Annulation de l’OQTF et régularisation de Marina !
Mercredi 7 mai à midi une soixantaine de personnes soutenaient Marina devant le groupe scolaire Tony-Lainé, aux Trois-Cités. Parents d’élèves, enseignants, militants associatifs et d’habitants du quartier sont venus manifester toute leur solidarité à l’égard de cette jeune veuve, mère de deux enfants de 9 et 11 ans d’origine arménienne, contre qui la préfecture et ses sbires s’acharne. VOIR et VOIR
Arrivée en France voilà 3 ans, le 26 avril 2011, Marina a déposé de suite une demande d’asile. La Croix Rouge ayant refusé de leur donner une place au CHUS, elle a vécu elle et ses deux enfants de 6 et 8 ans à l’époque, un long mois à la rue. Ils ont ensuite obtenu un logement CADA à l’Entraide Sociale Poitevine, Audacia aujourd’hui. Sa demande d’Asile a été définitivement rejetée le 27 décembre 2013. Elle a eu une première OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) le 28 janvier 2013 et Audacia lui a demandé de quitter son logement à la même date, sans lui proposer une autre solution, c’est-à-dire a tenté de la mettre, elle et ses deux enfants, à la rue en plein hiver. Un comité de soutien s’est constitué aux 3 Cités autour des parents et des enseignants de Tony Lainé et du Centre Socio-culturel, d’associations et des habitants du quartier.
Sur les conseils du Dal86, et malgré les pressions, les menaces, les intimidations et les chantages des travailleurs « sociaux » d’Audacia, par exemple : « si vous ne partez pas et puisque vous avez une OQTF, la police viendra vous expulser et vous renverra dans votre pays ! », Marina a refusé de quitter son logement CADA et a réussi à y rester presqu’un an.
Rappelons quand même que devant l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile déboutés qui refusaient de quitter leur logement CADA, les travailleurs « sociaux » menaçant de perdre leur sang-froid, de commettre des expulsions musclées et de changer les barillets des portes, la préfète Elisabeth Borne herself a été contrainte cet été de se déplacer chez Audacia pour leur préciser que c’était illégal !
Mais les maltraitances, les pressions, les menaces, les intimidations et les chantages des travailleurs « sociaux » d’Audacia ont eu raison de la résistance de Marina et l’on contrainte à la fin à quitter son logement et, pour ne pas se retrouver à la rue en plain hiver, à accepter une chambre d’hôtel en janvier dernier, la mettant, elle qui était déjà en état de fragilité, dans une situation de grande précarité. En effet, comment arriver à nourrir ses enfants et à se nourrir, en particulier à cuisiner lorsqu’on est dans une chambre d’hôtel ? Vous nous direz : « il n’y a pas beaucoup de choses à cuisiner ! » et vous aurez raison. Les Restos du cœur sont fermés et, à part la maigre distribution alimentaire – quand il y en a – et ce seulement tous les 15 jours du Secours Catholique, les familles et personnes en situation irrégulière ne peuvent compter que sur la solidarité et sur les poubelles…
Tout ceci n’est pas étonnant puisque la politique de la préfecture, aidée par certaines associations « sociales », est de durcir leurs conditions de vie jusqu’à les pourrir afin que les migrants quittent Poitiers d’eux-mêmes. Qu’importe le prix de la chambre d’hôtel, 79 € par nuit soit de 2370 à 2449€ par mois – ce qui fera à la fin du mois de mai exactement 11929€ ! -, qu’importe que ce mode d’hébergement ne peut pas durer et que Marina risque se retrouver à la rue, qu’importent les dégâts sur la vie de famille et sur la scolarité des enfants, la préfecture persiste dans sa politique destructrice et dispendieuse de la terre brûlée.
Concernant l’expulsion de Marina de son logement CADA, rappelons que le Conseil d’Administration d’Audacia a envoyé un courrier officiel à la fin de l’année 2013 à la préfète pour l’informer qu’ils ne feraient plus de zèle pour expulser les demandeurs d’asile déboutés de leur logement CADA. Traitement dont Marina n’a visiblement pas bénéficié.
Il paraît que les salariés d’Audacia ont mal vécu la présence d’un militant du Dal86 venu accompagner un couple de demandeurs d’asile déboutés qu’ils voulaient expulser de leur logement CADA avec les mêmes méthodes que pour Marina : « si vous ne partez pas on vous signalera à la préfecture et vous aurez une OQTF et la police viendra vous expulser et vous renverra dans votre pays ! ». Nous espérons que ces travailleurs « sociaux » vivent aussi mal le traitement qu’ils ont infligé à Marina et la situation difficile dans laquelle ils l’ont mise. Bien-sûr, ils peuvent aussi se rattraper. D’abord en trouvant une solution pour que marina et ses enfants retrouvent une vie digne. Ensuite en luttant avec nous pour qu’elle soit régularisée. Enfin en arrêtant de faire des pressions, sur les demandeurs d’asile déboutés pour qu’ils quittent leur logement CADA et qu’il leur trouvent des solutions comme c’est inscrit dans la loi.
Suite à cette expulsion de son logement CADA, le comité de soutien créé en janvier 2013 s’est réactivé et a organisé un premier rassemblement de soutien le 28 mars dernier devant l’école Tony Lainé VOIR
Implacable, la préfecture a répliqué en mettant Marina sous le coup d’une procédure d’obligation de quitter le territoire français sans délai. OQTF qu’elle a contesté en vain devant le tribunal administratif. De plus elle est assignée à résidence et doit aller signer au commissariat deux fois par semaine. Cette attaque de la préfecture non seulement est un acharnement inadmissible contre une personne en état de fragilité et dans une situation de grande précarité, mais est une véritable provocation envers son comité de soutien. Non seulement la soixantaine de personnes qui soutenaient Marina devant le groupe scolaire Tony-Lainé mercredi 7 mai à midi, mais les nombreux parents d’élèves, enseignants et habitants du quartier des 3 Cités qui sont venus à la manifestation du mercredi soir qui a rassemblé plus de eux cents personnes, sont là pour en témoigner.
Nous avons conscience que le quartier des 3 Cités, qui ne s’engage jamais à la légère et persévère toujours jusqu’à la complète réussite, n’acceptera aucune agression supplémentaire envers Marina. Nous avons senti que les parents d’élèves étaient prêts, entre autres, à occuper l’école Tony Lainé si la préfecture mettait ses menaces d’expulsion à exécution, occupation qui durerait jusqu’au retour de Marina
Nous avons conscience que le quartier, se battra bec et ongles pour que Marina reste en France, à Poitiers aux 3 Cités, que son OQTF soit annulée et qu’il n’arrêtera que quand Marina aura un titre de séjour lui permettant de travailler et d’entrer dans le droit commun.
Nous ne lâcherons rien !
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
Vu sur le site du DAL 86, 10 mai 2014