[Poitiers] 19 décembre 2012 : Contre la domination capitaliste et étatique, conférence-débat au Plan B

Nous assistons partout à une décomposition politique sous des discours confusionnistes, à droite comme à gauche. Ainsi l’on critique les « dérives » de la « financiarisation » et du « néo-libéralisme », sans voir qu’il ne s’est agi que d’une restructuration historique de plus du capitalisme – indispensable à sa survie. On en appelle à un « keynésianisme » qui ne fut qu’un modèle, désormais obsolète, du même capitalisme. Dans le même ordre d’idée, on invoque l’Etat moderne comme garde-fou du capitalisme, voire comme son adversaire, alors qu’il lui a toujours été consubstantiel, tant en régimes dits « libéraux » ou « démocrates », qu’en régimes dits « communistes ». « Taxons le capital » ou « Développons les emplois et l’industrie » sont les tristes slogans de bureaucraties politicardes ou syndicales cogestionnaires. Le capitalisme ne s’est pas effondré sous ses propres contradictions, il a élargi toujours plus le champ de sa domination sur nos vies et nos consciences, prospérant sur la répression d’un côté, de l’autre les pseudo-débats et la digestion des contestations partielles, dans la même logique d’une résignation programmée, d’une dépossession généralisée. L’autonomie des luttes sociales et la réappropriation des décisions et des moyens de vivre ont toujours été au cœur de toutes les luttes et conquêtes sociales. Elles sont aujourd’hui qualifiées d’« extrémistes » ou de « terroristes » par les pouvoirs bureaucratique, financier, médiatique. Elus, flics, juges, marchands et journalistes répriment et marginalisent toutes celles et ceux qui passent aux actes contre leurs normes. Face au désastre social et écologique en cours, nous ne voulons plus d’explications tronquées, de critiques de surface, de nostalgies de modèles passés du capitalisme. Pour lutter contre celui-ci, il faut mettre ses logiques à nu, et s’organiser en conséquence. Nous voulons contribuer à cette démarche en proposant, le mercredi 19 décembre à 20H30 au Plan B (Poitiers), une conférence-débat « Contre la domination capitaliste et étatique ». La soirée sera introduite par une conférence portant sur les « origines, les contradictions et les adaptations du capitalisme : le rôle de l’institution étatique ». Ces rappels seront suivis d’un débat « Quel anticapitalisme aujourd’hui ? », pour réfléchir aux moyens concrets de lutter et de vivre ensemble.

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86)

Ermo, une bande dessinée sur la révolution Espagnole de 1936

NdPN : cet article est paru dans le Monde Libertaire de cette semaine. Rédigé par le compagnon Juanito qui a rencontré Bruno Loth aux rencontres du neuvième type, un salon de BD qui a eu lieu à Poitiers (aux salons de Blossac) il y a tout juste un mois.

Ermo, une bande dessinée sur la révolution Espagnole de 1936

Parmi les lecteurs et lectrices du Monde Libertaire fans du neuvième art, certain-e-s auront sans doute déjà croisé Bruno Loth lors d’un festival de BD… et connaissent peut-être Ermo, qui en est aujourd’hui à son 6ème épisode intitulé Mort à Madrid. Depuis six ans et chaque année, Bruno Loth réalise un tome de cette BD évoquant la guerre d’Espagne. Elle circule de festival en festival, très peu dans les rayons des libraires et pour cause : c’est sa propre« maisonnette d’édition » qui la produit sans distributeur ni diffuseur, un abri de jardin d’édition au nom évocateur de « Libre d’images ». Pour ma part, j’ai récemment rencontré Bruno à Poitiers, où j’ai découvert son oeuvre.

Avec le tome 1, nous découvrons les personnages, dont Ermo, un jeune garçon qui part du sud de l’Espagne avec un petit cirque et le magicien Sidi. L’histoire débute quelques jours avant le déclenchement de la guerre civile : la phalange et les militaires s’organisent pour se débarrasser des syndicalistes du port… A partir du tome 2, Ermo se retrouve dans le sillage de la colonne Durruti, de Barcelone à Saragosse. Le lecteur vit avec lui le quotidien des anarchistes catalans et aragonais de 1936. La libération du joug de l’Eglise et de l’armée, la collectivisation des usines et des terres et le communisme libertaire sont abordés, ainsi que l’émancipation des femmes à travers le mouvement « Mujeres Libres ». On voit aussi les Staliniens tirer les ficelles pour anéantir les réalisations libertaires en Espagne ; les communistes ibériques sont eux-mêmes manipulés par les services secrets soviétiques. C’est enfin le départ de Buenaventura Durruti et sa colonne pour Madrid, où il trouvera la mort le 20 novembre 1936.

