[Berthegon – 86]  » La Caf a ruiné ma vie et celle de mes fils « 

 » La Caf a ruiné ma vie et celle de mes fils « 

Berthegon. Une femme se bat depuis plus de dix ans pour faire effacer une dette d’aide au logement que la Caf estime frauduleuse et réclame à ses fils.

Elle n’aurait jamais dû inviter le directeur de la caisse d’allocations familiales à un dîner de cons. C’est vrai. Mais elle l’a fait, sous le coup de la colère. Et aujourd’hui elle continue à en payer les conséquences, plus de dix ans après les faits.

Christiane Quellier est à bout, convaincue d’être victime d’un acharnement sans pitié… et totalement dénué de tout fondement pour une affaire très contestée de versement d’allocation logement.

 «  J’ai fourni des documents. Ils ne veulent rien savoir  »

Il semble bien que tout le monde se soit trompé, au détriment de Christiane : confusion sur le nom de la véritable propriétaire de la maison, confusion sur la filiation de ses enfants, confusion sur l’adresse postale… LA CAF est persuadée que Christiane triche pour bénéficier de l’APL. Elle conteste, preuves à l’appui, sans trouver d’oreille attentive. Les recours en justice se soldent par des échecs. Les recours gracieux pour une dette de l’ordre de 9.200 € pour des allocations logements versées pendant quatre ans et demi ne donnent rien. L’impasse est totale. En 1996, Christiane vit avec son mari Jean-Pierre Dhérisson. Ses deux fils, nés d’une première union résident avec eux. La maison de Berthegon, ce n’est pas Christiane qui en est la propriétaire, mais une autre Madame Dhérisson, la mère de Jean-Pierre.

Et le RMI ?

« Ma belle-mère a fait don de la maison à mon ex-mari en 2000. Ils avaient fait ça dans mon dos. Il était propriétaire en son nom propre. Moi, je n’avais rien. Le jugement de divorce le dit. Les documents du conservatoire des hypothèques aussi. Mais personne ne veut rien savoir. Ils disent qu’ils n’ont pas eu ces documents. L’argent de l’APL a servi à faire d’énormes travaux dans cette maison qui était insalubre. La Caf réclame à mes fils depuis des années le remboursement de cet argent qu’ils n’ont pas touché sur leur compte, en précisant qu’ils n’y avaient pas droit. Mais ce n’était pas moi la propriétaire, c’était ma belle-mère. Et ce n’est pas elle la grand-mère de mes enfants. Il n’y a donc pas de filiation. » Depuis des années, Christiane frappe à toutes les portes, trouve une oreille attentive auprès du maire et conseiller général Bruno Belin, mais rien n’y fait. La dette court toujours. Et poursuit encore aujourd’hui l’un de ses fils.

Pas responsables

« Ce sont mes enfants qui doivent rembourser une dette dont ils ne sont pas responsables. Pour Christophe, la Banque de France a apuré ses dettes, il était en surendettement. A Nicolas, ils continuent à réclamer le remboursement. Il est en situation difficile, il vient de faire une demande d’APL. Ils lui disent qu’il a droit à 216,58 €… mais qu’ils les gardent en remboursement ! Je ne comprends pas cet acharnement. Mon ex-mari, lui, avait touché le RMI pendant des années. Ils lui réclamaient plus de 18.000 €! »

repères

Une dette frauduleuse pour la Caf

A la Caf, la position n’a pas varié avec le temps. Le versement était indu et la dette est donc frauduleuse. Elle continue donc à en exiger le paiement auprès d’un des fils de Christiane à raison de 30 € par mois. Les jugements rendus en janvier puis décembre 2004 considèrent que l’APL ne pouvait être versée car l’allocation « n’est pas due aux personnes qui sont locataires d’un logement appartenant à l’un de leurs descendants ou ascendants », selon le code de la Sécurité sociale. Idem en ce qui concerne la mise à disposition d’un logement par un ascendant ou un descendant.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 15 juin 2013

Le Monde Libertaire n° 1710 (du 13 au 20 Juin 2013)

NdPN : Le ML hebdo n° 1710 est en kiosques depuis jeudi, avec pas mal d’articles consacrés à l’antifascisme. Un exemplaire a été laissé pour libre consultation au biblio-café de Poitiers. Trois articles sont d’ores et déjà en ligne sur le site du ML (voir liens ci-dessous). Bonne lecture !

