[Poitiers] Danser contre la violence masculine

Sensibiliser davantage à la cause des femmes

Le rassemblement dansé, place du Marché, hier, contre les violences subies par les femmes a eu un faible retentissement. Mais il fallait être là.

Vendredi, en tout début d’après-midi, les Poitevins qui ont dansé sur la place du marché pour protester contre les violences faites aux femmes n’étaient qu’une vingtaine. Emma Crews avait organisé cette manifestation internationale pour la deuxième année consécutive à Poitiers.

«  Un sujet affreux qui me touche au cœur  »

La jeune Écossaise explique son engagement par sa passion pour la danse (elle est en 3e année au Conservatoire à rayonnement régional) mais surtout « parce que je travaille depuis 8 ans sur le sujet du viol, un sujet affreux qui me touche au cœur. Je suis prête à tout faire pour éviter ce genre de choses ». La manifestation a été baptisée «  V-Day  ». Emma Crews explique pourquoi : « Le «  V  » signifie «  vagin  », «  Valentin  » car elle est organisée dans plusieurs pays le 14 février et «  violence  ». C’est l’Américaine Eve Ensler auteure de la pièce de théâtre «  Les Monologues du vagin  » qui a créé ce mouvement ». Elle cite des statistiques : « 274 viols sont commis par jour en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups portés par son partenaire. Nous avons voulu faire quelque chose de joyeux contre quelque chose d’affreux ». Elle pense déjà à l’organisation de l’année prochaine qui devra être revue pour sensibiliser davantage de Poitevins à cette cause.

Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 15 février 2014

[Poitiers] Restaurant Le Shalimar : derrière les non-régularisations, l’exploitation

NdPN : les personnes « sans-papiers » (précisons : à qui l’Etat ne donne pas de papiers), sont bien souvent une source de main-d’œuvre salariale corvéable à merci, n’ayant que la liberté de fermer sa gueule. Triste illustration avec le cas du restaurant « Le Shalimar » à Poitiers, à méditer pour se défier de tous les dangereux politicards qui justifient leur refus raciste de régulariser les « étrangers » sous le prétexte fumeux que leur présence écraserait les salaires des bons citoyens… Le cas de ce restaurant n’est hélas pas isolé, il y a sur Poitiers bien d’autres cas de migrant.e.s exploité.e.s au travail, dont la situation administrative ne leur permet pas de se défendre juridiquement. Seule la solidarité entre les exploité.e.s, avec ou sans papiers, peut nous permettre de lutter efficacement contre nos oppresseurs communs, qui profitent de notre précarité et de notre isolement pour nous imposer des « contrats » de travail unilatéraux.

Le salarié non déclaré touchait 80 € par mois

Poitiers. Le patron du restaurant “ Le Shalimar ”, désormais fermé, a bien embauché du personnel de façon illégale. Un des salariés touchait 80 € par mois.

Le restaurant de spécialités indiennes « Le Shalimar » existe toujours mais les portes sont closes. En attente d’un éventuel repreneur car son ancien patron, un Pakistanais (39 ans), est désormais domicilié en région parisienne. A la suite d’un contrôle de l’Inspection du travail, il a dû fermer boutique et se présenter, hier, devant le tribunal correctionnel pour travail dissimulé et emploi d’un étranger sans titre.

8 mois avec sursis

Même si la notion « d’esclavagisme », évoqué dans nos colonnes le 21 décembre 2012, n’a pas été expliquée en ces termes à l’audience, le restaurateur pakistanais, prénommé Tatheer, a embauché du 31 décembre 2011 au 18 décembre 2012, quatre personnes sans déclaration nominative préalable à l’embauche à l’Urssaf [NDLR : elle doit être effectuée dans les 8 jours qui précèdent toute embauche]. Faits d’autant plus répréhensibles que l’un de ces salariés n’avait ni autorisation de travailler, ni permis de séjour conforme. Ce dernier travaillait pourtant dans le restaurant depuis un an. Le prévenu, père de trois enfants, clame « sa bonne foi » à la barre. « Vous avez l’impression d’être en tort ? », questionne le président. « Je n’ai fait de mal à personne. En travaillant, on fait des fautes sans s’en rendre compte. » L’avocate de la partie civile, représentant le salarié sans papiers en règle, appuie sur l’infraction de travail dissimulé. « Il s’est servi de façon scandaleuse de [mon] client. On lui donnait les restes des repas servis en salle et il était payé 80 € par mois en espèces pour travailler, 7 jours sur 7, et plus de 50 h par semaine. » Elle pointe d’ailleurs les différences de traitement entre les salariés et demande pour son client l’application stricte d’indemnisation requise dans le code du travail en cas de travail dissimulé ; soit 6 mois de salaire sur la base du Smic. Selon Mme le procureur, il ne fait aucun doute qui si le prévenu n’a pas fait les démarches nécessaires, « c’est qu’il savait qu’un de ses employés n’avait pas de titres en règle ». Le conseil du prévenu tente de démontrer que son client n’a pas utilisé un réseau de clandestins et fait porter la responsabilité des différents contrats, CDD ou extra, et bulletins de paie au cabinet comptable. Le tribunal le condamne à 8 mois avec sursis, 1.500 € d’amende, 500 € au titre de remboursement de frais à l’Urssaf et 8.554,02 d’indemnité forfaitaire pour la victime. Il ne pourra pas non plus gérer de société pendant 3 ans.