Si la part d’histoire est scrupuleusement retranscrite, ce n’est pas tant une BD historique que le roman touchant de la vie quotidienne d’une troupe de cirque et peu à peu, de l’engagement personnel des protagonistes. On s’identifie très vite à Ermo, cet enfant naïf et plein d’espoir, perdu dans la guerre, qui selon l’auteur lui-même pourrait bien « symboliser le peuple espagnol de l’époque ».Le dernier tome montre son errance mentale, son désarroi face à la folie incompréhensible des adultes. C’est aussi une BD de fort caractère graphique, aux couleurs noires et rouges comme le drapeau communiste libertaire. Au style particulier et attachant, tour à tour tendre et triste. Elle commence comme une simple fable pour enfants et tourne au polar politique très documenté. On ressent tome après tome la volonté de l’auteur de rétablir et d’honorer la mémoire oubliée des anarchistes en Espagne. Sans flonflons ni trompettes, juste avec délicatesse et humanité (1).

Sur la révolution libertaire espagnole

Elle fut largement inspirée par la pensée de Bakounine, au sein de la CNT-FAI qui en 1936 était le syndicat qui regroupait le plus de militants, un million et demi. Ce sont donc les anarchistes, les plus nombreux dans la rue, qui s’opposent aux militaires et font capoter le coup d’état fasciste. L’élan du peuple et la révolution sociale seront stoppés par la militarisation fin 1936 début 1937, et par l’acharnement de Staline contre les avancées des anarchistes. Le parti communiste ibérique, assez petit au début de la guerre, grossit rapidement. Lister, commandant communiste, sera envoyé en Aragon pour détruire les collectivités paysannes et rendre les terres aux anciens propriétaires. Cette contre-révolution signera la mort du camp républicain qui, à partir de ce moment, n’ira que de défaite en défaite. Pour être juste, il faut aussi attribuer une part de responsabilité aux dirigeants anarchistes qui ont accepté quatre postes de ministres au sein du gouvernement de Madrid, ce qui divisa leur base. Contre les communistes (et les ministres CNT), et comme d’autres militants anarchistes, Durruti avait la certitude que le peuple en lutte aurait pu venir à bout d’une armée de mercenaires. Mais sa colonne souffre du manque d’armes et de munitions, dont le gouvernement républicain prive les combattants anarchistes, malgré leurs premiers succès. Durruti pensait que la libération de Saragosse  aurait coupé l’armée franquiste en deux et souhaitait y concentrer toutes ses forces. Un conseiller militaire l’en empêcha. Il avait également envisagé un soulèvement au Portugal des masses ouvrières, qui aurait privé les fascistes d’une base arrière. Enfin, il était pour retourner les forces des Marocains engagés dans la croisade catholique par Franco, en proclamant l’indépendance du Maroc. Mais le gouvernement républicain veut l’éloigner du front d’Aragon, et l’envoie dans Madrid assiégée par les franquistes. Sa mort mystérieuse à Madrid est un acte de plus dans la tragédie espagnole.

Juanito, Pavillon Noir (FA 86)

(1) Du même auteur, on découvrira avec émotion l’histoire de son père Jacques, à travers les albums Apprenti(2010) et sa suite, Ouvrier(2012). Pour plus de renseignement , voir le site de l’auteur,www.libredimages.fr

[Notre-Dame-des-Landes] Infos du 25 novembre

9h45

Toujours sur le point info du jour :

Hier soir, en même temps que le gouvernement annonçait l’ouverture de négociations et une « commission de dialogue », les flics sont revenus en masse pour gazer les résistant-e-s, sur les barricades du chantier de reconstruction, côté du chemin de Suez. Ils tiennent le carrefour de la Saulce et ont cassé des barricades dans la nuit et sont stationnaires. Des renforts de flics sont arrivés. Trois arrestations cette nuit, une personne liberée, et pas de nouvelles des deux autres.

Bref tu parles d’un recul du gouvernement ! A ce sujet, plusieurs pontes des Verts se sont félicités de cette ouverture au « dialogue ». Arf, arf…

Beaucoup plus pertinente à notre sens, cette petite compilation de revendications des résistant-e-s de la ZAD.