NdPN bis : on a aussi laissé au biblio-café des exemplaires du dernier ML quinzomadaire, qu’on a largement diffusé dans les rues de Poitiers aujourd’hui même (vous pouvez venir les prendre sur place).

Le Monde Libertaire n° 1710 (du 13 au 20 Juin 2013)

couv ml 1710

« Le fascisme ne se discute pas. Il se combat…» – Buenaventura Durruti

Sommaire du Monde Libertaire n° 1710

Actualité

Hommage à Clément, par F. A., page 3

Présence du fascisme, par M. Rasjsfus, page 4

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

Allocs : procréez, camarades !, par M. Cailloux, page 7

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 8

International

Un lobby nazi aux États-Unis, par M. Silberstein, page 9

La Turquie se soulève, par Relations internationales, page 10

Arguments

Retour sur le Printemps français, par P. Sommermeyer, page 12

IVG : retour vers le passé, par R. Pélagie, page 14

La drône de guerre, par N. Potkine, page 15

Du pragmatisme et de la révolution, par Gpe Orwell, page 16

Histoire

Condorcet et les conventions nationales, par Erwan, page 17

Sciences

Une histoire de gènes, par L. Magrou, page 19

À lire

Notre-Dame-des-Landes en librairie, par A. Bernard, page 21

Illustrations

Aurelio, FYP, Kalem, Krokaga, La Sala, Jhano, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1710

Rions un peu de peur d’être obligé d’en pleurer. Invité d’Anne-Sophie Lapix dans Dimanche + le 2 juin 2013, Jean-François Copé, évoquant les primaires UMP à Paris, a lâché cette phrase : « Nous apprenons la démocratie, c’est assez nouveau. » Après dix ans au pouvoir, c’est une bonne nouvelle ! Gageons que le Front national se frotte les mains : une bêtise pareille va leur faire gagner quelques électeurs. Alors, lapsus révélateur d’une pensée dissimulée ou aveu nécessaire pour soulager une conscience trop lourde de ce honteux secret de polichinelle ? Quelle importance après tout ? Nous ne sommes pas là pour sonder les sombres tréfonds de leur âme, mais pour les combattre. Car c’est sous couvert de démocratie que nos politiques de droite puis de gauche ont laissé les plus dangereux mouvements d’extrême droite relever la tête et exhaler leur haine des libertés fondamentales. Plus grave encore, on les laisse agir en toute impunité : homosexuels tabassés, pressions anti-IVG sur les femmes, et plus récemment encore, jeune militant antifa décédé suite à une agression. La liste est longue malheureusement. Espérons que lorsque l’UMP, après moult tâtonnements, aura découvert le merveilleux secret de la démocratie, il sera d’accord pour donner quelques cours aux autres partis politiques français. Pas sûr que ça les intéresse… Quant à nous, nous ne comptons pas sur les lois d’État pour endiguer cette marée brune.

LGV Tours-Bordeaux – dossier panégyriste de la NR

Aujourd’hui la NR produit une foultitude d’articles panégyristes pro-LGV Tours-Bordeaux, le plus monstrueux partenariat public-privé d’Europe (7,8 milliards d’euros), dont on sait qu’il permet surtout le profit privé et l’endettement public. Après l’émission d’hier sur France Bleu Poitou, le rouleau-compresseur médiatique se poursuit donc en faveur de ce chantier destructeur.

On comprend que les journalistes aient envie de garder des liens de travail avec la mairie PS (partisane inconditionnelle de cette LGV), mais à voir ce matraquage, on va finir par croire qu’ils ont des actions chez Vinci…

Allez, on commence par la rubrique la LGV c’est super pour la recherche scientifique, avec la découverte archéologique de plantes vieilles de 100 millions d’années. On oublie juste de dire l’évidence corollaire à ce type de découvertes archéologiques : le chantier détruit la surface de la terre à des mètres et des mètres de profondeur ! Soit la bagatelle de huit millions de mètres cube rien que pour le terrassement (on ne parle même pas des remblais), ou de 65.000 mètres cube de béton rien que pour la quarantaine d’ouvrages « d’art » prévus pour la LGV dans le département… Si l’humanité existe encore dans 100 millions d’années, que penseront de nous les archéologues qui ne pourront constater qu’une dévastation géologique sans précédent ?