M.-L. A., Nouvelle République, 14 février 2014

[Châtellerault] Mépris des autorités pour le droit à la vie des gens du voyage

Logique de vie contre logique de profit…

C’est depuis longtemps l’un des marronniers moisis de la presse quotidienne régionale… Aujourd’hui dans la Nouvelle République, les marchands et les capitalistes ayant investi la zone d’Argenson se plaignent de voir les gens du voyage habiter les lieux. Mêmes propos que ceux de la direction du Super-U ayant fait évacuer un campement de caravanes : ça donne une mauvaise « image », « ça fait fuir la clientèle ». Passons sur d’autres déclarations plus nauséabondes encore…

Or les gens du voyage habitant les lieux rappellent à juste titre que la mairie ne leur laisse aucun autre endroit pour vivre : ils sont expulsés de partout, les places sont insuffisantes sur les aires d’accueil, l’absence d’infrastructures sanitaires les contraint à la débrouille… du coup les gens du voyage s’installent où ils peuvent. On voit bien, ici comme ailleurs, que les autorités sont les premières responsables des discriminations de fait à l’égard des gens du voyage, faisant le terreau d’un racisme qui ne dit pas son nom, menant à une négation agressive de leur culture.

Face à cette incurie de la mairie, les commerçants n’exigent pas des autorités qu’elles offrent enfin des conditions de vie dignes aux gens du voyage ; au contraire, le discours est méprisant, stigmatisant : un investisseur immobilier de la zone va jusqu’à exiger une baisse de subventions aux associations de gens du voyage pour rembourser un manque à gagner ! Ces braves gens du commerce évoquent des « pissotières publiques », mais quand on lit certains de leurs propos puants, on peut constater que décidément, pour eux, l’argent n’a pas d’odeur (1)…

Encore une fois, on nie éhontément le droit fondamental d’êtres humains à habiter quelque part, c’est-à-dire de vivre, droit qui ne pèse rien vis-à-vis de leur « droit » capitaliste à eux, commerçants, à faire du profit. Et qui ne pèse rien vis-à-vis du « droit » de l’incurie politicarde à fabriquer du bouc-émissaire à la pelle.

Soutien inconditionnel à toutes celles et ceux qui luttent pour leur droit de vivre et d’habiter, contre les logiques publiques et privées du profit électoral ou financier !

Juanito, Pavillon Noir, 13 février 2013

(1) « L’argent n’a pas d’odeur » : expression attribuée à l’empereur romain Vespasien, en réponse au Sénat qui se plaignait que l’Empire ait institué, pour se financer, des pissotières publiques (les fameuses « vespasiennes ») assorties d’une taxe sur la collecte des urines (qui permettait de fixer les teintures textiles).

[Châtellerault] Grève des salarié.e.s de Fenwick pour l’augmentation des salaires

Châtellerault : grève chez Fenwick

Un mouvement de grève est en cours à l’usine Fenwick (560 salariés) à Cenon-sur-Vienne, à côté de Châtellerault. Le mouvement a été lancé lundi à l’appel des syndicats CGT et Sud. Le conflit porte sur les négociations salariales annuelles. Les syndicats réclament une revalorisation des bas salaires avec une augmentation minimum de 40 euros. La direction proposerait selon eux 25 euros. Le conflit est appelé à se poursuivre demain si syndicats et direction ne se mettent pas d’accord. Entre 160 et 200 salariés prendraient part au mouvement, selon la CGT.

Nouvelle République, 12 février 2014

Mise à jour :

Cenon: la grève continue chez Fenwick

En grève depuis mardi, 70 salariés de Fenwick ont mis en place aujourd’hui un barrage filtrant à l’entrée de l’entreprise. Ceux-ci réclament, à l’appel des syndicats Sud et CGT, une revalorisation des bas salaires.

Nouvelle République, 13 février 2014