Retour sur la chaude journée du 23 ici. Un témoignage de celle du 24 .

Nous espérons avoir des interventions depuis la ZAD en direct sur Radio Libertaire, ce dimanche 25 (émission La Plume noire 15 H 30 – 17 H) :  vers 16 H 45. Lundi 26 (émission Trous noirs 16 H – 18 H) :  vers 17 H 45. Mardi 27 (émission Voix de l’anarchisme international 14 H 30 – 16 H) : vers 15 H 30.

Une vidéo envoyée par la conf paysanne (merci aux Alternatifs 86 !)

Après les nombreuses actions d’hier, de nouvelles actions de solidarité sont prévues, notamment à Avignon ou à Lyon. A Saint-Affrique (Aveyron), suite à l’occupation de la mairie PS (infos ici), « les 2 copains ont été libérés ce soir, ils sont convoqués au tribunal le 5 mars pour « avoir à Saint Affrique résisté avec violence au capitaine Crochet, en l’espèce capitaine de gendarmerie commandant de la communauté de brigade de Saint Affrique » si si il s’appelle bien capitaine crochet c’est pas une blague ! zad partout ! courage a vous tous ! résistez ! »

11h20

Des gendarmes mobiles dans la forêt, pour l’instant pas d’attaque mais vigilance… L’hélicoptère tourne. Le pique-nique a commencé, avec pas mal de monde !

Plein de messages de soutien sympathiques, ici.

13h

Bon, le pique-nique se passe bien et c’est la fête. Ramassage de cartouches en forêt et reconstructions en cours. Des fourgons s’approchent néanmoins. A Nantes, 18h : manifestation devant la Préfecture en soutien à la Zad. Un témoignage sur la manif d’hier ici.

Article du Parisien sur les interventions policières de cette nuit.

Appel du GAB 44 à des opérations escargots partout ! Et une nouvelle action de solidarité à Lons-le-Saunier, contre le local PS.

Un communiqué qui rend compte de la violence policière sur la ZAD :

Depuis Notre-Dame-des-Landes COMMUNIQUÉ DE L’EQUIPE MEDIC 24 NOVEMBRE 2012

Depuis des semaines d’occupation et de harcèlement policier et militaire, alors que nous continuons à défendre la zone du bétonnage programmé, nous avons atteint aujourd’hui, samedi 24 novembre, un pic de violence avec une centaine de blessé.e.s, dont une trentaine graves pris en charge à l’infirmerie de l’équipe medic établie à la Vache rit, l’une des nombreuses équipes de soins sur la zone. On dénombre une vingtaine de personnes touchées par des éclats de grenades assourdissantes, aux jambes, aux bras, à la lèvre, au bas ventre. Ces bouts métalliques ou plastiques entrent dans les chairs, on peut rarement les extraire, et ils restent souvent à vie. Les grenades assourdissantes sont censées être utilisées selon un protocole précis : notamment en cas d’encerclement des forces de l’ordre, et en direction du ciel, ce qui n’était clairement pas le cas aujourd’hui. Les gendarmes mobiles les utilisent de façon à ce qu’elles explosent à côté ou sur les manifestants, provoquant des blessures graves. Une personne a été touchée au bas ventre par un éclat d’une de ces grenades offensives, provoquant un gros hématome et des lésions internes. On constate chez deux personnes 10 impacts chacune dans les jambes. Une personne risque de perdre son oeil droit. On constate également une plaie au tympan due à un tir de grenade, provoquant une surdité brutale. Suite à des tirs tendus de flashball, on dénombre quatre blessures au thorax, avec fractures de côtes et état de choc, de multiples blessures aux jambes et aux mains, une blessure hémorragique au visage. Et de nombreux.ses autres blessé.e.s. Il était difficile d’évacuer les blessé.e.s les plus graves par ambulance ou par véhicule particulier suite aux différents barrages de police. Ces scènes de défilé ininterrompu de blessé.e.s du matin au soir ravive dans nos mémoires le souvenir de l’action de masse contre les pylônes THT (Très Haute Tension) dans la Manche le 24 juin 2012 pendant laquelle les forces de l’ordre ont fait l’usage démesuré des mêmes armes, faisant plus d’une vingtaine de blessé.e.s en une heure. L’habituelle stratégie de frapper fort celles et ceux qui résistent à leurs plans de destructions ne semble pas fonctionner ici à Notre-Dame-des-Landes. La force et la détermination est bien vive sur les visages. Nous ne lâcherons rien.