Dans la rubrique la LGV c’est convivial et c’est une « aubaine », voici Ginette, restauratrice ravie pour son resto. Elle dit « si j’arrête, je meurs ». Avertissons-la tout de même qu’après le chantier et ses emplois précaires, y’aura plus grand monde et que tous ses nouveaux amis ouvriers n’auront plus qu’à rentrer chez eux.

Dans le même article, on apprend que Vinci « met en valeur » un monument aux fusillés… qu’il déplace. Vinci aménage aussi de nouveaux tracés temporaires pour les pèlerins de Compostelle, mais les chemins de l’Eternel ne sont-ils pas impénétrables ? En tout cas, celui du Capital transforme, avec cette LGV, 1.100 hectares du département en no man’s land, traçant un sillon écocidaire de plus de 200 mètres de large dans le paysage et la biodiversité. On n’arrête pas le progrès !

Dans la rubrique la LGV dynamise l’économie locale, vient ensuite la joie du patron de Sateco, une entreprise sous-traitante qui fait dans le progrès de l’humanité : elle participe aussi au chantier d’un EPR en Finlande… Pour l’emploi après le chantier, qui pour la LGV passera de milliers à moins de deux cent, soit le retour au chomdu pour des milliers de prolos, dont ceux employés par Sateco ? « Notre travail est cyclique. On le sait et on s’adapte. » D’où le recours fréquent à des intérimaires, heureusement nombreux et compétents dans la région. » Merveilleux, l’avenir des esclaves salariés compétents réside dans le précariat, l’intérim et l’adaptation aux desiderata capitalistes : on nage dans la joie… Joie de vivre en caravane à des centaines de kilomètres de chez soi, « prix à payer pour avoir un salaire convenable », dixit l’ouvrier interviewé, qui ajoute qu’après ce taf son « avenir est encore incertain ».

Dans ce même second article, on apprend que Vinci aménage des passages pour la grande faune et la petite faune, et reboise… nous avons déjà dit tout le bien que nous pensions de cette mesure de greenwashing.

Continuons dans la pâmoison : vient la rubrique la LGV, c’est un peu moins de temps pour aller à Bordeaux. Les habitant-e-s de Libourne, que la ligne nouvelle évitera désormais, apprécieront. Tout ça pour ça ?

Vient enfin le ponpon, avec cet article vantant le fait que la ligne impacte toute la population de la Vienne, car tout le monde connaîtrait quelqu’un qui connaîtrait quelqu’un qui bosse sur la ligne… et un historique omettant délibérément les actes de résistance, faisant le déni de nombreux avis éclairés contre cette ligne dévastatrice. L’histoire appartient aux vainqueurs…

La NR fournit tout de même l’avis d’une spécialiste de l’impact des LGV, qui tempère fortement toutes ces belles envolées lyriques : le lien entre LGV et le sacro-saint « développement économique », de l’emploi, de la démographie urbaine, n’est pas du tout démontré, à de nombreux niveaux. Mais bon, les étudiants pourront désormais étudier plus facilement à Bordeaux : hum. Voilà qui valait bien 3 milliards d’argent public refilés à Vinci…

Pavillon Noir, 14 juin 2013

[Poitiers] Les territoriaux FO veulent se faire entendre

Les territoriaux FO veulent se faire entendre

Le syndicat Force ouvrière de la ville, de Grand Poitiers et du CCAS tenait hier son assemblée générale. Inquiétudes sur l’emploi et les conditions de travail.

Après la CGT il y a quelques semaines, c’était hier le syndicat Force ouvrière des territoriaux de la ville, du CCAS et de Grand Poitiers qui tenait son assemblée générale, au parc des expositions de Poitiers. Sous la présidence de Dominique Régnier, secrétaire régional Poitou-Charentes-Limousin, l’essentiel des débats a porté autour de deux grands thèmes : la remise à plat des rythmes de travail et les gels de postes. « Sur les rythmes de travail, on nous fait une proposition de mise en place d’un temps de travail médian, résume Stéphane Renaudon, secrétaire général, cela ne garantirait plus les 20 jours de RTT pour les agents à temps plein. »

Place aux jeunes

Le syndicat dénonce par ailleurs « le gel de 170 postes pour cette année et la suppression de 80 postes de saisonniers ». Comment, dans ces conditions, s’interroge-t-il, rendre encore au public un service de qualité ? « Partout on nous demande de serrer nos budgets de fonctionnement, rappelle un autre syndicaliste, cela crée des tensions entre agents. Même si l’on est conscient que la fonction publique doit évoluer, c’est sur la méthode, le manque d’écoute et le manque de moyens que nous sommes les plus réservés… » L’assemblée générale a par ailleurs été l’occasion de rendre hommage à Guy Goudard, un militant tout récemment disparu à l’âge de 83 ans, ancien trésorier du syndicat. L’occasion a aussi été donnée à la section Jeunes du syndicat (les 18- 35 ans) de présenter les fruits de ses travaux sur des questions d’actualité. Créée il y a trois ans, la seule de ce type dans le département, elle compte actuellement une douzaine d’adhérents.

