NdPN : comment financer le soutien toujours plus massif de l’Etat aux capitalistes ? En faisant comme toujours : gratter les fonds de poches des plus pauvres ! Fort heureusement, les intermittents, précaires, chômeurs et retraités ne se laissent pas faire. Hier les retraités manifestaient à Poitiers (voir ci-dessous), aujourd’hui les intermittents et précaires (à midi).
Les retraités manifestent leur ras-le-bol
A l’appel de l’intersyndicale, les retraités de la Vienne ont tenu une réunion hier et une délégation a été reçue à la préfecture. Ils veulent se faire entendre.
Jusqu’à maintenant ma retraite de 1.500 € mensuels était correcte car j’avais un supplément pour avoir élevé trois enfants. Mais avec les nouvelles mesures, je vais payer des impôts sur ce reliquat ; soit sur les 100 € mensuels qui deviennent imposables », raconte Yvette Courtois, ex-employée d’usine chez Schlumberger pendant 35 ans. Elle illustre les propos tenus lors du rassemblement d’une centaine de personnes, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FGR FP, FSU) des retraités du département, hier à la salle Jouhaux de Poitiers.
« Ce sont toujours les usagers qui trinquent »
Ces « mesurettes » selon les propos des représentants syndicaux, « font que chacun et chacune enregistrent une perte du pouvoir d’achat au fil des années ». Yvette Courtois ne cache pas « qu’elle doit faire attention » à toutes ses dépenses même si, elle se sentirait presque privilégiée de totaliser avec son époux 2.900 € par mois après des années de labeur. « Avec le gel des pensions, le taux de la CSG qui va s’aligner sur celui des actifs, les augmentations successives de l’énergie, les médicaments non remboursés… ce sont toujours les usagers qui trinquent. »
La situation de Rabiha Al-Baidhawe est d’un autre ordre, mais sa problématique est sensiblement identique. Irakienne au statut de réfugiée politique, Rabiha est arrivée en France avec son époux en 1978. Docteur en sociologie du langage et parfaitement intégrée dans la vie associative de Poitiers, elle ne cesse de se battre, aux côtés des plus précaires, pour faire entendre sa voix. Vivant avec l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) de 1.230 € par mois pour un couple, Rabiha Al-Baidhawe milite pour pouvoir exercer quelques heures de travail en parallèle. « Si je travaille un peu, l’allocation est suspendue mais comme il n’y a pas de contrat entre les pays dans lesquels j’ai travaillé comme professeure d’université et la France, je ne peux pas prétendre à une retraite plus importante. Comment puis-je améliorer mon quotidien une fois toutes les charges payées ? Et me soigner ? En filigrane, on me dit : « Tu as besoin de vêtements ou de jouets pour les enfants ? Va à la braderie Emmaüs. Tu as besoin de nourriture ? Va au Secours catholique. Ça devrait être dit clairement par les gouvernements. »
> Une délégation composée de deux représentants par syndicat a été reçue par Jérôme Harnois, directeur de cabinet de la préfète.