Un peu d’histoire ici, très instructif !

Et une analyse de la situation ici.

19h40

Les constructions vont bon train à la Chat Teigne, avec cet après-midi 200 personnes et 40 tracteurs qui les ont rejointes ! Les gendarmes mobiles continuent de grenouiller autour de la ZAD, « les flics sont rentrés chez des particuliers au carrefour de la Saulce pour enlever les banderolles dans le jardin ». « Les mobiles sont partis du carrefour des Ardillères. Tous semble calme dans la nuit mais on nous signale quand même des petits mouvements à droite à gauche. Pendant ce temps beaucoup de monde s’affaire à la Chat Teigne et se prépare à passer la soirée et dormir dans ce nouveau lieu de résistance ».

INFO LEGAL TEAM : 9 personnes ont été arrêtées hier, 6 ont été relâchées dans la nature à l’extérieur de la ZAD après des contrôles d’identité, 1 a été placée en garde à vue et relâchée ce matin après classement sans suite de son dossier. Les deux personnes arrêtées nues au niveau du rosier hier sont convoquées lundi pour exhibitionnisme sexuelle (chef d’inculpation considéré comme un délit pouvant entraîner un fichage à vie !). Leur démarche visait seulement à montrer la vulnérabilité des manifestants face aux armes des forces de l’ordre.

A Nantes, entre 15h et 16h : « le collectif d’élus CéDpa (Collectif d’Elus Doutant de la pertinence du Projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) invite la population à venir soutenir son action en cours devant la préfecture de Nantes. Ils demandent un rendez-vous à M. le préfet pour obtenir l’arrêt complet des opération policières sur le terrain, préalable nécessaire à toute ouverture de dialogue. A cette fin, les élus [NdPN : 70 élus selon le Figaro], en sitting devant la préfecture, se sont enchaînés aux grilles du bâtiment. » Une délégation d’élus a été reçue par le préfet.

Demain lundi à 11h à la Chat Teigne, conférence de presse. « L’Acipa, principale organisation d’opposants, a appelé à une nouvelle mobilisation lundi matin dès 5h, pour «protéger les cabanes réoccupées» et éviter une nouvelle expulsion par les forces de l’ordre ».

Un récit en BD de la journée du 17 ici.

Concernant les actions de solidarité (des actions, pas de vagues soutiens moisis comme celui de l’UDI du droitier Borloo), le PS porte plainte à Reims après tags du 18 novembre dernier sur son bureau de section. Dans la nuit du 24 au 24 à Niort, la fédération du PS a aussi été taguée.

Sinon deux photos du rassemblement de soutien de vendredi à Poitiers :

[Poitiers] Rassemblement antifasciste pour le droit à disposer de son corps

Aujourd’hui, 70 personnes au plus gros du rassemblement pour le droit à disposer de son corps, et pas mal de gens qui sont passés aussi. Des ballons partout, des pancartes avec des slogans bien sympas !

Pas de présence d’intégristes ou de fachos à déplorer. SOS tout-pourrispetits semble avoir renoncé à se rassembler à Poitiers pour sa prière de rue contre le droit à l’avortement. Il semble que les expériences des années précédentes (présence de gros contre-rassemblements) leur aient laissé le souvenir désagréable que leurs propos écoeurants n’étaient pas les bienvenus à Poitiers. Le contre-rassemblement récent pour le droit au mariage pour tous, contre leur pathétique flash-mob homophobe, a dû les résigner !

Ainsi les intégristes n’étaient finalement pas venus non plus mardi et mercredi derniers, contre la pièce de Castellucci, préférant se replier dans une chapelle… C’est bien, ils commencent peut-être à piger qu’à Poitiers on ne laisse pas un pouce de rue à l’extrême-droite ! La Nouvelle République ironise ? On lui répondra que ce genre de rassemblement ne se fait pas « en pure perte », la preuve, c’est que les intégristes n’osent plus montrer le bout du museau pour couiner leur sexisme et leur homophobie sur la place publique, et ça c’est tant mieux.

Fidèles à eux-mêmes, une poignée de flics ont filmé le rassemblement… histoire de faire leurs petites fiches ? Depuis quelque temps, des personnes bien ciblées pour leur participation régulière aux mouvements sociaux sont convoquées pour participation à des « rassemblements illégaux » ; les flics oseront-ils cette fois-ci convoquer des gens pour avoir soutenu le droit à l’IVG avec des ballons de baudruche ?