J.-M.G., Nouvelle République, 14 juin 2013

Communiqué de la « Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire » du 06 juin 2013

NdPN : la catastrophe nucléaire est déjà un fait établi, avec les accidents épouvantables qu’on connaît, l’irradiation des populations, et l’entassement de déchets ingérables. Ca fait longtemps qu’on connaît l’obsession du secret autour du lobby nucléaire : l’heure n’est plus à s’indigner de ne pouvoir lire un rapport ! Demander à consulter le PPI, comme le fait le communiqué qui suit, est insuffisant… si ce n’est que pour demander une meilleure gestion des prochaines catastrophes nucléaires, en France comme ailleurs. Il faut la sortie immédiate du nucléaire (position à l’évidence loin d’être partagée dans cette coordination, raison pour laquelle nous n’y adhérons pas). Obtenir une sortie du nucléaire s’exige maintenant ! Et cette sortie ne passera pas par des « demandes » émises par des « citoyens » auprès d’institutions depuis le départ coupables et complices, mais par une lutte radicale contre le nucléaire et le système capitaliste, étatique et écocidaire qui l’engendre, et qui a déjà bien assez témoigné de son mépris absolu de l’humanité. Il ne s’agit pas d’un débat entre réformisme et révolution, ni d’un concours idiot de radicalité : l’histoire des mouvements antinucléaires démontre que, ne serait-ce que pour obtenir gain de cause sur telle ou telle question liée au nucléaire, c’est le rapport de forces seul qui permet d’avancer.

Communiqué de la « Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire » du 06 juin 2013

Après les alertes répétées de l’ASN sur les règles de sécurité de la centrale de Civaux, chaque citoyen va-t-il bientôt pouvoir consulter le Plan Particulier d’Intervention ?

Les centrales nucléaires sont soumises, comme d’autres sites industriels à risque (exemple SEVESO) –  en cas d’accident et pour organiser les secours  –  à un plan particulier d’intervention (PPI).  La préfecture en est responsable. Pour l’efficacité de sa mise en œuvre, le PPI devrait être connu de chaque habitant de la zone et  au minimum consultable en mairie ou en préfecture.

Or, celui de Civaux, élaboré en 2010, n’est pas pour l’instant accessible à tous. Les associations participant à la commission locale et d’information (CLI) ont même eu du mal à l’obtenir ! C’est maintenant chose faite grâce à leur opiniâtreté. Mais il faut aller plus loin.

La « coordination poitevine pour la sortie du nucléaire » dénonce qu’un document public, devant servir à informer et organiser les secours auprès de la population civile, soit resté, de 2010 jusqu’à ce jour, « secret défense » : c’est chaque habitant concerné par sa propre sécurité qui doit pouvoir le consulter. La nouvelle préfète s’est engagée à mettre en ligne une version grand public : la coordination attend cette information et invite chaque habitant à en prendre connaissance et à donner son avis.

La coordination dénonce toujours le faible rayon de 10 km du périmètre d’évacuation autour de la centrale qui ne prend en compte que peu d’agglomérations. La catastrophe de Fukushima a entraîné l’évacuation des habitants situés dans un rayon de 20 à 30 km : il faudrait donc évacuer Montmorillon, Chauvigny, St Savin, Poitiers… mais le PPI ne le prévoit pas !

Après les alertes récentes de l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) sur le manque de rigueur des responsables de la centrale de Civaux vis-à-vis des règles de sécurité, après les incidents à répétition des dernières années, face à l’inquiétude grandissante des populations locales et à la menace permanente d’un accident dont les autorités ne nient plus la possibilité, cette demande est plus que légitime.

Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire : Les Alternatifs, Les Amis de la Terre, ASCEVE, Cap à gauche, Gauche Anticapitaliste 86, Europe Ecologie les Verts, NPA 86, Vienne Nature

antinuc86@gmail.com

Vu sur NPA 86, 13 juin 2013