni M. Guérin, vice-président des transports. » Dominique Malvé, délégué syndical CGT, et Joël Guilloteau, du syndicat Sud-Solidarité, sont particulièrement remontés. « On ne veut pas embêter les usagers, mais aujourd’hui on est à bout. La dégradation des conditions de travail, les sanctions, les pressions… on est fatigué. On ne peut pas continuer comme ça. »

Avertisseurs sonores au maximum

Ils accusent leur directeur d’être à l’origine des mauvaises relations sociales dans l’entreprise. Les accusations « d’incompétence », pleuvent. Serge Rivet, délégué CFDT, met en avant « le harcèlement au travail » dont serait victime le personnel. A 8 h 40, les conducteurs remontent dans leur bus, avertisseurs sonores poussés au maximum. Dominique Malvé : « Notre colère est proportionnelle au bruit. » La sortie est réglée par des feux tricolores : il faudra près d’un quart d’heure pour que tous les bus quittent le dépôt. La reprise du travail a donc été progressive. Et maintenant ? Serge Rivet : « Lundi, nous avons demandé une réunion extraordinaire du comité d’entreprise avec le CHSCT, l’inspecteur du travail, la médecine du travail et la préfecture. Pas de réponse. Grand Poitiers nous annonce une enquête psychosociale que nous demandons depuis deux ans. Faut-il y croire ? » Hier à l’issue du débrayage de 55 minutes, la situation semblait sans issue. Avec un nouvel appel à cesser le travail ce mercredi entre 7 h 45 et 8 h 40. A 18h, Thierry Wischnewski annonçait la tenue d’un comité d’entreprise extraordinaire ce mercredi après-midi, répondant ainsi au vœu des syndicats. Mais sans entamer la détermination de ces derniers à appeler à débrayer à nouveau ce matin.

J.-J. B., Nouvelle République, 5 septembre 2012

MàJ (6 septembre) : accord trouvé entre la direction et les dirigeants syndicaux.