Pavillon Noir

ps : l’article du lendemain, de la NR

[Notre-Dame-des Landes] Infos du 24 novembre

9h20

Après l’attaque d’hier des forces armées sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de nombreuses actions de solidarité ont eu lieu, dans une cinquantaine de villes : belle mobilisation solidaire, en quelques heures ! A Poitiers, un CR :

Aujourd’hui à 18h, 60 personnes se sont rassemblées place du marché, nous sommes partis en manif sauvage dans le centre ville de Poitiers aux cris de « non à l’ayrauporc » « vinci : dégage ! résistance et sabotage !« , « oui au bocage, non au saccage/carnage« , « on lâche rien !« . Passant bien entendu le bonjour à la mairie PS et à la Préfecture. Une réunion du comité poitevin contre l’aéroport de NDDL est prévue le jeudi 29 Novembre à Poitiers. D’autres actions de solidarité sont à venir….

Comité poitevin contre l’aéroport de NDDL

A Paris, près de 80 arrestations sur un cortège de 200 personnes. Selon des copains FA de Paris, « les manifestants sont sortis après un contrôle d’identité et signature de PV de participation » (sauf 2 personnes gardées pour fiches de recherche, selon Zad.nadir). A Saint-Affrique en Aveyron, la mairie PS occupée a été expulsée à 2h25 du matin. A Rennes la préfecture a été encerclée par 250 personnes qui ont jetés de la terre sur les gardes mobiles et sur le bâtiment où devait remettre le ministre des armées une médaille à un industriel. Les gardes mobiles ont sortis les lacrymos et le jet d’eau. A Brest, 200 personnes ont occupées la mairie ! Le détail des comptes-rendus d’actions ici. On trouvera aussi, sur ce lien, des messages de soutien venus de partout.

Ca a continué de chauffer hier soir sur la ZAD, avec tirs tendus de lacrymos et de flashballs. Confirmation de deux blessés graves emmenés à l’hosto hier. A ce sujet, un communiqué détourné a été fait, sur le modèle de l’info de « l’agression » du vigile il y a quelques jours. Voici le communiqué issu de l’AG d’hier soir à la Vache Rit.

Petits jeux de mots sur le « kyste » (mot dont Valls a affublé hier la résistance sur la ZAD) sur twitter, florilège ici. On trouvera aussi un petit son rigolo sur sonsenlutte.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Le flash info du jour nous apprend que l’assaut policier continue ce matin, avec au moins 25 fourgons sur place et 30 véhicules qui arrivent !!! besoin de renfort dans la forêt, déjà investie par une centaine de forces armées. Les flics sont entrés dans la cabane au sol. Pas mal de résistant-e-s sont perché-e-s dans les arbres.

Pour rappel, une manifestation à Nantes à 15h place Royale est appelée par le Collectif nantais contre l’aéroport !

11h20

Sur les routes, barrages et contrôles routiers. Les machines (pelleteuses et manitous) sont ralenties en forêts par des barricades et manifestant-e-s. Une pelleteuse s’est même embourbée ! La reconstruction est en effervescence au chantier. Mais les flics ont pénétré massivement dans la forêt, avec des équipes de grimpeurs qui montent aux arbres. Les résistant-e-s perché-e-s dans les cabanes sont gazé-e-s (et ont dû grimper au-dessus de leurs cabanes, plus haut dans les arbres), ainsi que leurs soutiens en bas. Point d’info permanent sur le campement établi le long de la d81 entre le lieu dit les domaines (la vache-rit) et la Rolandière.

12h50

Toujours sur le fil info du jour : « aucune voiture ne passe, où les sacs sont fouillés et les masques à gaz quelquefois confisqués ».

Ca gaze à fond en forêt de Rohanne, au point qu’un « conducteur de machine refuse de continuer à travailler parce qu’il y a trop de gaz ». Sur la barricade du chemin de Suez (accès au chantier de reconstruction), trois blessés par tirs de flash-balls et grenade assourdissante. « Une fille arrêtée aux alentours de 11h20 lors d’une chaine humaine au sol devant les cabanes, une dizaine de minutes après un mec s’est fait arrêté aussi ». Selon le Parisien, il y a cinq arrestations.

« Le syndicat Sud-rural a officiellement rejoint le soutient à NDdlL, et s’est exposé à de graves sanctions en envoyant sur messagerie professionnelle à 5000 fonctionnaires des ministères d’une part  de l’Agriculture et d’autre part de l’ »Ecologie », du Développement Durable et de l’énergie un mail pour leur expliquer ce qui se passe à Notre Dame. »

15h30

Pas mal de blessé-e-s à cause des tirs tendus lacrymos/flashballs, des blessures ouvertes à cause des éclats de grenades assourdissantes (« paupière, mollet, foie »…). des personnes ont été matraquées lors d’arrestations (on en est à huit pour aujourd’hui !). Les flics se sont acharnés sur les cabanes dans les arbres. La dernière plate-forme a été démontée, restent une quinzaine de personnes dans les arbres. Le préfet de Loire-Atlantique Christian de Lavernée s’est rendu jusqu’au fond des bois constater les destructions de cabane. Atmosphère irrespirable à cause du gaz mais les flics arrêteraient les gens qui portent des masques circulant aux alentours. Grenades assourdissantes balancées sur le spot de la medical team où se trouve aussi de la bouffe… no comment. Malgré cela, les renforts continuent d’arriver !

Trois ministres ont réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre coûte que coûte la répression. Valls hier soir parlait de squatteurs « professionnels » (LOL) optant pour la « violence » (il doit savoir de quoi il parle, le sinistre du monopole de la violence légitime d’Etat), mais aussi  la ministre de l’écologie Delphine Batho, celui du transport Frédéric Cuvillier et celui de l’agriculture Stéphane Le Foll qui ont diffusé en milieu de journée un communiqué commun  « confirmant la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique ». En voilà une belle brochette ! Une sinistre de l’écologie qui promeut un projet écologiquement dévastateur, un sinistre de l’agriculture qui dégage des paysans à coups de gaz lacrymo…

Plein de manifs de soutien à la ZAD encore aujourd’hui (voir en rouge sur cette carte google). Celle de Nantes va bientôt commencer, France 3 propose un topo en temps réel sur la manif ici.

16H30

Ca continue de cartonner sur la ZAD. 400 manifestants dans la forêt, les flics et les machines se replient en emmenant les débris des cabanes démolies dans les arbres. Toujours des gens dans les arbres et dans les filets ! Pendant ce temps, la grande cabane dans la « Chat teigne » a été réparée. Par contre, 10 fourgons de flics arrivent à la barricade est (sur le chemin de suez), demande de renfort.

Sinon y’a du monde à la manif de Nantes ! Une petite photo dans Ouest-rance. 200 personnes aussi au Mans.

Rue 89 évoque tous les recours possibles, et pour l’instant bafoués par le gouvernement Ayrault.

18h50

Beaucoup de grenades assourdissantes dans la forêt, mais les gendarmes et les machines se sont repliés, tout comme les flics se replient sur la D81, chargés qu’ils sont par les manifestant-e-s.

A Nantes, fin de la manif devant la pref : 8000 à 9000 personnes crient « on a gagné » ! Il y a eu des affrontement : les CRS ont usé de canons à eau sur les manifestant-e-s, et de gaz lacrymogènes.

Annonce : « Les premiers travaux de défrichement du site de Notre-Dame-Des Landes devraient être repoussés d’environ 6 mois, trois ministres (Agriculture, Ecologie, Transports) ayant décidé de renforcer les procédures en faveur de l’environnement, tout en confirmant samedi « la nécessité de poursuivre le projet ».

22h15

Dans la forêt, toujours selon zad.nadir, ça recommence à construire ! D’autant que les flics se sont repliés en début de soirée. Des barricades autour de la Châtaigneraie ont tenu. Un pique-nique est prévu demain 13H à la Châtaigneraie. Des photos d’hier et d’aujourd’hui ici.

La manif de Nantes a été un succès, bien qu’une personne ait été interpellée, et deux autres blessées à la tête par des coups de matraques.

Recul ou entourloupe du gouvernement, face à une contestation qui commence à le déborder : il a annoncé aujourd’hui la mise en place la semaine prochaine d’une « commission de dialogue ». Matignon déclare que « des études complémentaires seraient conduites et qu’aucune opération de défrichement ne serait entreprise avant que ces études complémentaires n’aient été menées à leur terme« . Pour plus d’infos sur cette nouvelle qui a fait le tour des médias ce soir, voir par exemple ici.

SEULE LA LUTTE PAYE !

A demain !

Pavillon Noir